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La canne du M\ des cérémonies

Mes T\ C\ F\, finalement quoi de plus logique que le M\ des cérémonies planche sur son outil qu’est la canne.

La première fois que j’ai vu le M\ des cérémonies avec sa canne, c’était dans ma loge mère après mon initiation. Lors de celle-ci, il a bien été insisté sur le fait que tout est symbole. Comme tout App\ il m’a été demandé, ainsi qu’à mes jumeaux de confier à la L\ nos impressions d’initiation. L’un de mes jumeaux a, dans ses impressions, comparé le M\ des cérémonies et sa canne à un garde Suisse du Vatican. Sur le moment, je dois avouer que cela m’a fait sourire, mais avec du recul, cette comparaison est plus hasardeuse. En effet le garde Suisse, est un gardien alors que le M\ des cérémonies conduit :

La canne est aussi appelée bâton ou verge. La canne a été utilisée depuis très longtemps et par quasiment toute les civilisations, parfois arme ou emblème, d’autres fois comme ornement ou outil. C’est ce qui nous intéresse aujourd’hui en tant que symbole. Sur le plan symbolique, on peut retrouver le sceptre, le bâton de maréchal, la crosse. Le sceptre symbole de commandement, insigne du pouvoir suprême des empereurs et rois ou monarques en général. Les trois doigts d’une main levés sont symbole de la justice. Le bâton de maréchal, signe suprême de commandement, était signe d’une délégation du pouvoir du roi. La crosse ou bâton pastoral des évêques ou autres religions, symbole très fort pour les ecclésiastiques, qui me rappelle lors de mon passage chez les enfants de coeur une messe de minuit où le garçon chargé de tenir la crosse s’était évanoui. Le clerc de l’évêque se trouvant à coté s’est précipité pour...relever la crosse laissant l’enfant de coeur couché par terre qui fut relevé par un prêtre arrivé 15 secondes plus tard, c’est long 15 secondes…

Outre l’aspect contestable de cette attitude, on peut tout de même relever l’importance du symbole. La canne en est donc la représentante la plus ancienne et la plus constante de la royauté ou de la religion.

La canne du M\ des cérémonies est, à ce titre, un symbole et n’a aucun rapport avec celle des compagnons du tour de France.

Selon certains, cette canne devrait être en ébène et garnie d’un pommeau d’ivoire, matières nobles et vivantes qui croisent le métal de l’épée au moment où le M\ des cérémonies constitue un triangle ouvert avec l’expert lors de l’ouverture et fermeture des travaux.

En Franc-maçonnerie elle symbolise l’axe qui relie le céleste et le terrestre, soutenant le ciel en descendant dans la terre tel l’arbre en tant que puissant symbole de vie et de verticalité qui relie les trois niveaux du cosmos : le souterrain par ses racines, la surface par son tronc et le ciel par ses branches. L’Homme se symbolise par le tronc : il se nourrit de ses racines et se prolonge par ses branches et la canne est son symbole.

Elle devient donc l’autorité matérielle et spirituelle vers la maîtrise des énergies célestes et terrestres et de son propre cheminement. Chacun de ses coups rappelle que le franc maçon doit avoir un caractère fort et actif pour exprimer dans la société et dans la famille ses idéaux les plus élevés.

La canne peut être aussi vue comme un lien ou trait d’union entre ces forces. On la retrouve dans certains récits comme un objet ayant un pouvoir magique doté d’une grande force par cette relation entre le céleste et le terrestre. On peut en prendre pour exemple l’aveugle qui frappe le sol tout en ayant la sagesse de savoir qu’il ne voit pas et qui a besoin, pour avancer vers la lumière, en plus de ses deux jambes, de ce troisième support, mais aussi de toute sa conscience de l’énergie qui circule dans son corps. A ce titre, il est un guide, maitrisant ses pulsions émotionnelles, son support qu’est le sol et son corps pour exécuter les gestes justes vers l’harmonie éternelle qui lui ont été confiés dans le rituel maçonnique.

Essayons un peu d’imaginer le M\ des cérémonies sans sa canne. Celui-ci est aussi le M\ des rituels, il a un rôle important dans le bon fonctionnement de la loge, que cela soit sur le plan matériel ou spirituel. Il relie les deux plans permettant aux FF\ de passer de l’un à l’autre, comment faire silence sur le parvis afin de faciliter le passage du monde profane au monde spirituel en créant l’égrégore nécessaire à ce passage ou appeler les FF\ à entrer dans le temple. Sans la canne la démarche du M\ des cérémonies serait différente et ne pourrait rythmer ses pas et ainsi aider à la concentration des FF\, cette démarche ne serait pas différente de celle du quidam quelconque se mouvant sans but ni finalité. Ainsi, le M\ des cérémonies tient fermement dans sa main droite la canne, dont les coups sont synchronisés avec chaque troisième pas, comme un ancrage à la terre. Chaque coup qui résonne annonce un mouvement intérieur réveillant en chacun d’entre ses frères davantage de sagesse et de spiritualité.

Les déplacements en L\ sont rythmés par le M\ des cérémonies et sa canne, sans cela ces déplacements ne seraient que mouvement anarchique sans base ni fondement.

En maçonnerie, tout maçon travaille sur sa pierre et chemine vers la lumière, le M\ des cérémonies et sa canne guide ce cheminement dans le temple et les coups de canne au sol résonnent tel la canne d’un aveugle pour le guider.

A l’ouverture des travaux, le V\ M\ invite les frères surveillants et les frères experts M\ des cérémonies à l’assister parce qu’aucun homme ne peut avancer seul sur le chemin de la vérité. Avec l’épée de l’expert, la canne forme alors une immense équerre symbolique au dessus de l’autel des serments.

Une puissante énergie spirituelle vibre alors et se transfère dans l’âme des frères qui réalisent intérieurement là où ils en sont de leur Connaissance au point de conscience le plus élevé. Chacun se retrouve alors à sa plus haute réalisation spirituelle, inspiré vers la consolidation de sa révolution intérieure pour une oeuvre jamais achevée.

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