Obédience : NC Site : http://www.prismeshebdo.com 16/07/2004


La Mer d’airain
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Pour une analyse complète de la mer d’airain il convient de se rapporter aux travaux de Patrick Négrier sur ce sujet (Le Temple de Salomon, La Bible et l’Egypte). En comparaison des analyses fouillées fournies par l’auteur, on peut tranquillement laisser de côté la littérature fantasque produite autour de ce thème et néanmoins sans fondement sur la véritable signification ontologique de cette vasque monumentale en bronze. Pour nous, ici seul l’aspect "métallurgique" l’emporte et c’est ce que nous essayons de dégager ici-même. La mer d’airain figure dans le Rite du Mot de Maçon sous le terme de "large ovale". Absente de la plupart des rituels contemporains elle est pourtant "l’axis mundi" autour duquel s’édifie le rite. L’avoir oublié était une grave négligence, l’avoir évacué un véritable crime. Nous allons progressivement dégager son architecture spirituelle des scories qui avaient obscursi sa lumière dans les développements à venir.

Pour en comprendre la genèse il convient donc de revenir aux sources et c’est toujours dans les textes de l’Exode que nous isolons parfaitement non seulement sa présence et origine, mais aussi son utilité (Exode, chapitre 38, verset 8 et chapitre 40, versets 12-13).

La cuve du temple du désert a pour vocation les ablutions et lustrations des prêtres avant leur accès à l’espace sacré de la Demeure. Ils ne peuvent exercer leur sacerdoce sans s’être purifiés auparavant. La cuve doit être consacrée et ointe avant d’être remplie d’eau.

Cette cuve dans le cadre du Temple de Salomon, bien avant d’être un miroir pour les étoiles du ciel, se présente à nous plutôt comme un outil d’ablutions pour les prêtres censés entrer dans la Maison sainte où reposent l’Arche d’alliance et la nuée de la présence divine.

Toutes deux sont en bronze, dans le désert comme à Jérusalem. Le fait que celle de Salomon soit soutenue par douze taureaux (zodiaque) correspond au fait que les holocaustes les plus prestigieux soient accomplis avec des taureaux, qui se trouvaient en haut de l’échelle symbolique des valeurs vitales à sacrifier (réminiscence égyptienne). Une telle décoration était impensable pour le temple du désert, compte tenu du poids qui aurait rendu sa cuve difficilement transportable.

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