Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Sept ans et plus


« Quel âge avez-vous ? »
« 7 ans et + »
« Que veut dire cela ? »
« Que le maître maçon parvenu à la sagesse
 est en mesure d’approcher la connaissance. »

Dans cette phrase du rituel, il y a selon moi 2 idées de fond :
1) un aboutissement
2) une perspective

C’est, d’ailleurs, la première fois que l’on donne à l’initié cette perspective comme une invitation à continuer.
Dans le premier degré il affirme une ambition. L’honneur de figurer parmi les compagnons ; révélation qu’il existe un grade suivant appelé compagnon.
Dans le 2° grade on lui remet un mot de passe indiquant clairement qu’il y a donc  d’autres étapes.
Mais là s’arrête la révélation.
Le « et + », en revanche, indique qu’il y a une suite, suite en quelque sorte souhaitable voire incontournable et que cette suite apporte un véritable « plus » à l’initié qui va  continuer.

L’aboutissement
L’initiation maçonnique est un chemin jalonné d’étapes, lesquelles étapes comportent des mystères propres, lesquels mystères, une fois révélés, génèrent un nouvel état d’être, lesquels états d’être répondent eux mêmes a la soif ineffable de spirituel de l’initié.

Ma perception est que ces différents états d’être sont autant de rencontres avec Dieu, Grand Architecte de l’Univers.
Au premier degré, la 1ère rencontre avec le Grand Architecte a lieu lors de l’épreuve du feu, symbole divin par excellence
Au second degré cette deuxième rencontre, certes moins concrète qu’au premier, a lieu au moment de la révélation de l’Etoile Flamboyante  et de la lettre G en son centre ;
Au 3° grade, cette rencontre est patente au moment de la réception par les 5 points parfaits et de la transmission du mot sacré, véritable souffle divin.
Ce sont ces rencontres qui font progresser l’initié et de plus elles lui donnent conscience des progrès qu’il a accomplis sur le chemin de la Lumière.

Le maître maçon, nous dit-on, est donc parvenu a la sagesse. 
La dite sagesse est constituée d’abord d’une bonne connaissance de soi, ensuite de l’intuition de l’existence de Dieu a travers les merveilles de la nature, de l’art et de la science et enfin de la parole divine (même si celle-ci est substituée) le mettant a même de continuer l’œuvre du créateur.
Avoir gravi ces escaliers de 3, 5 et 7 marches  est donc considéré comme un aboutissement et cette sagesse fait de lui un maçon accompli.
Il est parvenu là ou le poussait sa soif de spiritualité ; Il a satisfait son désir initial de cherchant de la vérité sous le symbole.
Les trois premiers degrés ont donc répondu à sa quête initiale.
Mieux il a rencontré dieu 3 fois…Quel honneur, quelle ineffable chance !
L’initié pourrait tout a fait s’arrêter là.
La preuve en est que certains rites ne comportent pas de degrés supérieurs au 3°.
Ils offrent pour certains, des cérémonies psychodramatiques illustrant ce que peut maintenant réaliser le MM grâce à cette sagesse acquise.

Mais le rituel du 3° degré du REAA,  comme évoqué plus haut,  propose au MM de passer de la sagesse à la connaissance.
La sagesse est, en effet, affaire d’homme, le perfectionnement de soi est destiné à y conduire.
La connaissance, elle, est affaire spiriuelle…divine. Dieu seul connaît, Dieu seul n’est pas susceptible de perfectionnement. C’est sans doute pourquoi le perfectionnement de soi-même n’est plus la tâche nécessaire pour parvenir à la Connaissance.
Dieu n’a-t-il pas chassé Adam et Eve du paradis car ils avaient tenté d’accéder à la Connaissance sans y être préparé et sans en avoir payé le prix.
C’est parce que le Maître Maçon est désormais mieux préparé, et qu’il en a payé le prix  par ses efforts constants pour corriger ses défauts et combattre ses passions  tout au long des 3 premiers degrés qu’il peut maintenant être mis sur le chemin vers la Connaissance.

Alors la perspective ?
Le rituel nous enseigne que le mot Moabon signifie: « Le Fils du Père » ou « La Vie Nouvelle »
Dès lors s’impose le parallèle  suivant : Dieu donne la mort a Hiram comme il a donné la mort à Jésus.
Pour que Pierre et les apôtres d’abord, puis les Chrétiens dans leur ensemble ensuite, en quelque sorte ainsi initiés,  fassent  faire un progrès considérable à l’Homme vers la Vérité et le Bonheur.
Mais, tout comme Jésus ne lègue pas sa puissance divine au Chrétiens, Dieu ne donne pas au MM pas le vrai mot. ,
Le vrai mot ne pouvait être donné qu’a un seul et Hiram était le choix de Dieu comme Jésus était son envoyé.
Il n’y en aura pas d’autre et pourtant la continuité est nécessaire…..
D’où … »La vie Nouvelle »
C’est donc au moment  ou le Vénérable Maître relève le Maître Maçon que Dieu  transmet à l’initié  son souffle divin et donne enfin vie  à la parcelle de divin que le Maître Maçon a su chercher, et trouver en lui.
Celui-ci se voit  alors investi d’une nouvelle mission ;
Il a  légitimement une nouvelle soif et il a l’intuition que les 30 degrés restants a parcourir peuvent la satisfaire.
Mais sa quête n’est plus la même que celle du profane ; si le profane a pour objectif de chercher Dieu, pour le Maître Maçon, Dieu n’est plus a chercher.
Dieu est à expliquer, à comprendre et à répandre.
Le Grand Architecte de l’Univers devient un Maître modèle.
Son disciple qu’est le Maître Maçon, en possession du mot substitué  qui le met à même de créer a son tour,  sent confusément qu’il doit  exercer ce nouveau pouvoir pour le bien de l’Homme.
Voila pourquoi aller plus loin…

La symbolique du meurtre d’Hiram pourrait se continuer sous forme d’une enquête policière : qui a tué ?
On sait que ce sont des compagnons… Mais leurs noms ?
Pourquoi ont-ils tué ?
Pourquoi les meurtriers sont ils justement les 3 qui dirigent la loge ?
Ce crime doit-il rester impuni ? Non, bien sûr…
La justice ne doit-elle pas faire son oeuvre et l’harmonie être rétablie ?

Certes la réponse à ces questions est importante ou a tout le moins intéressante. Mais au fond le Maître, à son entrée au 4°, se les pose-t-il  vraiment ?
A-t-on châtié Pilate qui a condamné Jésus, a-t-on châtié les membres du Sanhédrin qui ont désiré sa mort, a-t-on châtié les légionnaires romains qui l’ont cloué sur la croix  et transpercé de la lance ?
Le Maître n’a-t-il pas plutôt la certitude intuitive que le meurtre d’Hiram était indispensable, inscrit comme la condition incontournable de la suite de son chemin initiatique.
Cette mort n’est-elle pas le passage obligé pour la vie future ?
Pourquoi inscrirait-il comme priorité  de châtier ceux qui par leur acte, certes odieux et répréhensible,  lui offrent une telle chance ?

Dans l’âge du Maître, c’est bien le « et plus » qui est le primordial.
Mais ce « et plus » ne saurait lui-même s’envisager sans les 7 ans passés a se préparer pour le vivre pleinement au bénéfice de l’Homme.

J’ai dit.

D\ M\

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