GLFF Loge : NC 01/06/1999

L'Experte

 

" Où avez-vous été reçue Maçonne ? "
" Dans une Loge juste et parfaite. "
" Que faut-il pour qu'une Loge soit juste et parfaite ? "
" Trois la dirigent, cinq l'éclairent, sept la rendent juste et parfaite. "

L'instruction au grade d'App\ nous apprends ensuite que : "Les "trois" sont la V\M\ et les deux Surv\ . Ces officières, avec l'Orat\ et la Secr\ sont les "cinq" lumières qui éclairent la Loge, mais l'instruction ne désigne pas les deux autres officières nécessaires pour que la Loge soit juste et parfaite, pour qu'elle puisse procéder à des Initiations régulières.

Selon les auteurs Maçonniques, ces deux dernières sont l'Exp\ et la Couv\ , les deux seuls officières qui soient armées d'une épée à double tranchant. Car celle de la V\M\ , l'Epée Flamboyante, tenue de la main gauche, n'est pas une arme au sens propre, mais un instrument de transmission, de consécration des récipiendaires.

Quelle signification donc des deux "armes blanches", témoins d'une tradition chevaleresque en F\ M\ ? Selon une ancienne tradition Maçonnique, l'épée de la Couv\ doit être longue et pointue afin d'éloigner les profanes. La même tradition veut que l'épée de l'Exp\ soit courte et large, à double tranchant et réfléchissante. L'un des tranchants servirait à défendre le rituel, l'autre la règle.

La règle, qui réitère son importance par sa présence sur le sautoir de l'Exp\ est symbole de la rectitude, du droit inflexible de la loi morale dans ce qu'elle a d'immuable et de rigoureux. Dans notre Respectable Loge la Règle porte une deuxième signification, car elle a été choisie par nos Sœurs Fondatrices pour symboliser et remplacer le Volume de la Loi Sacré, emblème de la régularité dans l'application des principes Maçonniques à la vie initiatique et profane. Placée sur l'Autel des Serments, la Règle constitue l'une des trois Grandes Lumières avec l'Equerre et le Compas.

Le deuxième tranchant de son glaive symbolise la défense du rituel, qui commence sur le Parvis, où l'Exp\ répond à la sûreté des travaux en s'assurant de la qualité maçonnique des Sœurs et Frères avec la plus grande attention, avant de leur consentir l'entrée du Temple. Elle participe à l'introduction et à la sortie des Délégations ou Dignitaires. Elle a pour mission, en liaison avec la V\ M\ d'assurer l'Intemporalité et la Sacralisation du Temple. Elle est chargée de tout ce qui a trait aux épreuves des récipiendaires, et enseigne aux nouveaux initiés les mots, signes, et attouchements pour les trois degrés. Elle recueille les boules ou bulletins de vote et assiste à leur dépouillement. La vigilance qu'elle doit exercer pour accomplir toutes ces tâches est symbolisée par l'œil brodé sur son sautoir. l'Exp\ est donc chargé de tout l'aspect rituel des travaux, elle en est la gardienne.

Le rituel, du Latin ritus est, dans la religion catholique, un livre liturgique où se trouve l'ensemble des cérémonies du culte. En F\M\ ce mot désigne de la même façon un cahier dont on se sert pour conduire les cérémonies. Par extension on emploie le terme pour designer la cérémonie elle-même, qui se distingue cependant du cérémonial de culte, car le rituel est pour moi une forme d'outil au service des Maçons, qui dans sa gestuelle comme dans ses écrits, est un renfort des symboles. Il est la forme qui contribue à créer un espace sacré le temps d'une Tenue. Ce rituel qui accompagne nos expériences, contient bien des choses peu claires, mais nous offre des voies de réflexion, de nous enrichir sur nous-mêmes. Le Signe d'Ordre au 1er degré, pour ne donner qu'un exemple, contient à lui seul tout notre engagement.

Le rituel, c'est la transmission écrite de la Tradition Maçonnique, une référence commune, un héritage à transmettre le plus fidèlement possible. La Tradition, c'est à dire le fondement même de la Maçonnerie, comme la méthode, les symboles, les outils, le plan d'ensemble des Initiations aux trois premiers degrés, doit rester constant et fidèlement transmis, parce qu'intemporel. Elle n'est cependant pas absolue, car certains altérations ont eu lieu pour l'adapter aux temps modernes, comme la maçonnerie féminine et mixte, ou l'admission d'athées.

Le plus ancien rituel connu est le Manuscrit des archives d'Edinbourg de 1696, tandis que le Rite Ecossais Ancien et Accepté, auquel nous travaillons, a été crée aux Etats Unis en 1801. Entre les deux, d'autres Rites se sont constitués. Tous les rituels des Travaux en Loge, de quelque Rite qu'ils soient remplissent la même fonction. Ils sont respectueux des anciennes pensées de l'Ordre, et c'est leur acceptation et leur reconnaissance qui rassemblent les F\M\ . Cette méthode, très rigide, nous permet, profanes de tous bords et de caractère parfois opposé, de travailler ensemble de midi à minuit. C'est du rituel que dépend cette chose indéfinissable qu'est l'égrégore, et c'est de son respect que dépend pour partie la qualité des travaux, respect que doit défendre le glaive de l'Exp\

Wirth associe l'Exp\ au signe planétaire de Saturne. Dans la pensée hermétique, c'est la couleur noire, celle de la matière dissoute et putréfiée, ou encore le cuivre commun, le premier des métaux. Toutes ces images indiquent une fonction séparatrice, à la fois une fin et un commencement, l'arrêt d'un cycle et le début d'un nouveau cycle. De même l'Exp\ préside au changement. Elle est la Maîtresse des phases transitoires qui font du profane une Apprentie, de l'Apprentie une Compagnonne et de la Compagnonne, une Maîtresse.

Si d'anciennes traditions personnifient la gardienne du seuil, par un dragon, et la Couvreuse de Frère Terrible dans notre rituel de 1810, l'Exp\ , gardienne du rituel, se voit ainsi associée à la planète Saturne, autre emblème maléfique, qui symbolise en astrologie les obstacles de toutes sortes, évocatrice des épreuves de la vie, allégoriquement représentée sous les traits d'un squelette brandissant une faux.

Travaillez donc en sécurité, mes Sœurs, vos gardiennes veillent.

J'ai dit, Vénérable Maîtresse

E\ M\d\C\


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