GLNF Loge : La Voie Sacrée - Orient de Verdun Date : NC


Le Fils du Père ou la Vie nouvelle

L’élévation au sublime grade de Maître, cérémonie émouvante et éprouvante, voit s’accomplir la renaissance d’Hiram. Découvert par ses frères dans une sépulture encore fraîche, celui-ci recouvre la vie dans la personne du récipiendaire à qui le Vénérable Maître donne le baiser fraternel et dit le mot sacré substitué.
En effet, suite au lâche assassinat d’Hiram, la parole fut  perdue par trois grands coups et les Maîtres convinrent entre eux de se servir du premier mot prononcé en le découvrant afin de pouvoir se reconnaître.
Le catéchisme de Maître  nous invite à célébrer le retour de la Lumière et de la Vérité et nous indique que ce mot signifie le Fils du Père ou la Vie Nouvelle.
Quel sens faut-il donner à cette parole ?

Pour moi, il est évident que Fils du Père comprend de manière implicite le concept de naissance, de même que Vie Nouvelle, naissance ou Re-Naissance , mais également l’idée de transmission.                                                                                              
La transmission, c’est transmettre, faire passer d’une personne à l’autre. On transmet un savoir, une histoire, des traditions, tout ce qui fait l’identité d’un individu. Jadis la transmission était uniquement orale et sans transmission, une civilisation pouvait perdre  sa culture en une génération.

Que fait le père vis à vis de son fils, de la naissance de celui-ci à sa propre mort ? Il transmet d’abord des caractéristiques physiques et génétiques, un nom, puis une expérience, un vécu.
Une fois les bases acquises, le fils doit parfaire son éducation et apprendre à se connaître lui-même, comme  le recommande d’ailleurs Platon et nos rituels par la découverte et l’expérimentation.
Notre frère Rudyard Kipling l’a écrit de manière extraordinaire dans son poème « Tu seras un homme mon fils » ou au travers des mots on devine les préceptes maçonniques de dominer ses passions et soumettre sa volonté.

Naître, renaître à l’initiation et transmettre, c’est le chemin du Maître maçon.
Pour René Guenon, l’initiation a pour objet la transmission d’une influence spirituelle au travers d’une instance rituellement constituée. La tradition initiatique s’exprime donc au travers des rites et de ce qu’ils véhiculent de la tradition Universelle.

Ces rites mettent en œuvre un ensemble de symboles cohérent et ordonné, la symbolique maçonnique , spécifique à notre Ordre dans sa réalisation et universel dans son essence. Ainsi le recours à la tradition suppose la faculté de bénéficier de l’expérience des aînés qui nous ont précédé sur la voie.

Instruit des secrets de l’Art Royal, le maître accompli doit donc transmettre son savoir et guider les pas des apprentis et des compagnons afin de les amener sur le chemin de la vérité, comme un père bienveillant et indulgent  envers son fils aimé.


Dans notre Franc-Maçonnerie de tradition, les rituels de Maître sont inspirés de la mort d’Hiram, architecte du temple de Salomon, victime du fanatisme, de l’ignorance et de l’ambition, il succombe sous les coups de trois félons. Ainsi, le compagnon élevé au sublime grade de maître revit cet épisode tragique .

Tragique, mais exaltant car après sa découverte par neuf maîtres et son passage du plan horizontal au plan vertical, « le maître renaît plus radieux que jamais ». Radieux signifie « qui brille d’un grand éclat ».
Mais quelle lumière a donc absorbé ce nouveau maître ?

Son sacrifice lui permet d’atteindre la libération totale, celle du cœur et de l’esprit. Ainsi il devient homme parfait, ouvrier modèle qui prend la stature du grand initié et poursuit la construction du temple dans une dimension non plus matérielle mais spirituelle.

L’initiation au sublime grade de maître n’est pas la fin d’un cycle, mais plutôt le début d’une nouvelle vie. Le troisième coup reçu sur le front lors de l’élévation ouvre d’après les spécialistes en études maçonniques le troisième œil, celui de la connaissance et de l’illumination et affirme l’éternité du maître qui maintenant connaît l’acacia, symbole d’immortalité comme bois imputrescible.                                   
A la recherche de la vérité, l’homme neuf a pleinement conscience de détenir une parcelle de lumière divine et d’appartenir à un ensemble, au Grand Tout,  et toutes ses actions doivent tendre à atteindre la perfection et l’harmonie afin d’être en accord avec le Créateur.

L’initié sait que la mort n’est qu’un passage, une étape vers autre chose de mieux. « Le maître renaît plus radieux que jamais » ! Socrate a dit « Nous aurons su vivre si nous savons mourir » et à l’Orient éternel, après l’ultime initiation que le profane appelle la mort nous passerons vraiment de l’équerre au compas, de la matière à l’esprit et alors la vie nouvelle commencera, une vie nimbée de lumière dans les pas du fils du Père…

J’ai dit

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