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Soufi mon Frère


V\M\ et vous tous mes F\, j’ai commis l’erreur il y a quelque temps de vous parler d’un des principaux piliers du soufisme qui est « l’Amour » sans vous préciser certains aspects de l’islam et du soufisme en particulier, et c’est grâce aux remarques de quelques frères que je me suis rendu compte de cette erreur,  que j’espère en ce midi rectifier.

Le soufisme a eu droit ces dernières années à tellement d’interprétations, parfois loufoques, parfois douteuses et même suspectes, que je pense qu’il est important d’apporter quelques réponses claires et simples à vous mes frères et sœurs qui êtes introduits d’un intérêt profond et pénétrant pour les choses de l’esprit.

Et si le titre de cette planche vous semble un peu osé, c’est  que la vie philosophique d’un soufi est très semblable à celle d’un Maçon dans bien des domaines qui nous apparaîtront  tout au long de cette planche.
Le but de cette planche n’est nullement philosophique, même si le sujet s’y prête, mais surtout des séries de réponses aux multiples questions que le commun des mortels peut se poser, ou une première clé qui vous permettra peut-être d’ouvrir une des mille et une portes de ce monde fascinant et captivant à  la fois qu’est le soufisme.

Il y a très peu de temps que l’on parle des soufis aussi bien en Belgique qu’en Europe en générale. Or que voici à peine quelques années on préférait parler  des « sectes mystiques musulmanes caractérisées par leur non-conformisme, leur mysticisme et leur volonté forcenée d’arriver, par tous les moyens, à Dieu »

Aujourd’hui, le soufisme a au sein de la société, droit de cité. Les hippies, les écologistes, les psychologues, les Francs Maçons, certains penseurs chrétiens très ouverts, voir même certains politiciens, se réclament du soufisme.

C’est la philosophie à la mode comme le fut la philosophie sino japonaise le «  ZEN » iIl y a une décade.
Avant de nous introduire dans ce monde de lumière et d’obscurité qu’est le soufisme, sachons quand même que ses origines sont préislamiques.
En effet ce que l’on nommera plus tard le soufisme est en réalité aussi ancien que la croyance des hommes en un Dieu. Car, dans son fondement le plus essentiel, il s’agit moins d’une confrérie spécifique à l’islam que d’une certaine conception de la relation avec l’Absolu et de la recherche de la vérité.
Ainsi, bien avant la venue de Mohammed, certains hommes, appelés HUNAFA, étaient désignés comme des mystiques fervents et sincères.
Plus tard, Abraham sera cité dans le Coran comme ayant été l’un d’eux, un HAHIF.
Mais en ce midi, par manque de temps, je ne pourrais malheureusement pas approfondir en détail l’islam, et ses prophètes, celui-ci nécessitant  une planche rien qu’à lui. Donc nous aborderons en profondeur uniquement les mystiques de l’Islam. LES SOUFIS.

Mais cela ne nous empêche pas d’ouvrir une page de l’histoire du Moyen Orient, afin de découvrir les origines et les fondements de l’Islam et par-là le soufisme.

Bienvenue dans le désert infini de la péninsule arabique, nous sommes en l’an 570 de l’ère occidental. Dans la région du Hedjaz, se dressent majestueusement les deux plus grandes villes du pays, Yathrib et la Mecque. C’est là que se sont installés les premiers sédentaires, alors que le cinq sixième de la population sont des Bédouins nomades, fiers et dignes, épris de liberté, bergers se déplaçant au gré des pâturages avec leurs troupeaux, en fonction des saisons et des pluies.

Dans sa grande majorité le peuple arabe est illettré, il passe une partie de son temps dans des guerres entre clans et tribus.

S’il aime néanmoins la poésie et pratique l’éloquence avec subtilité parlant une langue riche et abondante, proche de l’hébreux , s’il savoure les récits d’une antiquité glorieuse, il n’y a ni savant ni historien. L’homme du désert s’est forgé sa propre religion, à la fois primitive et riche de mille nuances. Il adore un grand nombre de divinités, qu’il situe dans les astres ou les profondeurs de la terre, invoque facilement le ciel, mais se hasarde rarement à croire en une vie après la mort bien qu’il fasse parfois attacher son chameau favori sur sa tombe pour que celui-ci le rejoigne.
En revanche , il ne cache pas son adoration pour les pierres sacrées, dont le culte est principalement célébré dans une  Mecque païenne repaire de tous les vices, où se trouve la Kaaba et sa pierre noire sacrée, dont on dit qu’elle fut envoyée du ciel.

On attribue les origines de la Mecque à Adam et Eve, chassés du paradis terrestre, ils auraient interminablement erré à travers l’Arabie. Obéissant aux ordres de Dieu, Adam serait ainsi arrivé jusqu’à l’Higiaz.  Sur un monticule,  notre ancêtre commun aperçut une pierre blanche, laiteuse et brillante. Il fait sept fois le tour de ce monolithe, symbolisant pour lui l’âme et trône de sagesse, en louant Dieu. Puis il construisit, pour la mettre à l’abri , une enceinte avec les pierres du Mont Haïr, ainsi est né la KABAA.

Quatre mille ans plus tard, Agar répudiée par Abraham, fut chassée dans le désert avec son fils Ismael( le patriarche des Arabes) , mourant de soif dans le désert, Agar supplia Dieu de l’aider. Aussitôt une source jaillit. Cette vallée était celle de la Kaaba et la source fût appelé ZEM ZEM, à cause de son clapotis ( cette source coule encore de nos jours) Agar et Ismaïl s’y établirent. Après la mort d’Agar, Abraham vint dans la vallée et, avec Ismaïl, construisirent une nouvelle Kaaba, sur l’emplacement même de celle d’Adam. C’était à l’époque le seul temple consacré à un Dieu unique. Les descendants d’ïsmael, les ismaïlites, en assurèrent la garde jusqu’au moment où, attaqué par les Amalécites, ils préférèrent se réfugier sur les montagnes voisines, plus tard les tribus Yéménites chassèrent les Amalécites et rappelèrent les Ismaïlistes, qui étaient de leur race.

Par la suite, plusieurs tribus s’unirent par des mariages familiaux, s’installèrent autour de la Kaaba, et  érigèrent des autels à leurs idoles.
C’est ainsi que trois cent soixante idoles encombraient l’enceinte sacrée de la Kaaba.

Allah, Dieu unique d’Abraham et des patriarches, se voyait préférer les faux dieux:
" le Soleil, la Lune, Astarté, le Destin, Manaf, Kusah, Nasr, Wadd, et une multitude d’esprits et de mânes ".
Contrastant avec cette prolifération de divinités, la moralité stagnait au plus bas. La bonté, l’honnêteté étaient bafoués partout.
C’est dans cette atmosphère imprégnée de rites païens , de vices et de mensonges que naquit  en l’an 570 Muhammed ( que le Salut d’Allah soit sur lui) Il est né orphelin car son père  ‘Abd al Allah ben Adb al-Mutalib’ meurt au retour d’une expédition commerciale deux mois avant sa naissance.

Mohammed est né dans un clan de la tribu aristocratique des Koraïchites, il n’a que six ans lorsque sa mère meurt, et c’est son oncle commerçant abou Talib qui devient son père adoptif et qui se charge de son éducation.

A peine âgé de douze ans, que pour le compte de son oncle il se joint un jour à  une caravane allant à Bosra, dans le nord de la Syrie. Il rapporte de cette première ouverture sur l’extérieur de son Arabie natale une foule d’impressions et de sensations, d’images et de paroles qui, à n’en pas douter, vont fortement l’influencer. La Mecque comme nous l’avons vu plus haut était une terre de rencontre pour de multiples et puissantes influences religieuses en provenance de Syrie, de Palestine, de l’Abyssinie chrétienne ( L’Ethiopie actuelle)  et des rives de la mer rouge. Le jeune Mohammed entend parler de Jésus, des prophètes, d’un Dieu unique adoré par les juifs et les chrétiens.
Dès qu’il le pouvait Mohammed se retirait dans les collines loin des bruits de la cité, et seul dans la complicité des vents du désert, les souvenirs de son voyage venaient se superposer à la réalité arabe qu’il connaissait bien, faite d’interminables conflits de tribus qui ensanglante les sables d’Arabie, d’abominations idolâtre, de sensualité exacerbée et de turbulences incessantes  qui le font tant souffrir.
Il ne peut s’empêcher de les comparer à l’existence ascétique et à la croyance en un seul Dieu unique chez les juifs et les chrétiens.

Quelques années plus tard, Mohammed retourne à Bosra, cette fois pour le compte d’une riche veuf nommée Khadija qui deviendra son épouse, malgré  qu’elle fût son aînée de quinze ans.( Elle lui donna 3 Fils et quatre filles), les fils mourront tous en bas âge, et parmi les filles seule Fatima survivra à son père.
Il rencontra lors de ses voyages plusieurs sages, Hindous, bouddhistes, et chrétiens, avec qui il s’entretenait souvent à propos de leur Dieu et de leur croyance, entre autre le moine chrétien NESTORIEN BAHIRA qui lui prédit sa mission prophétique.
Mohammed ne perdit pas l’habitude de se retirer dans les collines dès qu’il le peut, le plus souvent dans une caverne des environs de la Mecque.  et parfois toute la famille l’y accompagne.

C’est dans une de ces retraites, solitaires alors qu’il dormait, avec un couvre-pied en brocart de soie sur lequel quelque chose était écrit, l’ange Gabriel lui à apparu et lui dit: Lis ! je dis: «  Je ne sais pas lire. alors l’ange répéta : «  Lis au nom du seigneur est le miséricordieux qui enseigna par la plume de roseau, qui enseigna ce que ne savaient pas les hommes ...... » etc... Ainsi la première sourate de ce qui sera plus tard le CORAN  fut apportée à Mohammed par l’ange Gabriel.
Le mot CORAN signifie  récitation à voix haute, ce mot provient de l’injonction adressée par l’archange GABRIEL à Mohammed. Ainsi Mohammed est le récitant de la parole divine. Chaque mot lui est inspiré par ALLAH.

Le Coran parle de la création, de la révélation, des prophètes, du culte, de la famille, de l’héritage, ainsi que le culte. Le culte, est constitué par une série d’actes collectifs, appliqué à une communauté. les cinq obligations de l’islam issues du Coran sont : La profession de foi, la prière,( qu’il faut faire cinq fois par jour, et qui ponctue des moments bien précis de la journée), ensuite  le jeûne,( connu par le Ramadan) l’aumône et le pèlerinage (pour celui qui en a les moyens) sans oublier la mort. D’ailleurs si vous le souhaitez et que nous avons le temps, je pourrais vous parler de la mort et son rituel en islam à la fin de cette planche.
 
Les révélations s’échelonneront sur 20 années, elles s’achèveront avec la mort du prophète en 632.
Le Coran est composé de 114 sourates: le mot sourate signifie «  Pan de mur »
Chaque sourate est divisée en versets, il y a 6.236, versets. au total le Coran est composé de 323.621 lettres.  Ces chiffres rigoureusement précis obéissent tous aux lois Kabbalistiques.

( Pour mémoire, je rappelle que la Kabbale est, est une doctrine juive ésotérique sur Dieu et l’univers, ce mot provient du verbe hébraïque «QBL» qui signifie recevoir. Elle est considérée par les juifs comme une très ancienne révélation, transmise par une chaîne ininterrompue d’initiés.  Son ésotérisme se découvre dans la philosophie compliquée et dans la valeur symbolique et mystique des nombres et des lettres de l’alphabet sacré des Hébreux. Le mystique juif a pour but de connaître Dieu et le monde crée par lui, pour cela il s’applique à l’étude du Sepher Jetzira ou « le livre de la création» attribué à Abraham, ainsi que la prière).

A  la mort du prophète cette nouvelle religion, si elle conquiert sans cesse de nouveaux adeptes, n’en doit pas moins s’implanter sur le terreau des anciennes coutumes autochtones.
Il s’ensuit dans la plupart des cas une interprétation diffuse entre le cœur du message islamique, nouvellement révélé par Mohammed, et les croyances ancestrales ayant eu cours auparavant. De ce mélange, naissent dans certains cas bien des difficultés, ou à tout le moins des différences singulières dans la manière d’interpréter le Coran.
En fonction de leur niveau intellectuel et de leurs connaissances, les hommes vont rapidement confondre le cultuel et le culturel, le fond et la forme, ce qui procède désormais de l’Islam ou tien encore de la coutume. Sans compter les multiples pièges du pouvoir, à la fois temporel et spirituel, conduisant aux pires excès.
C’est ainsi que se dessine peu à peu la véritable dimension du Coran, qui révèle à qui s’en donne le temps deux approches, deux messages distincts: celui réservé au commun des mortels, et cet autre, plus subtil et ésotérique, destiné à ceux qui souhaitent s’avancer plus près de Dieu.

Un soufi du nom de: Cheikh Khaled Bentounès, dit ceci à propos de la lecture du Coran : «  Il  s’adresse à ceux  qui n’aiment pas  la réflexion intellectuelle et souhaitent simplement qu’on leur dise ce qu’il doivent faire. Il existe des millions d’êtres qui vivent sur ce mode de fonctionnement. Ils ont seulement besoin d’un soutien, de béquilles, d’un code de conduite, sinon ils sont perdus et peuvent se conduire d’une manière dangereuse pour eux-mêmes et pour les autres.

Puis il s’adresse aussi à ceux qui ont atteint un degré de réalisation, de civilisation, d’éducation qui les amène à réfléchir avant de faire quelque chose et n’ont  pas besoin de lire le Coran pour savoir ce qu’ils ont à faire. Ils ont une conscience élargie et se servent du livre pour l’alimenter et la développer, pour en extraire la Lumière et se rapprocher de Dieu »

De là vont émerger deux courants distincts, deux interprétations du Coran.
 - L’une exotérique, propre à la majorité des croyants musulmans, sorte de loi « extérieure » plus proche de la règle de vie.
- L’autre ésotérique, véritable loi « intérieure » inhérente à la vie mystique dans la vérité de Dieu. C’est alors qu’apparaît le plus beau joyaux, nimbé d’un mysticisme porté à son paroxysme: LE SOUFISME. 

L’Islam poursuit donc son expansion, gagnant peu à peu de nouveaux pays.

A  mesure que la religion supplante les anciennes croyances et gagne de nouveaux esprits, il devient bientôt de plus en plus pressant de formaliser un enseignement qui, au-delà des frontières, maintienne la tradition vivante. Il apparaît en effet impératif de mettre en place une structure religieuse,  principalement d’un point de vue éducatif qui puisse contenir les débordements et d’éventuelles incompréhensions, voire certains détournements  de la société civile vis-à-vis de l’islam. C’est le rôle qui en toute logique, va échoir au soufisme.
 
D’où vient le mot SOUFI ?
On a avancé qu’il dérivait du Grec « SOUPHOS » ou « SOPHIA » ( mots qui veulent dire sage et sagesse). Mais on admet d’avantage qu’il ait été formé d’après le mot « SOÛF » qui désigne un vêtement de laine grossière non écrue et sentant ce que l’occident appel encore en français «  le Suif ».
Ce vêtement était porté en signe de pénitence et d’humilité par les pèlerins de la Mecque, et sans être obligatoire pour ceux qui restaient touchés par la philosophie mystique, il est devenu le symbole de ceux qui recherchent Dieu dans le dépouillement.
Ce revêtement est  devenu le symbole initiatique de certains Ordres Soufiques, et prend la forme d’une investiture:  «  Un manteau ( Khirqah) est placé par le Cheikh sur les épaules de l’initié, il symbolise les qualités divines » et l’état premier auquel le profane doit accéder.

Le terme « AL SOÛFI » «  le revêtue de laine, fut donné pour la première fois à un ascète, Hashimite en 160 de l’hégire , c.a.d.  (776 de notre ère)
Enfin on retrouve la racine « SUF » dans un mot très important  de la religion islamique «  TASAUWUFF » qui veut dire «  Union intime expérimentale, avec Dieu ». 

Mais qu’est-ce que le soufisme ?
Le grand soufi Andalou IBN L’ARABI, débutait ses prières par ces mots :
«  Fais- moi entrer, ô Seigneur, dans les profondeurs de l’Océan de ton unité infinie »
Je ne vais pas avoir la prétention de vous emmener vers cet océan d’infinitude qui symbolise le terme vers lequel le chemin des soufis les conduit. Mais simplement vous permettre de prendre  le flux d’une de ses vagues, qui vient s’échouer vers les rivages emmenant avec elle des coquilles et des perles.
Si l’océan symbolise l’être.
Le rivage symbolise la parole.
Les Coquilles symbolisent  les lettres.
Les Perles représentent la connaissance du cœur.

·    Le soufi est un musulman comme les autres mais, au lieu de se contenter des  exigences religieuses imposées, il part à la découverte d’Allah, s’offre au Divin dans une totale abnégation, qui s’engage dans la voie « des profondeurs » qui mène à l’essence de l’être et des choses.

C’est un initié qui passe par la mort à lui même, à sa propre subjectivité, qui met en pratique la phrase du Prophète: «  Mourez avant de mourir » Cela implique que l’âme doit se dépouiller des limitations de l’homme déchus, des habitudes et des préjugés qui sont devenus une «  seconde nature »  et se couvre des caractéristiques de la nature primordiale de l’homme fait à l’image de Dieu.
L’initié devient  Adepte, et continue à vivre comme le novice qu’il était.
La différence  est que la voie, C.A.D le soufisme est devenue sa façon de vivre.
La fréquentation d’un maître et des exercices purificateurs vont permettre la transformation de l’âme et l’accès à l’Eveil.( Autrement dit: Dégrossir la pierre brute)

Les exercices purificateurs sont :

·      La pratique scrupuleuse des cinq rites obligatoires de tout musulman: La Shahâda ( Profession de foi), La Salât (Prière rituelle), la Zaât ( l’aumône), le Syâm( le jeune), et le Hadj ( le pèlerinage à la Mecque).
·      L’invocation méthodique du nom d’Allah.
·      l’ascèse.
·      La méditation.
·      Le Samâ, «  Concert spirituel du ciel » ensemble réunissant le chant, la musique et la danse qui mène à l’extase, à la communion avec Dieu.

Par son exigence et sa perpétuelle aspiration à la pureté, le soufisme est considéré comme le coeur spirituel de l’Islam :

·      Le soufisme n’est pas une religion, mais une méthode de pensée universelle ouverte à tous et à toutes.
·      Le soufisme dit que sans une liberté absolue , il n’y a pas de salut possible.
·      Le soufisme prône à la fois le perfectionnisme et l’égalitarisme.
·      Le soufisme met avant tout l’amour.
·      Le soufisme désigne toute approche mystique qui conduit l’homme jusqu’à la révélation de lui même, dans la chaleur et la profondeur de la fusion avec le divin.
·      Le soufisme est la voie qui en Islam, mène à cette connaissance.
·      Le soufisme enfin, a imaginé la phrase la plus démagogique qui puisse être.
«  Tout homme est un prince qui s’ignore »
·      Le soufi doit rejeter les dix voiles de l’obscurantisme qui sont :
     - Le désir ignorant.
     - Le goût de se distinguer.
     - L’hypocrisie.
     - La soif des louanges et d’amour.
     - l’ambition de participer à la gloire.
     - l’Avarice et la parcimonie.
     - l’Avidité et la volonté d’en avoir toujours plus.
     -  l’Irresponsabilité.
     -   La Négligence
     - Céder à la fatigue ( pour cela, les soufis ont multiplié les exercices et les procédés pour vaincre cette tendance)

L’universalité du soufisme
Bien que les fondements et la source du soufisme sont l’Islam, il est, comme je l’ai cité plus haut universel.
Dès le moment où l’Islam se fut établi dans le sous-continent indien, il y eut des échanges intellectuels entre soufi et Brahmanes, et le soufisme a adopté aussi certains termes et notions empruntés au néo-platonisme, se nourrissant de multiples apports en provenance d’autres courants de pensées, préexistants ou contemporain. Et cela ne va pas à l’encontre des préceptes de l’islam, car le prophète de l’Islam Mohammed a dit :  «  Cherchez le savoir jusqu’en Chine »

Au fil du temps, le soufisme saura puiser dans les grands courants de pensée quelques idées fortes qui lui permettront d’affermir sa synthèse universelle de la pensée humaine. Ainsi, les Grecs Plotin, Proculus ou Porphyre, traduits en syriaque puis en arabe, viendront alimenter les réflexions islamiques; de même que certains aspects du zoroastrisme et de l’hindouisme; ou encore l’école égyptienne d’Alexandrie, teintée de Gnosticisme et d’hermétisme.
Qu’il s’agisse d’idées scientifiques, philosophiques ou théologiques, de cosmologie ou de symbolique, le soufisme y trouvera les éléments pour renforcer ses définitions de la matière et de l’esprit, ses conceptions des rapports entre le corps et le psychique, sa prescience d’une seule et même énergie pour expliquer tous les phénomènes de la vie.
Mais à aucun moment toutes ces influences, ces « nourritures essentielles » ne remettront en question le fondement même du soufisme, à savoir ce mysticisme intérieur érigé en voie unique pour parvenir jusqu’à Dieu.

Nous savons maintenant que le soufisme est une expérience spirituelle vécue, à l’intérieure, dont le domaine se trouve au-delà de ce qui peut être appréhendé par la raison ou les sens physiques. Ce n’est que dans une étape ultérieure faisant suite à une très haute réalisation spirituelle, que certains soufis, se servant d’un langage symbolique et métaphorique, transcrivent leur expérience sous une forme verbale.

Quelles sont les conditions pour devenir un soufi ?
Toutes le confréries soufies sont d’accord sur ce point: le soufisme est ouvert à tous. Tout le monde peut devenir soufi, sans discrimination de sexe, de race, de religion. Du moment que quelqu’un sent en lui un besoin intérieur d’absolu et d’amour pour cette exaltation de l’infini qu’on appelle Dieu, il peut faire partie d’une confrérie.

J’illustrerais mon propos en citant ISHAN KAISER: dans son discours des sages :
«  Je suis dans le païen, je me prosterne à l’autel des juifs, je suis l’idole des yéminites, le véritable temple de l’adorateur du feu, le prêtre des mages, la réalité intérieur du Bramine méditant jambes croisées, le pinceau et la couleur de l’artiste, la personnalité refoulée, puissante du sceptique. L’un ne supplante pas l’autre ».

Qui sont les soufis et qui furent-ils autrefois ?
Les soufis sont  des mystiques musulmans, il n’y a pas de doute là dessus .
Mais il faut savoir que la mystique musulmane ne s’est pas développée dans le même sens que la mystique chrétienne, qui a surtout été pratiquée par de rares élus, tellement pénétrés de haute spiritualité, qu’à part Saint François d’Assise ( qui fut d’ailleurs  comme on va le voir, lui même un soufi) ils ne se sont guère occupés de recruter des adeptes et de faire partager au peuple le fruit de leurs recherches.
En Islam, au contraire, les grands mystiques ont souvent essayé d’exprimer sous une forme très simple le substrat de leur pensée et ont volontiers expliqué les méthodes personnelles qu’ils employaient pour se rapprocher de Dieu.
Et c’est justement et souvent en prêchant ces méthodes qu’ils se sont attiré les hostilités des autorités religieuses orthodoxes.
Ce qui les obligeaient  à former des cercles  d’initiés, parfois très étroits, parfois considérables. Selon leur degrés d’orthodoxie, ceux-ci furent secrets ( ils se réunissaient la nuit, utilisaient une langue codée, etc.....)

A la fin du siècle dernier, ces confréries étaient dans le monde islamique, d’un nombre impressionnant, on les comptaient par milliers, au moyen orient, en Afrique du Nord et en Turquie, ( Rien qu’à Istanbul, il y en avait plus de cent et les plus importantes les Halvetis par exemple avaient recruté des millions de membres.
Elle se réunissaient une ou plusieurs fois par semaine dans leur propres locaux appelés « TEKKE ». ces Tekkes allaient de la simple hutte en terre battue aux plus somptueux couvents.

Au cours de ces réunions ( qui ne dispensaient, bien sûr, pas d’aller à la mosquée et de faire les prières rituelles de l’Islam) les adhérents écoutaient généralement un prêche «  qu’on pourrait comparer à nos planches» d’un maître soufi et participaient à un rite d’exaltation collective plus ou moins spectaculaire, appelé « DIKR ».

Les DIKRS :   Sont une manifestation  extérieur du soufisme, et nous auront l’occasion d’entendre un morceau de ces Dikrs par le Frère  de la colonne d’Harmonie

Ils se diffèrent entre eux selon les confréries, si l’occident connaît surtout les derviches tourneurs, il y en a beaucoup d’autres, si certains dans leur Dikr poussaient des hurlements à la façon des Yogas indiens, dansaient

sur du verre pilé. D’autres, au contraire, étaient extrêmement calmes et ne s’intéressaient qu’à une douce contemplation intérieure. Le but de ces transes comme de ces « détachements volontaire » était toujours une approche directe de Dieu.

Les initiations Soufies
Mes F\ je sais que vous attendez avec impatience quelques révélations qui vous permettrons de faire le lien entre les soufis et la F.°. M.°., et vous avez raison.
Notre F\ Bruno Etienne dit :
« Les confréries musulmanes sont structurées comme nos AT.°. mais pas depuis 1725, mais depuis le 9ème siècle, que les apprentis (novices), le compagnon( le mot est le même) s’interrogent depuis des siècles sur le point de savoir s’il y a un seul maître en loge ? Alors qu’existe en leur sein une structure de « maîtres secrets » qui réunit régulièrement tous les maîtres des loges en dehors de leur propre loge.
Sans parler de la chevalerie Arabe antérieur à la chevalerie occidental » Fin de citation

Que dire de nos outils, rituels, signes et attouchement, qui nous mènent à penser que la maçonnerie s’est approprié ceux-ci dans les sociétés secrètes des divers peuples y compris dans les sociétés musulmanes :
« Chez les derviches iraniens, le candidat à l’initiation entre dans le temple presque nu. On lui enlève ses métaux et on lui bande les yeux. Au cours de la cérémonie il est dit : Avant qu’Allah ait créé le monde, il y avait le chaos, tout était plongé dans les ténèbres, ces ténèbres ne t’ont pas encore quitté. Que désires-tu ? Le candidat répond : LA LUMIERE ! «  Le Cheick (le V.M.) s’adressant à son aide, dit : Rend la lumière matérielle à notre frère. Cela fait, on lui met une ceinture blanche, emblème de l’innocence. »

Je vous invite maintenant à nous attarder un peu plus sur  la symbolique soufie et principalement celle des derviches tourneurs.

Les musiciens sont au nombre de  SIX , ils entrent les premiers dans la salle et s’alignent selon leur importance, les récitants et les chanteurs de psaumes.. ;
 A l’opposé se trouve le Cheick, il est assis sur une peau teintée de rouge, elle symbolise la couleur de l’union et de l’apparition, le symbole des derniers rayons du crépuscule, et ceux de l’aurore. Entre le Cheick et les musiciens, on suppose une ligne imaginaire qui mène à l’unité de Dieu. On l’appelle ligne de régularité et on ne doit jamais marcher dessus.
Les danseurs sont vêtus d’un ample manteau noir, qui représente la tombe et qui recouvre une longue robe blanche symbole du linceul. Ils sont coiffé d’une haute toque en feutre cylindrique ( la Koula)  qui évoque la pierre tombale musulmane, pour les danseurs elle est couleur de miel, pour  le « Semazenbashi » ( le maître de la « SEMA » la danse) Elle est blanche. Pour le Cheick elle est enroulée de la longue écharpe verte, la couleur du prophète.
Les danseurs sont alignés épaule contre épaule, se recueillent, le « Moutrib » (musicien)  joue un Psaum. A un signale du « KANOUN » instrument de musique rassemblant à une citare horizontale. Tous les danseurs en même temps rejettent triomphalement leur grand manteau noir, symbolisant ainsi l’abandon des soucis terrestres.
Après l’avoir embrassé, ils posent l’image de leur tombe, et en lente procession suivent le maître de danse.
C’est alors que le début de la Sema peut commencer ! Après que chaque danseur  ait sollicité l’autorisation de prendre l’envol extatique, puis il commence à tourner le pied droit autour du pied gauche, les bras en croix  sur la poitrine se dépliant peu à peu dans un mouvement qui fait penser à l’éclosion d’un calice de tulipe libérant ses pétales.
Le danseur tient son bras droit levé, la paume ouverte vers le ciel, son bras gauche baissé, la main tournée vers la terre: cela symbolise, «  nous recevons de Dieu et distribuons aux hommes » , nous ne possédons rien, nous ne sommes que des intermédiaires. La giration des larges jupes blanches, qui ondoient comme des volubilis, s’interrompent à trois reprises, marquant les 3 stades pour gagner la  Plénitude:  la Connaissance par la science -  la connaissance par la vue -  pour arriver à l’union avec le Divin.

La plupart de ces confréries ou «  TARIQA » ont connu  au cours de l’histoire des hauts et des bas, et furent tantôt puissantes  , tantôt persécutées.

Ainsi à notre époque même, la célèbre confrérie des « Derviches tourneurs » qui jouissait en Turquie, au début du siècle de la plus haute autorité. Par exemple : c’était leur chef qui «  sacrait » le Sultan » .Elle furent , il y a quelques années , interdites par le gouvernement turc qui fit cadenasser ses couvents.

Pourquoi  me direz-vous les autorités politiques dirigeantes dans certains pays persécutent-ils les Soufis et le soufisme en général ?
Le Taçawwuf, qui est cette relation amoureuse entre soi et Dieu; prône que :
 Hors de soi, point de salut !
C’est à Dire qu’il est faux de s’accrocher à une idée de salut collectif - Ceci est très important !  Cela veut dire  que ce n’est pas une autorité chargée de garder la religion et de régir le monde selon la norme divine, ni par un guide infaillible, ni par l’identification à une communauté promise au salut, qu’on gagnera le paradis.

Ce refus de l’idée d’un salut collectif, qui incite les gens à se détourner du monde des luttes pour les pouvoirs afin de se consacrer à la recherche de la vérité dans le but d’assurer leur salut personnel, sont à la fois rassurant et inquiétant pour ceux qui ne partagent pas cette conception.

- Rassurant, parce qu’une telle attitude ne menace pas les gouvernants injustes, ne concurrence aucune stratégie de domination du corps social.

- Inquiétant parce que cette attitude risque de détourner les hommes du minimum d’engagement nécessaire pour défendre le pouvoir ou pour le renverser; elle peut donc mettre en échec les stratégies de domination fondées sur l’idée de salut collectif.
Donc dès qu’ils commencent à devenir influents, au point de faire perdre aux parties en conflit des partisans potentiels dont ils ont besoin, il devient alors la cible privilégiés de ceux qui ne tolèrent aucune neutralité: «  Si vous n’êtes pas avec moi, vous êtes contre moi ». C’est dans ces moments là que le soufisme se trouve exposé à la condamnation de tous, aux discours de haine et à la persécution.
Je vous donne pour preuve  que c’est dans des conflits idéologico-théologique et politique entre Mu’tazilites et hanbalistes, shiîtes et sunnites, Arabes, Turcs et perse, que furent exécutés quelques grands maîtres du soufisme.
- Inquietant aussi, car le soufisme en prônant l’égalitarisme, et en appliquant à la lettre le Coran, qui évoque la stricte égalité entre femmes et hommes, donne une place importante à la femme au sein de la société sociale, ce qui ne va pas faire plaisir à beaucoup de dirigeants politique et orthodoxes, qui trouvent que le rôle de la femme est dans le privé et non dans le social.

Et pourtant, les Soufis Coran en main combattront cette idée.
Le soufi AL Hisni ( mort en 1426 de notre  ère, en préambule à son livre «  KITAB AL SALIKATE) "Le livre des vies des itinérantes".
Un ouvrage exclusivement réservé aux femmes) cite la sourate XXXIII  verset 35 :

« Ceux qui sont soumis à Dieu
et celles qui lui sont soumises
les croyants et les croyantes,
les hommes pieux et les femmes pieuses,
les hommes sincères et les femmes sincères
les hommes patients et les femmes patientes
les hommes et les femmes qui redoutent Dieu
les hommes et les femmes qui font l’aumône etc.... »

Dans ce même registre, le grand Soufi Egyptien AL MUNAWI dans son œuvre  EL KAWAKIB, cite 35 femmes  qui occupent une place importante.

Entre le IIème et le IIIème Siècle de l’hégire les prérogatives féminines étaient apparues si fondamentales qu’un des principaux juriste de l’Islam classique, ABU HANIFA, statua que, dans chacune des villes

islamiques, une musulmane devrait être appointée juge chargée officiellement de veiller au respect des droits de la femme.( voir le livre «  L’humanisme de l’islam’ de M. Boisard ed. Albin Michel ».

Et c’est plus tard qu’on allait assister à une occultation ou ‘GHAYBA’  progressive puis quasi totale de la femme de l’espace public musulman, c’est exclusivement en raison d’une suite de manipulation des textes et perversions des mentalités, bref de facteurs historiques qui sont le fait de l’homme et ne relèvent nullement des «  Droits de Dieu »

« D’ailleurs pour ceux et celles qui s’y intéressent, ils pourront trouver toute une littérature sur les femmes soufis dont sont extraits les passages que je viens de vous lire:   «  Les femmes soufies ou la passion de Dieu » de Nelly et Laroussi Amri.
Paru en 1992 aux éditions Dangles. » où les biographies et les œuvres de d’une cinquantaines de femme soufies sont décrites et expliquées.

Les maîtres Soufis 
Toutes les confréries soufis ont un « Maître » dont elles portent généralement le nom. Il s’agit souvent d’un sage très ancien.
Les plus grands Maîtres soufis ont vécu au Xième, XIIème et XIIIème Siècle et même du XIXème et XXème siècle.
La doctrine de ces maîtres se transmet de bouche à oreille et par l’étude de leurs œuvres.

Tout d’abord: Mohammed Ben Ali Ben Mohammed Ibn Al-Arabi:
                         Né à Murcia en Andalousie en 560 de l’hégire
                         c.a.d le 28 juillet 1165.Nousl lui devons les grandes œuvres telle:
                         La sagesse des prophètes.
                         Voyage vers le maître de la puissance
                         Traité de l’Amour
                         et tant d’autres...

Sans oublier: IBN SINA Connu surtout  en occident sous le nom ( d’Avicenne)
Et                   Al GHAZALI
                      Al HALLAJ dit le solitaire , le fous de Dieu
St. FRANCOIS D’ASSISE, qui lors des croisades fût reçu à la cours d’un prince Arabe, où il fut initié au soufisme, quelques années plus tard, il prêcha aux petits oiseaux, tout comme le faisait EL Rûmi avec les chiens.
St. François d’Assise, voulu communiquer au grands dame des pontifs de Rome, l’amour de Dieu à tous les hommes, sans exception aucune, dans le mépris de tous les biens matériels.
OMAR EL KAYAM, qui expliquait que les apologies et les histoires soufis, doivent être interprétées au deuxième, troisième et même quatrième degrés.
Il donna comme exemple, sa fameuse apologie “ L’éloge du Vin” Il disait ceci, derrière l’éloge du vin il y a l’éloge de l’ivresse, et derrière l’éloge de l’ivresse, il y a l’éloge de l’amour, et derrière l’éloge de l’amour, il y a l’éloge de Dieu.
C’est lui encore qui disait, :“oublie le contenant, ne t’occupe que du contenu”.

Et plus  près de nous nous avons des Soufis contemporains tel que: FAOUZI SKALI à qui nous devons un excellent ouvrage : ‘LA VOIE SOUFIE” paru chez Albin Michel.  
                       
Conclusion
V\M\ et \, Tout voyage, proche ou lointain, n’a de sens véritable que parce qu’il nous interpelle sur notre quotidien. Partir ne sert qu’à mieux être lorsqu’on revient.
Le voyage que nous venons d’entreprendre aux sources et dans l’atmosphère si particulière du soufisme, cette lecture de l’histoire dans un espace- temps qui peut paraître très lointain, n’est pas autre chose, une fois encore, que le repositionnement de notre propre trajectoire, de nos conceptions les plus intimes et les plus personnelles vis-à-vis des croyances humaines.
La voie royale du Maçon, n’est-elle pas d’observer attentivement, percevoir intuitivement, analyser avec recul les croyances des hommes? Quels qu’aient été leur contexte particulier, leur temps et leur espace, afin de mieux appréhender,  mieux comprendre, non seulement la dimension sociale de l’individu le plus ordinaire, mais aussi la dimension intérieure de cet homme générique dont nous sommes tous à toutes les époques et dans tous les lieux, une émanation et une reproduction.

Et comment conclure sans une citation d’un des plus grands maîtres soufis de tous les temps, je veux dire:  IBN L’ARABI, pour qui, vous l’aurez constaté, j’ai une grande admiration.

En effet rien que cette citation aurait suffit à elle seule à expliquer ce qui le soufisme :

« Mon cœur est devenu capable de toutes les  formes
Une prairie pour les gazelles, un couvent pour les moines,
Un temple pour les idoles, la K’aaba du pèlerin
Les tables de la thora, le Livre du Coran.
Je professe la religion de l’Amour, et quelque direction
que prenne sa monture , l’amour est ma religion et ma foi »
Ibn l’Arabi
Extrait de (Tarjuman al Ashwaq)

En fait V\M\ et vous t\ ce qui compte pour un soufi, plus que prendre le bon chemin.
C’est d’arriver!

J’ai Dit.

A\ M\

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