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Sagesse Force et Beauté


Le sujet de ma planche de ce soir traite  des trois piliers : Sagesse Force et Beauté,  ces trois piliers doivent être en équerre  au centre du temple et aux angles du tapis de loge, l’un à l’angle Orient septentrion, L’autre à l’angle occident septentrion et le troisième à l’angle occident midi.
Les Noms de ces trois piliers, soutient mystérieux de nos temples, sont investit d’une valeur symbolique et divine correspondant aux vertus : SAGESSE, FORCE, BEAUTE.
La Sagesse : le Père : la Force : le Fils et la Beauté le Saint Esprit.

Le Vénérable Maître évoque la Sagesse pour accomplir il demeure à l’orient comme le soleil qui annonce le jour : son rôle est d’éclairer les travaux de la loge, Le travail ne commence réellement  qu’à midi.
Il invente, prépare le travail, définit les objectifs et les moyens à mettre en œuvre pour les atteindre.

La Force pour porter et diriger, la parole est prise par le premier surveillant, il demeure à l’occident pour observer le coucher du soleil, payer les compagnons puisque c’est la force qui encadre  le domaine du travail.

Et la Beauté pour décoré et orner, le deuxième surveillant prend la parole pour invoquer la beauté. Du coucher du soleil à minuit la fin des travaux, le travail s’achève par la chaine d’union autour de ces trois piliers, pour exprimer successivement la joie l’amour et la paix, il précède nos retrouvailles à l’agape ou nous refaisons un pas dans la vie profane.
Ces piliers sont parfois dénommés grands flambeaux ou grands chandeliers, les piliers se disposent selon un tracé spécifique au rite.
Il y eut certainement à l’origine quatre piliers, le quatrième pilier relie directement le visible à l’invisible BINAH, l’intelligence suprême, étant dégagé de toute matière, existe mais n’apparait pas à nos yeux de mortels. D’ailleurs la disposition de ces trois piliers implique l’existence virtuelle du quatrième.

Chacun des trois piliers pourrait aussi représenter l’un des trois principaux ordres d’architecture grecs  DORIQUE, IONIQUE et CORINTHIEN.

La colonne Dorique est courte et massive, elle évoque l’idée de force et de grandeur, son chapeau peu élevé présente une section rectangulaire.
Son nom lui viendrait de Dorus fils d’Hellên, roi d’Achaïe et du Péloponnèse.
La colonne Ionique est plus svelte et gracieuse : elle correspond à la sagesse  elle présente vingt-quatre cannelures séparées par un filet et non par une arête vive, son chapiteau est caractérisé par un double enroulement en spirale appelé volute. Elle viendrait des ioniens d’Asie et du temple d’Ephèse.

La colonne Corinthienne est la plus belle, elle correspond à la Grace ou beauté son fût est cannelé, son chapiteau est une corbeille de feuille d’acanthe. Elle serait due au sculpteur Callimaque de Corinthe.


La Sagesse

Dans la plupart des rites la sagesse est la vertu dévolue au pilier ou grand chancelier situé vers l’orient et correspond donc comme je l’ai dit plus haut au Vénérable Maître.
En effet comment celui qui veut percer les mystères de l’univers pourrait-il  avoir une espérance  de succès, s’il ne commençait pas par se connaître lui-même. Les anciens nous ont légués cette pensée essentielle à tout cheminement initiatique : connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les  dieux.

Or se connaître véritablement, avoir la vision parfaite de ses forces et ses faiblesses, se souvenir de toutes les erreurs passées, les déplorer et surtout essayer de comprendre ce qui peut l’être encore, savoir appréhender le monde et les hommes avec une humanité profonde et altruiste, vivre désormais en privilégiant l’Etre sur l’avoir, correspond à une attitude qui relève de l’entrée dans la sagesse.

Toutefois si l’avènement définitif dans l’état de Sagesse se discerne aisément, il s’avère autrement redoutable à acquérir car son franchissement ne s’obtient  que par la maîtrise ou la victoire totale sur le corps et les sens.
Comment celui qui n’est pas Sage parmi les Sages pourrait’ il avoir une vision, une conception juste du monde et de la vie? Par quelle magie accèderait-il à la réalité absolue de la création. Du créateur ou de la créature ? car celui qui aspire à voir se lever les voiles couvrant les secrets de la vie ne peut pas se mettre face à son miroir et s’interroger sur le mystère de la création et sur celui de l’homme.
Ce cheminement correspond aux étapes se rapportant à l’atteinte des états de Sagesse, Force et Beauté ou fusion substantielle avec le Créateur.

La force

Définition de la force : toute cause capable d’agir, de produire un effet.
La force n’est pas toujours négative. Très tôt la force du vent a été utilisé pour construire, les exemples ne manquent pas : les moulins à vent qui ont permis d’obtenir de la farine.
La force du vent fut également utilisée  pour assécher les marais, dans la navigation et depuis peu pour la production d’électricité avec des éoliennes.
La force peut être aussi créatrice : le sculpteur emploi le ciseau et le maillet pour tailler la pierre et la transformer en œuvre d’art.
Il faut aussi penser à la force nécessaire pour extraire la pierre brute de la terre, la tailler puis la transporter afin d’obtenir une création originale et harmonieuse.
Bien entendu, nous pensons aux bâtisseurs de cathédrales, à ces maçons opératifs qui ont donné naissance à la Franc-maçonnerie, dont les membres ont trouvés dans ces diverses transformations la matière première à leurs travaux spéculatifs symboliques.
Le travail sur soi –même et l’amélioration qui doit en découler rejaillit sur toute la loge. Ainsi nous marchons sur la voie de la lumière et de la vérité, ou l’apprenti que nous étions tous pierre brute, apprend progressivement à la parfaire.
Toutefois il faut utiliser sa force et son énergie sans mépriser ses instincts les plus bas. Ces derniers sont sacrés car ils sont le stimulant nécessaire à toute action. Ils ne doivent pas être détruits car ils nous sont propres. Notre volonté doit dompter et utiliser les forces de l’inconscient pour réaliser le meilleur de nous-mêmes.

La beauté

Je pense que la beauté est peut-être tout simplement ce qui se rapproche le plus de ce que fait la nature constamment.
La beauté va de soi mais le concept du beau est presque impossible à définir. Puisqu'il diffère d'un individu à l'autre. Définir quelque chose comme beau ou vilain est profondément humain, ce n'est pas un concept universel, c'est quelque chose de profondément individuel et intime. Le concept du beau est défini par l'individu, ce n'est pas une règle mais un jugement.

Après on peut sans doute définir les grandes lignes de ce qu'est le concept du beau, en partant sur des généralités qui se recoupent chez la plupart des individus, mais de là à trouver une définition qui ferait de ce jugement individuel une règle universelle, ça devient plus difficile, et même peut être impossible.
Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps.

En conclusion je dirais
Mes frères !
Que la sagesse guide nos pas, dans nos pensées, dans nos propos comme dans nos actions !
Que la recherche continuelle d’une meilleure connaissance de nous même nous soutienne et soit notre force !
Que la joie d’être en harmonie les uns avec les autres, rayonne dans nos cœurs et nous orne !
Contemplons les trois petites lumières qui brillent dans ce temple comme dans notre cœur et ainsi :
Soyons en paix avec nous-mêmes et avec nos frères.

J’ai dit Vénérable Maître

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