GLDF Loge : Le Voile d'Isis - Orient d'Evry Corbeil Date : NC


Les Protocoles des Sages de Sion

ou 
L’extrême danger d’une supercherie


Les « Protocoles des Sages de Sion », dont je vais vous entretenir ce soir, vont être une découverte pour une grande majorité d’entre vous, comme ils le furent pour moi.
Et pourtant cette oeuvre écrite, que je n’ose qualifier de littéraire, a pollué toute la politique européenne, l’amenant à d’horribles conflits inhumains durant la première moitié du XX ème siècle, comme elle pollue en ce moment le Moyen-Orient. 
Mais nous pouvons dire que ces Protocoles sont d’une actualité universelle, car sournoisement, insidieusement ils animent, ils nourrissent deux chancres de l’humanité : l’antisémitisme et le racisme.

Face à ce fléau, nous devons rester unis au cœur du premier article de la déclaration universelle des droits de l’homme : «Tous les Etres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.  Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ».

Cet article contient l’essence même de la franc-maçonnerie, laquelle nous demande de cultiver l’Amour fraternel.  Cet Amour fraternel est l’unique chemin qui peut nous apporter l’Espoir en l’homme.  « L’enfer, c’est d’avoir perdu l’espoir » écrit Joseph Cronin. Donc avec Charles Péguy, face aux Protocoles, nous devons affirmer que la fraternité est « un devoir d’urgence ».

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En ce début d’exposé, nous définirons le mot protocole comme étant un recueil d’intentions formelles pour imposer des actes publics qui modifient profondément la société civile et religieuse.
 
Le livre « Les Protocoles des Sages de Sion » se compose de supposés comptes-rendus d’une vingtaine de réunions secrètes exposant un plan secret de domination du monde, après la destruction des monarchies et de la civilisation chrétienne. 
Ce plan imaginaire utiliserait violences, ruses, guerres, révolutions et s’appuierait sur la modernisation industrielle et le capitalisme pour installer autoritairement un pouvoir juif.

Sion est une des collines de Jérusalem, souvent prise comme synonyme de Jérusalem, cité sainte des religions monothéistes.  Mais Sion est aussi une des portes de cette vieille ville .  C’est par elle qu’on atteint le quartier arménien.  Elle est tout prés du tombeau du roi David et du Cénacle.  Les arabes de la cité l’appelle : « La Porte des Juifs ».
Elle symbolise la nature du manuscrit.

Supercherie qui veut dire tromperie, faux, se définit ici comme étant une supercherie littéraire qui va créer un énorme chaos dans le monde et dont les méfaits persistent toujours avec leurs ravages.

Dans son livre à succès : « Le Cimetière de Prague », Umberto Eco définit les Protocoles comme étant le création d’un « évangile antisémite ».  Evangile est pris dans le sens de livre qui sert de base à une doctrine.
Définition de l’antisémitisme.

Etymologiquement on définit comme « sémites », les ethnies juives, arabes et syriennes.  Mais de nos jours, l’antisémitisme est le nom donné à la discrimination, l’hostilité ou les préjugés à l’encontre des juifs ainsi que les rumeurs répandues à leur sujet.  L’antisémitisme est utilisé, en particulier, pour faire référence à l’hostilité envers les juifs comme groupe « religieux », « racial » ou « ethnique ».  Les manifestations de l’antisémitisme peuvent aller de la haine personnelle à des persécutions populaires et violentes ou idéologiques et institutionnalisées.

Les Juifs, la Franc-Maçonnerie et l’Eglise

Parmi les vingt quatre protocoles qui constituent le livre, le onzième concerne la maçonnerie.  L’auteur du texte fait dire aux juifs : « La loge maçonnique joue , inconsciemment, dans le monde entier, le rôle d’un masque qui cache notre but ». 
Depuis qu’ils ont été chassés du Temple, les juifs errent de par le monde, la diaspora.  Et pour mettre en place  leur hégémonie, ils auraient infiltré et maîtrisé les loges maçonneries qui par ce fait leur serviraient de bases d’influence.  Cette association « juifs-maçons »  a fait naître la théorie du « Complot judéo-maçonnique ».

Cette théorie du complot désirant associer « juifs et maçons », dans cette  machiavélique intention de vouloir dominer le monde, pouvait trouver son origine dans une société secrète : «  Les Illuminés de Bavière » fondée en 1776 par un philosophe et théologien allemand, ancien jésuite, Adam Weishaupt.  Cette société se réclamait  de la philosophie des Lumières.  Son organisation était due à un franc-maçon le baron Adolf von Knigge. 
L’abbé Barruel, au XIX ème siècle, avait publié un livre à succès qui prônait la théorie du complot, selon laquelle « les Illuminés de Bavière » avaient infiltré la franc-maçonnerie, afin de renverser les pouvoirs en place, aussi bien politiques que religieux pour asservir l’humanité.  
Cette société secrète fut bannie en 1780 par l’électeur de Bavière, mais elle se perpétuera dans le monde au travers de nombreuses branches qui sont rassemblées sous le nom  des « Illuminati », « élite dans l’élite ».  Ces sociétés nourrissent le souhait de dominer le monde en utilisant le contrôle du système financier.  Une des plus importantes est le Groupe Bilderberg qui rassemble l’élite mondiale de la finance, de l’économie, de la politique et des médias.  C’est la famille Rockefeller qui le co-préside.  Certains  considèrent ce groupe, comme étant un gouvernement mondial occulte.

De plus, l’expression « Synagogue de Satan » appliquée en 1873 à la franc-maçonnerie, dans l’encyclique « Etsi Multa » du pape Pie IX, puis popularisée et fixée dans l’imaginaire catholique par Monseigneur Léon Meurin, dans son ouvrage «  La Franc-Maçonnerie, Synagogue de Satan » en 1893, favorisait les fantasmes des chrétiens et des bien pensants.  Ainsi on associait : Synagogue, lieu où se réunissent les juifs pour leur culte et Satan (quelquefois Lucifer), démon diabolique du Nouveau Testament,  devenu une mystique populaire pour définir la franc-maçonnerie.

En 1884, le pape Léon XIII avait publié l’encyclique « Humanum Genus » qui était une condamnation du relativisme philosophique et moral de la franc-maçonnerie.  Le Vatican avait confié à la Compagnie de Jésus, les Jésuites, une charge frontale contre les francs-maçons et les juifs qui soi-disant les inspiraient.

Parmi ceux qui soutenaient la thèse de l’infiltration des loges maçonniques par les juifs, nombreux étaient ceux qui y voyaient l’influence de l’Alliance Israélite Universelle. Cette société juive internationale culturelle, installée dans différents pays, avait été fondée en France en 1860, suite aux événements sanglants qui frappèrent la communauté juive de Damas en 1840.  Les partisans de cette influence affirmaient que grâce aux loges, les juifs mettaient en place un important réseau d’informations établissant de ce fait une puissance économique et financière, sorte de filet d’or tissé autour de la terre, tout en annulant le syndrome de la Tour de Babel !   
 
Ainsi tous les arguments, pour un endoctrinement, étaient réunis pour trouver des coupables  à bannir lorsqu’une situation vile et rejetable se présentait.  Les juifs et les francs-maçons avaient le profil idéal de boucs-émissaires.    

Le contexte historique en Russie, fin XIX ème, début XX ème

Ces protocoles furent rédigés en russe à Paris en 1901 par un dénommé Mathieu Golovinski.  Ils étaient destinés exclusivement au tsar Nicolas II et avaient pour but de le faire changer de politique, de désamorcer la contestation sociale.

Mathieu Golovinski et un grand nombre de bourgeois russes très conservateurs se plaignaient d’un profond changement dans la société russe qui avait été grandement dégradée par les gouvernements réactionnaires des prédécesseurs de Nicolas II. En l’espace de quelques dizaines d’années, la Russie était passée d’un état semi moyenâgeux à un état moderne, performant économiquement. Pour une grande partie de la classe bourgeoise désemparée, cette révolution économique était managée par les juifs qui  trouvaient grand bénéfice dans ce monde qu’ils connaissent très bien : le commerce et la finance ! 
De plus , l’arrivée d’une grande industrialisation du pays avait fait naître une nouvelle classe sociale importante : le monde ouvrier qui s’ouvrait aux idées du socialisme. Ainsi l’instabilité et l’insécurité s’étaient installées dans l’empire avec les prémices de la révolution bolchevique.

Alexandre II (1818-1881) s’était montré très libéral ce qui dérangeait beaucoup les conservateurs qui perdaient de leur influence.  Il avait aboli le servage, accordé aux paysans la liberté personnelle et le droit d’acheter des terres.  Il avait réformé la justice, l’administration.  Alexandre II avait été sujet à plusieurs tentatives d’attentats, jusqu’à celui de St Pétersbourg qui lui fut fatal.
Alexandre III (1845-1894), va poursuivre les réformes et le développement économique, social, politique et culturel du pays.  Mais il est très marqué par l’assassinat de son père, il se veut plus autoritaire.  Il crée une police politique l’Okhrana pour faire face à la menace révolutionnaire et anarchiste.  Celle-ci se révèle très répressive avec l’utilisation d’agents provocateurs.  Par la suite, le Guepeou, le NKVD et autre KGB ne furent pas plus redoutables.
Nicolas II (1868-1918) encourage ce grand essor de la Russie avec un excellent ministre que l’on dit franc-maçon, le comte de Witte qui va aussi laisser le souvenir d’avoir été le créateur du « fameux emprunt russe ».  Mais ce bouleversement de la société crée des troubles permanents qui sont alimentés par la défaite contre le Japon et la 1ère révolution de 1905.  De plus le tzar favorise l’antisémitisme ; c’est le temps des ghettos, des pogroms sanglants, malgré l’opposition de la majorité des pays européens.

Le déroulement historique - Le rôle de Mathieu Golovinski

Les Protocoles sont la plus célèbre et la plus tragique falsifications du XX ème siècle.
Ils sont à la base du mythe antisémite du « complot juif mondial ». 
Ils ont inspiré les nazis, les fascistes et continuent à déstabiliser le moyen-orient.

C’est seulement dans les années 1990 qu’un historien russe Mikhail Lépekhine a pu donné toute l’historique de ces Protocoles, après avoir compulsé des archives soviétiques.
Cet historien s’intéressait aux «  publicistes », qui sont des personnages à la fois écrivains, journalistes et essayistes politiques.  Ceux-ci ont écrit sur les convulsions de la politique russe à l’époque d’Alexandre III et Nicolas II.
Son attention est retenue par l’un de ceux-ci Mathieu Golovinski , fils d’aristocrates.  En dépouillant tous les fonds documentaires de ce « publiciste », il a trouvé dans les archives françaises, conservées à Moscou depuis plus de quatre-vingts ans, la trace de son rôle dans la fabrication du célèbre faux.
Ainsi se confirme le nom du faussaire que certains soupçonnaient déjà , mais sans preuve.
« Les  Protocoles des Sages de Sion » sont édités d’abord en Russie dans le journal Znamia en 1903. Ils se présentent comme le compte rendu détaillé d’une vingtaine de réunions judéo-maçonniques secrètes au cours desquelles un « Sage de Sion » s’adresse aux chefs du peuple juif pour leur exposer un plan de domination de l’humanité.  L’objectif est de devenir « maître du monde » après la destruction des monarchies et de la civilisation chrétienne.

Le premier éditeur des Protocoles se nomme Serge Nilus, considéré comme le pape du mysticisme russe.
Mais en fait, les Protocoles sont lancés dans le grand public par le Times de Londres le 8 mai 1920 , dans un éditorial intitulé : « Le Péril Juif, un pamphlet dérangeant.  Demande d’enquête ». 
Cependant le Times  se rattrape un an plus tard, en titrant : « La fin des Protocoles » et en publiant la preuve du faux. Son  correspondant à Istanbul avait été contacté par un russe blanc réfugié en Turquie qui, visiblement bien informé, lui avait révélé que le texte des Protocoles était le décalque d’un pamphlet français contre Napoléon III. 
Le texte des Protocoles reprenait presque au mot près celui du «  Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu » publié à Bruxelles en 1864 par Maurice Joly, un avocat antibonapartiste.
Maurice Joly avait fait des études de droit pour devenir avocat.  Dans ce Dialogue, il décrit, sous couvert d’une discussion philosophique sur les fins de la politique, comment Napoléon III a manipulé les milieux économiques, la presse, l’opinion publique, les syndicats, les milieux ouvriers, le peuple, etc…pour établir les bases solides d’un pouvoir qu’on pourrait qualifier de totalitaire.  Selon l’auteur, l’empereur a fait du peuple français, un peuple d’esclaves, oublieux de sa liberté et consentant à tous les asservissements.  Si nous remplaçons le nom Napoléon III, qui a pris les traits de Machiavel dans le pamphlet,  par « les juifs », nous lisons les Protocoles !
Maurice Joly paya de deux ans de prison son pamphlet.
Le secret de Golovinski fut préservé jusqu’à l’effondrement du communisme et l’ouverture générale des archives, en 1992.  Le faussaire antisémite était devenu « compagnon de route » des bolcheviques dès 1917.  De ce fait, les soviétiques n’avaient eu aucune envie de révéler ce texte historique infâme, lequel semble encore les gêner aujourd’hui.

Mathieu Golovinski

Il est né le 6 mars 1865 dans une famille aristocratique, descendant des croisés.  Etudiant en droit désinvolte, mais habile et sans grands scrupules, il semble très tôt doué pour l’intrigue.
Cet arriviste se rapproche d’un intime du tsar, lequel traumatisé par l’assassinat d’Alexandre II et convaincu d’une conspiration, organise une réplique en fabriquant et en publiant de faux documents et de faux journaux subversifs.
Nommé fonctionnaire à Saint Pétersbourg, Mathieu Golovinski travaille  dans les années 1890 pour le procureur général du Saint Synode, proche d’Alexandre III.  Ce procureur est obsédé par l’invasion de l’Etat par les juifs qu’il juge « plus intelligents et plus doués que les russes ».  En complément de ce travail, Golovinski devient rédacteur en second d’un département de  presse, dont le chef est un antisémite fanatique.
Puis, il s’exile à Paris et trouve un travail au Figaro, où il côtoie le fils de Maurice Joly.  Mais il se distingue aussi comme informateur auprès du chef de l’Okhrana en France, Pierre Ratchkovski. 
Ce haut responsable a pour principale activité de propager dans tous les milieux parisiens et en particulier chez les élites politiques français, une propagande contre-révolutionnaire.  De plus, il a l’obsession d’un clan orthodoxe ultra-réactionnaire qui préconise fondamentalement  le courant libéral et réformateur.  Il fait partie des nombreux conservateurs nostalgiques qui veulent convaincre le tsar qu’il doit changer de politique.  Car cette politique libérale qui favorise le modernisme et les réformes est due à un complot judéo-maçonnique pour prendre le pouvoir.
Mais, Nicolas II n’est pas perméable à ce type d’ éventuel complot, d’autant qu’il est sensible aux critiques occidentales relatives à la politique russe de discrimination à l’égard des juifs.

Alors, Pierre Ratchkovski nourrit l’idée de produire une « preuve » décisive de ce que la modernisation industrielle et financière de la Russie est l’expression d’un plan juif de domination du monde, d’où la commande de Ratchkovski à Golovinski, d’un faux.  Ce faux, en un seul et unique exemplaire, doit être donné exclusivement au tsar Nicolas II.
Pour Golovinski, polygraphe confirmé, cette commande est simple.  Il va la réaliser et il sera bien rétribué.

Pour remettre les Protocoles au Tsar, Ratchkovski s’adresse au mystique Serge Nilus, personnage douteux, mais assez intime de Nicolas II.  Nous savons combien les Romanov ont aimé s’entourer de ce type de personnage, avec l’exemple de Raspoutine !
Mais ce mystique ne peut pas donner en direct les Protocoles au Tsar.  Or, il a écrit un livre qui explique que depuis la révolution française, un processus apocalyptique s’est enclenché qui risque de déboucher sur la venue de l’Antéchrist !  L’Antéchrist est un imposteur, qui d’après l’apocalypse, doit venir quelque temps avant la fin du monde pour essayer d’établir une religion opposée à celle du Christ.
Ce livre publié en 1905 a un certain succès, car cette théorie mystique a un bon nombre d’adeptes dans cette Russie, parcourue par de nombreux troubles.  Mais le pire des dangers, c’est que Serge Nilus a ajouté en annexe de son livre, les Protocoles !

Le cheminement « littéraire » qui s’en suit, se fait pratiquement à l’insu de Golovinski qui a réalisé son plagiat du «  Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu », comme s’il avait écrit un simple article journalistique.  Il ne s’est même pas rendu compte de la portée de son travail.  Il poursuit sa vie d’intrigant au service des puissants du jour qui veulent bien employer ses talents. 
En 1917, à la chute du tsar, il change de camp, et devient député soviet et se donne le titre de médecin.  Notable, homme d’influence, il conseille même Trotski.  Il meurt en 1920 au moment précis où ses Protocoles commencent à connaître un grand succès grâce à leurs traductions anglaises, françaises et allemandes.

La première guerre mondiale, la révolution russe et le chaos en Allemagne donnent des arguments aux antisémites et confirment les prophéties des Protocoles.  Pour les allemands, n’oublions pas que c’est malheureusement un juif, représentant son gouvernement, Matthias Erzberger, qui prépare les négociations de l’armistice le 7 novembre 1918 !  Et la France a connu l’affaire Dreyfus !
En Russie, on trouve en exemplaire des Protocoles dans la chambre de la tzarine et pour un grand nombre de russes blancs, l’exécution d’Iekaterinbourg est l’œuvre d’un « complot judéo-maçonnico-bolchevique », alors qu’elle est due, sans conteste, aux bolcheviques.

Malgré la démonstration de falsification apportée par le Times de Londres, les Protocoles ne cessent d’être présentés en Europe comme la « preuve » du complot juif international, tout au long des années 30.  Toutes ces histoires dramatiques, dans lesquelles l’Europe et la Russie furent plongés, ont un effet d’authentification de ce texte.
Les Protocoles sont édités dans pratiquement toutes les langues.  En France,  la maison Grasset les publie et aux Etats-Unis le grand constructeur Henry Ford les fait diffuser à travers la presse.

Mais le pire, c’est l’utilisation faite des Protocoles par la propagande nazi.  En 1923, l’idéologue nazi Alfred Rosenberg leur consacre une étude qui impose chez les juifs la théorie première du mensonge permanent et ceci même inconsciemment. Dans Mein Kampf, Adolf Hitler les authentifie avec violence.  Cet antisémitisme nazi conduira à la conférence de Wannsee qui réunira les principaux responsables politiques nazis et la bureaucratie ministérielle  pour définir les modalités de la « solution finale », c’est-à-dire planifier l’extermination et l’annihilation du peuple juif, la « shoah ».

Les Protocoles, associant la maçonnerie infiltrée par l’élite juive et pratiquant le prosélytisme provoquèrent une interdiction de la franc-maçonnerie, voire la persécution de ses membres, en Allemagne, en Italie, en Espagne.
En France, le régime de Vichy réunissait dans une même expression antisémitisme et antimaçonnisme.  Dans cet esprit, un film fut présenté au public français, en 1943 : « Les Forces Occultes », dont le scénario contient   une dénonciation violente de la franc-maçonnerie, du parlementarisme et des juifs.  Ce film a été créé par un ancien maçon qui avait quitté l’ordre pour rejoindre l’extrême droite française.

Après la fin de la seconde guerre mondiale, les Protocoles, désormais interdits dans la plupart des pays européens entament une seconde carrière, consécutive à la création de l’état d’Israël.  Une première édition, en arabe, paraît au Caire en 1951, suivie de nombreuses autres, dans toutes les langues, y compris en français.  Les Protocoles servent alors à dénoncer « un complot sioniste ».  Ils sont la « bible » du Hamas palestinien.

Nous pouvons trouver les Protocoles en France chez quelques libraires spécialisés ou chez les bouquinistes.  Mais le texte apparaît publiquement dans beaucoup d’états ex-communistes.  Il est en vente libre à Moscou et fait l’objet d’éditions récentes en Inde, au Japon ou en Amérique latine avec une large diffusion.  Il est en vente libre dans certains kiosques de Buenos Aires. 
Les Protocoles, à travers leurs éditions et rééditions, sont souvent considérés comme étant les manuscrits les plus diffusés dans le monde. 
Le succès et la longévité de ceux-ci, fabriqués à l’origine pour des enjeux limités à la cour de Russie, tiennent paradoxalement au manque de précision du texte qui peut facilement s’adapter à tous les contextes de crises, où le sens des événements est flottant, indéterminable.  Ceci permet des réutilisations.

Petit écrivain qui plagie, vivant de sa plume, Mathieu Godovinski n’a jamais eu conscience du mal absolu, diabolique qu’il a apporté.  Il simplifie l’histoire en présentant un ennemi commun unique : les juifs qui deviennent des « boucs émissaires ».  Du reste, cette expression de boucs émissaires leur revient.  Car dans les temps anciens, en judée, les juifs chassaient le bouc dans le désert, en le chargeant de toutes les iniquités du peuple, ce qui par extension donne : personne rendue coupable de toutes les fautes, de tous les torts.

Aspect littéraire des Protocoles

Hormis qu’ils sont une supercherie grossière et un mauvais plagiat du « Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu », les Protocoles se caractérisent par leur puérilité et leur invraisemblance.  Le style est brouillon, donc difficile à lire et les termes sont souvent vulgaires et injurieux. 
Cependant, ils ont la vie dure !! 

Résumés très succincts de quelques Protocoles

-         Le I : Emploi de la violence et de l’intimidation.  Encouragement à l’alcoolisme et à la corruption pour asservir les non-juifs.
-         Le II : Prise de contrôle de la presse et de l’économie.
-         Le IV : Destruction de la foi en Dieu chez les chrétiens et encouragement à la spéculation pour ruiner les non-juifs.
-         Le V : Instauration d’un gouvernement juif despotique.
-         Le VI : Ruine de l’aristocratie par les impôts.
-         Le X : Disparition de la notion de famille chez les non-juifs.
-         Le XI : Infiltration des loges maçonniques et utilisation de leur potentiel information.
-         Le XV : Organisation de coups d’Etat juifs dans tous les pays et organisation de massacres des non-juifs.
-         Le XVI : Main mise sur l’enseignement et disparition de la liberté de pensée.
-         Le XVII : Destruction du Vatican et de l’Eglise Catholique avec l’instauration d’une Eglise juive universelle.           

J’ai dit Vénérable Maître


J\ M\

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