GLDF | Loge : NC | Date : NC |
Les
secrets véritables du Maître Maçon Les
Secrets véritables de la légende
d’Hiram au cœur du grade de maître Les
Secrets véritables de la légende
de Maître Hiram mentionnés dans le rituel du 3ème
degré nous amènent
au cœur du grade de maître et soulèvent
de nombreuses questions : de quels
secrets s’agit-il ? Pourquoi sont-ils
véritables ? Que recherche
vraiment le MM qui est perdu ? Que représentent ces
mots substitués ?
Où les rechercher ? Ce mythe de Maître
Hiram et de la recherche des
véritables secrets nous plongent dans les quêtes
que l’on retrouve dans les
grandes religions ou les traditions, telle la quête du graal
chez les chrétiens
ou la recherche du grand œuvre chez les alchimistes. De
quels secrets s’agit-il ? Revenons
à la question sur la
nature des secrets. Les secrets explicitement mentionnés
dans le rituel sont
ceux du grade du MM : les signes, l’attouchement, le
mot de passe, les 5
points parfaits, le mot sacré et la marche. Les secrets
perdus représentent
davantage, ils relèvent du sacré. Il existe une
grande proximité étymologique
entre les mots
« sacré » (sacratum)
et « secret »
(secretum) : il s'agit dans l'un et l'autre cas de ce qui est mis
à part.
La même proximité existe avec le mot sacrifice :
sacrifier, c'est «sacrum
facere», rendre sacré l'objet du sacrifice.
Maître Hiram nous en donne la
meilleure illustration en allant jusqu’au sacrifice
suprême pour protéger ce
qu’il considère comme sacré. Il nous
démontre que la valeur du secret ne tient
essentiellement qu'à la valeur de celui qui le
détient. Ces mots «secret»,
« sacré » et
« sacrifice »
s’accordent et se complètent
dans leur signification respective. Le sacré sans secret,
comme le sacrifice
sans secret n’existent pas. Le
secret sert à protéger
l’accès à
une connaissance, ici sacrée. Tout savoir initiatique est
sacré, il doit être
transmis, il ne peut être ni donné, ni
inventé. Seuls les cabalistes, et
peut-être le gnostiques, pensaient que les plus hauts
mystères, les plus grands
secrets de la création, les arcanes de la nature et de
l'être se découvrent par
la recherche, l'intuition et la méditation. Même
avec un peu de patience et de
persévérance, il manquera toujours la
transmission, élément indispensable de
l’initiation. Ces
secrets, sacrés et issus du
sacrifice, protègent une connaissance profonde, et
c’est la notion de
« véritable » qui en
donne la nature. Pourquoi
«véritables» ? L’histoire
des mauvais compagnons
nous montre qu’il est vain d’avoir
un secret, car il faut être
prêt, c.à.d. que le secret est dans
l’être et non dans l’avoir, ici
l’obtention
du grade de MM par la simple connaissance de mots.
La
mort de Maître Hiram est le fruit
malheureux de la confusion entre l’être et
l’avoir. Le
secret initiatique, inaccessible, inexprimable et
incommunicable, est lié à l’initiation
et comme la vie, il se vit, il ne se
décrit pas. La simple communication, comme la lecture seule,
ne livrera jamais
l’essentiel, ni d’ailleurs la seule communication
de mots, aussi sacrés
soient-ils. Passer de l’avoir à
l’être, c’est passer de
l’équerre au compas, de
la matière à l’esprit, du
carré au cercle ou de la terre au ciel. C’est ce
qu’indique Maître Hiram aux mauvais compagnons
lorsqu’il est menacé :
« travaille,
persévère et tu seras
récompensé », il les
pousse
à agir pour être. Ces
secrets véritables sont des
secrets intérieurs qui ne s’acquièrent
que par la transmission et le travail
sur soi. C’est en ce sens qu’ils sont
véritables, car c’est en développant
son
être que l’on s’approche de sa
vérité intérieure, celle qui nous
conduit vers
l’état d’Homme Véritable. Les
mots substitués A
défaut d’avoir trouvé les mots
véritables qui ont été perdus, les
maîtres apportent les mots substitués. Cette
perte et cette substitution sont des éléments
importants du cheminement
initiatique et sont présentes dans pratiquement toutes les
traditions. René
Guénon y voit « la perte de
l’état primordial, et par conséquence
directe, celle de la tradition correspondante ».
Ainsi la perte fait
appel à la substitution pour perpétuer la
Connaissance. Par analogie, c’est le
rôle des symboles qui donnent une signification
d’une autre dimension que le
support, ou encore la substitution des mots sacrés qui
n’étaient jamais
prononcés, à l’instar du nom divin dans
le judaïsme. Les
mots substitués ont pour
fonction d’assurer la nécessaire gradation des
connaissances dans le
cheminement initiatique. Il peut être dangereux de donner des
outils à
quelqu'un n'ayant pas les bases pour s'en servir, comme il serait
irresponsable
de donner des allumettes à un enfant ne connaissant pas les
dangers du feu. Il
s'agit là d'une réserve pédagogique et
d'une élémentaire prudence. Le secret et
les mots substitués ont donc pour fonction de mener
à maturation les processus
intérieurs qu'une révélation
hâtive perturberait. C'est en se taisant sur ce
qui de toute façon n'est guère communicable, que
le cheminement intérieur est
mieux mené à terme. Ces secrets ne peuvent
qu’être transmis
progressivement : en Apprenti nous épelons, puis au
grade de Compagnon
nous donnons un mot de passe au risque de mal le prononcer. Enfin au
3ème degré
nous utilisons un mot de passe et un mot de Maître
jusqu’à ce que les mots
véritables puissent être retrouvés. La
recherche de ce qui est perdu : d’est en
ouest, au centre du cercle Cela
soulève une autre
question : où et comment chercher ces
secrets véritables qui ont été
perdus ? Dans les différentes traditions, la perte de
quelque chose est
associée à sa recherche, à la
quête. Telle la quête du Graal de
l’initiation
chevaleresque du moyen-âge. Le
rituel nous indique de rechercher
d’est en ouest, car éclairé par la
lumière qui brille depuis l’est le MM peut
initier sa quête et répandre la lumière
à son tour. Il
est aussi dit que le MM peut les
retrouver au centre du cercle car placé ainsi, il
ne peut pas s’égarer. La
figure circulaire est le symbole de la divinité, de
l’Etre Suprême, le symbole
parfait de la totalité. La forme du cercle exprime la
plénitude et l’harmonie.
Des philosophes ont utilisé le cercle pour
définir Dieu, ainsi Blaise Pascal
disait : « Dieu est une
sphère infinie dont le centre est partout,
la circonférence nulle part ».
Etre au centre du cercle n’est-il pas
notre nostalgie ou espoir de
retrouver pour un moment une étincelle de perfection et de
divinité ?
C’est retourner au centre de nous-mêmes, revenir
à l’essentiel, revenir à
l’alpha. Le centre est le pôle où tout
débute, d’où tout émane et
vers lequel
tout revient, c’est le centre du monde dans un espace
sacré, lorsque l’on est
en parfaite harmonie avec sa personnalité profonde. La
question éternelle et
fondamentale, qui donne une autre dimension à notre
existence, est de savoir
retrouver notre centre, et comment y accéder.
L’inscription gravée au fronton
du temple d'Apollon à Delphes
« connais-toi
toi-même » que Socrate
aurait choisie pour devise en y ajoutant « et tu
connaîtras l’univers et
les dieux » nous apporte un premier
élément de réponse en nous indiquant
de d’abord travailler sur nous-mêmes. Conclusion :
construire le temple La
mort de Maître Hiram représente
la mort initiatique, qui avec la renaissance à un autre
niveau de conscience
permet de continuer la quête vers la
vérité et la liberté. Le mythe de Maître
Hiram est donc l’histoire
d’une quête pour poursuivre l’objectif du
Maître qui est la construction du
temple de Salomon. L’assassinat de Maître Hiram
conduit donc à la question de
la finition du Temple. Qui
pourra le
terminer car le savoir faire du Maître est perdu ?
Le mythe pose ainsi la
question de la construction de notre temple intérieur. Le
mythe est le moyen d’avancer dans
notre quête personnelle, car le mythe pour le mythe, aussi
intéressant soit-il,
n’a qu’un intérêt
limité. Il faut aller au-delà des symboles et des
mythes, qui
ne sont que des supports qui par analogie sont des
déclencheurs de conscience,
des moyens, c.à.d. des outils indispensables pour avancer. Au
niveau individuel, le mythe nous
guide dans la quête du MM dans sa démarche
maçonnique. Cette quête n’est pas la
recherche d’un résultat, mais la progression vers
plus de connaissance, vers
plus de conscience. Nous ne pouvons avancer sur ce chemin de la
connaissance et
de la conscience que par l’expérimentation, par
l’action, car tout ce qui est
en dehors de l’expérimentation n’est que
possibilité. Si
nous avons tenté d’apporter des
réponses à quelques questions du mythe, il en
reste de nombreuses qui restent
encore ouvertes : pourquoi a-t-on perdu ces secrets car
d’autres maîtres
devaient le posséder ? Qui va terminer le
temple ? Que sont devenus
les mauvais compagnons ? Où est la
sépulture de Maître Hiram ? Etc.
La recherche des réponses à ces questions en
s’appuyant sur la transmission et
l’expérience permettra de progresser dans la
recherche personnelle. Changer
la pierre brute en pierre
taillée, l’amener à recevoir et
à diffuser la lumière n’est-il pas le
travail
que nous devons entreprendre sur nous avec nos
Frères : seul et ensemble
en même temps ? Car on ne peut prétendre
améliorer le monde si l’on n’est
pas soi-même construit et réalisé,
c’est-à dire un Homme Véritable, qui a
retrouvé les secrets véritables. Très
Vénérable Maître, j’ai dit. |
7155-4 | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |