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Pour le franc maçon y a-t-il une différence entre croyance et foi ?

Introduction

Jean-François VAR, archiprêtre orthodoxe et franc-maçon, est auteur de « La franc-maçonnerie à la lumière du Verbe » où il aborde le caractère chrétien du symbolisme maçonnique. Contrairement à l’Eglise Catholique pour le Père Pascal, son Église n'a émis aucune réserve sur son appartenance maçonnique. Il déclare au journal « Le Monde des Religions » : « La franc-maçonnerie m'a ramené à une foi profonde et chrétienne. Bien qu'éloigné du catholicisme, j'ai toujours continué à croire en Dieu ».

Ce témoignage illustre bien la difficulté à considérer cette question de la foi qui dépasse le seul domaine de la religion, tant elle est consubstantielle à l’être humain, tant elle l’engage dans sa totalité consciente et inconsciente.

À quoi peut bien penser un Franc-Maçon quand il pense à la foi ? Pense-t-il à l’obligation contractée le soir de son initiation, de se soumettre à un examen de conscience permanent et n’être reconnu que dans le regard des autres. Comment le cherchant Franc-Maçon appréhende-t-il un concept qui appelle une adhésion pleine et entière par-delà la physique, c.-à-d., hors du champ de la rationalité ? Tuer le vieil homme est, en soi, l’aventure la plus douloureuse de l’initiation, certes, mais recevoir la lumière exige un renoncement.

La question ainsi posée est très personnelle. Disons, qu’elle oblige le Franc-Maçon, pour le moins, à un réexamen. Ce réexamen est-il compatible avec la foi ? Sans doute le Franc-Maçon pense-t-il à sa vie antérieure, quand il avait une identité culturelle propre, celle de ses parents, de sa famille, générant une sorte de nostalgie. En fait, le profane qui demande l’entrée du Temple ne vient pas tout seul et n’est pas né de nulle part, ex nihilo ; et même s’il a laissé ses métaux à la porte du temple, il traîne derrière lui une certaine nostalgie des signes sur la question.

S’il a vécu dans un environnement agnostique ou athée, il devra gérer le doute, l’absence, et le silence du ciel. La défense de sa liberté de pensée forgera son caractère et déterminera la qualité de son initiation. C’est cette liberté, même, qui fait la foi de l’agnostique.

S’il a été élevé dans la tradition chrétienne, la croyance en la divinité du Christ et sa résurrection - son univers mental - nourrira sa foi et les doutes le mettront à l’épreuve.

S’il est né dans la tradition juive, il vivra dans la communion de l’Alliance, dans la fidélité à la lettre des commandements de la Torah et dans la confiance sereine en la venue du Messie.

L’esprit de la lettre lui sera donné par la Kabbale en même temps qu’une vision cohérente du monde et pour certains une voie ésotérique, voire mystique, pour en expliquer la face cachée.

S’il a été élevé dans la foi musulmane, il sait que son destin est inscrit dans le ciel et qu’il n’a d’autre obligation que de se soumettre à Dieu et témoigner de sa foi. La coexistence avec le questionnement laïque sera difficile. Enfin, s’il est adepte d’une religion sans dieu, comme le bouddhisme, sa foi l’invite à chercher un mieux-être individuel dans une démarche altruiste à travers l’élimination des causes de sa souffrance physique ou mentale. Il prépare son salut en brisant le cycle infernal de son Karma.

Pour le Franc-Maçon y a-t-il une différence entre croyance et foi ?

La comparaison entre croyance et foi commence dès l’instant où il y a opposition du contenu de ces deux mots. Sur certains points, ils entretiennent une confusion quand ils sont employés dans une fonction complémentaire. Souvent, ils définissent un ordre chronologique de l’évolution d’une idée ou d’une certitude reconnue un jour comme une vérité ou un fait scientifiquement prouvé.

La croyance

La croyance est inhérente à l’être humain depuis le jour de sa naissance où il est soumis à toutes les influences extérieures qui viendront forger ses sensibilités.

Depuis le temps de son enfance, il a entendu des récits sous la forme de mythes et de légendes avec la description de mondes imaginaires ou encore de situations et de personnages hors du modèle humain les héros. Pourquoi l’homme subit-il ces influences multiples ?

La croyance relève dans la majorité des cas de la naïveté ou d’une incrédulité face à des informations de sources inconnues ou d’une interprétation erronée de situations réelles.

Les définitions de la croyance se résument ainsi :

Action de croire à la vérité ou à la possibilité d’une chose.

Fait de croire en Dieu.

La croyance désigne une disposition involontaire à accepter, sans preuve, une doctrine, un jugement ou un fait. La croyance désigne toute certitude sans preuve.

- Croire, par peur ou par désir, ce que l'on redoute ou ce que l'on souhaite ;
- Croire par coutume ou par imitation ;
- Croire les rois, les riches, les orateurs, les prêtres ; (« s'ils prétendent que la lune est bleue, nous devons croire que c'est vrai »)
- Croire les anciens, les traditions ;
- Croire ce que tout le monde croit,
- Croire enfin ce que les plus savants affirment en accord avec des preuves, par exemple que la terre tourne.

Dans un contexte religieux, le croyant est celui « qui a la foi » selon une autre variante des attributs de ce mot.

La réalité peut aussi être toute autre puisque la croyance ne correspond pas obligatoirement à un état de la foi, elle peut n’en constituer que les prémisses : « la croyance précède la foi ». Quelles sont les circonstances du quotidien qui transformeront ces croyances en les regroupant ainsi sous le terme générique de foi ?

Durant plusieurs siècles, la seule vérité était dans la croyance de l’affirmation que la planète Terre était plate, jusqu’au jour où de nouvelles données apportèrent une contre-vérité : « eppur si muove…et pourtant elle tourne », qui deviendra par la suite la seule valeur de référence. Galilée a-t-il eu une croyance en rapport avec ses découvertes ? Ou bien a-t-il développé une certaine foi pour défendre « sa vérité » qui s’est révélée être la réalité des mouvements des planètes ?

Durant des centaines d’années, nous avons vécu dans cet aveuglement ou, plus exactement, dans cette croyance transmise de génération en génération et qui a dû être abandonnée par rapport à une vérité nouvelle défendue avec « conviction ». Mais avant d’établir cette nouvelle vérité, il a bien fallu que Galilée rejette une croyance acquise et la remplace par une autre. C’est seulement en mettant en action un mécanisme de substitution qu’il est parvenu à « croire » en une autre chose et à l’étayer par des recherches de preuves pour en déclarer sa foi grâce à ses nouvelles convictions.

Ce fait historique apporte un éclairage sur la définition de la croyance par rapport à la foi. De multiples exemples jalonnent l’histoire de l’humanité. C’est la croyance qui véhicule aussi la rumeur. Il suffit de bien orchestrer quelques nouvelles touchant l’imaginaire ou la sensibilité intérieure des personnes pour que la diffusion de croyances se propage automatiquement.

L’idée de croyance confiante qui est la base des religions s’applique plus largement à la confiance dans les signes. Cela ne concerne pas les principes premiers ni la vérité absolue, indémontrable, mais des objets de croyance spécifiques auxquels on adhère, dont on accepte la réalité sans qu’il y ait démonstration, alors qu’ils pourraient être ou seraient démontrables. Parmi ces signes - ceux en qui l’être humain peut se fier - figurent ceux qui sont sensés émaner d’une puissance supérieure auxquels on peut ou non adhérer. C’est la fidélité, c’est une confiance durable que le croyant place en dieu.

La foi

Quelle est cette foi dont la racine latine « fides » veut dire « confiance » et « promesse, parole donnée » ?

Il y a une relation entre l’individu et la parole de vérité ou de promesse, qui est ou non estimée digne de crédit. En droit, la foi est un serment qui engage. C’est aussi l’« adhésion ferme de l’esprit à une vérité révélée, la fidélité à remplir ses engagements, la loyauté garantie ; c’est aussi établir d’une façon indiscutable, prouver ».

Etre fidèle, c'est respecter sa foi, ses engagements, son serment et la mémoire que nous en avons ; c'est respecter l’être humain en devenir que nous sommes, conscient de ses racines et de son parcours. Aussi, être attentif, observer et maintenir cette règle interne, conditionne notre cheminement initiatique.

Être fidèle, c'est être fiable – digne de confiance - promettre de faire ce à quoi nous nous sommes engagés et, fût-ce au péril de notre vie même (notre vie physique et celle de l’esprit), être pleinement, ici et maintenant, celui qui s'engage : un être libre, un homme de devoir et de responsabilité. La fidélité, ou persistance de l’engagement, quand elle est confondue avec une ambition personnelle est assimilée à de la curiosité égoïste.

La puissance de la foi est similaire à la force, à la valeur de la parole que nous donnons. Etre de bonne foi relève de la sincérité ou de la vérité, ce qui est à l’opposé d’une personne de mauvaise foi. Cette puissance de la foi est un état plus élaboré et plus fiable. La foi se rapproche immanquablement d’un engagement qui provient du plus profond de l’être et qui marque le lien entre lui et ses découvertes réalisées sur la voie initiatique. Pour l’homme religieux, explique Kierkegaard, la foi est une sorte de saut dans l’irrationnel : « je crois parce que c’est absurde ».On connaît aussi la formule de Kant dans la Critique de la raison pure : « J’ai dû abolir le savoir pour lui substituer la croyance ».

La foi est distincte du concept de croyance, elle est à envisager dans son sens fides et non dans le sens de credere ; elle est comme un pacte que l'on fait avec soi-même ou avec autrui ; elle implique la loyauté dans les conventions et la fidélité aux engagements pris.

Le parcours qu’offre le Rite Ecossais Ancien Accepté, indique bien ce passage de la croyance à la foi. La succession des enseignements des degrés représente les multiples facettes d’une voie initiatique.

Les multiples degrés sont autant de récits et de mythes contenant des richesses bien visibles et d’autres plus subtilement cachées derrière des symboles, liés les uns aux autres pour tracer ces fameux plans, dans l’objectif de quitter ces formes de croyances du monde profane et atteindre un état de Foi.

Les premières approches sont concrètes et mettent en valeur les quatre éléments de l’épanouissement de la vie : l’eau, l’air, le feu ; et la terre. C’est une manière de nous mettre sur la voie de la certitude qui ne laisse pas de place à une croyance. Ces quatre éléments sont indissociables de l’être l’humain. Cette mise en condition est rythmée par une invitation à « laisser les métaux en dehors du temple » et se détacher de toutes les croyances. L’Apprenti, suivant le fil à plomb, en silence, s’exerce à s’étudier lui-même et apprend à manier les outils élémentaires pour dégrossir la pierre brute, assimilable à l’ego. Le travail est intérieur, dirigé vers son centre. L’Apprenti témoigne de ses progrès par le dépouillement progressif de ses préjugés.

Puis le parcours initiatique continue par l’utilisation des outils des bâtisseurs pour se construire et se développer dans une harmonie autour des trois piliers, Sagesse, Force et Beauté. Lors de la succession des étapes, la foi s’enrichit de cette expérience unique du vécu de l’initié qui a pu toucher la matière, travailler avec ses outils, se forger aux recherches symboliques pour construire son édifice intérieur. Il poursuit ses découvertes en constatant qu’il peut subir les épreuves de la vie, par la destruction de son environnement, de la mort et de régénération de la chaîne de la vie, et qu’en toute circonstance, il ne doit pas perdre l’espoir, c’est-à-dire la foi dans son existence. Sans relâche, il construit et reconstruit son chemin à la poursuite de sa quête, il utilise alors sa foi pour transmettre son expérience, ses connaissances et son vécu et aussi pour chercher la vérité et la parole perdue.

Le Rite Ecossais Ancien Accepté n’est ni une religion ni une contre-religion. Il ne justifie aucune croyance, mais il ne s’oppose pas à la foi d’une religion révélée ou non. L’initiation n’est ni une croyance, ni une grâce, c’est une gnose : une connaissance. C’est une recherche de la vérité pour accroître la conscience du monde et de l’univers. Mais le rituel nous alerte : la VERITE absolue réside dans l’inaccessible et l'Inconnaissable. L'esprit humain en approche sans cesse, mais ne l'atteindra jamais. Apprenti, « je ne sais ni lire ni écrire, je sais seulement épeler », chevalier de l’arche royale, je ne peux pas prononcer le nom divin. Aller plus loin (la onzième porte de la Kabbale « En Soph »), c’est remettre en question ses croyances, son athéisme, ses certitudes. C’est peut-être prendre le risque de se perdre. Ainsi, selon la légende, des deux noms qu'emprunte la divinité, l’un n'est que vain symbole, l'autre est « INEFFABLE ».

Dans la quête de la Vérité, il n'y a pas d'étape que le véritable initié ne doit chercher à dépasser. Inconnaissables sont les origines, insondable la finalité de l'Univers, inexprimable la conscience du Moi qui réside en chacun de nous, insaisissables les puissances qui habitent l'homme. Mais la recherche de la vérité nécessite une certaine prudence, surtout lorsqu’elle peut donner lieu à des transgressions.

La cérémonie maçonnique rituelle de réception reconnaît implicitement et explicitement cette liberté essentielle de l’homme et sa responsabilité ; elle témoigne, de même, de la confiance en sa capacité de renouvellement et de progression vers son accomplissement d’être humain. Le serment est la parole donnée qui engage la totalité de l'être, au-delà même de la difficulté à en percevoir avec exactitude, au moment de l'engagement, les limites. La confiance accordée à l'impétrant par les Frères de la Loge est un acte de foi dans sa capacité à devenir qui lui permettra de connaître progressivement l’étendue du champ de son engagement. Être fidèle à la loi morale est la condition première, la ligne droite qui indique la direction qui vise à la plénitude de l’être.

En maçonnerie, notre engagement est concrétisé par un serment ; ce serment est fondateur et il est renouvelé à chaque grade. Le Franc-Maçon est un homme libre ; pour autant, le serment ne doit pas faire de lui un être inféodé. Quelle que soit l’institution, quand les règles de fonctionnement sont modifiées, sans trahir les siens, on peut s’interroger sur la manière de rester fidèle ou non au serment. On a prêté serment, mais personne n’est à l’abri d’une ou de plusieurs remises en question, pouvant alors entraîner une période de doute. Le doute peut amener à une infidélité, qui, une fois la période délicate terminée, peut déboucher sur une évolution favorable. Ce doute est le moteur de toute démarche initiatique.

Mais, de quel doute s'agit-il ?

Le sceptique, au sens philosophique, doute que l’homme puisse jamais atteindre la vraie connaissance. Certes, nous savons que l'esprit humain est nécessairement limité. L'une des sept vérités attribuées aux anciens gnostiques énonce que « le visible n'est que la manifestation de l'invisible ».

C'est une autre manière de dire que le monde tel qu'il nous apparaît n'est qu'illusion. Un sage tibétain illustre notre ignorance par la métaphore de la lune qui se reflète dans l'eau. La grande majorité des hommes s'imaginent que ce reflet de la lune dans l'eau constitue la réalité, alors qu'elle n'en est qu'une projection. « Le Sage, lui, sait que la réalité ultime se situe à un autre niveau, inaccessible comme la Lune ».

Le doute du Franc-Maçon est d’une autre nature puisqu’il implique une volonté explicite de remise en cause. Ce doute permet au Franc-Maçon de conserver une marge de manœuvre qui lui laisse relativiser ses certitudes ; il permet d’admettre que l’on peut se tromper. Il prend toute sa force car il devient le moteur de notre progression dans la recherche de la connaissance. Comme dirait Edmond JABES sans son livre des questions « Douter, n'est-ce pas repousser tout épi de croyance afin de croire sans cesse, pour la première fois ? ».

Kant ne disait-il pas que le doute en est l’aiguillon. Alors il faut douter « juste ». Pour que nos actions et nos doutes soient justes, il faut avoir confiance en soi pour que ce doute soit l’aiguillon qui nous fasse avancer sur le chemin pour retrouver la parcelle de lumière que nous avons en nous. Approchons-nous donc de cette lumière à travers nos doutes. C’est la seule manière de lutter contre nos propres ignorances. Notre doute doit permettre de suspendre toutes formes de jugement péremptoire afin d’évoluer vers un juste équilibre entre ombre et lumière intérieure.

La fidélité n’excuse pas tout : « Etre fidèle, au pire, serait pire que le renier et la fidélité dans la sottise est une sottise de plus » selon Jankélévitch. Jurer fidélité est un pacte symbolique, un acte déterminé par le symbole (tel l’anneau, dans le mariage), qui a le pouvoir, hors des rituels institués, de créer du symbolique.

Les préalables de l'initiation peuvent ainsi s'apparenter à la promesse des fiancés de s'engager dans une union féconde où chacun apportera, dans sa diversité, le meilleur de lui-même pour construire et transmettre. La raison autant que l'intuition, la volonté autant que la persévérance et le courage, sont nécessaires pour réussir ce projet de construction, de dépassement de soi et d'épanouissement dans un ensemble plus large – le Temple - qui dépasse et réunit les individualités pour les assembler en une harmonieuse entité.

Conclusion :

Le Franc-Maçon doit avoir une position ouverte sur cette question de la foi. Il n’y a pas de sujet tabou pour un cherchant honnête et sincère qui se réclame de la liberté de conscience. Cette liberté de conscience est clairement érigée comme étant l’un des Principes fondateurs de la Franc-maçonnerie dans les Constitutions d’Anderson de 1723 : ces Constitutions stipulent en effet que tout honnête homme peut devenir Maçon ; il est libre de croire ce qu’il veut ; seuls sont exclus les athées qui feraient preuve de stupidité et les libertins qui auraient un comportement irréligieux.

Dans le premier terme, ce n’est pas tant l’athéisme qui est stigmatisé, mais plutôt la stupidité, c’est-à-dire l’enfermement, la prison des certitudes, et la pétrification dans une identité meurtrière. Dans le second terme, ce n’est pas tant l’homme libre qui assume et revendique sa liberté, que la manière de l’exercer, sans la volonté de se lier ou se relier à l’Autre, dans sa capacité à changer le monde - on dirait aujourd’hui « à tisser du lien social » - construire des ponts entre les hommes, réaliser le centre de l’union sans lequel les hommes continueraient à s’ignorer. La liberté s’oppose à la contrainte et non à la nécessité, car la vraie liberté ne consiste pas, comme pour Spinoza, dans le libre arbitre, à savoir dans la liberté de choix, mais dans l’obéissance à la nécessité de sa propre nature.

Lors de notre réception en Loge de Perfectionnement le rituel nous indique que « la connaissance est indispensable pour accomplir toute tâche utile et productive. Se dégageant de l'ignorance, des préjugés et de la superstition, le Franc-Maçon doit reconnaître le caractère néfaste des dogmes et des idées toutes faites, et comprendre l'efficacité des symboles. Il doit prendre ses décisions en toute liberté de conscience ».

Le Franc-Maçon revendique la liberté et le droit de défendre, face au dogme, une éthique de la recherche et de l’analyse, à s’obliger à penser la complexité, à considérer dans la foi une réalité plus riche qu’une béquille identitaire. Sa foi n’est pas un laissez-passer pour une hypothétique vie éternelle. Pour un Franc-Maçon, la foi est dans le champ de la connaissance, la vraie, celle des initiés, celle qui mobilise les élans du cœur et la force de l’esprit, celle qui conjugue Amour et intelligence.

Je terminerai cette planche par cette réflexion de notre Très Illustre Frère Jean MOURGUES, Souverain Grand Commandeur du R\ E\ A\ A\, passé à l’Orient Eternel : « Je ne crois pas du tout qu’il y ait des idées maçonniques. Mais je suis persuadé, par contre, qu’il y a une foi maçonnique. Elle tient en quelques mots : la certitude que la Vie est organisation, construction continue et que la conscience humaine participe de cette création continue… Chaque être naît avec la foi, c'est-à-dire avec le sentiment d’être, et d’être par rapport à ce monde. Nous avons une certitude, celle d’exister, sans savoir ce qu’est l’existence, sans en connaître ni le sens, ni la raison, ni les modalités, ni les fins. Et c’est notre ignorance autour d’une certitude absolue qui constitue l’urgence de notre foi ».

Z\ B\


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