DH Loge : NC Date : NC


Initiation au 3ème degré

Au progrès de l’humanité.

T\ R\ M\, permets-moi de reprendre tes paroles de joie de tout à l’heure : « Réjouissons-nous, Hiram est à nouveau parmi nous, la paix est revenue dans nos cœurs, ravivons la flamme de la connaissance ».

Au cours de cette cérémonie, nous nous sommes rappelé le drame mythique qui nous relie à tous les M\ de l’Univers depuis 1730. Progressivement, par degré, les femmes et les hommes probes et libres qui ont frappé en profane à la porte du Temple, il y a maintenant 7 ans ont conquis la maîtrise. Aux commandements, conseils et injonctions qui caractérisent les cérémonies d’initiation d’A\ ou de C\ ont succédé le récit et la représentation nous faisant ainsi accéder à 2 dimensions de notre enseignement, dimensions nouvelles pour les C\, le temps et le corps. La F\ M\ est œuvre exclusivement humaine et de dessous le tertre d’Hiram, c’est nous, M\ libres dans une L\ libre, qui avons relevé un nouveau M\.

Le temps. Il est midi T\ R\ M\ et notre lien à la mort d’Hiram, une fois de plus rituellement rappelé, souligne que ce temps suspendu, cette durée nulle où le soleil a fini de monter mais n’est pas encore descendu n’est pourtant pas un temps neutre car il contient à la fois le passé et l’avenir. Le passé, celui de tous les mythes, de toutes les cultures que nous relevons, dont nous nous emparons pour mieux dire notre relation au monde. Le passé aussi, celui de tous les FF\ et SS\ qui nous ont précédés et dont nous pleurons la mort avec celle d’Hiram. L’avenir, celui que nous construisons maintenant, celui que nous allons construire avec les nouveaux MM\.
 
Le corps. Il est fini le temps des voyages à l’aveuglette. Le drame, sa représentation rituelle a remis le corps humain entier, cœur et esprit, au centre de l’enseignement de la M\. Jusqu’à présent il avait été sollicité seulement comme outil de la transmission initiatique qui portait sur l’intellect. Comme au Moyen-âge, le mystère est représenté dans le temple et la L\ – 3 la dirigent, 5 l’éclairent, 7 la rendent juste et parfaite – la L\ donc joue tandis que brutalement, le spectateur–enseigné entre dans le jeu et devient à son tour acteur de notre devenir.

Le corps outil de sanction – celui que nous évoquons dans les serments – ou corps passif qui reçoit l’initiation, que l’on fait voyager est devenu le corps actif du nouveau M\. Du cabinet de réflexion au tertre d’Hiram, le chemin a été long. Il aboutit à la réunion de nos 2 modes d’appréhension de l’univers : la réflexion que votre apprentissage vous a amenés à bien connaître et l’intuition immédiate, la pensée qui frappe, le coup porté. Il donne accès à la plénitude des symboles, leur potentielle contradiction montrant leur complémentarité puisqu’une image, une figure ne devient un symbole que dans un contexte présentant d’autres images, d’autres figures où leur pouvoir d’évocation demeure entier. Ainsi, ce sont les assassins d’Hiram qui nous donnent l’accès au savoir, qui nous enseignent.

Compagnons dotés d’un savoir M\, puisqu’ils travaillent avec Hiram et méritent un salaire, les assassins mythiques se sont institués gardiens des portes du temple qu’ils construisaient ensemble et comme gardiens, ils nous en donnent les clés d’accès : la connaissance à la porte de l’Occident (« lorsque tu seras suffisamment instruit »), l’expérience à la porte du Sud (« tu n’as pas 7 ans de campagne »), l’initiation à la porte de l’Orient (« ce n’est pas ainsi que je l’ai gagné »).

En utilisant comme des armes leurs outils – nos outils –, en frappant des points précis du corps d’Hiram, les assassins–gardiens nous donnent les clés de la mise en relation des systèmes symboliques : la transmutation des différences en complémentarités. La règle qui permet de structurer le plan vient frapper la clavicule, la clé de notre initiation (faire le geste) ; l’équerre qui permet de représenter la loge – un carré long – vient frapper la nuque, le centre vital, point de rencontre entre le corps et la tête, entre le corps et l’esprit ; le maillet qui permet à la force créative de se substituer à la force brutale vient frapper le front, siège de l’intelligence de soi et du monde. En plantant un acacia, les assassins–gardiens permettent aux M\ M\ de relever un nouveau M\ et de lui faire rejoindre la Ch\ du Mil\.

Une fois l’acacia planté, comme dans toute parabole, à l’anecdote succède l’enseignement. Dans le linceul d’Hiram, sous la terre, dans l’obscurité tout comme il y a 7 ans dans le cabinet de réflexion, plongé en lui-même, le C\ est devenu acteur du drame qui lui est représenté. Par la transmission du mot du maître, il a pu quitter le mythe, il a cessé d’être un consommateur de spectacle M\ pour entrer de plain-pied à la fois dans notre histoire mythique mais aussi dans notre fabuleuse liberté de M\ M\. Le T\ R\ M\, s’appuyant sur le savoir ancien et donc la connaissance de l’ancien mot du M\ a pu, une nouvelle fois déclarer « convenons que ce mot qui vient de nous échapper et le geste que nous venons de faire soient désormais le mot et le signe des MM\ » et nous l’avons approuvé, et nous avons relevé un nouveau M\.

Avant de conclure, je dois constater un trou noir dans cette instruction : l’explicitation de l’image qui fonde notre solidarité fraternelle : à moi les enfants de la veuve. En effet la veuve, celle qui est la mère des enfants que nous pouvons appeler à l’aide, celle dont nous serions donc les enfants, celle que d’autres obédiences que la nôtre réduisent à un monstre de foire, une femme tronc, au moment des oboles, qui est-elle, pourquoi la découvrez-vous seulement maintenant, qu’est ce qu’elle vient faire dans tout ça ? J’avoue, je n’en sais fichtre rien ! Mais l’enseignement que donne le M\ n’est jamais isolé, il s’appuie sur le savoir de tous ceux que la Ch\ du Mil\ réunit. Quand vous êtes entrés, nous vous avons posé des questions sur le contenu de vos besaces, sur les raisons de votre présence ici, sur ce que vous aviez à offrir…mais nous ne vous avons pas donné l’occasion d’y répondre. Pourtant, comme C\, en changeant de colonne, vous avez obtenu la parole : la parole pour comprendre et la parole pour réaliser dans le travail que le C\ effectue sur lui-même et pour lui-même pour parfaire son éducation maçonnique. Mais ici, dans cette R\ Ch\ du Mil\, il s’agit de la parole non pas pour soi mais pour les autres, de la parole pour donner.

Je vais ici et maintenant conclure cette dernière instruction qui vous est donnée, maintenant que vous êtes un M\ accompli. Nous vous avons tout donné, à vous maintenant qui avez réalisé un chef d’œuvre de réaliser pleinement les promesses de notre initiation : vous avez reçu avec étonnement, vous avez appris à recevoir dans le silence de l’apprenti, vous avez appris à donner dans les voyages de compagnons, il vous reste maintenant, comme à nous tous ici, il nous reste à donner, donner à d’autres tout ce qui nous a fait FM, tout ce qui nous fait FM dans une tradition sans cesse renouvelée, élargie, enrichie par l’apport de chacun d’entre nous, par les travaux de notre chambre du milieu, par le difficile exercice de la charge d’officier dignitaire dans notre L\. Vous avez montré que vous saviez utiliser nos outils, notre enseignement : nous n’avons plus rien à vous donner, à vous de continuer à apprendre pour mieux donner. Mais n’oubliez jamais que pour trouver le nouveau M\ qui était en vous, « seuls nous ne pouvons rien, ensemble nous pouvons beaucoup ».

J’ai dit, T\ R\ M\

D\ D\


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