Obédience : NC Loge : NC Date : NC


L'honnête homme se fait un scrupule
 de respecter le secret qui est une
part de sa propriété


Dans sa première édition (1694) le dictionnaire de l'Académie Française dit que :
HONNESTE, signifie, civil, courtois, poly....

On pourrait compléter en disant que l`honnète homme était alors un couitisan mais en ce temps-la, être un honnête homme, c'est surtout, correspondre à des caractéristiques bien particulières et très précises, dont aucune ne doit être transgressée. Il est un modèle d'homme
"idéal" obéissant aux valeurs sociales, morales et intellectuelles du siècle. Il a été éduqué dans le monde. Il sait parfaitement se tenir en société, et fait preuve de nombreuses qualités qui montrent son goût de l'échange humain et des bonnes mœurs ; il est galant, courtois, il obéit sans erreur aux règles de la bienséance. Il a une bonne culture générale (il n'est spécialiste dans rien, pour dit-il, ne pas s'enfermer dans son savoir), qu'il n'étale d'ailleurs jamais : il sait se montrer cultivé quand c'est nécessaire, il fait preuve d'une grande réflexion tout en ayant un parfait usage de la raison.

Par la suite, par la plume d'intellectuels de ce siècle, la bourgeoisie s'est affirmée, l'honnête homme devient alors un modèle d'humanité. La politesse mondaine devient, à la différence du modèle du Courtisan, une sorte d'obligation morale.

Actuellement, l`honnêteté est une convention reconnue et est la qualité de ce qui est conforme à la vertu, à la morale. La vertu qui est souvent une notion à l'intersection des ensembles de la philosophie, de la religion et du politique, qui est à notre époque intégré dans le politiquement correct ; il y a bien entendu également, des vertus maçonniques, comme la fratemité, la tolérance et la solidarité mais ce n'est pas de cela dont on parle ici.

Je pense que l'honnête hormne est maintenant devenu celui qui évidemment se respecte lui-mème mais aussi respecte l`autre de la même façon et ce dans tous ses engagements ; c'est quelqu'un qui parle et agit avec droiture et loyauté, et de bonne foi conformément à sa pensée.

Dès mon premier contact avec la loge, lors du passage sous le bandeau, le Vénérable Maître me demande de respecter le secret de ce qui est vu, entendu, ressenti, à cette occasion, avec cette phrase :
« Nous vous demandons le plus loyal silence sur l 'entretien de ce soir ».

De toute façon que la réponse eut été positive ou négative je n'en aurai pas parlé, puisque cette démarche m'était évidemment personnelle et d'autre part ce passage sous le bandeau m' avait tellement déstabilisé qu'il me fallut quelques temps pour digérer la chose. Quant à l`initiation là ce sont des semaines qu'il me fallut pour en appréhender une partie du contenu tellement cela mlavait semblé intense et chargé de symboles à décrypter.

Cette initiation qui n'était que la première marche d'un escalier comportant de nombreux paliers qui peuvent être fianchis peu à peu par la compréhension des divers symboles qui sont progressivement mis a la disposition de l'initié qui les appréhendera plus ou moins vite selon
ses capacités propres pour atteindre un degré peut être supérieur indiquant ainsi quel est le chemin parcouru dans sa progression initiatique ce grade qui n'est toutefois pas l'indication d'une qualité humaine qui serait apparemment supérieure.

Même si certains disent qu'un macon devrait se considérer comme un éternel apprenti, il me semble qu'il serait plus approprié de dire que le maçon est un continuel compagnon d'abord pour l'idée d'être un cherchant, animés du désir de perfectionnement, mais aussi par les valeurs humaines qu'il m'a paru trouver dans ce grade (compagnon qui pour moi est celui avec qui on partage le pain).

Mais plus je tourne et retourne cette phrase plus elle me semble aller de soi car si l'homme est honnête, il respectera scrupuleusement le secret qui parce qu'on le lui a confié est évidemment devenu le sien donc forcément, une part de sa propriété et comme je l'ai dit plus haut, pour mon passage sous le bandeau, lors de mon initiation aussi, je me suis engagé par serment solennel à garder jalousement les Secrets et les Mystères de la Franc-maçonnerie.

Mais il me semble devoir ajouter que si ce serment est valable pour mon engagement en maçonnerie il doit l'être aussi pour tout autre secret qui me serait confié. Dans mon travail profane, il me fallait mériter la confiance des gens avec lesquels je devais parfois négocier mais aussi de ceux qui venaient me solliciter pour une intervention ou un conseil qui n'avait parfois rien à voir avec l'emploi qu'ils occupaient.
.J'ai aussi reçu les confidences de hauts dirigeants de l'entreprise avec lesquels, nous avions négocié qui me faisant part de leur désarroi pour des décisions qu`ils devaient appliquer et qui leur semblaient contraire à leur éthique, essayaient de trouver ainsi, une porte de sortie tout au
moins pour leur conscience.

Pour les simples travailleurs comme pour les dirigeants, si j'avais simplement évoqué l'ombre du problème qu'ils m'avaient confié il me semble qu'il m'aurait été impossible de me regarder dans le miroir le matin en me rasant parce que j'aurai alors failli à l`éthique que je m'étais imposée et à ma façon de concevoir les relations humaines telles que je les concevais à cette période de ma vie une conception, qui a par ailleurs évoluée surtout en se renforçant depuis mon engagement maçonnique.

Mais pour certaines personnes connaître un secret n'a pas que des avantages car celui qui connaît un secret peut le perdre à tout moment par exemple en perdant des choses qui en portent trace ou encore tout simplement en l`oubliant ce qui dans ce dernier cas et entre nous
serait un moindre mal.
Ces détenteurs de secrets restent quand même exposés à sa découverte par une tierce personne, qui pourrait s'il s'agit d'éléments matériels le dérober.

Il peut permettre aussi un chantage de la part du détenteur envers quelqu'un d'autre par exemple, je fus témoin il y a quelques années, d`un fait qui m'a laissé pantois, un éclat entre un ex-ministre et le secrétaire politique de son parti, le premier disant au second : << ferme ta gueule XY ›› en désignant de l'index l'attaché case qu'il venait de poser sur la table de réunion ; j'en ai déduit qu'il y avait dans l'attaché case, symboliquement sans doute, quelque chose qui obligeait le second à se plier aux volontés du premier.

Quant à la part de << propriété ›› du détenteur d'un secret oui je le conçois mais dans le sens que cela lui est propre et ne peut en aucun cas être révélé et aussi si l'on s'en tient à la définition juridique latine proprietas << propriété, caractère propre, spécifique ›› il faut faire très attention quand on utilise ce terme car il peut être mis à toutes les sauces et être sujet à cautions car il fut et est toujours d'ailleurs sujet de rivalités et de guerres.

Ce terme de propriété, dans Pacceptation dont je parle précédemment, me paraît juste dans cette phrase puisqu'il s'agit ici d'un secret qui m'est confié, il devient le mien et mérite protection. Cette phrase : « l 'honnête homme sefaít un scrupule de respecter le secret qui est une part de sa propriété ›› me fait penser que, et compte tenu de ce qui précède, j'aimerai beaucoup être cet homme car je pense qu'il s'agit alors d'un homme à qui l'on peut faire pleinement confiance.

J\M\ R\

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