Obédience : NC Loge : NC Date : NC


La Beauté, fondement du Temple de Salomon
 et du Temple intérieur

 
Sagesse, Force, Beauté

Retour à nos Anciens : selon Platon, le Beau est une essence intemporelle, une idée à laquelle nous devons nous élever par toute une dialectique qui, partant de la beauté sensible et corporelle, cherche à atteindre l’intelligible et l’éternel. C’est ce que nous montre dans le Banquet, le discours de « l’Etrangère de Mantinée », Diotime à Socrate. Dans la République, l’idée du beau sera identifiée avec l’idée du bien. Dans le Philèbe, enfin, les choses seront présentées de façon un peu différente : le beau y apparaît comme un élément du bien en tant qu’il est fait de mesure et de proportion.

Les Cartésiens donnent du Beau une définition rationnelle qui n’est pas sans rapport avec celle de Platon. L’amour de l’ordre qui, pour Malebranche, est « l’unique vertu » est aussi pour lui le principe du jugement esthétique.

A l’essentialisme platonicien et même cartésien, Kant substitue un formalisme esthétique. Le beau ne se définit pas, pour lui, par une essence métaphysique, mais par la du « jugement de goût ».

Cela pour vous dire par ces exemples qu’il n’y a pas de Vérité brute dans le champ de la connaissance, et hors des limites de ce champ, il n’y a pas de vérité du tout.

Certes, l’idéal de la connaissance serait d’atteindre une vérité ou une beauté qui unirait l’évidence à la raison, mais le savoir proprement dit ne peut prétendre à un tel achèvement parce que la beauté est de l’ordre du discours et qu’à ce titre, sa cohérence finale est toujours en question.
 
Pourquoi les mots sont-ils, là où ils sont ?
C’est sous la forme interrogative que s’exerce en effet le procès du rituel que peut vivre chaque F\dans une expérience symbolique des travaux de la Loge : interrogation sur l’orientation du Temple dans sa topologie et sa circulation interne, sur l’intentionnalité des mots de ce triptyque formé par sagesse, force et beauté, sur les valeurs qu’il véhicule, et, partant sur la dotation de sens dont je tenterai de parer mon activité (par activité j’entends l’ensemble que forment la pensée et l’action).

L’ordonnancement du rituel d’allumage des lumières sur les trois piliers de la Loge invite explicitement à entrer par identification individuelle dans cette sacralisation ordonnée et collective de l’espace-temps de la tenue de Loge.

Abordons le sujet et réfléchissons :
Réfléchir, oui, car c’est bien d’éclairage qu’il s’agit, et de passage de l’ombre à la lumière. L’association de ces trois idées, telle une projection des idées séfirotiques que nous aurions là retrouvées, dans l’acte d’allumer les feux de la Loge et de « faire briller les étoiles » par le V\M\et les deux Surveillants à l’ouverture des travaux, puis leur extinction et leur mutation alchimique en « Paix, Amour et Joie » lors de la fermeture, me paraît de nature inductrice sur notre intuition, notre élaboration et notre capacité d’action ; non seulement  pendant notre temps en Loge, mais cette lumière qui disparaît alors de notre vue, est destinée à continuer de briller en nous et imprime une dynamique : celle de continuer au dehors l’œuvre entreprise dans le Temple.

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