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Merlin l'Enchanteur et la Quête du Graal

Recueillies par un abbé, deux orphelines se destinaient à une vie pieuse. Jaloux de leur vertu, Lucifer parvint à dévoyer la plus faible. Les déboires de la cadette jetèrent sa sœur dans un si profond désarroi qu'elle en oublia un soir de se signer. Le diable en abusa.

Naquit bientôt un enfant, grand et velu ayant du Malin le don de parole et la connaissance du passé. Il fut baptisé et échappa ainsi au Diable. Il reçut du seigneur le pouvoir de connaître l'avenir. On lui donna le nom de son aïeul, par sa mère : MERLIN

L'enfant tout juste âgé d'un an se met à parler comme un savant adulte et se met même à prophétiser, ce qui lui doit d'ailleurs, devant le roi Vertigier de sauver sa vie et celle de sa mère.

Merlin, mage, conseiller, prophète, initiateur, domine toute la société de son temps par ses dons, son intelligence et sa ruse exceptionnel. Il a le don de berner les gens par son étrange faculté de transformation physique. Il apparaît tantôt jeune, tantôt vieux, en moine en vagabond...

Mais un jour en sortant de sa tanière, du fond des bois, Merlin rencontre le roi Uterpendragon, roi de Camelot, père du futur roi Arthur.
Uter se prend d'amitié pour lui et pour lui avoir sauvé la vie, accède à la demande du mage en lui donnant son premier né illégitime conçu par la reine Ygerne. Cet enfant n'est autre qu'Arthur....

Les années passent, et Merlin exige de son ami le roi qu'il construise une troisième Table ronde :
la 1ère étant celle du Christ et des apôtres pour la Cène,
la seconde faite par Joseph d'Arimathie (personnage du nouveau Testament) qui emporta après la crucifixion le sang du Christ)
et la troisième qui devra être faite par Uterpendragon.

Merlin joue ici le rôle d'initiateur et de mage investi d'un pouvoir temporel puissant.
Ainsi fut donc constituée la Table ronde, que plus tard Arthur reforma avec ses preux chevaliers.

Ses chevaliers héritaient de leur place uniquement sur leurs mérites et à ce titre ils étaient tous égaux.
Comme la distance par rapport au roi pouvait réintroduire une hiérarchie, leur siège était choisi au hasard parmi les derniers. Excepté le siège à la droite du roi Arthur qui était réservé au chevalier parfaitement pur qui aurait conquis le Graal.

Cette table était destinée à recevoir le Graal quand il aurait été trouvé. Les chevaliers partaient chercher aventure, gloire et renommée et cette quête initiatique deviendra la recherche de l'absolu et la révélation personnelle.

Le Graal est un mot magique, qui depuis des siècles, se pare du manteau merveilleux de sa légende. Son nom évoque l'épopée fantastique des valeureux chevaliers du roi Arthur qui partirent à sa quête affrontant mille périls, mille coups du sort.

Parmi les chevaliers qui partirent, on trouve Gauvain, Perceval, Lancelot du Lac. La passion de ce dernier pour la reine Guenièvre, le rend indigne de trouver le Graal, Perceval, son écuyer apercevra la lumière mais ne saura pas poser la bonne question qui aurait permis d'en percer le secret. Quant à Galaad, fils de Lancelot, en aura la révélation, mais en mourra.

Merlin, tombé sous le charme de la fée Viviane, fasciné par celle-ci, il est ensorcelé. Il lui transmet tous ses pouvoirs et ses enchantements. Viviane dépasse bientôt le maître. Elle l'emmène dans une grotte où gisent les cadavres de deux amants, l'hypnotise et le pousse dans la tombe en refermant sur lui la pierre tombale ; Merlin restera prisonnier vivant dans cette tombe, malgré sa sagesse, sa ruse, et son intelligence. Merlin nous montre que le psychisme n'est pas le bon moyen d'entrer en soi. Il ne nous montre pas qu'il faille abandonner le côté émotionnel de l'être humain mais qu'il faut rester vigilant pour ne pas être aveuglé illusoirement au risque de se perdre.

Aujourd'hui, tout cela paraît enfantin et désuet. Pourtant la quête du Graal symbolise l'aventure spirituelle située en dehors du temps et de l'espace, qui correspond aussi bien au Moyen-Age qu'à l'aube du XXI ème siècle....

Et nous que faisons-nous, ne sommes-nous pas en recherche pour aller vers la lumière ? En passant d'abord par le cabinet de réflexion, en entrant dans le labyrinthe et en essayant de rester sur la ligne du milieu du pavé mosaïque ?

La légende du Graal s'est toutefois élaborée sur plusieurs décennies, et n'a pas toujours été assimilée au Christ.

Le mot Graal viendrait du latin médiéval cratella « vase ». Désigné comme un plat large et assez profond, ou encore un récipient creux aux larges bords.

Les peuples ont représenté le Graal sous divers aspects : Vase, lance, épée, pierre précieuse, calice.
Je ne vous les citerai pas tous car les interprétations sont très nombreuses.
La première que j'ai trouvée remonte à la création :

La coupe du Graal aurait été taillée par les anges dans une émeraude tombée du front de Lucifer lors de sa chute. Elle aurait été ensuite confiée à Adam, qui l'aurait perdu après le péché originel, puis Seth l'aurait retrouvé et de là elle serait parvenue jusqu'au Christ.

L'histoire continue avec Joseph d'Arimathie, un riche marchand dont on dit qu'il est l'oncle de Jésus, et à qui est confié le corps du Christ pour qu'il lui donne une sépulture. Selon certains, il a également obtenu la coupe dont s'est servi le Christ pour célébrer la Cène. Pendant qu'on lave le corps du Christ et qu'on le prépare pour le tombeau, un peu de son sang s'écoule de ses plaies, que Joseph recueille dans ce même vaisseau ou Graal.

Dans la tradition médiévale chrétienne, le Graal est une mystérieuse coupe sacrée,
un objet symbolique. Il représente le mystère du christianisme dont la recherche peut aboutir à une révélation personnelle de la lumière du Christ.

Ecartons nous un peu des références historiques afin d'examiner la version du DA VINCI CODE de Dan BROWN.
Le Graal serait une métaphore pour désigner Marie-Madeleine, qui aurait été la femme de Jésus et la mère de sa descendance. Ils auraient fondé une ligné de rois dont les descendants seraient encore vivants à notre époque, et protégé par l'ordre des Templiers ancien chevaliers du prieuré de Sion.

Je reviens sur la quête des chevaliers, qui recherchaient le Graal afin de l'apporter au Roi Pêcheur pour le guérir de ses souffrances et de ses blessures.

Ce roi Pêcheur ou encore appelé, malade, blessé, est en fait le vieil homme qui est en nous, c'est à dire l'âme personnalité, vieille de toute ces expériences acquises lors de ses vies antérieures, l'âme personnalité avec laquelle le chevalier doit prendre contact... En d'autres termes nous-mêmes.

Les alchimistes entendent le même raisonnement : Dans le mystère des Cathédrales, FULCANELLI, (Alchimiste et écrivain) donne du Graal une interprétation initiatique. La compréhension s'élargit à la seule condition d'avoir reçu une initiation maçonnique dans les règles de l'art. Le Graal existe, mais dans le vécu de l'initié c'est quelque chose de tellement particulier qu'on ne peut l'exprimer. L'homme est en contact avec lui-même, il sait ce qu'il est et ce qu'il a été, ou tout au moins il essaie de le comprendre.

La quête du Graal permet donc, lorsqu'elle est réussie, d'entrer en relation avec ce vieil homme caché au fond de nous et qui est notre véritable personnalité.
Elle est le dieu vert, l'Osiris des Egyptiens, qui lors, de la descente en soi (ce qui pour nous franc-maçonne nous ramènent à V.I.T.R.I.O.L.), permet de revenir du voyage intérieur avec une partie de cette lumière, de cette sagesse propre au vieil homme.

C'est le but que tout homme devrait atteindre : la sagesse. Ce n'est pas une douce ballade, mais une chevauchée fantastique déclenchant passion et bouleversement sur les chemins. Le dépassement de soi même la véritable confrontation de soi.

La quête du Graal représente un voyage intérieur, un voyage en soi pour tout chercheur parvenu à une certaine étape dans son cheminement intérieur à la découverte de lui-même. Celui ou celle qui entreprend ce voyage en soi rencontre des aventures extraordinaires, à la fois surprenante et belles, mais aussi effrayantes. Le but et de découvrir le Graal et d'être enveloppé de sa lumière et de sa beauté, tout autant que d'en saisir certains mystères. Il est invité à passer derrière le miroir et à revenir. De là, l'initié à le devoir de porter la lumière, l'amour, le rayonnement autour de lui.

La quête du Graal représente donc ce voyage symbolique à la découverte de l'Etre réel. Chacun peut y prétendre, à condition qu'il progresse avec constance et détermination. Les personnages liés à cette Quête en soi sont nombreux. Ils sont autant d'aspects de nous-mêmes, autant d'aventures que nous pouvons rencontrer dans ce périple illusoire à la recherche de notre nature profonde. Ils peuvent représenter ceux qui réussissent et ceux qui échouent. Tout un chacun possède en lui Perceval et Lancelot, Galaad et Bohort, Merlin et Viviane.

Ce serait en d'autres termes une transformation radicale de soi, la véritable alchimie. « Visite l'intérieur de la terre et tu trouveras la pierre cachée » Il faut donc transformer le vieil homme en soi pour parvenir à découvrir l'Etre intérieur, c'est à dire le véritable nous-même.

Le chemin est long et sinueux, il est difficile de reconnaître ses défauts, de se remettre en question. Nous avons tous et toutes une part de Merlin en nous, nous avons tous et toutes la faculté de changer notre comportement notre caractère. Que de tristesse d'ailleurs que de se rendre compte que nous avons été trompés sur la marchandise. !!!

On ne peut pas tout changer mais au moins améliorer.
Nous ne sommes pas des « matrices » nous nous façonnons tous et toutes comme l'eau jours après jours qui lisse les pierres dans la rivière.

En attendant je vais continuer à tourner mon regard vers la lumière, en espérant m'en rapprocher et trouver le sage qui dort en moi.

Il y a encore du travail !!!! Dixit la 1ère surveillante ….

J'ai dit.

A\ O\


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