Obédience : NC Loge : NC 10/22


A propos du bien et du mal, de la Franc-Maçonnerie et de dieu…


AVERTISSEMENT.

Ce texte ne peut se comprendre que si l’on tient compte constamment que nous sommes la « Parole Perdue » et « que la Parole Perdue symbolise le Bien et le Mal ».
Le jour où cette Parole sera retrouvée (Connaissance), le Mal disparaitra mais aussi le Bien.

Nietzsche : L’humain est un pont et non un point d’arrivée
Un Pont tendu entre la bête et le surhomme
Le surhomme n’est pas un Être dont les capacités physiques et intellectuelles dépasseraient celles d’un humain moyen, mais un Être dont (La volonté de puissance) serait pleinement affirmative (positive), en d’autres termes un Être dont la morale dépasserait les valeurs Chrétiennes du Bien et du Mal.
Quant à l’Ultra Humain de Theilhard, il s’inscrit dans une pensée Cosmique et Théologique que l’idéologie du Post-humain ignore pour l’instant à peu près totalement

Q. : Qu’est-ce qu’un Maçon ?
R. : C’est un homme libre et de bonnes mœurs…
Q. : Quels sont les devoirs du F.M. ?
R. : Fuir le vice et pratiquer la vertu…
Ou fuir le Mal et pratiquer le Bien…

Deux petites réponses qui paraissent anodines mais beaucoup plus complexes et ambigües qu’on veut bien l’imaginer.
Voici aussi une autre réponse en forme de toile de fond et d’ombre au tableau tout aussi ambigüe mais plus provocante UN PEU NIHILISTE, exactement comme j’aime… !

Juste un petit passage « Du Grand Inquisiteur de Dostoïevski ».

Dans les Frères Karamazov, l’auteur imagine que Jésus est revenu sur terre pour voir de plus près l’inquisition Espagnole, cet épisode historique si peu conforme à son enseignement.

Le Cardinal Inquisiteur fait arrêter Jésus, projette de le mettre à mort et lui explique pourquoi…
« Pourquoi es-tu venu nous déranger ? Car tu nous dérange tu le sais bien…
« Tu ne dois rien rajouter à ce qui a été dit dans le passé afin de ne pas priver les hommes de cette liberté que tu prisais si haut au temps où tu vécus sur la terre » ….

« Tu veux aller vers les humains et tu vas vers eux les mains vides, avec simplement la promesse d’une liberté qu’ils sont incapable de comprendre dans leur simplicité et leur indignité natives, dont ils ont peur par surcroit. »….
« Des siècles s’écouleront et un jour viendra où la sagesse et la science humaine proclameront l’inexistence du Mal et, par suite du pêché, affirmant qu’il y a seulement des affamés » ……

« Nourris-les et tu les rendras vertueux » … et ils diront « Asservissez- nous mais nourrissez- nous » …. « Ils comprendront eux-mêmes que la liberté n’est pas compatible avec le pain terrestre et ne leur permet pas d’en avoir chacun à sa suffisance, car jamais ils ne parviendront à le partager équitablement (…)

Mais qu’est-il arrivé ? Au lieu de te rendre maître de la liberté humaine, tu as voulu l’accroître encore. As-tu donc oublié que l’humain attache plus de prix à la tranquillité de son âme et même à la mort qu’à la faculté du libre choix dans la connaissance du Bien et du Mal. »

Tu t’es comporté comme si tu avais perdu ta compassion pour lui, car tu lui as trop demandé (…)

L’image du pain symbolise le dualisme de la liberté et de la responsabilité. Choisir entre le Bien et le Mal, prendre des décisions et assumer les conséquences de l’action. Trop difficile, trop douloureux !...

LA LIBERTE s’éprouve donc dans la rencontre d’obstacles qui ne sont pas son projet et qu’elle s’efforce de contourner où de réduire.
Elle se prouve dans l’effort de se rendre indépendante des déterminations extérieures et de se donner à elle-même sa propre loi.
Au sens Métaphysique, la liberté s’oppose au déterminisme.

Ce qui est déterminé est l’effet nécessaire aux conditions antécédentes. C’est-à-dire ce qui ne pourrait pas ne pas être, ou être autrement qu’il est.
Pour que la liberté soit possible, il faut admettre de la « contingence » qui se défini comme le « Libre arbitre ».
(Contingence : ce qui peut être ou ne pas être)

Pour SPINOZA, grand destructeur du libre-arbitre :

Les hommes se croient libres parce qu’ils ont conscience de leurs actes, mais sont ignorants des causes qui les déterminent.
A ces yeux le libre arbitre est donc une « Illusion »
Le libre arbitre est aussi pour Spinoza une croyance irrationnelle, qui consiste à faire de l’Être Humain « UNE EXCEPTION DANS L’UNIVERS… ??? ».
Tous les phénomènes sont réglés par des lois, pourquoi l’Humain serait-il le seul à échapper à la nécessité et à disposer d’un pouvoir miraculeux à se déterminer librement.
L’humain n’est pas un Empire dans un Empire, refuser le Libre Arbitre au profit de la Nécessité, ne revient pas à faire le deuil de la « Liberté » mais à la définir autrement.
Dans une lettre à SCHILLER il dit :
Je ne situe pas la « Liberté » dans un décret mais dans une « Libre Nécessité ».
Spinoza propose donc d’appeler « libre » l’homme selon la Nécessité de sa Nature, et non selon une Nécessité d’une cause externe.
Il oppose la Liberté à la Contrainte, non à la Nécessité.
Voir DESIR… L’homme est un être de Désir.
Le Désir est l’essence de l’humain.

Descartes, dans ces Méditations Métaphysiques écrit :

Le libre Arbitre consiste à faire une chose sans qu’aucune force extérieure ne nous y contraigne.
C’est la marque du Créateur sur la Créature… C’est la substance pensante. Qui est sa spontanéité et la libre disposition d’elle-même.
Voir « l’âne de Buridan. !!! ».

« Jean BURIDAN né à Béthune 1292, mort en 1363. Philosophe Français, instigateur du scepticisme religieux. Il est plus spécialement connu pour « l’expérience de pensée » dite du  « Paradoxe de l’âne de Buridan » ; Il s’agît du dilemme poussé à l’absurde…le picotin d’avoine « où » le seau d’eau qui amène à mourir de faim et de soif…il caractérise le phénomène de double contrainte.
Le libre Arbitre est donc un pur pouvoir de choix.

Voilà pourquoi la liberté se définit métaphysiquement comme « liberté d’indifférence ». Le Libre Arbitre est-il une réalité où une illusion… ?
La volonté est la faculté de se projeter librement vers des fins.

L’Humain échappe au déterminisme qui régît les phénomènes naturels.

Il met donc en jeu la « Conscience » où la raison qui implique la discrimination du Bien et du Mal.
Choisir le Mal consciemment et librement cela ne va pas de soi…
L’idée que l’humain puisse être méchant volontairement, que son inhumanité puisse être un choix semble être contradictoire.
Cette possibilité est d’ailleurs si ténébreuse, qu’on a toujours cherché à imputer le Mal, non à une volonté perverse mais à l’action sur une volonté par nature définie comme inclinaison au Bien.

La Volonté serait donc dépossédée de son propre pouvoir.
C’était hier le diable…
Aujourd’hui le déterminisme social, religieux.

Pourtant les irresponsabilités pénales sont reçues avec colère.
Chacun ne peut nier qu’il a conscience de mal agir, lorsqu’il ne fait pas ce qu’il doit. Où faut-il accepter l’idée qu’il y a en l’homme une volonté perverse, faisant délibérément le choix du Mal, voir même en s’en réjouissant.
- Nous avons donc un choix :
D’une part la nature semble se déterminer au Bien.
D’autre part si l’on refusait le principe d’une volonté du Mal on s’absoudrait à bon compte en exonérant toutes responsabilités.
Comment peut-on dépasser la difficulté… ?
Comment l’humain qui peut discerner le Bien et le Mal puisse se déterminer au Mal… ?

Y a-t-il des méchants par nature, ou bien la méchanceté n’est-elle que de l’ignorance et de l’aliénation… ?
Pour qu’il y ai sens à parler d’une volonté du Mal, il faut présupposer « La Liberté ».

La volonté du Mal serait-elle un « Possible » de la Liberté, au risque de « dévoiler l’essence démoniaque de cette dernière. »
Telle est la vertigineuse interrogation ?

Le Libre Arbitre c’est aussi l’idée que l’on puisse choisir en l’absence de toute raison. (dans l’indifférence).
L’on peut choisir de ne pas choisir, en l’absence de toute raison, quand bien même que l’entendement concevrait de bonnes raisons de préférer tel parti à tel autre.

Descartes considère cette liberté d’indifférence comme le plus bas degré de liberté.
Seul le caprice, le fait du hasard où des motivations ignorées de la personne elle-même déterminent alors la Volonté.
(Voir l’œuvre de Gide : Les Caves du Vatican).

« Roman qui illustre ainsi la folie des engagements intellectuels et confessionnels et démontre la gravité des conséquences qui en découle.
La théorie de l’acte gratuit constitue une sorte de défi à Dieu et à l’Ordre du monde. Il a fasciné les Surréalistes et fît scandale dans les milieux catholiques »

L’acte libre est l’expression qui se détermine en connaissance de cause.
(Le choix le plus intelligent), d’une grande lumière de l’entendement.
Aussi suis-je plus libre que je suis moins indifférent.
(Voir Maçon libre et de bonnes mœurs).

Dans « La Critique de la Raison pure » (1781-1887), Kant parle des antinomies (contradiction entre deux principes).
La troisième antinomie concerne « la liberté et le déterminisme ».
Où il y a que de la causalité libre…
Où il y a que de la causalité déterminée…
Quelle position la raison doit-elle arrêter pour l’homme… ?
Doit-elle l’envisager comme libre où déterminée… ?
Si l’homme réagît par « déterminisme » comme n’importe quel phénomène naturel, toutes nos institutions et nos pratiques seraient à revoir.
Le jugement Moral serait illégitime et il serait contradictoire de demander à l’Humain de répondre de sa conduite.
Kant dans son analyse établit donc sans contradiction que l’humain est à la fois « Libre et Déterminé ».

LE DESIR

L’HUMAIN EST UN ÊTRE DE DESIR

Le désir désigne tout mouvement portant à rechercher la jouissance où la possession d’un objet.
Il est le principe du déterminisme de la vie, qu’il colore de ses inquiétudes, de ses ruses, de sa démesure où de sa sagesse.
D’où le concept de « tendance »

La « tendance » est l’élan d’un sujet vers un objet propre à le satisfaire.

La Nature Humaine est donc un ensemble de « tendances » fondamentales.

Ces « tendances » peuvent prendre des formes très diverses : Passion-Volonté- Besoin-Désir et même sagesse.

D’où vient que l’humain désire… ?

Que désirons-nous… ?

Y a-t-il un objet du Désir indésirable en soi ? Ou bien l’objet du Désir est-il constitué comme désirable par le « Désir » lui-même… ?
Pour PLATON : Il y a un objet du désir ontologiquement préexistant et dont le désir est le manque.

Pour SPINOZA : Le désir exprime le dynamisme de l’existence qui est la source de sa propre positivité de la désirabilité des choses.
Quelle est la valeur du désir… ?

Si les grands biens de vie sont le bonheur, la liberté et la moralité. La sagesse n’implique-t-elle pas des règles permettant de cultiver le désir pour le meilleur et d’éviter le pire.

Sagesse Bouddhique : Caractère suspect d’une sagesse proposant l’extinction du désir…

Manière d’apaiser la souffrance, la souffrance dont il est principe…
30é degré… Q. Quelle est ton arme.
R. Le vouloir sans désir… ???

Le Désir est l’humanité même, l’humain est par nature une puissance d’exister, un mouvement pour persévérer dans l’Être, c’est-à-dire exister encore et toujours.

Tout existant est un « conatus » c’est-à-dire un effort pour persévérer dans l’Être, un conatus d’auto affirmation ;
Conatus : Effort Appétit…Ethique III proposition VI et VII…toute chose qui existe « réellement et absolument » fait l’effort de persévérer dans son Être.

Le conatus au sens Spinoziste n’est pas une volonté de puissance (Nietzsche) mais une force qui s’affirme et poursuit son propre accroissement parce que celui-ci est vécu comme une joie.

Deleuze à propos de Spinoza dit :

Le conatus ne doit pas être interprété comme une tendance à passer à l’existence… mais comme une tendance à persévérer dans l’existence.
Il s’en suit qu’il n’y a rien hors du Désir dont il manquerait.
En réalité c’est lui qui produit ce manque parce qu’en constituant tel objet comme désirable il déploie la puissance d’exister.
« Mais il n’y a rien de désirable en soi » …

Il n’y a que du désirable pour chacun de nous.
C’est le désir qui est la source de la désirabilité des objets, c’est lui qui est à la source des évaluations.

Nous ne désirons pas une chose parce que nous jugeons qu’elle est bonne, nous jugeons qu’elle bonne parce que nous là désirons.
Spinoza récuse par cette analyse l’indépendance de la faculté de juger (l’entendement) par rapport au Désir et la liberté de la Volonté.

L’Ethique Spinoziste disqualifie la notion absolue, universelle, de « Bien et de Mal », au profit de « Bon et de Mauvais », « d’Utile et de nuisible ».
Le Spinozisme est donc une philosophie de l’Immanence.

Le seul élu qui soit c’est le réel.

Il n’y a pas de Transcendance dont nous serions la nostalgie.
Pour SCHOPENHAUER, parce qu’elle est Désir la vie est souffrance…
Condamner le Désir, n’est-ce pas condamner la Vie (forme de nihilisme).

Nietzsche, appelle nihilisme toute doctrine qui tente à déprécier ce qui est, au nom de ce qui n’est pas. Comme Schopenhauer…
D’autre part PASCAL, nous dit que le Désir donne la force de remonter jusqu’au « suis », je suis. Selon l’analyse de Pascal : C’est un puissant divertissement.

Il faut donc que « ce qui est en réalité », qu’un jour soit pratiqué avec sérieux.
Ce qui est le tour de force du Désir :
« Détourner l’humain de sa condition misérable ».

Il n’y a peut-être qu’une illusion mais elle tient en respect « l’angoisse et le désespoir ».
L’illusion ne résulte pas forcément de l’ignorance, mais plutôt de la difficulté à percevoir la vérité « Les yeux disait Lucrèce, ne peuvent connaitre la nature des choses… » et « ce qui caractérise l’illusion, écrit Freud, c’est d’être dérivée de Désirs humain ».

Le désir est positif, néanmoins ce qui enchante la vie peut aussi la désespérer.
Ce qui est principe de création peut être aussi principe et source de destruction.
Ce par quoi tend la Liberté, le Bonheur et la Moralité, peut être vecteur de Servitude, de Malheur et d’immoralité.

LE DESIR MIMETIQUE

Spinoza désigne le désir mimétique où « expression de nécessité passionnelle ».
L’auteur part du constat que la nature n’a pas fixé les objets de nos désirs, nous conduisant à s’en remettre aux autres pour fixer tel ou tel objet.
Le triangle du Désir :
Le sujet ne Désire pas de manière autonome.
Il ne va pas en ligne droite, car entre son Objet et son Désir il y a autrui.
Le Désir Mimétique est l’imitation du Désir de l’autre.
En séduction : La rivalité Mimétique, ont pour effets pervers, la Haine, la Jalousie où l’Envie.

RENE GIRARD

Celui qui hait se hait d’abord lui-même en raison de l’admiration secrète que recèle sa haine.
L’émulation est la seule rivalité mimétique qui peut parfois être bénéfique.

Le « Mimisis » : Action de reproduire où de figurer, elle est déjà mentionnée par Aristote.
L’Humain diffère des autres animaux parce qu’il est le plus apte à l’imitation.

Chez Freud, le propre de l’humain est le « Désir » qui est au centre de toutes les structures psychiques.
René Girard en rassemblant les deux termes, a développé le terme de « Désir Mimétique » qui est l’interférence immédiate du Désir imitateur et du Désir imité.

En d’autres termes ce que le Désir imite c’est le Désir de l’autre, le Désir lui-même.
Les Modèles se transforment en Obstacle et les Obstacles se transforment en Modèle.

Aristote et Platon avait placé l’imitation au cœur de la culture, car il n’y a pas d’apprentissage sans imitation.
René Girard inspiré par la littérature et la Mythologie révèle la dimension conflictuelle de l’imitation et son rapport avec la violence.

L’Humain désire selon le Désir de l’autre qui conduit à une relation duale de la rivalité Mimétique, qui elle conduit à la Violence Mimétique.
Violence Mimétique qui suscite « La Victime Emissaire », bientôt transformé en Dieu… parce que son sacrifice a ramené la Paix Sociale.
Dans « La violence et le Sacré » (1977), il démonte ce dispositif qui expulse la Violence en engendrant le Sacré.

Selon Girard les Humains se haïssent parce qu’ils s’imitent.
Le Mimétisme engendre la Rivalité.
Mais la Rivalité engendre le Mimétisme.
En d’autres termes faire de l’autre un Modèle, c’est faire de lui un rival…

BIEN ET MAL
CATEGORIES AUTOGENERATRICES

LE MENSONGE FONDATEUR

Selon la Mythologie, en défendant à Adam et Eve de manger du fruit de l’Arbre de la « Science du Bien et du Mal », l’on peut imaginer que Dieu (où principe absolu) crée lui-même le Mal par cette interdiction.
Il crée aussi le serpent « outils de transgression ».
La femme pécheresse et l’humain désobéissant.
Nous ne pouvons pas échapper à la loi des contraires, où encore vivre hors du monde.
C’est le concept même d’unité qui comprend la multiplicité.
(Voir rassembler ce qui est épars)
Nietzsche : Penser l’Unité en refusant la binarité c’est vouloir se situer : « Par- delà le bien et le mal ».
Ce serait prétendre sortir du monde.
Si l’on sortait du monde comment prétendre avoir la moindre emprise sur lui… ?

Pour TEILHARD DE CHARDIN :

Plus l’humain devient Homme, plus s’incruste et s’aggrave dans sa chair, dans ces nerfs, dans son esprit le problème du Mal.
Du Mal à comprendre, du Mal à subir.
Tout succès se paie nécessairement d’un large pourcentage d’insuccès.
Ce mécanisme complémentaire de Bien et de Mal, sous l’évidence d’une expérience Universelle, nous commençons à l’admettre abstraitement dans notre tête.

Dans cette loi de la Création, n’est-il pas psychologiquement nécessaire qu’au « DECHET » douloureux de l’opération qui nous forme, nous découvrions par surcroit quelque valeur positive qui rende ce mécanisme définitivement acceptable en le transfigurant.
« Le Mal, peut être un des éléments structurels de l’univers lié à la matière ».

A mesure que la conscience s’approfondie, l’humain est appelé à une option de plus en plus grave.

Il ne faut donc pas chercher une sorte d’idylle humaine en place au lieu du drame cosmique qu’il y a lieu d’évoquer :
Le mal de désordre et d’insuccès jusque dans ses zones réfléchies.

Le monde procède à coup de chances, par tâtonnements. Que de ratées pour une réussite, que de misère pour un bonheur, que de pêchés pour un seul Saint… !

Le Mal passe du dérangement physique au niveau de la matière, mais rapidement souffrance physique au niveau de la chair sensible, et plus loin, angoisse, anxiété, méchanceté, torture de l’esprit.

Le Mal se forme et se reforme implacablement en nous et autour de nous.

(Nécessarium est ut scandala eveniant……Le mal doit s’accomplir comme un scandale nécessaire).
C’est le sentiment de solitude (propre à l’humain) d’une conscience s’éveillant dans un univers obscur que nous n’arrivons pas à bien comprendre et à savoir ce qu’il nous veut.
Mal de croissance des plus faibles aux plus hautes synthèses de l’esprit qui se traduit en termes de travail et d’effort en direction de plus d’Unité.
La marche du monde, non pas dans ses progrès mais de ses risques et de l’effort qu’elle sollicite se décentre au-delà d’une sécurité et d’une harmonie. Vue de « très haut » une montée humaine qui est un type particulier de Cosmos où le « Mal se découvre non point par accident mais par une structure même du système.

Le Mal peut ainsi apparaitre comme le « multiple » qui n’est pas encore organisé
Donc Mal de croissance.

Mal de succès ou d’insuccès.
Le Mal peut aussi se rattacher à une réflexion métaphysique de St Augustin dans une formulation inoubliable « Défectus boni (bien défectueux…) » comme non-Être en opposition à la réalité positive de l’Être et du Bien.

Le problème de l’origine du Mal est lié à celui de l’origine du monde. Ce problème, dans la perspective théologique s’énonce ainsi : comment concevoir qu’un être parfait puisse être à l’origine du Mal ?

La réponse de St Augustin est que le Mal n’ayant pas d’Être, ne fait pas l’objet d’une création.

Ainsi St Augustin nie-t-il la substantialité du Mal, comme dualisme gnostique, qui posait l’existence de deux principes gouvernants le monde, deux substances, et deux entités Divines, l’une bonne, l’autre mauvaise. Le Christianisme Médiéval, après l’avoir combattu reprendra à son compte ce dualisme avec l’idée du diable.

Cependant même s’il n’est pas une substance le Mal existe, et le problème qu’il pose quel qu’il soit, par rapport à l’idée de Dieu reste la création d’un monde imparfait par un être parfait ou tout au moins par un Principe Absolu que l’on suppose être parfait…

Ce problème est celui du Mal cosmologique, c’est-à-dire de la présence du Mal dans l’Univers, dont nous ne sommes pas coupables, mais dont nous sommes au contraire les victimes impuissantes. C’est ce problème que prétend résoudre la Théodicité, avec l’idée de l’harmonie préétablie, selon laquelle un Mal à notre niveau peut être un bien à un niveau supérieur. Ainsi, on pourrait concevoir que Dieu existe, et qu’il y ait du Mal, qui serait le résultat que de notre ignorance d’un dessein plus vaste.

Voltaire contre Leibniz, s’est suffisamment révolté contre cette théorie avec l’exemple du tremblement de terre de Lisbonne en 1755.
En transposant le problème du Mal cosmologique à celui du Mal humain, tel qu’il s’exprime comme le dit Eliette Abécassis, de façon radicale dans la Shoah, nous nous retrouvons devant la même aporie : peut-on dire que la Shoah est une souffrance en vue d’une rédemption future ? et en allant plus loin, que la main divine était présente dans ce qui se passait à Auschwitz, ainsi que le suppose « La Croix du Carmel ? ».

Le symbolisme de « La Croix du Carmel » comporte plusieurs éléments :

- 1er : Une montagne, représentée par l’évasement aux pieds de la Croix, évoque le lieu de rencontre de l’homme avec Dieu.
- 2éme : Autour de la montagne, trois étoiles symbolisent l’attitude fondamentale de l’homme qui cherche Dieu.

Ouverture confiante.
Attente qui espère tout.
Amour qui anime toute vie.
- 3éme : Une partie de la famille du Carmel ajoute au sommet de la montagne la Croix par laquelle l’homme passe à la suite de Jésus, de la mort à la vie et entre dans la joie de Dieu.
C’est l’esprit d’Amour : c’est lui qui enflamme tout homme dans son chemin quotidien vers Dieu.

Le Taoïsme dit : Lorsque tu seras en haut de la montagne continue…

Bien sûr que non. Face à ce Mal là on ne peut que remettre en question la conception d’un Dieu intervenant dans l’histoire par sa Providence, ou rétribuant chacun selon ces mérites.
Pour le Philosophe Hans Jonas, dans « Le concept de Dieu après Auschwitz », ce n’est pas l’idée de Dieu qui est remise en question par le Mal, c’est la conception que l’on s’en fait comme seigneur de l’histoire.
Quel Dieu a pu laisser faire cela ?... Ce ne peut être qu’un Dieu absent du monde, un Dieu qui s’est retiré pour laisser place à l’humain.

Alors la question devient quel est l’humain qui a pu laisser faire cela ?

Dès lors, il semble que la véritable question que pose le Mal n’est pas celle de Dieu, et encore moins celle du diable, mais celle de l’humain.
L’humain a-t-il une incapacité radicale à accepter l’éthique.
Après la remise en question de l’idée de Dieu, de théodicée et de théologie, voire de religion comme rempart contre le Mal, ou encore de civilisation, nous voyons que le Mal remet en question l’idée même de l’humain.

L’on peut imaginer donc ici deux conclusions :

-Le Mal n’est pas une substance, mais il est le fait humain originaire de la relation intersubjective. (La Tradition initiatique ou pas, les Ecritures, les Eglises ne sont pas des choses mais le produit de conduites intersubjectives)
-Le Mal humain semble provenir simplement de la rencontre d’un humain avec un autre humain, tout comme le Mal cosmologique est inhérent à l’ordre du monde.

Dès lors la véritable question devient : Que faire face au Mal ?

L’histoire joue un rôle déterminant. Son objet d’étude par excellence est le Mal, car l’évènement historique est avant tout la guerre et l’injustice.
A vouloir le comprendre l’historien se retrouve à rationnaliser la Mal.

Or le Mal excède toutes les catégories de l’intelligibilité (la grammaire, la raison, le monde du concept et celui du vocabulaire).
Il n’y a pas d’incorporation intelligible, pas de signification, pas de code, pas de forme ni de style d’expression articulée qui soit adéquate pour comprendre par exemple le génocide : il n’y a pas de forme de langage qui soit apte à le définir.

J’irai jusqu’à dire que l’éloquence sur Auschwitz est une obscénité et une indécence… reste le silence…mais il est suicidaire…
Face au Mal la notion de cause se dissout, comme celle de sens. Elles ne tiennent pas devant ce type de mort inventée par l’humain.
De même les artistes se retrouvent devant cette impasse ou cet embarras qu’est pour eux l’irreprésentable.

Le Mal serait-il la limite de l’Art ?... À mon avis non, car il est un objet essentiel pour l’Art. Il entretient des rapports intimes avec lui. L’Art étudie le Mal sous son aspect esthétique (voir Jérôme BOSCH).

Pour étudier le Mal sous son aspect Esthétique, et il faut se demander dans quelle mesure le Mal peut être associé à l’idée du beau.
Ensuite grâce à la définition du beau au travers de l’Art de la peinture, de la littérature et des Mythologies, on constate que les différentes figures du Mal sont représentées sous des aspects séduisants.

Dans la religion Chrétienne Judas est représenté comme étant le plus beau des disciples du Christ et Lucifer (lux ferro) porte la lumière. De même Pandore, dans le mythe Grec est la femme au « beau corps aimable de vierge » qui apporte le malheur aux hommes.

Oscar Wilde dans « le portrait de Dorian GRAY » soutient que la beauté physique de Dorian peut dissimuler la laideur morale ou inversement avec la « beauté morale de Quasimodo dans « Notre Dame de Paris » de Victor Hugo, ou du personnage de « La Bête » mis en scène dans le film « La Belle et la Bête » de Jean Cocteau.

L’on retrouve cette idée dans le mythe de « Faust » où la beauté est désirable même au prix de son Âme. Ainsi le Mal peut très bien être associé au « Beau » dans la mesure où il exerce un attrait et une fascination dangereuse.

Comment la beauté peut-être naître d’un Mal et plus précisément qu’elle condition la représentation d’un Mal doit- il remplir pour être belle… ?
Au XIXème siècle voit apparaitre une fécondité esthétique du Mal avec le courant des Romantiques.

Notamment « Les fleurs du Mal » de Baudelaire, Eugène Sue et « Les mystères de Paris » etc…Ou est-ce alors en imitant la formule de Sartre (la beauté c’est le Mal) dans la pièce « La Bête et le Bon Dieu ».

(A méditer avec la 3éme Colonne des Loges symboliques… ?)
Mais est-ce le Mal en lui-même qui est beau et en quoi la représentation d’un Mal peut-elle aboutir à un Dieu… ?

Il m’apparait tout d’abord nécessaire de « re-présenter » le Mal puisqu’il est à la fois multiforme et insaisissable en tant qu’idée.
Or « re-présenter » qui vient du latin « Repraesentéré » … rendre présent c’est « présenter aux sens de manière actuelle et concrète, l’image d’une chose irréelle, absente ou impossible à percevoir directement.

En outre la re-présentation opère une mise à distance de la réalité hostile du Mal représenté ce qui la distingue de la simple perception.
C’est une mise à distance qui ne saurait en rien me menacer.

Ainsi ce n’est pas le Mal en lui-même mais sa représentation qui pourrait être belle.

Aristote, par exemple considère que la tragédie, forme théâtrale mettant en scène le « Mal » tragique dans la condition humaine permet une purgation des passions chez le spectateur.

D’une tout autre manière la représentation du Mal peut être porteuse d’un message, d’une dénonciation. Ainsi Jérôme Bosch (peintre Hollandais du XVéme siècle), constate et dénonce la misère et la violence, malgré l’opulence des villes et des campagnes Flamandes, par ces croquis d’infirmes, de mendiants déformés et mutilés.

De même, tenter de décrire le Mal, de l’écrire peut avoir une fonction de mémoire.

A cela s’ajoute selon Kant que le beau se dégage de la sphère des valeurs et de la vérité. L’esthétique est distincte de la connaissance et de la morale, car la jouissance esthétique ne se soucie pas de l’existence réelle de l’objet et que l’immoralité attachée au Mal n’est pas prise en compte dans le jugement du Beau et du Bien. Elle rend impuissant le « Mal », c’est ce que ressort de « Roméo et Juliette » où Shakespeare par sa fin des plus tragique révèle que l’Amour surpasse la haine et la mort.

EN CONCLUSION LA BEAUTE OU LA SEDUCTION DU MAL DANS L’ART SERT A EN FAIRE RESSORTIR PAR UNE PRISE DE CONSCIENCE INTERIEURE TOUTE SA LAIDEUR, SON HORREUR OU SA MONSTRUOSITE…
Le Péché Originel ne peut être séparé du péché personnel, cette liaison signifie à la fois que l’humain est à la fois victime et coupable.
Victime par un Mal qui déjà le menace.

Coupable de le ratifier par un libre consentement.

Il y a dans le Mal, à sa racine même, le mystère troublant de la Liberté. Celui du risque de la Liberté, même si l’on peut la considérer comme nécessairement finie, mais pas chose toute faite, mais en capacité de se faire.

A l’image de l’homme nécessairement fini mais toujours en voie d’achèvement, c’est-à-dire toujours en capacité de se faire.

A chaque époque de l’histoire, les derniers venus parmi les humains se sont toujours trouvés en possession d’un héritage accru de savoir et de science, c’est-à-dire en face d’un choix plus conscient à faire entre la fidélité et l’infidélité à la Vie, entre le Bien et le Mal.
Pour Jean-Jacques ROUSSEAU,

Il existe pour lui trois principes où trois articles de foi :

1ér : je crois qu’une volonté meut l’Univers et anime la nature
(Voilà mon premier article de Foi)
2e   : La Matière mue selon certaines lois me montre une intelligence…
(C’est mon second article de foi)
3é   : L’Homme est donc libre dans ces actions et comme tel animé d’une
Substance immatérielle. (C’est mon troisième article de Foi)
« A l’aide de ces trois articles »

- Le tout est bon (---) chaque pièce est faite pour les Autres, l’Homme est dans le chaos.
- Cet état de fait semble indéniable, pourtant la Providence ne veut pas le Mal que fait l’homme en abusant de la liberté qu’elle lui donne.
-  La notion de bonté… semble inséparable de l’essence divine.
-  Il serait donc inconséquent de voir la liberté donnée à l’homme le signe de l’imperfection de Dieu.
Si Dieu nous laisse libre de faire le Mal c’est pour notre bien… ???
- Par conséquent seul l’homme est responsable de tout le mal qui existe.
Il n’existe pas d’autre Mal que celui que tu fais où que tu souffres, l’un et l’autre ne viennent que de toi.
- Donc la réalité du Mal est anthropologique et non Ontologique.
Le Mal n’appartient pas au monde… « Il n’existe pas de mal général… »

Eprouver le Mal, l’expliquer, chercher à y faire face sont d’autant d’occasion de forger des représentations du Mal qui mettent à l’épreuve, sensibilité, imagination et raison.
Esthétiques où philosophiques, ces représentations contribuent plus ou moins efficacement à maitriser au moins symboliquement notre expérience du Mal.
« Le négatif de la condition humaine évolue immanquablement entre les cris qui lui échappent et les subtilités de l’écriture qui tend à se l’approprier.
Leibniz nous dit :
Dans un monde sans péché il n’y aurait pas de Pardon… ?
Dans un monde sans pauvreté il n’y aurait pas de Charité … ?
Donc notre mode est le meilleur des mondes possible… ?

Dans le système de Leibniz, toutes les propositions contingentes sont hypothétiquement nécessaires.
De plus Dieu choisit le meilleur… Celui où les hommes sont libres, et s’ils sont libres ils peuvent pêcher.
Un monde où Judas n’aurait pas eu la possibilité de pêcher serait pire… ?

Le système Leibniz « Le meilleur des mondes possible », recèle un lien entre « Grandeur et Bonté ».
Au sens métaphysique, que la nature ne soit pas bonne était inévitable.
Nous l’avons dit, Dieu ne pouvait créer la perfection.

Du reste si la création était parfaite elle serait Dieu. (Leibniz regrette le Panthéisme Spinoziste).
Néanmoins cela ne fait pas de notre monde un mauvais monde.
Le Mal est la condition du bien ; Il rend possible le Bien.

Le monde est harmonie et le mal rend possible le bien un peu comme dans un tableau, les ombres rehaussent les couleurs et la lumière.
Le Mal est nécessaire pour mettre le bien en évidence
D’où vient cette imperfection qui réside dans le monde.
Le Mal métaphysique (imperfection)
Le Mal physique (la souffrance).
Le Mal Moral (le péché).

Le Mal moral n’a donc pas pour cause Dieu mais l’homme, c’est un effet de notre liberté.

Le Mal n’est donc pas nécessaire. L’homme est libre d’agir correctement, Dieu n’y participe que de façon indirecte… !

Pour EINSTEIN. « Le monde est dangereux à vivre, non pas à cause de ceux qui font le Mal mais à cause de ceux qui regarde et le laisse faire ».
Question à un élève :
Suivant l’enseignant, « puisque Dieu a créé toutes choses, alors il a aussi créé le Mal…Donc Dieu ne peut être bon… ? »

Réponse de l’élève :
« Le Mal est ce qui se passe quand les hommes n’ont pas l’amour de Dieu dans leur cœur. »
Il s’agît là d’une Théodicée (c’est-à-dire d’une justification du Mal) dite de l’absence.
St Augustin est le premier à l’avoir formulée.

Dans cette Théodicée le Mal est formulé comme l’absence du Bien.
L’argument est le suivant, Dieu est bon, tout ce qui est mauvais où Mal est absence de Dieu, par conséquent Dieu n’est pas responsable des catastrophes, tragédies …etc.
L’illustration prise par l’élève est celle du froid qui n’a pas d’existence physique. Le froid est l’absence d’activité moléculaire…



LA THEODICEE

La Théodicée où justification de Dieu, a pour but de disculper Dieu du Mal qui se rencontre dans le monde.
- Comment concilier l’existence, la bonté, l’omniprésence de Dieu avec le fait que le Mal règne sur le monde ?
- Comment Dieu peut-il être honoré lorsqu’il reste silencieux dans les guerres sans intervenir ?
Leibniz dans ces célèbres « Essais de Théodicée » s’aventure dans cette tâche extraordinaire : Plaider la Cause de Dieu… ?
Sans prétendre entrer dans le schéma argumentatif que Leibniz met en place, les distinctions entre les différents genres de volonté (Antécédente et conséquente, permissive et productive), et les différents genres de Mal (Métaphysique, Moral et physique), et son analyse de la Grâce.
Il est possible néanmoins de comprendre en quoi la Théodicée peut être rapprochée de l’Eclectisme.
Cette justification de Dieu repose en partie sur l’idée que ce qui semble être un Mal est souvent en réalité un bien si on le considère sous une autre perspective.
Pour les Théodicées le Mal n’a pas de valeur en lui-même…Elles le réduisent à un genre bien particulier et spécial de Bien.
Ou si elles admettent son existence, elles n’admettent jamais qu’il a une valeur en lui-même et par lui-même, mais uniquement parce qu’il est condition  siné qua non du but qui lui a réellement une valeur : Le Bien.
Or l’éclectisme est une doctrine « Axiologique (1) », qui affirme que tout a une valeur en soi, non pas relativement à tel ou tel autre, ou à telle perspective mais : Tout à une valeur absolue… ! °

AXIOLOGIE. (1)
(1 Du Grec Axios peut définir soit la science des valeurs Morales, soit en philo, à la fois une théorie des Valeurs, où une branche de la philo s’intéressant aux Valeurs. Allemagne Heinrich Rivert. Où une hiérarchie des Valeurs selon Nietzsche.)

La Théodicée de Leibniz n’affirme pas que le monde est parfait, il existe dans ce mode des imperfections, mais que ce mode que « Dieu » a créé contient le moins d’imperfections possibles.
D’où sa célèbre formule « Le monde est le meilleur des mondes !! »
D’où vient cette imperfection du Mal ?
Dans chacune de ces trois formes.
- Le Mal Métaphysique (l’imperfection).
- Le Mal physique (la souffrance).
- Le Mal Moral (le péché).
Le Mal a donc une valeur négative…elle source d’imperfection (non de perfection).
La seule valeur qu’à de rares occasions il peut acquérir, est celle d’être moyen pour une fin supérieure : La réalisation du Bien.
Cela finit de distinguer la Théodicée de l’Eclectisme qui attribue au mal une valeur absolue
C’est une apparente contradiction entre l’existence du Mal et deux caractéristiques propres à Dieu : sa toute Puissance et sa Bonté…
Pour le philosophe, l’autre prise consiste à prouver que malgré le Mal où grâce à lui « l’Histoire a un sens, une direction, et que son développement aboutira au Bien…
C’est la théorie de Leibniz, de Kant « Idée d’une histoire Universelle du point de vue cosmopolitique ».
De Hegel « La raison dans l’histoire »
De Rousseau « Des lumières en générales ».
Et puis d’Antonio Rosmini (1797-1855) qui développa une synthèse cohérente et complète de la Théodicée.
En revanche Voltaire a critiqué la Théodicée, surtout la Forme Leibnizienne dans son « Candide ».
Pour le Théologien (St Augustin) il s’agît de construire une vision de Dieu, de l’Humain et du Monde qui explique l’existence du Mal sans pour autant trahir Dieu… ???
Diverses explications ont été avancées au cours des siècles pour réconcilier l’idée d’un Dieu omnipotent, omniscient et bienveillant avec la constatation brutale de l’existence du Mal sur terre, et avec l’Espérance du Paradis…
On doit la plus célèbre avancée à St Augustin dans « La cité de Dieu ».
Saint Augustin après son adhésion au Manichéisme, arrive à la Position Chrétienne.

« Le Manichéisme est une religion désormais très rare, dont le fondateur est le Persan MANI au IIIème siècle.
C’est un syncrétisme du Zoroastrisme, du Bouddhisme et du Christianisme, mais ce dernier le combattit avec véhémence.
Aujourd’hui il est perçu comme une pensée où une action sans nuances, voir simpliste, où le Bien et le Mal sont clairement définis et séparés.
Selon le Manichéisme l’homme est double, il possède ;
-Un esprit appartenant au royaume de la Lumière, c’est la partie immortelle de l’homme.
-Un corps appartenant au royaume des ténèbres, c’est la partie mortelle de l’homme.
Le combat entre le Bien et le Mal est un des grands fondements du Manichéisme
Pour que l’esprit d’un homme puisse une fois mort se libérer du cycle des incarnations, et arrive donc à rejoindre le royaume de la Lumière, il faut qu’il se détache de tout ce qui est matériel de son vivant.
Certains Théologiens trouvent dans ce concept la phrase que Jésus prononce dans l’Evangile selon St Marc (ch8 verset 35).
(Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera…)
Rudolf  Steiner parle également de MANI comme d’un initié dont la tâche principale est de transformer le Mal en Bien ».


Il développe une tout autre idée du mal.
Considérant que tout ce qui est, ne peut être mauvais en soi, puisque c’est issu de Dieu.
« Tout ce qui est, est Bon …et le Mal dont je cherchais l’origine n’est pas une substance, car s’il était une substance il serait Bon… »
Si nous voyons le Mal, c’est que voyons mal, nous commettons une erreur de jugement.
Exp : Le serpent que nous considérons comme le Mal, ne peut cependant l’être en lui-même.
Le serpent appartient à un tout, il a une unité qui contribue à la perfection de ce monde. (Influence Platonicienne).Le Mal peut être le fruit de l’orgueil (Les confessions).
Exp : L’on raconte que dans sa 16éme année Augustin avec une bande de « mauvais garçons » volent des poires puis les donne aux cochons… ?
Le goût du Mal relève et révèle le pur orgueil, et de la volonté de braver l’interdit et l’autorité … (divine où pas …).
L’homme dispose d’un libre arbitre Bon, mais malgré tout Faible.
Plotin estime que l’on fait le Mal que par ignorance.
St Augustin considère que la défaillance est celle de la volonté.
Donc deux syllogismes :
1ere - Toutes choses crées par Dieu sont bonnes, or le Mal n’est pas une bonne chose ; Donc Dieu n’a pas créé le Mal.
2éme - Si Dieu a créé toutes choses, et si Dieu n’a pas créé le Mal, alors le Mal n’est pas une chose. ( Il n’existe pas en tant que tel).
Pour Einstein Dieu n’est que le produit de la faiblesse et de la fragilité humaine.
En 1929, le Rabin Herbert GOLSTEIN lui demande « Croyez-vous en Dieu ? »
Einstein répond : Je crois au Dieu de Spinoza qui se révèle à lui-même dans l’ordre harmonieux de la nature où de ce qui existe, et non en un Dieu qui se soucie du destin et des actions de chaque être humain.
LA CAUSE DU MAL C’EST LE BIEN… ?
LA CAUSE DU BIEN C’EST LE MAL… ?
Curieuses formules qui me va assez bien… quoique un peu contradictoires en apparence, mais elles peuvent être d’une richesse inépuisable pour celui qui sait les dépasser.
Si X développe une image bien différente de Y, X et Y se trouvent en opposition.
De plus si X et Y ont des âmes de conquérants et sont persuadés que leurs points de vue est le bon, il va y avoir un affrontement soit verbal, soit économique, soit militaire ;
Comment donc progresser dans cette compréhension du Bien et du Mal.
Cette séparation semble venir que nous sommes différents, séparés, et donc nous développons des points de vue incompatibles où partiellement incompatibles.
Une première piste serait de travailler pour la réunification, « rassembler ce qui épars » ;
Retour vers le Père, (parabole du fils prodigue).
Mais pour accepter cette idée de retour, de réunion, il faut peut-être aussi accepter qu’au départ nous étions qu’un seul et même ÊTRE qui s’est divisé pour des raisons qui nous échappent. Cette division d’ailleurs n’est peut- être que partielle, ce qui veut dire qu’il y a un point de nous-même qui ne serait pas divisé et qui continuerait à former une Unité avec le reste de l’Univers.
(Flamme divine en nous)
(Point d’incandescence… Teilhard)

Nous devons trouver des réponses dans la nature.
Un exemple de ce schéma :
La main est une unité si l’on parle en termes de main, mais si l’on parle en termes de doigts, ils sont séparés et distincte tout en étant liées à la base… ?
En terme extrême, si l’on applique la notion d’unité et de fusion à notre main, alors toutes les cellules qui la composent deviendraient identiques et fusionneraient pour devenir une sorte de cellule géante incapable de remplir sa mission d’origine.
L’UNITE A BESOIN DE DIVISION. ET LA DIVISION A BESOIN D’UNITE
En F.M. sur le plan symbolique et initiatique pour construire notre « temple » nous avons besoin d’équerres, de compas, de niveaux, de fil à plomb…etc qui ne sont ni de même matière ni de même forme mais qui servent une Unité, pour remplir la mission qui leur est attribuée.
D’une manière générale, les deux pôles d’une dualité ont besoin chacun l’un de l’autre pour pouvoir exister.
Le Bien et le Mal n’échappe pas à cette règle.

Petite introduction à l’étude du Mal :
Le Mal comme paradoxe

Platon : Le plus grand Mal, à part l’injustice serait que l’auteur de l’injustice ne paie pas la peine de sa faute.
Le Mal est un paradoxe.
Il est nécessaire pour élaborer la société, mais on doit le considérer comme « inutile » pour s’y opposer, pour le combattre et l’inviter en permanence à régresser.
Le concept du Bien et du Mal n’existe pas dans la nature. A partir du moment où notre espèce les a fait émerger, elle est devenue une « HUMANITE ».
En soumettant ses actions à ces deux valeurs fondamentales, l’homme inversait définitivement les mœurs de la nature.

Le Mal nécessaire pour l’évolution.

Voltaire : Pourquoi existe-t-il tant de Mal, tout étant formé par un Dieu que tous les Théistes se sont accordés à nommer Bon… ?
Mais le Mal à sa raison d’être, justement parce que le mode est Divin.
C’est-à-dire qu’il est le moteur et son contraire, autrement dit le moteur du Bien.
La présence du Mal devient évidente quand on observe le comportement de l’humanité.
En F.M., pourquoi le Mythe d’Hiram, sans lui existerions-nous… ?
La majorité humaine « désire bien agir avant tout ».
Elle veut fournir le meilleur d’elle-même.
Cette attitude donne tout son sens à la présence du Mal.
Il est là avant tout pour stimuler l’émergence des belles conduites ET NOUS MAINTENIR EN TENSION.
Etant insupportable à l’être humain, il devient un des plus puissants moteurs du Bien et un « des Animateurs de la Perfection Humaine ».
L’humanité ne peut se construire autrement que comme elle se construit.

Pour passer du vide à l’homme, chaque étape de la création est nécessaire.
La formation de la matière et son expansion :
-  De l’univers et de la terre.
-  La formation du vivant et son évolution.                                                               -  L’arrivée et la formation de l’homme et son désir d’Absolu.
-  Et en dernier lieu l’apparition du Mal pour permettre à cet Absolu d’apparaitre



L’exemple de GANDHI.
Durant son séjour en Afrique du Sud, le jeune Gandhi avocat allait vivre plusieurs injustices.
Parce qu’il refusait d’enlever son turban, la Cour de Durban le fît expulser du Tribunal.
Il fût jeté hors d’un train à cause de la couleur de sa peau.
Refusant de céder sa place à un Européen, il fût battu par un conducteur.
Toutes ces agressions se rangent naturellement du côté du Mal, mais leurs conséquences furent tout autre.
Elles ont entrainé Gandhi dans un combat sans merci contre l’injustice.
Autrement dit dans une lutte farouche en faveur du Bien.
Elles ont soutenu l’engagement du MAHATMA dans la voie de la non-violence active.
Issue du Mal, ces injustices ont été finalement un des grands moteurs de la décolonisation.

Le Mal doit être jugé de trop.

Pour Jean NABERT (Philosophe 1881-1960) dans son « Essai sur le Mal »    écrit ceci :
« C’est dans la croyance, où dans l’expérience intérieure que la liberté apparait comme un caractère de la causalité psychologique »
Sous cet angle le mal est donc nécessaire à notre évolution.
Il est nécessaire et pourtant nous devons le ressentir comme inutile, comme étant de trop.
Il nous faut combattre sa présence en permanence pour le réduire progressivement.
Et pour le combattre nous devons l’analyser, le disséquer, en comprendre tous les aspects.
« L’injustifiable continue d’appeler une justification »
Nous pouvons donc supposer que notre espèce évolue vers la Paix Universelle…
Elle progresse vers « Le souverain Bien dont parle la Philosophie Grecque ».

Pour Paul Ricoeur qui s’est vivement opposé à Nabert dit :
« Nous devons briser les mûr de ce scandale ».
Nous sommes devant un problème majeur.
Comment justifier l’injustifiable ?
Comment expliquer sans disculper ?
Comment trouver des raisons à cette capacité à faire souffrir ?
Comment expliquer l’aptitude à utiliser ses congénères comme du bétail ?
Comment expliquer la propension à décider l’élimination d’autres êtres humains ?
En un mot, comment légitimer la présence des humains au sein du vivant sachant les monstruosités qu’ils commettent ?
Alors comprendre cette valeur négative est absolument nécessaire, si nous voulons éliminer « la noirceur insensée » qu’il jette sur l’humain.

LE Bien Universel
LE Mal Universel

1ére : Ces deux notions n’ont d’existence qu’en relation l’une envers l’autre.
Une action est dite Mal qu’en la comparant à des actions estimées Bien.

2éme : Elles sont parfois relatives au temps et à la culture.
Le Mal et la Bien d’hier où de demain sont bien souvent variable.

3éme ; Elles tranchent en leurs sommets, « l’absolue et l’universel »
Kant : (Que tu puisses ériger en loi universelle de la Maxime de ton action).
La plupart des Sociétés valorisent l’amitié et l’amour et méprise le meurtre et la cruauté.
Le Mal est à comprendre, le bien est évident.
La notion du Bien est incluse à la racine même de l’Humanité. Elle est le pilier central de notre évolution.
C’est pourquoi nous devons nous pencher en priorité sur la notion de Mal.
Le Mal pris au sens moral et universel du terme c’est-à-dire :
« Le meurtre, l’injustice, la cruauté, l’abus de faiblesse, la maltraitance de la terre, etc… »
Le Mal est moralement condamnable au nord comme au sud.
Par un Hindouiste, un Animiste, un Bouddhiste, un Chrétien, un Juif où un Musulman.
Le Mal est condamné par tout être humain élevés aux valeurs humaines… de l’Inuit au Golden Boy, du milliardaire à l’ascète. Il est scandaleux pour le plus grand nombre d’entre nous.

Une nécessité à éliminer.
Comprendre le Mal est un progrès. La sphéricité de la terre et la curiosité humaine ont poussé l’humain à découvrir et à comprendre son monde.
De la même façon l’étrangeté du Mal et ses ravages, nous oblige à le comprendre pour l’affaiblir. A œuvrer pour le Bien et à comprendre cette négativité.
Du « Pétrole » pour l’Athéisme.
Naturellement le Mal a de quoi décrédibilisé l’idée d’un Dieu « Tout Amour ».
Il est difficile d’admettre la toute-puissance Divine et la présence de la cruauté et du génocide. Sous cet angle le Mal est le meilleur ambassadeur de l’Athéisme.
Il faut donc trouver des contres arguments à ceux légitime des Athées.
La Création ne peut se passer du Mal.
- Comment expliquer pourquoi la Création doit forcément inclure la « Mal » ?
- Pourquoi notre Espèce ne pouvait passer de l’état « Primate naturel » à l’état « Humain constructeur » sans sa présence ?
- Pourquoi Leibniz a raison lorsqu’il écrit :
« Tout est au mieux dans le meilleur des Mondes… ».
Il faut expliquer également pourquoi le Mal n’est pas atavique ni inné ?
- Pourquoi il résulte d’un ensemble de facteurs sociaux et éducatifs ?
- De carences affectives ?
- De défaut d’éducation à l’empathie ?
- D’un manque d’apprentissage à la frustration ?
- D’absence de formation à la Morale et à l’Ethique ?
- De pulsions violentes stimulées par la Société… etc ?
Il me faut dire pourquoi les grandes Valeurs humaines (Morale, Loi, Ethique, Amour du prochain, Désir de s’améliorer, propension à aimer le Bien…) découle de la façon de juger.
Pourquoi sans « l’invention du Mal », l’humanité n’aurait jamais pu se constituer.
Une première approche.
Il s’agît là d’une approche succincte.
Il nous faut étudier simplement son apport à l’Evolution humaine.
Des preuves incontournables de sa nécessité exigeraient une étude minutieuse de chaque point de l’Evolution.
Peut- être qu’un tel examen se concrétisera dans le futur, ce jour- là, la présence du Mal sera enfin comprise.
Le sens de l’humanité sera enfin découvert et éclairera l’humain sans rencontrer d’obstacle. ( La Parole Perdue…)

LE BIEN ET LE MAL , DE L’INSTINCT A LA MORALE

L’HUMAIN ET LE MAL DANS L’HUMANITE

Pour Hegel, le Mal n’est pas autre chose que l’inadéquation de l’Être au Devoir d’Être.
On peut voir le Mal de deux différentes :
1ére : Philosopher autour de cette question.
2éme : Le ressentir dans notre chair.
D’un côté nous avons le Mal en acte « La violence, la cruauté, l’humiliation ».
De l’autre le Mal en concept, l’étude des « mauvaises » conduites, des comportements dit négatifs et la recherche de leur remède.
Les spirituels, les juristes, les philosophes, sont chargés de réfléchir à cette valeur négative.
L’Etat, la police, la justice, la psychologie, etc… s’occupent de la thérapeutique.
Il y a lieu de préciser tout d’abord : Le Mal est une invention humaine.
Il est le fruit de la conscience morale et de l’aptitude à juger.
En acquérant ces deux aptitudes, l’homme a distingué ses actes en Bien et Mal.
Cette disposition est unique dans le monde animal. On appelle cela la « conscience introspective. »
Le monde animal n’est pas conçu pour s’interroger sur ces actes.
Lorsqu’un primate agresse il reste indifférent à la souffrance qu’il engendre.
C’est un processus basé sur la survie qui laisse peu de place à la bienfaisance et à la compassion. De cela dépend toute l’organisation du groupe. Cela s’appelle
« L’introspection immédiate ».
Pour le monde animal ce défaut de conscience introspective a quelques avantages :
Il permet de coller à l’immédiat.
De vivre pleinement dans l’instant présent.
Leur esprit n’a pas besoin de se projeter dans l’avenir où dans le passé.
De porter une interrogation sur la droiture de leur conduite.
Ce n’est plus le cas de l’humanité.
Notre espèce est capable d’interroger le passé et l’avenir et la conformité de ses actes. D’où notre énorme progression comportementale.
Depuis quelques dizaines de millénaires l’humain doit réfléchir avant d’agir.
Il y a un code Moral et Législatif à respecter.
Lorsqu’il transgresse les règles il doit rendre des comptes à la société, à sa victime, voir sa souffrance.
En somme l’humanité pousse le transgressant à sortir de son narcissisme.
On peut imaginer dans l’idéal que grâce à ce pouvoir analytique le « Mal » régresse en permanence… ???

Quitter l’immédiat pour un nouvel immédiat.
En contre- partie, la faculté de s’interroger empêche l’homme de jouir pleinement du moment présent.
Pour s’interroger sur soi on doit en effet quitter la réalité immédiate.
Autrement dit les promenades intérieures se font un peu au détriment des promenades extérieures. (Tout au moins en apparence)
Mais cette perte « d’immédiateté animale » travaille en secret « à un nouvel immédiat » c’est-à-dire un immédiat Absolu et affranchi des pulsions naturelles.

AUX ORIGINES : Le Mal comme fait, découle de certains comportements primates. (Prédation, Domination, Agressivité, thésaurisation des privilèges).
Dans leurs migrations humaines ces agissements deviennent : Le vol, l’Abus d’autrui, la Violence, l’Egoïsme, l’Injustice sociale…etc.
La Mal comme jugement résulte de notre évolution cérébrale.
Cette spécificité tire son origine d’une sorte de « Morale instinctive » déjà présente dans la nature. A savoir : Inceste, Maltraitance des petits, Prolongation de la violence après acte de soumission.

UNE SPECIFICITE HUMAINE

Bertrand RUSSEL dit : L’essence de juste, c’est d’offrir une issue au Sadisme en affublant la cruauté du masque de la justice.
Je m’explique :
1ére – Pourquoi entre les primates et l’homme le Mal diminue en quantité mais augmente en cruauté… ?
2éme – Comment sommes –nous passé « des injustices » de la nature à la perversion et au génocide… ?
3éme – Pourquoi l’évolution humaine devait inventer la torture, la haine, le Machiavélisme où l’assassinat de masse… ?
Quelques éléments de réponse :
En moyenne un être humain subit quotidiennement moins de violence et d’abus qu’un primate naturel.
Il vit sous la protection d’un nombre de lois interdisant le passage à l’acte.
Très jeune l’humain rentre dans un système éducatif et normatif qui dévalorise les « mauvaises actions » et valorise « les bonnes ».
Cette Métamorphose à 3effets :
1-    Le passage de l’instinct du Bien à la Moral apprise.
2-    Le développement de notre intelligence.
3-    Le développement technologique.
1er Effet : Avec le premier effet, l’humain perd ses interdits naturels au profit des interdits enseignés.
(Dans la nature la violence du dominant cesse aux premières manifestations de soumission ; C’est l’instinct du Bien.
Devenu chez l’homme un code Moral, par exemple interdiction de frapper un homme à terre.
Si ce code Moral est défaillant tous les excès sont permis.

2éme effet : Le développement de notre intelligence est à double tranchants.
Cette faculté peut rentrer au service du Bien et du Mal.
Au service du Mal elle devient perversion et cruauté et la haine.
La haine de l’autre, sentiment qui porte à vouloir la destruction de son prochain.
Le mal en tant que haine est consciente : On ne peut pas haïr sans savoir que l’on hait. De plus la haine de l’autre peut même être la source de la conscience de soi : Détester, c’est exister face à l’autre, et donc à soi-même.
La haine socialisée est une haine neutre, éthiquement justifiée, normalisée en quelque sorte.

3éme effet : Le développement technique peut également survolter le Mal.
Les horreurs de la 1ére guerre mondiale (gaz) etc…
Les barbaries Nazis…etc
L’augmentation exponentielle du progrès, s’il multiplie les capacités de construction, il multiplie aussi les capacités de destructions et de violences.


LE MAL COMME PATHOLOGIE

Transformer le singe en humain.
La métamorphose du psychisme primate en psychisme humain est un travail laborieux.
Il s’agît de désimprégner notre esprit de comportements « Abusants » autorisé dans la « Nature ». Pulsions primaires encore ancrées dans le comportement humain, que nous devons remplacer par des valeurs humaines supérieures comme « La conscience Morale ».
Le psychisme humain est donc soumis à des conflits douloureux et innombrables. Difficile métamorphose de nos tendances primates « Dominations, thésaurisations de toutes sortes, prédations » encore présentent dans la personnalité humaine rythment notre évolution. Tout cela fait de nous des Êtres bien souvent contradictoires, souffrant du décalage entre ce que l’on voudrait être et ce qu’on est réellement.
Moteur de la cruauté.
La lutte entre les pulsions primates et les interdits humains génère des frustrations et des conflits psychologiques.
Parfois s’ajoute une défaillance affective, une intelligence froide, une libre utilisation du progrès. Nous avons là alors tout le cheminement éducatif du Dictateur… ?
Le fait que le Mal humain dans son essence soit conscience ne signifie pas que son fondement soit la cruauté.
La phrase du nazi Hermann Göring « Je n’ai jamais été cruel » est révélatrice à cet égard : le Mal n’est pas cruauté lorsqu’il se justifie lui-même comme sentiment ou comme raison, cependant la cruauté est une de ces modalités (brutalité, sadisme torture).
Mais le Mal peut aussi se vivre comme Bien, comme désir et moyen de justice. Il peut être systématisé à certaines composantes psychologiques positives : le zèle, la constance, la force, la volonté de puissance, la détermination. Plus que le zèle le Mal humain peut se caractériser par la « bonne volonté », à devancer les ordres, à aller au-devant de ce qui exigé…il est là à différencier de la violence qui s’exprime spontanément et amoralement. Il peut devenir alors un esprit capable d’imaginer les pires cruautés, l’assassinat de masse, où le génocide. Cette capacité du Mal commence à apparaitre à la naissance « Des INTERDITS ».
Vers l’anéantissement du Mal.
Aujourd’hui, le mélange entre l’intelligence froide et les progrès technologiques est relativement dangereux pour l’humanité.
L’on est en droit d’espérer que ce passage est ponctuel… ?
Parallèlement la conscience Humaine est en train de s’élever (lire : Le phénomène humain de Teilhard de Chardin).
Les moyens de surveillance également.
Le principe de responsabilité devient enfin une réalité.
Un jour la Morale enseignée deviendra la Morale naturelle.
Les lois humaines deviendront la véritable nature de l’homme.
Le Mal commencera enfin à être débordé par la volonté humaine.

UNE BREVE HISTOIRE DU MAL

Scandaleux et nécessaire.
Dieu selon la définition monothéiste.
« DIEU Puissance Créatrice Pleine d’Amour…, »
Pour notre théorie le monde a un sens. Il a également une destinée positive. Il évolue irrésistiblement vers sa perfection.
Cette conviction ferait l’unanimité s’il n’y avait pas la présence du « Mal ».
Mais il est bien là le terrifiant géant.
Comme un totem en pleine verdure.
Sa solidité « négative » balance un paquet de doute sur l’existence du Divin.
Questions.
- Si Dieu est Omnipotent pourquoi choisi-t-il une évolution incluant la « cruauté et la guerre »… ?
- Si Dieu est Omniprésent pourquoi ne signale-t-il pas sa présence par des signes clairs et précis… ?
- Si l’homme représente un progrès dans l’échelle et l’évolution du vivant, pourquoi est-il si cruel et capable d’une telle barbarie envers ses semblables… ?
- Si le « Mal » peut être impuni et la vertu jamais récompensée, quel sens à la vie… ?
- Pourquoi l’homme parvenu à des sommets d’intelligences ne parvient-il pas à juguler le « Mal », à inhiber certains « Archaïsmes… ? »
La présence « scandaleuse » du Mal offre un paquet de combustible aux philosophes pessimistes. Elle conforte une doctrine décrivant l’homme mauvais corrompu où imparfait.
Le Mal est une nécessité.
En réalité il n’en est rien.
Le Mal est une nécessité pour l’humain, c’est une notion constitutive de l’humanité.
L’on peut imaginer que l’être humain l’a inventé et l’utilise pour stimuler son contraire « Le Bien ».
Pour construire un Univers à partir de rien… ? le Principe Créateur devait empiler certaines étapes.
- Création où formation de la Matière.
- Expansion de l’Univers.
- Création de la Terre.
- Apparition du vivant.
- Apparition de notre Espèce
- Création des Interdits …et sortie définitive du monde de la nature.
Le « concept » du Mal » devrait donc nécessairement apparaitre dans l’humanité pour passer du Primate à l’humain et à l’homme en phase terminale.
Teilhard précise : Le Mal est le contrecoup inévitable de l’évolution des Êtres vivants.
Bien et Mal sont deux états indissociables de la vie.
Le Mal est inhérent à la nature même de l’homme, et il est appelé à tomber comme un lest au cours de l’évolution.
Le Bien : Tout ce qui fait progresser vers l’Unité.
Le Mal : Tout ce qui divise et fait régresser vers le multiple.
Mais j’ajoute, que ce ne serait rien avoir compris à la vision ici proposée que d’y chercher une sorte d’idylle humaine en place et au lieu du drame cosmique qui est évoqué.

LE MAL FACE A DIEU ET A L’AMOUR

Les horreurs de ce dernier siècle ont de quoi nous faire douter de l’évolution humaine…
On pourrait penser du Mal qu’il est en augmentation, alors le monde serait absurde. « Ce qui contredirait l’idée d’un Dieu que l’on dit plein d’Amour et de Justice ».
Peut- être s’agît- il là d’une vision erronée de l’évolution… ?
L’évolution de notre sensibilité au Mal.
La valeur négative du Mal n’est que la cheville ouvrière de la valeur contraire positive. Peut-on dire que l’humanité ne va pas de plus en plus, où qu’au contraire elle va de mieux en mieux (Mal…).
« Ce n’est pas le Mal qui augmente au sein de notre espèce, c’est notre sensibilité au Mal qui se développe ».
Citations : Marc Aurèle (Rien n’est Mal qui est selon la nature).
Freud (Quoi que vous fassiez vous ferez mal).



LE CONCEPT DU MAL


Selon LEIBNIZ il peut être utilisé Métaphysiquement, physiquement où Moralement. ( Théodicé).
Le Mal est en liaison avec l’Ethique, la Morale et la Loi.
Le Mal infligé à autrui s’écarte des règles Universelles.

HEGEL : LE MAL COMME NON CONFORME

« Le Mal est la non-conformité entre ce qui devrait être et ce qui est réellement ».
« Le Mal s’oppose effectivement à la conformité de l’existence ».
1ére - Nous sommes constitués pour être bien portant, c’est la normalité de l’être humain. Le Mal physique vient donc à l’encontre de cette conformité.
2éme – La majorité humaine obéit aux lois et aux règles de la société. Transgresser ces lois s’oppose donc à ce qui devrait être. Dans ces deux cas Hegel a raison, mais cette définition pose certains problèmes.

L’EVOLUTION DES NORMES.

- Comment établir une conformité juste et parfaite… ?
- Existe-t-il des conventions entre « conforme et non conforme » … ?
- Quelle loi divine autorise les hommes à classer certaines existences du côté de l’anormalité… ?
- Quelle autorisation transcendantale concède à certains humains le droit de contester la présence d’autres humains sur terre… ?
La science situe certains humains du côté des anormaux génétiquement…
Conforme …non conforme… ?
Cette entente tacite varie en temps et en lieu… une grande partie des normes Grecques sur le Bien et le Mal ont changé au Moyen Âge (le servage par exemple).
Le Mal pense… ! il peut même s’ancrer dans une philosophie, une cosmologie qui consiste à exclure l’autre de l’univers, dans une vision politique, par exemple la suppression que l’on juge antisociaux, l’anti-peuple.
Le Mal lorsqu’il s’exprime en plein cœur de la civilisation s’appelle barbarie.
La construction sociale du Mal inclut aussi une construction idéologique, par la science, la biologie et la médecine. Mais aussi comme corps d’idées et comme autorité, par la religion et l’éthique, lorsqu’elles sont les supports du fanatisme, pour fonder la politique du Mal organisé, ou totalitarisme d’où va sortir, l’esclavage, la guerre civile, l’exploitation et les camps d’extermination.
ALORS COMMENT CROIRE EN DIEU MALGRE LE MAL… ?
L’injustifiable continu d’appeler une justification.
La présence du Mal au sein de l’humanité est une des sources du Nihilisme.
Du latin « nihil » (rien) il est une doctrine aux attitudes fondées sur la négation, de toutes les valeurs, croyances ou réalités substantielles. Il est associé au pessimisme et au scepticisme.
Le nihilisme passif est l’homme qui juge que le monde tel qu’il est ne devrait pas être et que le monde tel qu’il devrait être n’existe pas.
A son opposé, le Nihilisme actif prétend que les croyances s’effondrent du fait qu’elles sont dépassées.
Selon Nietzsche, l’état normal du Nihilisme qui est cette négation de l’être, est une manière Divine… de penser le rejet de tout « Idéalisme » et de ces conséquences. (La Morale Chrétienne entre autre)
- Comment admettre la toute- puissance Divine dans une création si violente… ?
- Comment se rallier « Aux philosophies de l’histoire » quand l’histoire est si morbide… ?
Quand nous serons réconciliés avec cette notion négative, le Mal se révèlera être une composante indispensable de la Métamorphose Primate/ Humain. Baudelaire trouve un argument positif à ce sujet :
« Mais en Dieu il n’y a rien de fini. »
En Dieu il n’y a rien de transitoire.
En Dieu il n’y a rien qui tende vers le néant.
Il s’ensuit que pour Dieu le présent n’existe pas… !
Le mal n’est donc pas une pièce hétérogène à l’évolution humaine ; il se place dans ce processus.
Pour transformer le Primate en Homme le Mal était incontournable.
Notre espèce doit s’interdire certains comportements.
Dans la nature … prédation, domination, agressivité, doit dans le phénomène Humain poser un jugement de valeur pour chaque action.
Actes « Bons ou Mauvais »
« Biens ou Mal »
« Autorisés ou interdits.

L’ART DE JUGER.

En découvrant cet Art les « Premiers humains » ont enclenché le processus d’humanisation, c’est-à-dire maitriser ses actions dites négatives.
Cette maîtrise a permis l’émergence de la concentration, de la réflexion, de la RAISON, de la LOI.
Facultés nécessaires à l’évolution humaine.
HEGEL souligne que la Théodicée consiste aussi à rendre intelligible la présence du Mal face à la puissance absolue de la Raison
Un juge au-dessus des dominants.
Grace à nos ancêtres nous avons atteint un très haut degré d’évolution. Nos Frères humains précédents ont réussi à affronter leurs « Dominants ».
Poser au-dessus des Dominants un jugement supérieur. (Le jugement de Dieu)
Notre Espèce grâce à cette subtilité est sortie des mécanismes qui gèrent les autres Primates.
L’Homme est ainsi entré dans l’Humanité.
Si le progrès législatif est fondamental pour notre évolution (œuvre du législateur, du politique et du parlementaire), il est également l’œuvre du « TRANSGRESSANT ».
- Sans « Délinquants » pas de Transgression.
- Sans Transgression, pas d’Evolution du Droit…
- Autrement dit « LES TRANSGRESSANTS » sont essentiels à l’Evolution de l’humanité.

LES TRANSGRESSANTS.

Qu’est-ce qu’un « Transgressant… ? ».
C’est un être humain qui enfreint les lois créées par l’homme et pour l’homme.
Le terme a l’avantage d’englober la délinquance classique et l’Injustice légalisée… ! (C’est-à-dire ceux qui abusent de leurs congénères sans sortir de la légalité). Nous obéissons souvent à nos pulsions primaires.
Si l’Espèce humaine n’avait pas séparée ses actions en Bien ou en Mal, le droit n’aurait jamais émergé, ni la démocratie
Dans ce système, le Dominant est en principe au service du Dominé… ?
Grace à cet inversement de règles, une certaine tranquillité… baigne déjà dans l’humanité.
Une Mécanique est donc en évolution… ?

LE DROIT ET LES INTERDITS

A partir du moment où notre espèce a façonné ses premiers interdits, l’humanité s’est « constituée ». Par la transmission, l’histoire du Droit débutait.
Schématiquement, les interdits ont commencé à être des « tabous » …(Tribu).
Ils ont évolué en Morale (communauté Religieuse).
Il y a eu ensuite migration vers l’Universelle et vers le Laïque. Dès lors ils concernent l’ensemble humain.
Cette somme de contraintes nous a permis d’acquérir une certaine Maitrise de nos comportements Primaires. Comportements dont l’Humanité se détache peu à peu. Le Système des Interdits n’a pas été donné à l’humanité. C’est à l’homme de construire La Loi et Le Droit.
Le célèbre impératif de Kant nous en donne l’orientation :
« Agis uniquement d’après la Maxime qui fait que tu puisses vouloir en même temps qu’elle devienne une Loi Universelle… »
La Loi et le Droit doivent donc devenir Universels.
(En Franc Maçonnerie nous transcrivons ceci en d’autres Maximes qui complètent ces Impératifs…)
- La Franc Maçonnerie t’a libéré des préjugés et des superstitions. Elle t’a tiré des servitudes et de l’erreur.
- Tu répondras toi- même de tes actes, tu ne te forgeras point des idoles humaines.
N’accorde à qui que ce soit une confiance aveugle, mais écoute tous les hommes avec attention déférence, aie la ferme résolution de les comprendre.
Accueille toutes opinions, mais ne les déclare justes que si elles apparaissent comme telles à ton propre examen.
Ce que la Franc-Maçonnerie te demande c’est de promouvoir la justice.
Et puis le Devoir aussi inflexible que la fatalité.
Aussi exigeant que la Nécessité, impératif comme le destin.

L’IMPORTANCE DU DELINQUANT

Aussi paradoxal que cela puisse être, l’humanité ne peut écarter la délinquance de son Evolution.
Il faut certains individus pour révéler les failles et d’autres pour les colmater.
C’est un mécanisme « autobloquant ».
L’évolution du Droit et l’Evolution tout court implique donc le travail conjoint du délinquant et du législateur…d’où l’importance du Criminel, de la Justice et de la Loi.
Avec Nietzsche, (Le gai savoir), « la raison de vivre de la philosophie est de nuire à la bêtise… ! »
LE BOUDDHA
La Vérité demeure cachée pour celui qu’emplissent le Désir et la Haine.
« C’est-à-dire pour tout vivant » … ? ajoute Emil Cioran (Philosophe, écrivain Roumain).
L’importance de la délinquance soulève tellement de passions qu’il est difficile de formuler quelques positivités à son sujet. Mais la science du Droit réclame le travail conjoint du Délinquant et du Législateur. Il faut aussi avoir à l’esprit que la législation humaine, issue des Religieuses n’a pas encore fini sa progression.

L’INDISPENSABLE NE PEUT ETRE JUGE

Dans l’absolu ce qui est indispensable n’a pas d’échelle de valeur.
Or dans les progrès du Droit, le délinquant et le Juge sont indispensable.
Autrement dit, le Transgressant et le Juge et le Juriste ont fondamentalement la même « importance » pour l’Evolution Humaine.
S’ils ont la même valeur fondamentale, ils ont théoriquement fondamentalement droit au même respect humain… ?
Cependant l’égalité de fond n’implique pas de forme, c’est à dire que le respect du délinquant ne l’exempte pas de jugements ni de punitions.
Il y a lieu aussi de parler de « La double Peine », c’est-à-dire lorsqu’il y a Châtiment plus culpabilité religieuse.
« Que celui qui n’a jamais fauté lui jette la première pierre » dit le Christ aux Pharisiens » résume, que si le délinquant à une vocation fondamentale dans l’évolution de l’humanité « il est alors nécessaire d’humaniser la punition ».
C’est-à-dire que la Punition soit proportionnelle à la faute :
« La loi du Talion »
Nous savons tous que L’INJUSTICE GENERE L’ABSURDITE
Une Société où les délinquants transgressent sans être sanctionnés conduit à l’Absurdité. Nous retrouvons le même scenario lorsqu’un Régime où un parti Politique impose la tolérance zéro au peuple et pas aux Dominants.
Il ne fait que retourner de façons perverses aux lois de la nature.
L’on peut résumer ainsi : Laxisme et Injustice sont deux postures politiques désastreuses.
Elles tirent tout simplement l’humanité vers le bas, c’est-à-dire vers la toute- puissance des « Dominants ».
Nietzsche ajoute : Si la punition n’est pas aussi un droit et un honneur accordé au Transgressant « Je ne veux pas de votre punition dit Zarathoustra… ! ».
LA RESPONSABILITE DU TRANSGRESSANT, c’est-à-dire « Liberté et Mal » …
En théorie la responsabilité de faire le bien ou le Mal serait un leurre.
L’homme, s’il en avait les moyens s’épargnerait le Mal qu’il inflige, il est lui aussi victime de ses transgressions. S’il trouve du plaisir à travers ces pulsions transgressantes, cela reste des pulsions, il n’en est pas libre.
« La vrai liberté ne peut être confronté au Mal ». Là où il y a liberté, il y a autorité de la conscience Morale sur la pulsion. L’homme n’est pas libre de nier la Loi où d’agir contre elle.
La liberté rend le choix du Mal impossible, pour être pleinement responsable, il faut absolument être libre de son choix. Autrement dit dans l’absolu, tout transgressant est irresponsable et enchainé.


GENEALOGIE DE LA CRUAUTE.


Peut-être est- il bien de partir du concept que « l’homme comme l’animal est fondamentalement Bon… !
La cruauté dont il fait parfois preuve, nous l’avons vu plus haut décline du conflit généré par sa métamorphose « Animal…Humain ».
L’Humanité doit relever le défi de l’injustice de la Nature.
Elle doit rompre la chaine naturelle du plus fort contraignant le plus faible. Elle doit faire cesser la fatalité du prédateur condamné par son instinct à interrompre la liberté de sa proie.
L’absence de cruauté dans la nature peut se concevoir comme une économie de moyens, et une Morale instinctive.
Il est possible de trouver déjà dans la nature un embryon de Morale, notamment l’inhibition de l’agressivité lorsqu’un rival fait acte de soumission.
Chez l’homme cette Morale instinctive est remplacée par une inhibition consciente et enseignée.
C’est : la Loi, la Morale, l’Ethique, l’Education…etc
L’humanité doit passer d’une Morale instinctive à une Morale apprise.
C’est Héraclite qui dit : On ne connaitrait pas le mot de Justice, s’il n’y avait pas de perversité.
La proposition du philosophe d’Ephèse peut très bien être inversée.
« S’il n’y avait pas de perversité on ignorerait le mot « justice ».
La perversion est en effet une des conséquences de la justice et de ces interdits. Ce qui ne veut pas dire bien sûr que c’est la justice et ces interdits qui ont fait naître la perversité.
Les espèces vivantes sont issus d’un long processus d’évolution, l’espèce humaine fait partie de cette évolution, notre structure physique et psychique tire son origine de la nature. Notre patrimoine génétique et nos comportements, nos valeurs et nos agencements procède des Origines lointaines du monde des primates.
Nos spécificités Humaine inconnues chez les Primates résultent de cette Evolution. Il nous faut aborder le cas de la croyance en Dieu, la conscience Morale, le désir d’Egalité et également parce que nous sommes libres, le cas de la « Cruauté ».
La Spiritualité Humaine est née ELLE AUSSI dans le nid d’une conscience déjà existante à l’état sommaire chez l’animal. L’interrogation des mammifères supérieurs (grands singes, éléphants, baleines) devant la mort en est un exemple, de même que l’amitié, la réconciliation, où le pardon.
Mais il faut noter dans le même temps que les bases de la cruauté sont aussi également présentent dans la nature (expéditions punitives chez les Primates…ébauches de nos guerres, vendetta, vengeance chez les singes).
Tous les comportements humains émergent de la nature.
Leurs sophistications chez les humains sont les fruits d’un mélange détonnant …   (Intelligence et développement de nos interdits engendrant la perversion).
La définition de la perversion pourrait donc ainsi se décrire comme « L’art de s’affirmer aux dépens de ses congénères tout en restant dans la légalité ».
Nous passons donc du Mal « primates naturels » (abus du plus faible, vol de nourriture, agressivité) au Mal Humain, allant jusqu’au génocide.
Le nombre d’actes se réduisent, mais la capacité de cruauté augmente.

En conséquence de cette transformation : Animal –Humain, un individu est protégé par des lois protectrices (moins de passage à l’acte), et par un système éducatif qui est le passage de l’instinct du Bien à la Morale apprise dévaluant le Mal et l’abus d’autrui pour valoriser le Bien et la Fraternité, avec un développement affectif pour arriver à « l’Amour comme Barème … ».
Pendant longtemps les hommes ont considéré la cruauté comme une fatalité.
C’était presque une valeur positive. Elle faisait partie des dieux et des Rois de l’antiquité.
Les Romains en font un spectacle pour servir d’opium aux peuples et juguler la violence toujours prête à surgir (théorie du bouc émissaire).
Quant au Christianisme régnant, il l’a utilisé comme Thérapeutique expiatoire.
Depuis quelques siècles dans ce qu’on peut appeler « Le nouveau monde », l’humanité a transféré la « cruauté » du côté négatif. Il s’agît là du mécanisme normal de l’évolution humaine.
Nous devenons de plus en plus sensibles à la violence, à la cruauté, à la souffrance, c’est la logique de notre progression. Aujourd’hui nous considérons même cette tendance à la violence comme une pathologie.
Notre Espèce s’est dotée d’une puissante éducation du « respect d’autrui ».
Quoi que l’on puisse en dire, les grandes religions ont permis de réduire l’influence de cette négativité « Hindouisme, Judaïsme, Bouddhisme, Taoïsme, Shintoïsme, Christianisme et Islam. »

LA CAUSE DU MAL C’EST LE BIEN. (Et l’inverse)

Comment progresser dans cette compréhension du Bien et du Mal… ?
Curieuse formule contradictoire en apparence, mais une richesse à condition de savoir la dépasser…
De là peut se développer une certaine vision, une certaine compréhension et un certain point de vue de ce qu’on juge être le Bien.
De là va découler des affrontements, verbaux, économiques ou militaires… !
La cause de cette séparation semble être que nous sommes différents, séparés, donc nous développons des points de vue incompatibles ou partiellement incompatibles.
Première piste : Travailler pour la réunification, le retour vers le Père dont Jésus parle dans la Parabole du « Fils prodigue », rassembler ce qui est épars.
Mais pour accepter cette idée de retour, de réunion, il faut d’abord accepter d’imaginer qu’au début nous étions un seul et même « Être ».
Au début était « l’Unité », qui s’est divisée pour des raisons qui nous échappent encore.
Cette division n’est peut-être que partielle, ce qui veut dire qu’il y aurait une part de nous- même qui ne serait pas divisée mais continuerai à former une « Unité » avec le reste de l’Univers qui pourrait restituer le caractère Universel et Cosmique de l’Esprit, ou d’un Principe Divin Absolu.
Un exemple simple est le schéma de la main. Elle est une Unité si l’on parle en termes de main, mais si l’on parle en termes de doigts, on voit bien qu’ils sont séparés et distincts, tout en étant reliés à la base.
Si l’on applique le terme ou la notion de fusion à la main (d’un point de vue extrême), alors toutes les cellules qui la composent vont être identiques puis fusionneront pour devenir une cellule géante et la main deviendra une boule incapable de remplir sa mission d’origine.
L’Unité a donc besoin de Division, et la Division besoin d’Unité.
D’une manière générale, les deux pôles d’une dualité ont besoin chacun l’un de l’autre pour exister.
Le Bien et le Mal n’échappent pas à cette règle, aussi toutes tentatives pour éliminer l’un ou l’autre est vouée à l’échec.
D’ailleurs quand le Mal essai d’éliminer le Bien ou inversement, il ne fait que le renforcer.
(lutte contre les bactéries)… résistance aux antibiotiques.
Nous sommes donc contraints un peu paradoxalement depuis le début à dire
« Du Mal du Bien » (lorsqu’il cherche à lutter contre le Mal) et « du Bien du Mal » (puisqu’il nous incite à puiser en nous des trésors qui sinon seraient restés inconnus et inutilisés).
Les vieilles habitudes sont tenaces… L’homme qui croit être dans le Bien, en réalité « lutte contre le Mal ».
David tue Goliath.
Ulysse tue le Cyclope.
Hercule tue les animaux sauvages.
-Un tournant apparait dans l’ère Chrétienne :
Saint Michel se contente de terrasser le Dragon, et de le mettre à son service… ! (il ne le tue pas).
Jésus ne « terrasse pas ses ennemis », mais se laisse crucifier par eux.

SYMBOLISME DU CYCLOPE :
Ulysse tue le Cyclope « donc l’Unité » et permet l’avènement de l’humanité « deux yeux- la dualité » en détruisant les restes des races précédentes qui avaient encore un lien avec la Divinité originelle grâce à la vision que l’on peut appeler Ethérique qui disparait avec la destruction symbolique de l’œil unique (destruction de l’Unicité).

MAITRISER LE MAL ET NON LE TUER :
L’Humain pour évoluer doit rester en tension. Dans le monde matériel l’humain a maitrisé au moins très partiellement les différents fléaux qui accablaient l’humanité. (le feu, l’eau, le vent, la maladie, la famine).
Mais l’homme moderne dans sa grande majorité et malgré les Religions n’a pas entrepris le même travail sur le plan intérieur, et là, c’est plutôt lui qui est le jouet de ses démons intérieurs. (Voir le mythe symbolique d’Hiram- passion, pulsions, ignorance, instinct de domination etc…)
L’Evolution doit donc nous faire passer par Nécessité du rejet à la Maitrise.
Je pense qu’il serait bon de rappeler l’évolution semblable qui s’est faite entre la « Loi du Talion (enseignée par Moïse) qui était déjà un immense progrès puisqu’il s’agissait de punir proportionnellement à la faute commise », et de la Loi d’Amour enseignée par Jésus. (Là aussi on passe du rejet à la Maitrise)
L’on passe d’une position de vengeance assez primaire avec simplement une notion d’égalité entre ce qui est perçue et rendue, à la Loi d’Amour qui demande à mobiliser nos facultés les plus nobles « Conscience, raisonnement, et émotions subtiles ».

Lorsque nous voyons le Mal, notre instinct, notre pulsion, nous dit de le détruire.
Les choses ont évoluées « le Mal aussi ».
Gaspiller son Energie c’est lui céder cette Energie, dont il saura se nourrir et se renforcer. (Voir l’exemple de la bactérie)
Nous retrouvons ici un concept important équivalent à celui des « Alchimistes » qui transformaient le plomb en Or, celui de transformer le Mal en Bien.
Toute l’énergie que nous mettons pour lutter contre le Mal, nous pouvons maintenant l’utiliser pour développer le Bien.
Changement radical qui commence sans doute par ce qui est le plus facile à changer : NOS IDEES ET NOS CONCEPTS.
Cette évolution de la Connaissance est fondamentale car elle conditionne toute la suite.
Notre histoire fait remonter l’Origine du Mal à la chute de l’humain ; « chapitre 3 de la Genèse ».
Cette chute, n’a rien à voir avec le sexe, mais avec le moment Nécessaire de la connaissance du Bien et du Mal. Il n’y a pas que l’origine du Mal qui doit nous intéresser, le Bien aussi tire son origine de la chute d’Adam.
C’est-à-dire que nous agissons et nous marchons que dans la Connaissance du « Bien et du Mal de la chute ».
La bible nous dit d’une façon simpliste mais accessible au plus grand nombre :
« Alors le serpent dit à la femme, tu ne mourras point, mais Dieu sait que le jour où vous mangerez le fruit de la Connaissance vos yeux s’ouvrirons (c’est à dire que vous serez libre…) et vous serez comme des Dieux connaissant le Bien et le Mal, (Genèse 3/ - 4-5).


CONCLUSION PROVISOIRE… !

Contre le mal sommes –nous capable de nous indigner.
C’est peut-être dans cette perspective que le mal peut être le plus possible et le plus positif.
Expliquer le mal c’est effacer le scandale, c’est effacer l’indignation.
« La nuit » dans l’œuvre d’Elie Wiesel, où celui-ci parle de l’enfant pendu
Le narrateur demande « Où est Dieu ? » reste l’exemple le plus frappant du cri humain de révolte et d’indignation.
Cette pendaison est une anti-crucifixion, car c’est Dieu qui est mort sur cette potence, mais pour ne jamais ressusciter.
L’indignation n’est-il pas le sens d’une élection non pas fondée sur la souffrance et le mal mais précisément sur le fait de transmettre son absurdité, de ne pas rentrer dans le jeu cruel de la victime expiatoire.
Victime qui peut apparaitre comme une expédition punitive de Dieu.

Peut-être peut-on penser :
Je ne sais pas pourquoi les choses arrivent ainsi, il y a du « hasard » et de la Contingence dans le monde… ? ou alors y aurait-il une nécessité ignorée… ?

Ces trois mots soulèvent un problème fondamental.
Pour Spinoza il n’y a rien de contingent (Ethique 1 propo 29)
« Toutes choses existe par Nécessité et leurs relations causales sont également déterminé par la Nécessité ».
Comment pouvons –nous parler de choses contingentes ou même d’évènements qui arrivent par hasard si tout existe par nécessité…
le Mal est-il nécessité… ?
La distinction entre nécessité est contingence est superflue même illégitime.
Il serait bien de discuter de ce problème en se concentrant sur les raisons métaphysiques de Spinoza pour sa conception « Nécessertariste ».
Ses arguments sont une critique globale d’une certaine théorie Scolastique (moyen Âge) de la contingence.
1ére étape :
Il s’agît d’analyser cette critique qui vise à rejeter la conception d’un Dieu tout-Puissant qui pourrait intervenir dans le monde de la matière pour causer des évènements qui ne sont pas réglés par les lois Nécessaire de la nature.
Une telle conception présuppose : 

A) Une distinction réelle entre le Créateur et la création.      
                               
B) La possibilité d’une suspension des lois de la nature.

Dieu est en dehors de tout cela, il n’y a pas de théorie de la rétribution.
En F.M. n’avons-nous pas pris l’engagement « de ne point subir les évènements mais de les transformer » ...
2éme Etape :
Spinoza accepte néanmoins la distinction entre Nécessité et contingence en introduisant la perspective Epistémique. (Configuration du savoir qui rend possible les diverses sortes de science- dans leur développement et leurs méthodes).
En un mot : ce qui est Nécessaire en soi peut apparaitre contingent à cause de notre Connaissance Imparfaite de toutes les Relations Causales.
Le Mal pourrait donc être un déficit Epistémique qui crée, pour ainsi dire la catégorie du « contingent ».
Donc Conséquence Ethique de cette conception qui distingue entre « Nécessité Métaphysique et Théologique et Contingence Epistémique ».

Chaque Être humain et notamment le Maçon à la tâche de perfectionner sa connaissance des relations causales (nécessité), ceci afin de comprendre pourquoi ce qui semble arriver d’une manière contingente donc déresponsabilisante arrive par une Nécessité dû à son action. La liberté intellectuelle consiste donc dans cette compréhension d’une « nécessité inévitable », d’où la responsabilité entière et totale de l’Être humain dans son l’évolution, dans ces comportements, et bien sûr à l’accès à la Connaissance.
J’ai dit et surtout écrit…mais pas tout… !



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