Obédience : NC Loge : NC Date : NC


De l’ombre à la lumière

Ma recherche personnelle sur ce thème sera orientée sur mon profond ressenti exprimé quelques mois après mon initiation, et après presque un an de silence.
Mes quelques lectures ne feront que guider l’ajustement entre le ressenti et la symbolique décrite dans le rituel maçonnique.

L’ombre sera approchée plus précisément que la lumière dans le cadre du contenu de cette planche, la raison en est fort simple, même si le « rituel de l’initiation » débouche vers la lumière, ce ne sera qu’une étincelle en regard à ce chemin de la connaissance qui débute à mes yeux, cette humilité ne sera que  le reflet de ce long parcours à la recherche de ma propre vérité, que je devrai acquérir par les travaux en loge exprimé par la connaissance des autres frères, aussi par mon travail, afin de tailler ma propre pierre de connaissance.

Deux approches symboliques seront donc décrites, celle de l’ombre puis celle de la lumière.

Depuis le cabinet de réflexion lors de l’initiation, l’impétrant est dans l’ignorance du sacré, dans cette pénombre la lueur de la bougie révèle la parcelle de lumière que nous avons au fond de nous, et celle –ci  le réfugie dans sa conscience profonde, avant l’ultime étape de sa vie de profane, un pas encore, et le futur Franc-maçon découvrira la lumière quelques instants plus tard lors du retrait du bandeau.
L’ombre nous met face à ce que nous n’aimons pas, ce que nous rejetons, ce que nous refusons de voir, c’est aussi le reflet de nos cauchemars, de nos peurs. Mais l’affronter c’est tendre vers la guérison, si tant est qu’on la considère comme une maladie. Pour cette raison l’expérience du cabinet de réflexion, nous plonge après quelques minutes vers ce coté obscur de soi, rarement vécu dans le cadre d’un moment de réflexion, car inattendu mais réaliste, de plus la rédaction de notre « testament philosophique », inconcevable dans le monde profane, entraîne le futur apprenti vers une réflexion profonde du bien, donc vers la lumière.

Cette épreuve dite « de la TERRE » l’induira vers une profonde réflexion de son existence. Elle doit lui  permettre de réfléchir sur son subconscient  , sur ses  pensées négatives (de peur, de tristesse …) enfouies  au fond de lui. Ce cabinet est en quelque sorte une première matrice lui offrant la possibilité de réfléchir sur son testament philosophique, qu’il exprimera en reconnaissance de la fin de sa vie de profane.

Puis dans le prolongement du rituel d’initiation, l’humble postulant se trouvant à la porte du temple, est toujours  plongé dans les ténèbres avant de poursuivre son premier voyage, celui  de « l’épreuve de l’AIR. ».

Elle le déstabilise sur ces repères d’espace et de temps, elle le décoiffe en quelque sorte, de plus l’ambiance sonore environnante le provoque psychologiquement, elle le rend plus sage et plus prudent dans ses actions.

Portant ce bandeau, symbole de l’aveuglement, le postulant est moins dominé par ses passions et plongé dans l’ignorance de son devenir. Privé du sens de la vue, l’homme n’interprète pas de la même façon les bruits qui lui parviennent, ni ce qu’il touche.
Les intelligences ont besoin d’être préparé à recevoir la lumière ; une clarté trop brusque aveugle et n’éclaire pas, à la tombé du bandeau lors de l’initiation cet éblouissement produit des sensations douloureuses, soyons donc prudent à ne pas heurter les convictions sincères, et écouter les autres avant de faire parade à notre manière de voir les choses.

Platon dans son allégorie de la caverne raconte cette conception en prenant l'exemple de prisonniers enfermés depuis leur jeunesse dans une caverne et qui n'auraient vu que des ombres. N'ayant vu que cela, ils les prendront pour la vérité. Une fois libérés de la caverne, ils verront les vrais objets. Ils s'élèveront donc de plus en plus vers la vérité.
 Il explique que l'Homme doit oublier ses conceptions traditionnelles pour s'élever de plus en plus vers la vérité.

Dans son deuxième voyage  appelé « épreuve de l’EAU »  le récipiendaire se dilue  dans ses impressions et se repose du premier périple, celui-ci le  rend plus serein pour la suite des épreuves, car il a poursuivi sa quête vers la connaissance.

Puis suit le troisième voyage, « l’épreuve du FEU », ce feu c’est la lumière sous tous ces aspects, il manifeste surtout l’éclairage de son royaume intérieur, cependant il n’existe pas qu’une seule sorte de lumière, elle variera selon l’aspect spirituel de sa personne, et de son esprit.

La loge dans son ensemble est la seconde matrice qui génère le nouvel homme et le conduit vers la lumière, son éclairage progressif transportera ce néophyte vers ce lieu spirituel  en dehors du monde profane.

Les précisions du rituel d’initiation, nous montre que cette dualité entre ombre et lumière peut être aussi comparée dans l’autre sens, entre le bien et le mal, le blanc et le noir, l’émanation divine et le diable.
L’équilibre entre le blanc et le noir communément utilisé dans les jeux de dame ou d’échec,  ainsi que sur la mosaïque carrée double au centre du temple, symbolise le centre de gravité de la loge. Nous les retrouvons aussi sur les pavements sacrés des sols de cathédrales, de labyrinthe, cette  symbolique du noir donc de  l’ombre sera en quelque sorte l’antichambre de la lumière.

La société actuelle, ne discerne pas  les vérités essentielles, des zones d’ombres persistent. Les préjugés, le doute de soi et des autres, la force, la cruauté, la tyrannie  prime sur le droit. A contrario l’ombre d’une image cachée, d’un visage couvert, d’une brume sur un paysage,  suscite l’imagination, le rêve,  soit l’antinomie d’une vision de l’esprit obscurcie par l’état du moment. L’ombre est donc le premier symbole de l’inconscient.

Approche symbolique  de la lumière.

L’instruction du premier degré pose la  question : qu’est ce que la FRANC-MAÇONNERIE ?
 « C’est une alliance universelle d’hommes éclairés…. »
Depuis quand êtes vous franc-maçon ?
« Depuis que j’ai reçu la lumière »
Tout du moins sur le plan symbolique, la connaissance de certains frères apportera à l’apprenti quelques moyens pour  parfaire la sienne.

L’espoir de percevoir cette lumière, sera la récompense du travail effectué pour ciseler sa propre pierre.
Jean l’évangéliste nous le dit «  la vie était lumière des hommes, et la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas reçue », ceci évoque la solitude de l’homme qui par sa force d’esprit éclairera les siens afin d’illuminer les ténèbres du mal.

Sous quelle forme symbolique la lumière est elle transmise en franc maçonnerie ?

La lumière de l’esprit sera seulement analogique à celle qui rend les choses visibles à l’œil, cette lumière blanche est juste un indice donné pour apprendre, au même titre que l’enfant à sa naissance découvre cette lumière matérielle, afin de solliciter ses fonctions visuelles, puis plus tard d’apprendre à lire.

Cette naissance selon l’esprit est semblable à la naissance selon la chair, comme la lumière matérielle sollicite les fonctions visuelles, la lumière spirituelle éclaire les choses abstraites qui sou tendent la réalité telle que nous la percevons.
Ce n’est ni le texte d’un livre ni les secrets des mots qui nous éclairent, ce sont  ces lettres dans le sens ésotérique qui revêtent une importance capitale, en particulier la lettre A  qui contient toutes les autres en elles, comme le grade d’apprenti doit semble t’il contenir les fondamentaux des  grades en lui.

Si l’apprenti se situe en loge dans la partie la moins éclairée, le septentrion, c’est qu’il n’est pas à même de recevoir cette lumière de connaissance, sans avoir découvert la signification des symboles, par les étapes de son apprentissage instruites par le second surveillant. En effet ces étapes s’acquièrent les unes après les autres, car s’il s’expose à trop de connaissance , la métaphore d’un corps jamais exposé au soleil et non habitué aux rayons, brûlera par une lumière trop intense.

Mais en entrant dans le temple, face au vénérable situé à l’orient, lieu d’où provient cette lumière symbolique, je ressens cette séparation du monde profane qui  me connecte à ce monde sacré ou cette lumière de l’esprit tend à m’atteindre au fur et à mesure  de la tenue.
 
Cette lumière est en quelque sorte la découverte d’une vie dédiée aux mystères de la Franc maçonnerie, donc au perfectionnement de sa connaissance symbolique.

Pour conclure , cet apprenti placé dans la pénombre du septentrion devant tout mettre en œuvre pour tendre vers l’orient lors de son long parcours de vie maçonnique,  franchira lentement le passage de l’ombre à la lumière en modifiant ses émotions en raisons, mais si l’homme est perfectible,  cette quête de connaissance le rendra t’il meilleur ?

En tant qu’apprenti j’ai besoin de comprendre et j’ai besoin de temps pour parfaire ma pierre comme cette première planche m’en a pris beaucoup.  
De retour dans le monde profane à l’issue de chaque tenue, le Franc-maçon ;  homme du lien aura  pour mission d’apporter  en dehors du temple cette lumière tant recherchée afin que les hommes puissent mieux se comprendre entre eux.

J’ai dit Vénérable Maître
 
O\ M\

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