L’épée remonte à l’âge du bronze

L’époque à laquelle la métallurgie fit son apparition. Il est remarquable que l’épée ait acquis de suite une riche connotation symbolique. A cette époque, les épées étaient richement décorées (cela ne pouvait pas être que profane). Il y avait des traditions, par exemple une épée déposée sur un lit entre un homme et une femme était le symbole de la chasteté.

L’égyptien, à l’époque de Ramsès représentait le pharaon dans une posture rituelle, une main levée pour saisir l’épée que lui tend un Dieu.

Une tradition chinoise : quand une femme chinoise rêve qu’elle tire une épée, on dit qu’elle mettra au monde un enfant. Dans le rêve des femmes, celle qui possède une épée est un signe de chance. Dans le rêve des hommes, une épée qui tombe à l’eau annonce la mort d’une femme.

Au japon le Samouraï possédait 2 épées. L’épée longue KATANA pour le combat, et l’épée courte WAKIZASHI pour le combat rapproché.

En inde l’épée est le symbole de la guerre spirituelle du combat de l’ignorance pour atteindre la connaissance et la lumière pure.

L’épée dans le monde profane a traversé les siècles. Au 4eme siècle avant JC, un courtisan de Denis l’ancien (tyran de Syracuse) pour faire comprendre combien le bonheur des tyrans est fragile, fit suspendre au cours d’un banquet, au dessus de la tète de Damoclès une lourde épée, attachée à un crin de cheval. Nous comprenons par la, la signification du danger permanant qui menace une apparente prospérité.

L’épée fut toujours le symbole de la force et l’attribut essentiel de la reconnaissance en passant de Jeanne d’arc, aux seigneurs, aux croisées, aux chevaliers du temple, aux religieux, aux militaires de la chevalerie jusqu’à nos jours pour les escrimeurs, les élèves de polytechniques et aussi l’épée d’apparat des membres de l’académie française.

Rappelons-nous pour mémoire également des noms d’épées célèbres dont les vertus sont magnifiées dans des récits mythiques ou historiques.

Excalibur – épée du roi Arthur. Grace à cette épée Arthur peut devenir Roi d’Angleterre.

Durandal, épée de Roland qui apparait comme le symbole de la fidélité. Roland mourant brise son épée afin qu’elle ne tombe pas entre les mains de l’ennemi.

Joyeuse. C’est l’épée de charlemagne. Selon la légende, elle portait dans son pommeau de nombreuses reliques, entre autres celle de la Sainte Lance, celle qui aurait percé le flanc du Christ sur la croix, ce qui explique son nom.

Le dictionnaire dit « arme blanche généralement tranchante et pointue munie d’une poignée et d’une garde : pointe en bas l’épée ressemble à une croix ».

L’épée est un engin de mort et rien d’autre même si on l’entoure de grands mots : passer au fils de l’épée veut dire tuer tout simplement. On peut garder à l’esprit les paroles du Christ « remet ton épée au fourreau, car quiconque se sert de l’épée périra par l’épée ».

Alors que viennent faire les épées dans notre Franc-maçonnerie et dans notre loge. Si les épées sont un symbole de guerre et de combat ont-elles une place dans un lieu dédié à la perfection de l’homme et à la réalisation du grand œuvre.

Afin de parler de l’épée de l’expert, je suis obligé de parler des 3 épées que sont dans notre loge.

L’épée du couvreur. Cette épée veut dire qu’elle pourrait être utilisée non seulement pour protéger mais aussi pour interdire l’accès au temple, donc au sacré. Elle garde le temple avec vigilance. Cette première épée est a mi chemin entre le profane et le sacré.

Vient ensuite le glaive ou l’épée de l’expert.

Dans son office, l’expert est le gardien du rituel, et il déambule dans le temple, épée au coté, comme un soldat se met au garde a vous par signe de respect. Il est logique que comme gardien, il soit armé, tout comme le Chevalier devait protéger la veuve et l’orphelin, le glaive inspirant le respect des valeurs. L’épée de l’expert se place entre l’épée du couvreur et l’épée flamboyante du V\ M\.

Elle est à mi chemin entre le spirituel et le matériel. Dans le monde spirituel elle doit combattre pour imposer le respect du rite. Dans le monde matériel elle détruit le tableau de loge.

L’expert possède sur son sautoir : une règle et une épée croisée, avec un œil. Cela résume bien le rôle de l’expert.

L'Expert est chargé particulièrement de tout l'aspect rituel des travaux. Il est le gardien du rituel et dirige les cérémonies. Il s'assure de la qualité maçonnique des visiteurs, et donne son avis au Vénérable sur leur introduction. Il fait préparer et dirige les épreuves. Il introduit et accompagne les initiés dans leurs voyages. C'est lui qui enseigne aux nouveaux initiés les signes et les attouchements. Ce rôle d'initiateur, il le joue pour les trois degrés. Sa place est sur la colonne du sud, à proximité du Trésorier et de l'orateur.

L’Expert prépare et dirige les cérémonies. Non seulement, il est familier du rituel, mais il est capable de juger et d'expliquer la qualité, au plan de l'Enseignement, de chacun de ses éléments. Il veille à la conservation des outils, à leur remplacement et à leur acquisition.

Pendant les cérémonies – avec l’épée flamboyante -, il est le centre de la Loge. Les autres officiers le suivent ; c'est lui qui donne le ton et le mouvement.

À cause de ses responsabilités qui l'obligent à avoir I’œil à tout, il n'est pas tenu, lorsqu'il circule dans le Temple avec son épée, de respecter la circumambulation. Il se déplace comme il l’entend. L’Expert préside au changement. Il est le maître des phases transitoires qui font du profane un apprenti, de l'apprenti un compagnon et du compagnon, un maître.

La planète qui symbolise son office est URANUS.

Le symbolisme astrologique voit en Uranus la force cosmique qui provoque des changements et des bouleversements, des inventions et des créations originales. Selon cette perspective, le principe d'Uranus est le progrès. Son domicile est le Verseau, qu'il partage d'ailleurs avec Saturne.

Tout ce qui détache l'homme de la terre et l'élève dans le ciel qui est son empire mythologique, tout ce qui tend à la verticalité, se passe sous ses auspices. Ainsi l'Expert est celui qui, pendant les phases du changement, porte vers le haut le néophyte.

L’épée flamboyante domine les 2 autres épées puisque placée à l’orient sur le plateau du V\ M\ d’œuvre.

Le rôle du V\ M\ d’œuvre est de créer un espace sacré ou pourra vivre l’initiation et de préserver cet espace. A cette fin, le V\ M\ d’œuvre dispose de l’épée flamboyante pour transmettre l’énergie créatrice de l’orient eternel.

Au moment de la « création » de l’initié, le V\ M\ O\ appose son épée flamboyante sur la tête de l’impétrant et il prononce une phrase rituelle. Il crée en effet, un être capable de participer à la construction du temple.

L’épée flamboyante est symbole également de puissance : destruction de l’ignorance et création de la pureté.

L’épée flamboyante transmet le verbe et donc l’énergie du verbe créateur. C’est pour cela que l’épée flamboyante est tournée vers l’orateur, gardien du verbe. L’épée flamboyante a ceci de particulier, sa lame ondoyante, comme si elle sortait de la forge encore pleine d’énergie, ressemblant plus à une flamme qu’à une véritable épée.

Cette épée flamboyante annonce que l’on quitte le monde profane pour entrer dans le monde sacré. De même à la fin de tenue, l’épée flamboyante entre les mains de l’expert annonce que l’on va passer du monde sacré au monde profane.

En conclusion, je dirais que les épées en Franc Maçonnerie symbolisent l’union des 3 éléments que le profane rencontre lors de son initiation :

La terre d’où est extrait le minerai qui sert à sa fabrication
Le feu qui sert à travailler et à donner la forme au métal en fusion
L’eau qui va transformer un acier encore malléable en acier trempé.

Contrairement à ce que je disais au début de ma planche, elles ont pleinement leurs places et constituent un symbole fort.

D\ S\