Obédience : NC Loge : NC 23/02/2005


La Tempérance


Je vais vous parler de la (d'une) vertu , de la tempérance.
Lors de mon passage de compagnon, une fois que le frère premier surveillant m’a montré avec son épée le mot tempérance, le vénérable maître s’exprime ensuite comme suit :
« Comment celui qui n’a pas encore réglé ses pensées, ses paroles et ses actions par la tempérance, ose-t-il s’approcher du temple de la justice, puisqu’elle serait toujours contraire à ses penchants désordonnés.
Mes frères, c’est par la tempérance que l’homme s’abstient de tout ce qui peut le corrompre et l’éloigner de la vérité. »

Pour continuer les propos du vénérable mentionné dans notre rituel de compagnon, je cite :
« Nul homme,  mon cher frère, ne fait des progrès vers le bien sans la connaissance de lui même. Celui qui ne se connaît pas encore n'a aucune idée juste de son origine et de sa destination. il est sans but, sans règle, et n'agit que par l'impulsion dominante des habitudes et des passions dont il est l'esclave, soumis à l'influence de tous les objets qui l'environnent il ne connaît pas la tempérance, il fait toujours trop ou trop peu. Evitez cet écueil, mon cher frère. Que votre oeil pénétrant découvre les motifs de vos penchants et de vos désirs. Si vous reconnaissez que vous êtes loin de la route, gardez vous d'errez plus longtemps dans ce vaste désert, et n'oubliez pas qu'il vous faut un asile avant la fin du jour. »

La tempérance marque l’arrêt de la phase précédente (celle de l’apprenti), à la transformation de soi-même (celle du compagnon).

Selon le dictionnaire Larousse, le mot tempérance signifie la modération dans les désirs et dans les plaisirs, avoir un comportement tempéré est un homme qui a de la mesure.

Mais comment pouvons-nous nous modérer si nous ne nous connaissons pas !!!
Nous devons nous connaître tel que nous sommes et non tel que nous désirons être. Mais se connaître tel que l’on est, exige une parfaite réalité de pensée parce que tout ce qui vit, subi constamment  des changements et si notre esprit veut continuer d’adhérer à cette voie nous ne devons pas commencer à nous attacher à une réalité qui n’est pas la notre ou qui pourrait nous détourner de cette course. (de notre chemin )
 
De surcroît, la tempérance nous démontre que nous devons maintenir constamment une hygiène d’esprit sans faille, en aucun cas, nous devons abuser de sentiment tel que l’amour ou la pitié, car ces qualités maladroitement utilisées peuvent nous éloigner d’un sentiment de tempérance. ( de cette vertu qu'est la tempérance )
N.B. la tempérance est une vertu et non un sentiment.
Etant la quatrième vertu cardinale, la tempérance nous incite non seulement à modérer nos élans, dominer nos plaisirs et nos passions,  mais également à rechercher un équilibre intérieur, nous pouvons même dire que dans un comportement tempéré tout ce qui est précipitation, exagération, extravagance est à exclure.

Par contre, aucun plaisir n'est au dessus de l'amour: si les plaisirs sont inférieurs à l’amour, les (ces) plaisirs seront  vaincus par l’amour,  l’amour sera  vainqueur des plaisirs et des passions; l’amour est supérieurement tempérant"

Notre but principal est donc la recherche absolue de l’équilibre.
Dans sa quête de la vérité, le franc-maçon réclame le droit à l’erreur ou plus précisément le droit de modifier son point de vue et de rectifier sa route. L’équilibre du réceptionné (de l'initié)  naît de son mouvement. Mais ce (son) chemin n’est pas toujours rectiligne. Nous ne pouvons pas nous permettre de porter un jugement sur notre frère. Nous savons que la tempérance commence par soi même.

Suivant les propos de Jean CLINAQUE, je cite :
«  Est tempérant celui qui est parvenu à une parfaite insensibilité ». Mais attention mes frères, ne confondons pas insensibilité avec indifférence ou froideur de notre cœur envers les autres.
 Notre succès dépend de notre parfaite maîtrise de soi, nous devons nous détacher à l’égard de tout ce qui n’est pas indispensable, nous devons rester impassible envers tout ce qui ne relève pas de l’essentiel.
Mais pouvons-nous aider son frère à faire son point et à choisir ou modifier sa voie ?       
Nous ne pouvons rien lui imposer, ne pouvant accepter le contraire pour lui même.


La tempérance chez le franc-maçon ne consiste pas à laisser son frère exprimer sa pensée sans l’interrompre ni même de l’écouter poliment, elle ne consiste pas également à le regarder agir et marcher sans se préoccuper de ce qui l’adviendra. Mais bien au contraire, la tempérance nous impose d’écouter notre frère, de le voir agir, avec la volonté de le comprendre, de se mettre à sa place et de s’exposer à l’efficacité, à la force de ses raisons, de ses motivations qui ne sont pas toujours les nôtres.

La tempérance exige de nous, vis à vis de notre frère de ne pas acquiescer du bout des lèvres pour lui complaire, mais bien au contraire de ne donner notre avis uniquement lorsque il nous a été demandé, et qu ‘après avoir longuement et contradictoirement examiné tous les éléments du problème qui nous est soumit.
(nous nous devons de lui montrer l'exemple de notre propre tempérance comme nous le démontre souvent nos anciens)

Comment reconnaît-on la tempérance à l’égard d’un homme ?
Par la douceur de son comportement et de ses propos, par la patience face aux injustices, par l’indifférence à s’occuper de la vie des autres et le refus de porter tout jugement.

 Pour conclure, nous sommes malgré tout si fier de juger (de détenir la vérité ) que nous brûlons la preuve contraire. C’est la première manière de réfuter qui me vient à l’esprit, c’est peut être la preuve que nous craignons de soupçonner que l’autre ait raison. Nous devons suivre les propos de Socrate qui disait « si pourtant il avait raison, il faudrait l’aimer et lui dire merci »,  il prétendait même pour continuer la réflexion que si une idée avait besoin de son contraire, cela même serait bon à savoir.
 Nous pouvons donc en conclure que peu importe la vérité aussi blessante qu ‘elle soit (soit-elle) , il faut l’aimer et la servir. Nous franc-maçons soyons toujours plus tempérants, dans le vrai sens du terme, sens d’une vertu toujours en mouvement avec une maîtrise parfaite de notre équilibre d’esprit qui est seulement qu’une étape vers plus d’amour, de miséricorde et respect.
Gardons toujours en mémoire ce propos qui dit :
Tu es mon frère parce que tu es différend …

F\ F\ 

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