Obédience : NC Loge : NC 23/01/2014

Morale ou doctrine maconnique…

La Morale. Mot que chacun connait, que chacun emploie, soit seul, mais le plus souvent avec un qualificatif : Morale Chrétienne, Morale Laïque…Morale…mot vague…mal défini… Qu’est ce donc que la Morale ?

Nous connaissons le ternaire, et on nous enseigne une méthode d’analyse, alors appliquons la pour cette recherche.

Le binaire avec sa loi des contrastes nous fait envisager le bien et le mal. On ne peut en général définir l’un que par l’autre. La notion du bien, comme celle du mal, est essentiellement variable suivant les moeurs et les coutumes mais aussi les habitudes. Exemple : Pour un Musulman, avoir plusieurs femmes légitimes EST la coutume et cela est conforme à sa religion, donc c'est bien ; Pour les chrétiens, c’est tout le contraire ; Le prêtre et les moeurs l’interdisent, donc c'est mal.

La morale évolue entre le bien et le mal et l'on voit donc qu'elle est essentiellement variable suivant les peuples, selon les moeurs ou selon les religions, selon les temps mêmes. La MORALE NE PEUT donc PAS être une chose immuable ; Mais NOTRE conception, ELLE, est immuable. Immuable pour maintenir en place les gènes de sa « nécessaire progression et son intemporalité » oeuvrant pour le progrès, « Philanthropique, philosophique, progressive ». Il existe en effet une foule de morales qui sont toutes bonnes, à condition de les appliquer dans les lieux où elles ont été établies. Le proverbe « Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas que l'on te fit » est à la base de la morale chrétienne, c’est une leçon de morale que l’on pourrait qualifier « d’égoïste » car basée sur la crainte. Des les premiers siècles jusqu'à une période pas très lointaine, l’instruction était le privilège d’une infime minorité... Pour permettre la vie en société, on ne pouvait faire appel à la raison des foules…aussi tout naturellement, on se servit de la crainte pour faire régner l’ordre et rendre la vie de la cité possible. C’est partant de ce principe que les religions se fondèrent.

Q1-Hospitalier : Frère Orateur, LA PEUR, est-elle donc le commencement de la sagesse… ?

Pour établir certaines morales religieuses, et la faire comprendre l’on se servit de la crainte... Ne fais pas à autrui…etc, car il pourrait te rendre la pareille. C’était la façon de faire sentir aux foules la notion du bien et du mal. Par cet artéfact, l’homme saisissait ce qui pouvait nuire, ce qui pouvait être désagréable à son prochain, et il songeait de retour, qu’il ne voudrait pas qu’on le traitât ainsi. Il voyait ainsi la limite qu’il NE pouvait PAS dépasser. Mais, cette morale semble égoïste car l’individu n’agit par conséquent, que dans l’espoir de se garantir lui-même. Basée sur la crainte d’un châtiment posthume éternel, elle tend à abêtir ceux qu’elle domine. Ce maintien de l’individu dans un état de crainte (ou même de terreur aujourd’hui, on cultive la peur… (Au quotidien Irak, Syrie, Sotchi, licenciements) n’est pas fait pour faciliter le développement de l’esprit ; elle est donc un élément de domination, et va à l’encontre de tout progrès. La Maçonnerie avec son idéal de justice, de liberté, de fraternité, ne peut prendre comme base morale une telle doctrine qui va à l’encontre de toute idée de progrès social, n’étant quelque part, qu’un instrument d’asservissement des masses.

Une autre maxime dit : « Fais à autrui ce que tu voudrais qu’il te fit » …celle-ci par contre est beaucoup plus élevée, elle s’adresse à l’esprit, elle se base sur le dévouement, sur le sacrifice. Elle est beaucoup moins limitée que la précédente, elle incite à faire le bien. C’est donc une morale altruiste, puisqu’elle ne cherche pas à créer un bonheur personnel mais à créer du bonheur autour de soi. Mais en approfondissant bien…quoique basée sur des sentiments plus nobles, elle a aussi un fond d’égoïsme.

Q2-Trésorier : F\ : Orateur, mais à l’inverse, peut-on être HEUREUX EN RENDANT MALHEUREUX ceux qui nous approchent ? Et agit-on dans ces cas réellement pour autrui ou seulement pour se procurer cette satisfaction du devoir accompli ? Il me semble, que ce n’est qu’en créant du bonheur autour de soi que l’on peut être heureux…

A faire le bien, à rendre service, à soulager, ou à réconforter, on éprouve une satisfaction personnelle très agréable...

Cependant, cette dernière base de morale, serait plus acceptable pour la Maçonnerie, car malgré tout, elle évoque l’esprit de dévouement pour son autre ; sa base fraternelle l’apparenterait avec nos principes mais ce n’est pas encore là, la formule idéale qui, par une conception large et désintéressée conviendrait à notre ordre.

Q3-Secrétaire : Frère Orateur, Alors ou est NOTRE DEVOIR ? Et ou trouver cette morale active, et dépouillée de tous sentiments égoïstes ? « Fais ce que dois, advienne que pourra » Fais ce que dois, sans t’occuper de ce que l’on dira, de ce que l’on en pensera. Fais ce que dois, sans t’occuper si tu agiras pour ou contre TES intérêts, sans t’occuper si TA liberté, TA vie même, pourra être menacée. Qu’importe ta maigre et infime personnalité, que représente-t-elle ? Une goutte d’eau dans l’océan… Mais l’idéal que tu sers, lui seul compte, tu te dois Maçon à lui, entièrement, et sans réserve, vision maçonnique du Monde et du genre humain. TA vision est définie dans l’article premier de notre constitution…à lire et à relire. Voilà une morale stoïque, (Le stoïcisme exhorte à la pratique d'exercices de méditation conduisant à vivre en accord avec la nature ET la raison pour atteindre la sagesse et le bonheur envisagés comme ataraxie. (Absence de passions qui prend la forme d'une absence de souffrance) C’est celle qui nous impose d’agir toujours suivant notre conscience ; mais elle ne peut s’appliquer qu’à des esprits muris par la méditation et pénétrés de cette science initiatique.

Faire son devoir c’est, aider le maçon imparfait, ou celui-ci en quête, mais c’est aussi démasquer les traîtres. Cela a souvent été un combat. C’est chaque fois qu’un individu, ou un groupe s’engage sur une mauvaise route, s’efforcer de les ramener avec raison, sur le droit chemin, sans se soucier des conséquences que cela pourra avoir pour soi. C’est une morale active, une morale agissante, car c’est le combat incessant pour l’Idéal, c’est la marche vers l’Etoile, vers le perfectionnement humain. Mais faire son devoir est souvent pénible. C’est parfois imposer la désillusion, la souffrance à ses proches, ou à ses amis. C’est faire acte raisonné de courage.

Q4-Couvreur : Doit-on laisser quelqu’un S’ENGAGER SUR UN MAUVAIS CHEMIN de peur de le contrarier ou de le désillusionner ? Est-ce lui rendre service que laisser faire cela par nos frères ?

La devise « Fais ce que dois, advienne ce que pourra » est une base solide sur laquelle peut s’appuyer une morale agissante et altruiste. Elle n’est fondée ni sur la crainte, ni sur un amour aveugle. Elle en appelle à la raison, à l’intelligence, à un juste équilibre du coeur et des trois, elle seule est capable d’améliorer l’individu sous le sceau de la liberté.

Q5-Second surveillant : F\ : Orateur, Alors, en fait, existe-t-il une MORALE MACONNIQUE ?

Non. La maçonnerie ne peut avoir une morale à elle, car elle est basée sur le principe de la liberté absolue de l’individu.

Elle ne peut l’astreindre à des lois qui l’asserviraient, à des lois qui limiteraient son effort. La morale variant avec le degré d’évolution de chaque personnalité, chaque individu à sa morale propre. Seuls les cerveaux frustes (f-r-u-s-t-e : Qui est peu éduqué, mal dégrossi, et non pas « frustre » t-r-e qui veut dire vain, inutile ou faux) seuls ceux là ont besoin qu’on leur trace le chemin qu’ils doivent suivre. Les Maçons n’ont nul besoin de barrières pour limiter leur chemin et la Maçonnerie n’a cure de leur en donner. Les religions ont leur dogmes, les philosophies leurs doctrines, les partis politiques leurs programmes… La Franc Maçonnerie se définie « progressive étudiant la morale ».

Elle doit donc avoir une doctrine ? SA doctrine ? Q6-Premier surveillant: Alors QUELLE EST-ELLE ? Et pour qu’il y ait doctrine, quelqu’un doit l’établir, alors QUEL EST IL ? Et surtout, quel sera, le pouvoir chargé de forger cette doctrine ?

La Franc Maçonnerie est formée des éléments les plus disparates, tant au point de vue des professions, des confessions, ou des idéologies politiques… Les idées les plus contraires s’y affrontent, se confrontent, s’affirment… Alors…

Q7-Vénérable Maître : Est-il possible de faire une SYNTHESE DE CES ELEMENTS DISPARATES et d’en tirer une moyenne ? …Mais surtout la Maçonnerie, que dit-elle ? Et Que fait-elle ? Et que doit-elle faire pour tous les « demain » ?

Tout d’abord, non pas de doctrine, et ce serait aller contre la Maçonnerie que de vouloir lui en assigner une. Ce serait limiter et borner son champ d’action. La Franc Maçonnerie ne met pas de limites à la recherche de la vérité, elle ne peut donc pas avoir de doctrine, pas plus qu’elle n’astreint ses membres à la pratique d’une morale nettement définie.

Car ce n’est que dans la plénitude de la Liberté que chaque Maçon peut travailler utilement selon ses propres forces, son intelligence, son propre chemin. Mais si la Maçonnerie n’impose ni morale ni doctrine ? Est-ce l’anarchie ?

Elle a un Idéal, et c’est ce qui fait sa force, car la morale et les doctrines varient avec le temps. Elles meurent pour faire place à de nouvelles conceptions, et dans ces heurts, dans toutes ces convulsions temporelles, la Maçonnerie risquerait de sombrer si elle s’imposait des dogmes, …tandis que son idéal intemporel de progrès humain brille et brillera toujours.

Il est, et doit demeurer le signe de ralliement de tous les penseurs et de tous les Initiés. Son Idéal EST VIVANT car il évolue avec le temps, il marche avec lui en observant et en initiant les progrès de l’Humanité. Voulez-vous des pistes ?

Des mots ? Pour le maçon ; …Etre conscient de sa propre finitude, Etre un passeur, nécessité d’imprégner ses propres réflexions d’Amour, agir sans intéressement personnel, être en congruence avec l’Humanité, travailler dans l’intemporel dans ce monde de zapping, avoir une vision maçonnique holistique. (Holistique : Veut dire qui relève de l'holisme, qui s'intéresse à son objet comme constituant un tout) Pour le maçon dans la cité : Avoir des idées pour la gestion de cette cité, acter la politique au sens noble de l’action, pourvoir à la conception d’un développement humaniste de la planète, avoir une action personnelle s’intégrant dans ce tout et conscient de notre finitude, poursuivre et être suffisamment mature pour l’acter de façon humble (porter au dehors…), mener une action désintéressée et pérenne. Pas à pas, jour après jour, oeuvrer et tendre vers le moins d’imparfait. Idéal de bonheur humain, il fut et sera de tous les temps, car l’homme aspire et aspirera toujours à plus de bonheur, à plus de bien être, à plus de justice. C’est en plaçant son idéal sous le signe du progrès et du perfectionnement humain, que la Maçonnerie attire à elle les penseurs, les philosophes, les savants, les esprits éclairés qui font la gloire du genre humain. Regardez les plaques de rues… Bon nombre portent des noms de maçons ayant oeuvré pour la cité, pour la Liberté dont nous bénéficions aujourd’hui. Tant que la Maçonnerie gardera son idéal intact, elle traversera les pires tourmentes, comme elle les a déjà surmontées par le passé. Elle soutiendra SA devise : Liberté : Celle des Hommes libres Égalité : Celle des Hommes justes Fraternité : Celle des Hommes d’Amour. Nous croyons en l’humain, en remettant l’Homme au centre de nos réflexions. Il faut garder intact ce flambeau, car nous sommes des passeurs bien sûr, pour le seul bien de la survie de l’Homme… Et en nous perfectionnant, nous oeuvrons librement pour le bien de l’Humanité. Donner sens a notre progression initiatique en lui fixant pour ambition de bâtir les fondations d’un Humanisme adapté à notre siècle, constituera l’un des objectifs que nous nous efforcerons d’atteindre pour tous et en particulier pour les plus jeunes d’entre nous.

Cela nous amène naturellement à LA question de cette planche : Comment faire pour pouvoir s’adapter à ce nouveau monde technologique mouvant ? Comment renforcer notre perpétuation ? En fait, saurons-nous, NOUS, préserver de ce nouveau monde et comment le faire ?

Pour que, toujours une Aube renouvelée, plus belle encore, puisse continuer à se lever sur une fraternelle Humanité…

Je vous pose la question à réfléchir aujourd’hui pour demain, à vous mes amis, à vous mes F\ F\.

Comment préparer notre avenir, après notre propre mort ? J’ai dit.

D\ R\


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