Obédience : NC Loge : NC 14/09/2008


La Légende d’Hiram


Oserais-je, en préambule, confesser combien il est exaltant (le choix de ce participe présent n’est pas innocent…) de travailler un tel sujet
 
Dans sa vaste globalité ce sujet engendre plein de sous sujets, lesquels, comme chacun le sais, ont été traités à maintes reprises.
Qui est Hiram ? D’où vient-il ? Qu’à-t-il fait ? Quelles sont ses affinités avec le Roi Salomon ? Etc.

Si les Livres des Rois ont été rédigés d’après des sources écrites assez nombreuses, il n’en est pas de même pour les Livres des Chroniques qui l’on été beaucoup plus tard en s’appuyant surtout sur des traditions orales. – On constate qu’entre ces deux Livres, la légende hiramique se crée et se développe avec importance. – Selon la formule profane : « …ce sera rapporté et transformé… » La transmission orale à amplifié le personnage d’Hiram.

Vu qu’aucune des versions de la Bible ne mentionne le nom d’un quelconque architecte du temple de Salomon et malgré de nombreux ouvrages tentant d’étayer certaines hypothèses quant à la véritable origine d’Hiram Abif, j’ai envie de dire que c’est très bien ainsi, autrement dit : « ainsi soit-il ! » car, ce qui doit nous préoccuper avant tout et qui donne un sens à notre démarche, c’est l’acceptation pure et simple du Héros maçonnique.
Peu importe l’exactitude ou la véracité de l’origine du personnage. – Sa mort et ses conséquences révélatrices, seules,  sont à considérer.

Si la légende d’Hiram est une allégorie qui délivre un message sur la vie et la mort, il ne s’agit pas là d’un vague aspect essentiellement moral, mais d’une réalité initiatique interférant sur notre DEVENIR.- L’allégorie ayant pour but de mettre sur la voie sans révéler véritablement, puisque les réponses restent à trouver ! - Celles-ci prendront mille formes selon les cas et les individus, et cela tout simplement parce qu’il existe mille état d’être ou mille niveaux de conscience. – Cette allégorie de la légende d’Hiram est pratiquement indissociable de celle du temple de Salomon en tant que but ultime de travail          

La partie la plus importante à mes yeux, et certes je ne suis pas le seul à le constater, c’est cette  MORT d’Hiram qu’il faut appréhender  comme le starter mobilisateur de notre statut de Maître. -  Même si, pour nous jeunes F\M\, il est difficile de « maîtriser » intrinsèquement tous les facteurs symboliques, lesquels,  sont les véritables détergents de notre être superficiel, reconnaissons qu’il est encore plus difficile d’imaginer notre situation sans la Mort d’Hiram et la renaissance du Maître.
A notre initiation, dans le cabinet de réflexion, V.I.T.R I O L. nous « annonce la couleur », mais bien entendu nous ne sommes pas à même de comprendre, ni même de survoler la véritable teneur de cette abréviation …
Il faut retourner dans la terre pour revivre. Il faut mourir pour renaître. -  Tel le grain de blé s’échappant de l’épi, va tomber à terre, se transformer en « putréfaction » et revivre pour faire partie d’une nouvelle récolte …
Hiram Abif doit mourir ! La materia prima ne pouvant reproduire qu’après putréfaction, le tombeau d’Hiram en est la représentation. – Dans la terre se trouve le plus inattendu des secrets, c’est le message que nous insuffle V.I.T.R.I.O.L. – Ce message conjugué avec la symbolique de Schibboleth nous informe que Hiram de retour dans la terre va subir l’incontournable  putréfaction pour devenir « source de vie »

Pour être ce que nous sommes, et tout au moins ce que nous voulons devenir, il est indispensable que Hiram meure. - Tout comme Moïse qui est mort avant que ses pieds foulent la terre promise, Hiram doit mourir en laissant inachevée non pas leur œuvre respective, mais l’ŒUVRE, laissant ainsi aux générations  qui nous succèdent la possibilité de réaliser leur propre destiné en poursuivant à leur tour l’accomplissement de cette Œuvre. – Mon  œuvre importe bien moins que l’ŒUVRE, ce grand œuvre alchimique, que je dois accomplir, et dont la vérité  qu’elle renferme réside plus dans sa pérennité que dans son achèvement.
Ainsi que nous le rapporte la « geste » des héros mythiques, Osiris, Orphée, Krishna, Dionysos, Christ, Mithra…, Hiram mène le même combat, combat de la lumière contre les ténèbres, du bien contre le mal. - Victoire provisoire du mal suivie de la victoire définitive du bien.

Cette mort va nous permettre de renaître, nous Maître F\M\. - Mais évidemment pas d’un coup de baguette ou de formule magique ; il nous faut appréhender le processus qui va nous conduire à cette renaissance, et là encore, tout au long de ce processus que l’on peut qualifier de rituel il nous faut être attentif quant à sa teneur symbolique car celle-ci fait partie intégrante de la mort d’Hiram, et donc de la nôtre.

Hiram est assassiné par trois compagnons ambitieux et pressés de bénéficier des prérogatives du titre de Compagnon accompli. Ces actes crapuleux sont commis près des portes du Midi, de l’Occident et de l’Orient du Temple que le Roi Salomon fait construire

Considérant qu’une porte est une ouverture dans l’enceinte, et qu’elle sert pour entrer et sortir, on peut admettre qu’à chaque oui son non, à chaque pavé blanc son pavé noir, à chaque qualité son défaut, pour chaque outil une arme, à chaque lumière de la Loge son mauvais compagnon
Si nous inversons les propositions : à chaque non son oui, à chaque pavé noir son pavé blanc, à chaque défaut sa qualité, chaque arme transformée en outil, chaque mauvais compagnon devenant lumière de la Loge
Sans être plus exhaustif eu égard à ce symbolisme des contraires, je dois confesser que ce schéma a prit une place énorme dans mon comportement tant profane que maçonnique. Si du subjectif je passe progressivement à l’objectif c’est qu’effectivement je prends à présent le temps de me retourner et de regarder les « contraires » en face, non pour les affronter mais pour  consolider le fait que je ne détiens pas la vérité mais que je ne dois rien négliger pour parvenir sur le chemin de celle-ci.
Le chemin maçonnique est progressif et régulier, sérieux et transparent, réaliste et transcendant. Encore faut-il pour qu’il soit efficace, bien en comprendre le principe et surtout le mettre effectivement en application. -  En parler seulement ne transforme personne, même si on en parle bien, et je crois qu’à cet effet si nous avons toujours à l’esprit, non pas l’histoire de la légende d’Hiram mais ce qu’elle  nous apporte dans sa résultante, nous possédons    un outil merveilleux qui peut nous emmener à la maîtrise de soi restant entendu que pour acquérir la maîtrise de soi il faut passer par la connaissance de soi.

Fait, Conte, Légende  Mythe ?
Bien que  ces mots n’aient pas la même profondeur de sens, j’ai envie de dire pour conclure : « Tout conte fait, ne fait pas forcément le compte de celui qui l’ouït, quant au légendes elles ont une nécessité qui leur interdit d’être autres que ce qu’elles sont ! Les légendes ne sont elles pas des histoires qui sont faites pour être lues, et vraies ou fausses c’est en fonction d’elles que nous avons à vivre et à nous déterminer.

                                    Puisse nos Assemblées, affermir tous nos liens
                                    Et que la Fraternité, soit toujours le maintien
                                    Le ciment et la Gloire, de notre Confrérie
                                    Très Vénérable Maître… J’ai dit.

P\ S\-D\

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