Obédience : NC GLDF Date : NC


M. B. ou la parole perdue

Une première réflexion me vient à l'esprit : Comment la parole a t'elle pu être perdue si la communication du mot sacré était transmise par HIRAM à tous les nouveaux Maîtres ?

En effet, selon certains rituels, je cite : « Il n'y avait que trois personnes qui la connaissaient et elle ne pouvait être donnée que par ces trois personnes réunies dont le Respectable Maître Hyram faisait partie ». Par conséquent, à la mort d'Hiram il restait les deux autres. Les rois Salomon et Hyram de Tyr. (« La Fidélité » en 5744, REAA O et # 61532 ; du Havre).

De plus, nous savons que, pour la construction du temple, les ouvriers étaient au nombre de 183.300 : à savoir, 100.000 manœuvres ou apprentis, 80.000 compagnons et 3.300 Maîtres.

Les Maîtres installés furent-ils atteints de perte de mémoire collective, instantanée de surcroît, pour en oublier le mot de reconnaissance ? J'en doute, c'était celui de la paye ! Et 3.300 amnésiques, tout de même !

Nous nous souvenons que l'Architecte fut assailli par trois mauvais compagnons, Jubulas, Jubulos et Jubulum (avec de tels noms, je suppose qu'ils étaient F et # 61532 ;), s'estimant aptes à rejoindre leurs aînés. Avis apparemment non partagé par le Maître d'œuvre ; Divergence d'opinion qui lui coûta la vie, d'où la perte du mot !

Il devint donc urgent de le remplacer, ainsi au R\ E\ A\ A\, il fut substitué par :

Mahabon ou Moabon

Dans un rituel de ce rite, à l'O et # 61532 ; du Havre datant de 1744, j'ai trouvé cette explication :

« Moabon mot de Maître qui veut dire : So xuang qSig irruop en o Serp tselin »

Après avoir consulté différents Coréens, Chinois, et autres Asiatiques de tout acabit, je n'ai pu obtenir de traduction satisfaisante. (Aucune en réalité)

Examinons donc d'autres voies.

L'étymologie de Moabon serait-elle Moab, l'ancêtre des Moabites d'aujourd'hui ?

Moab était à la fois fils et petit-fils de Lot.

Je m'explique : Lot avait fuit Sodome en compagnie de sa femme et de ses deux filles, les futurs gendres ayant préféré rester festoyer en ville. La nuit venue, alors que la femme de Lot était partie chercher du sel, il fut sournoisement saoulé puis violé par sa fille aînée afin d'assurer, paraît-il, leurs descendances. Le lendemain la cadette pris la relève ; quelle famille ! (Gn 19 : 37)

Le châtiment pour cet inceste inversé, fut-il la défaite de Moab, suivi de l'asservissement des Moabites qui durent payer tribut à David ?
Cela expliquerait peut être le choix de ce mot de reconnaissance : La Traîtrise !

Mais cela me paraît un peu léger comme indication de l'origine de ce mot. Dans d'autres rites, le terme Mac-Benac est utilisé.

Ainsi la Bible cite le nom de Makbéna dans les Chroniques (1 : 2, 48-49), regardons donc de plus prés :

« Maaka, concubine de Caleb, enfanta Shéber et Tirhana. Elle enfanta Shaaph, père de Madmanna, et Sheva, père de Makbéna et père de Gibéa ».

C'est tout, c'est sa seule et unique apparition. Apparemment c'est une fausse piste !

Dans le catéchisme du Rituel du Marquis de Gages de 1763 (RF), à la question de sa signification, la réponse est :

R\ « Mac-Benac signifie « la chair quitte les os… » Et un peu plus loin :

D\ « De quel atelier, étaient ces trois scélérats ?
R\ De l'atelier des Moabites.
D\ De quel pays, étaient-ils ?
R\ De Phénicie, pays où se trouvaient les plus habiles ouvriers.
D\ Pourquoi ces trois scélérats assassinèrent-ils notre Maître ?
R\ Pour avarice, à cause qu'ils avaient coutume de capter la paye de Maître et que par l'arrangement que Hiram avait mis lorsqu'il s'aperçut qu'il était dupé, ils ne purent plus lui capter cette paye ».

Serions-nous sur la bonne route ?

Pour nos amis du G\ O\ S\, leur rituel annonce d'autres versions.

• « La chair quitte les os.

• Pourri jusqu'à la moelle. (Métaphore appropriée pour les mauvais compagnons)

• Une plus récente : Le fils du maître mort ou encore : Il vit dans le fils.

Pour d'autres, M.h.b.n. dériverait des mots irlandais « macha » et « bon », signifiant « Bataille » et « Fin », ce qui donne à la parole de Maître le sens de « La fin de la bataille ». Effectivement Hyram peut en témoigner…

D'autre part, le mot M\ B\, en usage chez nous, serait d'origine irlandaise ; M\ signifierait « fils », B\, se traduirait par « mort », de telle sorte que la traduction de la parole complète serait « le fils du mort » (Est-ce une allusion à Horus ?).

L'étymologie la plus vraisemblable est cependant celle qui fait dériver M\ B\ des mots hébreux « makhah » et « boneh », dont le sens est « un architecte a été tué ». Une autre étymologie irlandaise est fondée sur les mots M\ (fils) B\ beanag (veuve), ce qui donne la formule bien connue de « fils de la veuve » ».

Enfants de la veuve bien sur, mais pourquoi seulement à partir de la maîtrise ? Pour cause de la Traîtrise ? Nous ne serions donc pas ou plus d'éternels App\ ? Ou est-ce une particularité de nos amis Suisses ?

On n'est guère plus avancé. Sauf peut être en interrogations et en hypothèses.

Au 16ème siècle, grande époque de l'alchimie, les M\ en possession du mot, étaient censés posséder la « double vue », et donc de pouvoir reconnaître un autre maître sans rien dire.

Les Comp\ faisaient mieux et depuis bien plus longtemps. Ils reconnaissaient le métier, les qualités, l'appartenance à une société ou un devoir, les villes traversées, etc. d'un collègue et naturellement le sort qui devait lui être réservé, tout cela d'un simple coup d'œil sur sa canne. Mais ceci est une autre histoire !

Que dit notre rituel au sujet du mot sacré :

« Les significations qui lui sont attribuées habituellement sont diverses. Si on l'interprète d'après l'hébreu, tout comme les autres mots de nos Rituels, « M\ b\ » a le sens de « Poseur de Pierres polies » et, par extension, de « Constructeur, ou Ordonnateur ». Le mot « M\ B\ » signifie : « Chef des Constructeurs, ou Architecte ». On peut en déduire que les deux versions tendent à la même signification.

Après une telle avancée, tentons une ouverture vers la bible de tout bon F\ M\ : notre dictionnaire ! Nous allons enfin savoir ! Première ligne, je cite ;

« Mac-Benac ne veut strictement rien dire en aucune langue ».

J'ai dit T\ V\ M\… Serais-je tenté de dire. Mais Roger RICHARD continue :

« Ce pourrait être une version très déformée de MaHaboneh utilisé dans certains Rites et Obédiences. Dans les anciens manuscrits on trouve :

• « Maya Byn », dans le Sloane de 1700 ;

• « Matchpin », dans le Trinity College de 1711 ;

• « Maughbin », dans A Mason'Examination de 1723 ;

• « Magboe », dans Les Institutions des Francs-Maçons révéléesen 1725.

• L'expression la plus connue est sans doute : « Marrow in this bone » (Moelle dans cet os) dans le manuscrit Graham de 1726. Ce pourrait être l'origine de Mac-Benac par une suite de déformations phonétiques ou de transcriptions » avec le mot anglais « bonne » qui signifie « os ».

Mes T\ V\ F\, j'avoue que je suis un peu dépassé. (Une fois de plus diront certains !)

Au commencement de mes recherches, le mot sacré, disparu par la mort d'Hiram, m'a tout de suite été révélé, par plusieurs sources différentes et apparemment dignes de foi. Je ne puis le dire ici ce soir, car d'après les Ecritures, il ne peut être prononcé qu'une fois l'an, le jour de Yom Kippour (le Grand Pardon), seulement dans le secret et le silence du Saint des Saints et uniquement par le Grand Prêtre. (Rien de tout cela ici ce soir) Vous l'avez tous reconnu, c'est un mot composé de quatre lettres. (YHVH).

La recherche des mots substitués, tâche qui devait être relativement plus aisée, s'est avérée par contre beaucoup plus complexe que prévue. Non pas par le manque d'information, bien au contraire, mais par sa sur-abondance, vous avez pu le constater. La F\ M\ revendiquent le rassemblement de ce qui est épars. Nous constatons qu'avec Moabon et Mac-Benac une immense carrière s'ouvre à nous et nous sommes loin de pouvoir l'épuiser. Que les rituels diffèrent quelque peu, parfait ! Il est évident qu'il faut des particularités suivant les obédiences, mais il conviendrait que les bases ou leurs esprits soient un peu similaires.

Malgré toutes ces versions aussi différentes, les unes que les  autres, j'ai quand-même trouvé un point de convergence. Les rituels sont tous d'accord sur un point : le mot substitué fut la première parole prononcée lors de la découverte du corps d'Hiram. (Heureusement qu'ils n'étaient pas calédoniens, malgré son origine de la Vallée du Tyr).

Revenons à notre première énigme.
So xuang qSig irruop en o Serp tselin.
Grâce au concourt de H.A.L., sournoisement dominé par le génie d'un grand-petit V\ M\ informaticien, cette phrase est enfin décryptée.
So xuang qSig irruop en o Serp tselin veut tout simplement dire : « Il est presque pourri jusqu'aux os ».
La langue utilisée est le Franbreux. Pour les non initiés, je doute qu'il y en ait ici ce soir, c'est un mélange de français pour le texte et d'hébreux pour le sens de lecture.

« Il est presque pourri jusqu'aux os ».

Cela me rappelle étrangement une phrase prononcée par le Sec\ Surv\ pour tenter de relever le nouveau M\ « La chair quitte les os ».

Quant à découvrir la signification des mots cachés derrière ces lettres : M et B, qu'elles soient en minuscule ou en majuscule, est ce vraiment important ?

Ne sommes-nous pas censés travailler sur le symbole ?

AMHA, la vraie perte du mot de Maître est en-fait celle de sa confidentialité.

J'ai dit T\ V\ M\

J\ V\


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