GLDF | Loge : l'Athanor Ecossais - Orient de La Roche sur Yon | Date : NC |
Sagesse
- Force et Beauté
Ce sont les trois qualités initiatiques que le Franc Maçon a le devoir de développer en lui, par son travail et par sa réflexion, il doit en faire le credo de son initiation et le but suprême de ses efforts de ses connaissances et de son élévation. Je
vais essayer de d’expliquer mes idées sur la
question. Les
mathématiciens s’accordent pour dire
qu’Euclide possédait l’Essentiel. Mais
quel était cet Essentiel. C’était et
c’est encore la science des Mathématiques et de la
Géométrie,
qui sont toujours associés à la Sagesse et que
Bernard de Clairvaux , abbé de
Cîteaux, fit étudier par les moines
bâtisseurs que ceux-ci nommèrent le
« Trait » et
adaptèrent à l’architecture religieuse dont les ouvriers du
bâtiment tirèrent un
enseignement qu’ils transformèrent en science dans
l’art de concevoir et bâtir
des édifices et qui engendrèrent le Compagnonnage
avec ses règles strictes de
connaissance et de secret, et dont nous pouvons dire que la Franc
Maçonnerie
est issue et dans laquelle on vénère,
peut-être plus qu’ailleurs, la Sagesse
qui est vertu, savoir, prudence, don de l’esprit et science
politique. C’est
sur la colonne du nord, où il est installé
après son initiation, que le nouvel
apprenti prend contact avec la sagesse, celle qui lui a
été imposée par
l’obligation de silence; ce silence qui lui permet
d’écouter, et non
d’entendre, et ensuite de réfléchir sur
ce qui a été vu et entendu durant la
tenue et en tirer, avec sagesse, tous les enseignements
nécessaires à son
cheminement, car la sagesse est une affaire de
pénétration intérieure, elle ne
ressemble pas à la science, l’une est profane et
l’autre sacrée, elle est dans
l’esprit de chacun, jeune ou vieux car il n’y a pas
de limite d’âge pour
acquérir ou posséder la sagesse et les vieillards
n’en possèdent pas plus que
les autres, même si on en a fait une croyance populaire. Car
la Sagesse nous inspire des sentiments qui doivent faire de nous des
hommes
capables d’apprécier, avec discernement, le monde
qui nous entoure, sans
préjuger de telle ou telle situation sociale,
économique ou foncière pour
donner ou non son amitié, son respect, son aide ou son amour
à autrui. La
sagesse doit être le régulateur de nos instincts
et de nos élans, elle doit
nous maintenir dans une juste appréciation des situations
qui se présentent à
nous et nous forcer à agir avec justice vis-à-vis
de tous et de tout en nous
évitant les impulsions préjudiciables
à notre bon raisonnement. Si, malgré
tout, nous cédons à une mauvaise attitude, la
sagesse devra nous faire
découvrir nos errements et nous obliger à
reprendre le bon chemin ; il
faudra, pour cela, faire appel, comme le faisaient les compagnons lors
des
calculs des constructions qu’ils envisageaient, a la Force,
pour eux celle des
matériaux utilisés et pour nous celle de notre
caractère, celle que nous devons
maîtriser, justement par la sagesse car l’une ne
peut agir sans l’aide de
l’autre ; il est impensable qu’un individu
sans sagesse puisse se
maîtriser et reconnaître ses erreurs. Lors
de son initiation, le néophyte est instruit d’un
mot qui représente la Colonne
qui lui est dévolue pour y exécuter son travail,
on lui apprend que celle-ci a
pour signification : « La force est en
lui » ou plus simplement
« En Force » Si on
lui donne ce principe en réflexion c’est
qu’il doit s’en servir avec toute la
sagesse dont il est capable et pour cela maîtriser ses
pulsions, prendre
conscience qu’il aura beaucoup à faire pour
débarrasser son ego des scories qui
l’imprègnent et tailler sa pierre, comme il est
dit dans le rituel, pour en
faire un élément digne de figurer dans le
parement du Temple intérieur qu’il a
commencé a édifier en demandant à
être initié. La
sagesse ne s’apprend pas, elle s’acquiert
« On ne reçoit pas la sagesse, il
faut la découvrir soi-même, après un
trajet que personne ne peut faire pour
nous » écrit Marcel PROUST et
les chinois disent « Le sage s’interroge sur lui-même, le
sot interroge les autres » La
sagesse a toujours été un
élément majeur de
la connaissance, elle suppose un savoir et a pour but la connaissance,
elle ne
recherche pas le pouvoir elle est sa propre finalité. Dans
EXODE (31-2.3 ) Il est dit : « Vois, j’ai
nommé Betsaléel,
fils d’Uri, fils de Hur de la tribu de Juda, je l’ai rempli de
l’esprit de Dieu, lui donnant la Sagesse (hokhmah)
intelligence et savoir pour toutes sortes
d’ouvrages. » Cette
sagesse c’est Dieu qui la répartit et
c’est l’attribut
qu’il met en œuvre pour réaliser la
création de l’Univers, dans PROVERBES on retrouve cette sagesse
qui se tient, dès
l’origine, près du Dieu
créateur ; il y est dit : « Quand
il disposa les Cieux, j’étais
là ; quand il affermit les fondations de la
terre, j’étais à
côté de lui comme un frère de
lait. » C’est
en tant qu’attribut divin que la Sagesse figure dans la
triade ‘’SAGESSE, FORCE et BEAUTE
‘’ ces trois piliers qui soutiennent la loge,
image de l’Univers, un des trois, la Sagesse est
associée à la lumière qui
émane du V\M\,
il est symétriquement relié à la
Force, qui elle aussi émane
du V\M\ Anderson nous dit une chose
très importante, qui recoupe ce que je
disais au début de cette
planche : « Cette
géométrie selon laquelle il
a ordonné le monde, le GADLU l’a
inscrite dans le cœur d’Adam,
créé à
son image » et il ajoute plus
avant dans son écrit : « Nous
ne faisons que nous efforcer de l’imiter, mais nous ne sommes
pas arrivés à sa
perfection » et j’ajoute que
nous devons nous efforcer d’y arriver, mais,
nous maçons, savons au moins que le sacré est en
nous et que la sagesse, un de
ses attributs, est donc aussi en nous, qu’il nous faudra la
développer, mais
que la révélation ne s’en fera pas
complètement en ce monde. C’est
donc dans ce but qu’il nous faudra user de la Force, force de
travail, et force
de caractère, car comme la force, symbole du
deuxième pilier soutien l’édifice,
elle devra soutenir nos efforts pour arriver à tailler
correctement et avec
passion notre pierre pour en faire un objet admirable et plein de
beauté qui
pourra provoquer autour de nous l’admiration et le
désir de nous ressembler et
éventuellement de nous rejoindre pour acquérir
les qualités et les vertus qui
seront devenues les nôtres, cela par un travail incessant
avec en tête la
détermination d’atteindre un but que nous avons
fixé lors de notre entrée dans
le Temple. Pour
reprendre l’exemple des bâtisseurs dont nous sommes
peut-être issus ;
après avoir, avec sagesse, dressé leurs plans et
calculé les poussées des
matériaux, ils ont recherché les pierres qui
présentaient les meilleures
qualités et la force nécessaire pour
résister aux forces contraires et à
l’usure du temps, ils les ont dressées et mises en
place pour qu’elles soient
en accord avec ce qu’ils avaient
calculé ; tout comme il nous faudra
savoir, avant de nous aventurer dans une voie qui ne correspond pas
à notre
attente et à nos aspirations, si nous serons capables
d’aller au terme de notre
engagement et si la tâche n’est pas au dessus de
nos forces. Car
l’aboutissement et
le résultat de notre
travail ne sera jamais perçu de façon
concrète par ceux qui nous entourent et
qui nous assistent, il ne sera que l’impression que nous
aurons de notre
réussite ou de notre échec. Si
nous arrivons à percevoir une amélioration de
notre ego, alors, et alors
seulement nous
pourrons penser que le
travail accompli peut être apprécié
pour sa force et aussi sa beauté, car le
travail réalisé avec amour et conscience,
même s’il n’est pas sublime, est
toujours beau à regarder, c’est ce que nous
cherchons à faire en travaillant
sur nous même, pour comme le dit aussi le rituel, porter au
dehors ce que nous
avons réalisé ou reçu dans le temple
et éclairer de nos lumières le monde
profane où il est nécessaire de rayonner pour
faire connaître et admirer la
beauté de notre travail. Les
compagnons lorsqu’ils avaient terminé le gros
œuvre de leurs édifices les
paraient , extérieurement, de statues et de sculptures
symboliques qui les
rendaient agréables à regarder et qui donnaient
envie de pénétrer dans le
sanctuaire pour y prier et, à l’occasion, y
recevoir l’instruction d’une
connaissance ignorée, c’est ce qui devrait arriver
au contact de chacun d’entre
nous, et donner au profane qui nous côtoie, qu’il
soit un familier ou un
étranger le désir de nous ressembler,
d’accéder à la beauté de
notre
rayonnement et de notre connaissance. A la
fermeture des travaux, le V\M\
, à l’extinction de la colonne Sagesse
dit : Que la Paix règne sur la
terre ; rejoignant ainsi l’essence
même de la sagesse, car le sage est
toujours en paix, avec lui-même et avec le monde ;
car le sage ne sait
pas, il comprend, le silence du sage n’est ni sottise ni
ignorance mais refus
d’éclat, il recherche et veux la paix, pour lui et
pour l’univers, pour cette
recherche toujours il médite. Mes
Frères, je n’ai pas fait, comme souvent,
l’explication et la définition des
trois symboles que je vous ai présentés, cela a
été fait tant de fois, j’ai
voulu donner le sens et le ressenti que j’ai de ces trois
piliers qui sont
devant moi à chaque tenue et que je contemple en
réfléchissant à ce qu’ils
peuvent représenter pour moi, Franc Maçon, qui
cherche un sens à sa vie en
suivant son chemin de lumière. J’ai dit. A\ B\ |
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