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Les devoirs du Maître en Loge

Il est écrit que « les Francs-Maçons doivent être des hommes bons et loyaux, nés libres, ayant l’âge de la maturité d’esprit et de la prudence. »

Cependant, le Franc-Maçon a des devoirs particuliers, qui se superposent à ceux du citoyen ordinaire et qui se situent à mon sens à trois niveaux :
- devoirs envers lui-même
- devoirs envers le monde profane
- devoirs envers sa loge et ses frères

C’est ce troisième niveau que je vais particulièrement évoquer dans cette planche, non sans rappeler préablement quelques notions, à propos de l’apprenti qui me semblent le germe des propos suivants, au niveau des maîtres.

Certes si le silence s’adresse au début aux apprentis, cela ne va pas sans le travail, l’observation, la méditation et l’amour du prochain qui sont les devoirs que tout Franc-Maçon doit s’efforcer de respecter.

Ce travail doit s’effectuer « sans relâche » comme nous le rappelle notre rituel. La tradition, le rituel, les outils symboliques nous aident dans cette tâche difficile et sans fin. Les nombreux ouvrages traitant de la Franc-Maçonnerie, écrits par d’éminents auteurs, nous sont également utiles pour pouvoir percevoir d’autres point de vue.

Au grade d’apprenti, nous avons le devoir de travailler sans cesse la pierre brute, c’est-à-dire nous-mêmes. C’est notre devoir de la dégrossir, de la façonner afin de tenter d’en faire disparaître les aspérités, sans ménager notre peine. C’est un travail personnel, que nul ne peut faire à notre place. Lors de notre initiation, nous avons à peine entrevu la Lumière. Apprentis, nous sommes encore dans la pénombre. Il nous appartient de travailler pour trouver la « pierre cachée » et approcher cette Lumière, de la Connaissance.

Certes le travail sur soi est un chantier maçonnique permanent tout au long de notre vie. Il nous permet de développer nos facultés d’intuition, d’intelligence du cœur, de donner un sens à notre vie, de construire notre temple intérieur, de nous perfectionner, mais il ne doit pas occulter le travail avec les autres et les échanges ritualisés que nous avons tant au sein même de la Loge, que ceux plus libres en salle humide ou dans la vie profane.

Et les devoirs du Maître dans tout cela ne sont que le prolongement plus mâture que ceux que nous avons approché en tant qu’apprenti, puis de Compagnon.

D’ailleurs dans la Constitution du GODF il est exprimé clairement que : « Les Francs-Maçons se reconnaissent comme frères et se doivent aide et assistance, même au péril de leur vie. »

Il est ainsi fait allusion à la « solidarité » à laquelle d’aucuns, parmi les détracteurs et les ennemis de la franc-maçonnerie, ont volontiers donné un sens péjoratif. Il ne s’agit nullement d’accorder de préférence à un Franc-Maçon, en particulier dans le monde profane, de par sa seule qualité de Franc-Maçon.

Notre devoir de solidarité a un tout autre sens. Dans le serment que nous prêtons lors de notre initiation, nous nous engageons à « aimer nos Frères » et à les aider « par nos conseils et nos actions. » Venir en aide aux Frères dans le besoin, dans la difficulté, voire dans la détresse, tel est notre devoir de solidarité.

Il y a d’ailleurs ce poste spécialement créé en Loge, celui de l’Hospitalier qui est fondamental, et qui est en quelques sorte le gardien voire l’animateur. Il nous rappelle à chaque tenue par sa présence et ses propos cette valeur de solidarité mutuelle.

L’amour fraternel est un autre devoir impératif, car si nous ne pratiquions pas cet amour fraternel entre nous, qu’est-ce qui nous distinguerait du profane ? Certes, des profanes peuvent pratiquer la solidarité ou l’entraide, mais chez le Franc-Maçon, cette qualité doit être érigée en règle de vie.

Nous nous devons donc mutuellement secours et assistance, et cela n’est pas une affirmation vide de sens. Dès que nous sentons une difficulté, une détresse matérielle ou morale chez un de nos Frères, nous nous devons lui porter assistance. Nous sommes tous des Hospitaliers en puissance.

Cette aide et cette assistance peuvent aussi se matérialiser par un conseil judicieux, une écoute bienveillante, voire un service rendu, étant entendu que cela doit rester dans le strict cadre de l’amour fraternel désintéressé.

Par ailleurs, le Maître, censé posséder toutes les « clés » des trois degrés symboliques, a un rôle qui m’apparaît très important. Il a un devoir particulier d’exemplarité, d’écoute, de conseil et surtout de transmission vis-à-vis des Frères Compagnons et Apprentis.

Le plus évident des devoirs du Franc-Maçon envers sa Loge, c’est l’assiduité.

« Je jure d’observer consciencieusement les principes de l’Ordre Maçonnique, de travailler à la prospérité de ma R% L∴ , d’en suivre régulièrement les travaux. »

Lors de la cérémonie d’initiation, nous nous engageons par serment à ce devoir d’assiduité.

La participation aux tenues d’obligation est indispensable, ne serait-ce que pour la progression personnelle du Franc-Maçon. Nous nous enrichissons de la différence des autres Frères, de leurs points de vue, de leur sensibilité, de leurs connaissances.

Assiduité ne signifie pas habitude, encore moins routine. Au contraire, chaque tenue représente un instant privilégié, éloigné de nos préoccupations quotidiennes, presque un moment magique, où des hommes, issus d’un milieu social ou professionnel différent, se retrouvent pour échanger dans la sérénité en s’efforçant de mettre leur « ego » sous le boisseau.

Chaque Frère apporte sa pierre à l’édifice par ses interventions, et il ne pourra qu’en retirer profit pour son amélioration, sa recherche de la Vérité.

Le travail en Loge est l’image même de ce qu’est pour moi la Franc-Maçonnerie : rigueur, tempérance, tolérance, élévation spirituelle à l’abri des tumultes de la vie quotidienne, respect de l’autre. Nous écoutons l’intervenant sans lui couper la parole, et lorsque nous la prenons, nous nous efforçons d’apporter un point de vue ou de demander une explication ou une précision, sans chercher à mettre le conférencier en difficulté, à la différence de ce que nous rencontrons hélas trop souvent dans la vie profane.

L’écoute de l’autre, la discipline dans la prise de parole sont indispensables à notre progression, et si nous ne parvenons pas toujours à nous débarrasser de nos métaux dans la Cité, au moins essayons de les laisser à la porte du Temple.

En toutes circonstances, le Temple doit donc rester un endroit protégé, sacré, où les divisions sont laissées à l’extérieur, de manière à nous livrer à des activités qui nous unissent plutôt qu’à des discussions stériles qui nous séparent.

Nous sommes des maçons libres dans une loge libre. Certes, mais être libre, ce n’est pas pouvoir faire, mais faire.

Certains pourront objecter : des devoirs certes, mais quels droits en contrepartie ?

Rien de tel pour nous, Francs-Maçons. Nous accomplissons nos devoirs sans espérer autre chose que la satisfaction de notre progression personnelle et de notre participation à la construction du Temple. C’est cela, entre autres, qui nous distingue du profane.

Librement, de par notre propre volonté, nous avons entrepris de parcourir un chemin initiatique difficile, semé d’embûches, mais tellement gratifiant vers la lumière, la recherche de la Vérité, de la Connaissance.

Malgré les difficultés, efforçons nous à nous maintenir dans ce travail.

J’ai dit.

G\ J\


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