GLTSO Loge : Les sept Frères - Orient de Cagnes sur mer Date : NC


L’Epée


L : Vénérable Maître nous vous proposons ce soir notre travail en commun
M : Qui aura pour thème l’Epée

L : Dans les temps les plus anciens, les épées utilisées étaient en pierre, en os ou en bois.

M : Les premières épées en fer des empereurs de Mésopotamie ont été fabriquées à partir de minerais extraits de météorites.

L : A cette époque, on savait travailler le bronze, mais pas le fer qui doit être chauffé à des températures bien supérieures.

M : Et c'est tout simplement en creusant que l'on a découvert du fer "prêt à l'emploi" – incrusté dans une météorite – et que l'on s'est mis à fabriquer des épées plus solides.

M : Les premières épées de fer étaient cependant trop ductiles : il arrivait que, lors des combats, les Gaulois les redressent au pied.

L : En voulant les durcir, les premiers forgerons les ont cémentées et trempées, obtenant ainsi un acier d’une grande dureté, mais trop cassant.

M : En unissant, un jour, deux métaux dans le corps d’une même lame, on comprit enfin qu’on pouvait réaliser des lames d’épée possédant, d’une part, la flexibilité du fer et, d’autre part, la dureté de l’acier.

L : La légende veut que les épées de Princes, fabriquées dans un passé légendaire, furent forgées par des artisans demi-dieux.

M : Elles sont bardées de talismans.

L : Le pommeau de l’épée de Roland contient les reliques suivantes : une dent de Saint Pierre, du sang de Saint Basile, des cheveux de Saint Denis et un morceau du vêtement de la Très Sainte Vierge Marie.

M : Celui de Charlemagne contient un bout de la pointe de la lance du légionnaire (qui devint Saint Longin) qui ouvrit le côté et le cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ en croix, ainsi que des cheveux de sa Sainte Mère, un morceau du bras de Saint Georges, du corps de Saint Honoré, enfin des reliques de Saint Pancrace et une dent de Saint Jean.

L : L’épée est l’arme chevaleresque par excellence, elle est la compagne du chevalier.

M : Elle préserve sa vie et le suit partout où il va.

L : Le chevalier remercie cette fidélité en priant devant son arme avant le combat, pointe fichée en terre ; la forme de l’épée aux esquillons droits évoque alors une croix de manière hallucinante.

M : C’est une personne, avec qui il converse.

L : Les épées ont même leur nom propre et elles sont considérées, en l'an mille, comme les égales des personnes.

M : Ainsi, Roland s'adresse-t-il à Durandal comme à un Etre cher.

L : Cette idéalisation prend toute sa dimension dans la légende des chevaliers de la table ronde, où l'épée devient un élément indispensable dans la quête du saint Graal.

M : Il existe une hypothèse selon laquelle, le nom de l’épée de Roland, Durandal, serait en fait emprunté à la tradition Arthurienne bretonne.

L : En effet, Durandal, viendrait du britto-roman du Nord, dur(e)-antal qui se traduit en breton par Kaled-vouc’h (dure-entaille).

M : Or, l'épée du roi Arthur s’appele Kaledvouc'h chez les bretons et Excalibur pour les anglais.

L : L’épée : Signe de l'état guerrier et de ses vertus, la force, la puissance et le sacrifice, l'épée est duelle : destructrice du Mal, de l'injustice et de l'ignorance, et constructrice lorsqu'elle maintient la paix de Dieu et rétablit la justice.

M : Elle sépare le bon du mauvais, établissant un équilibre, et frappe sans faiblesse le coupable.

L : Grandement respectée par les chevaliers de la milice du Temple, la symbolique de l'épée trouve principalement sa source, à l'instar de toute symbolique médiévale, dans les saintes écritures.

M : S'adressant aux Templiers, saint Bernard écrivait :  

L : "L'épée est tout pour vous et ce donc plus que la croix.

M : Elle est forte image brûlante du Verbe qui s'est incarné parmi nous pour nous sauver.

L : N'oubliez pas que vous portez sur votre flanc la Lumière de notre Seigneur qui devra être prestement tirée du fourreau de l'obscurité, autant de fois qu'il vous semblera juste, non pour des raisons du monde ou la colère, mais pour détruire la nuit de la mécréance, de la malignité des infidèles et que triomphe la Vérité apportée par le Christ.

M : Répandre le sang de l'impie est faire oeuvre justement de Dieu et vouer son âme au feu éternel.

L : Chérissez votre épée comme une compagne fidèle et obéissante, et n'hésitez à vous lancer dans le trépas avec elle car elle vous permettra d'accéder à la vie éternelle "

M : De la forge d'où est issu le lingot de métal en fusion qui donnera la lame jusqu'à sa remise au futur chevalier, l'épée reçoit, inflige et transmet la matière ignée.

L : Lors de l'adoubement ou de la simple remise de l'épée à la suite d'un rite de passage, l'initiateur ne transmet pas seulement à l'initié, une série de connaissances et ne l'ordonne pas uniquement dans son futur état, mais lui donne le feu sacré et divin qu'il devra manier avec justesse et sagesse.

M : L’épée au Rite Ecossais Rectifié est un symbole aussi important que le tablier,  les gants blancs ou bien encore le chapeau.

L : Au XVIIIe siècle tous les maçons, même roturiers la portaient en loge, elle participait donc à l’application des principes d’égalité et de fraternité si cher en Franc-maçonnerie.

M : Ainsi, lors de la réception d’un candidat noble le frère introducteur lui demandait son épée qui lui était rendue après son initiation, transformée en épée maçonnique.

L : Le candidat non noble se voyait avait également confier une épée qu’il n’avait cependant pas le droit de porter dans le monde profane, ainsi, tous les Francs-Maçons se trouvaient égaux dans le temple, en ce sens, l’épée pouvait être perçue comme instrument d’égalité et même d’élévation sociale.

M : Cet aspect à d’ailleurs été évoqué par le Maître des Cérémonies lors de la précédente tenue alors que la discussion était orientée vers l’égalité des frères en loge.

L :  Au cours  de l’initiation les 3 voyages se font avec la pointe de l’épée sur le cœur :

M : Lors du premier voyage, celui de la découverte du feu,  le second surveillant met la pointe de son l’épée dans la main droite du cherchant et lui dit :

L : « Monsieur la pointe de cette épée appuyée sur votre cœur n’est qu’un faible emblème des dangers qui vous entourent et dont vous êtes menacé si vous ne me suivez pas sans hésiter »

M :  L’épée joue ainsi le rôle d’une arme offensive.

L : Lors du deuxième voyage, celui de la découverte de l’eau c’est la main gauche qui tient l’épée dont la pointe est toujours sur le cœur de celui que l’on appelle cette fois persévérant.

M : L’épée est dans ce cas précis un instrument de transmission de la lumière et de la grâce du Grand Architecte de l’univers par l’intermédiaire du vénérable maître pour guider et protéger le candidat.
L : Enfin lors du troisième voyage le désormais souffrant et bientôt frère découvre la terre alors que l’épée, toujours appuyé sur son  cœur à une nouvelle fois changé de main pour revenir dans la main droite.

M : Lorsque qu’on enlève le bandeau pour la première fois et après qu’il eut prêté serment,  le candidat se trouve face à tous les frères de la loge épées tendues vers lui en signe de possible sanction au cas ou le futur frère ne respecterait pas le serment auquel il vient de se soumettre.

L : Lorsque l’apprenti reçoit la lumière pour la deuxième fois les épées de tous les frères sont encore hors du fourreau mais cette fois en symbole de protection et de fraternité envers le nouvel arrivant. 

M : Enfin lorsque l’apprenti reçoit les vêtements de son grade le Vénérable maître lui dit :

L :  « Je vous rends votre épée, ne vous en servez désormais que pour le salut de la patrie et de vos frères et pour la défense de la religion et lorsque vous en recevrez l’ordre du chef de l’Etat »

M : L’épée véhicule bien évidement un symbole de puissance et de destruction mais qui orientée dans la bonne direction et maniée avec dextérité sert au combat contre l’ignorance et initie à la connaissance

L : L’épée peut également symboliser un rayon de soleil qui lors de la cérémonie de réception éclaire le soufrant au lieu de le menacer.

M : Ainsi on mettra en évidence les deux tranchants de l’épée, d’un coté elle tue de l’autre elle ressuscite, d’un coté elle détruit de l’autre elle crée, d’un coté elle protége de l’autre elle sanctionne.

L : Par exemple lors de la tenue,  le coté positif de l’épée est mit en évidence lorsque le Vénérable Maître éclaire la loge en ayant l’épée hors du fourreau la pointe tournée vers le ciel comme pour établir un pont entre le temple et le Grand Architecte de l’Univers.

M : A l’inverse le coté sanction de l’épée à été mis en scène très tôt dans la civilisation Judéo-chrétienne, en effet les Anges qui chassèrent Adam du paradis portaient des épées de feu.
L : Observons maintenant un plus en détail le maniement de l’épée lors des tenues : lors de l'entrée en loge, tous les frères (Apprentis, Compagnons et Maîtres) doivent porter leur épée personnelle dans le fourreau.
M : Ensuite tous les frères sortent l'épée du fourreau et la tiennent en la pointant contre terre de la main gauche lors de l'ouverture et de la clôture des travaux, étant à l'ordre de la main droite.
L : Le fourreau doit pendre du côté de la cuisse gauche. Noter que le vénérable aussi tient l'épée de la main gauche lors de l'invocation d'ouverture, le Maître de Cérémonie  également à ce moment là.
M : Comme nous l’avons déjà évoqué plus haut L'épée se tiendra de la main droite à certains moments des cérémonies de réception au premier degré.
L : Lors des tenues sans cérémonie d’initiation l'épée n'est sortie du fourreau que lorsque le Vénérable Maître lance le commandement : " à l'ordre, mes frères. "
M :  Les Frères la tiennent de la main gauche pointe basse contre terre.
L : Seul, le VM la dirige - de la main gauche - pointe vers le haut, poignée posée sur l'autel, et le Maître de Cérémonie qui la tient aussi de la main gauche, pointe dressée aussi vers le ciel, main droite à l'ordre.
M : On pourra noter que les mouvements du Vénérable Maître et du Maître de Cérémonie sont toujours complémentaires. 
L : Puis lorsque tout le monde à prit séance l’épée du vénérable maître repose sur la bible en signe de protection de celle-ci.
M : Ainsi nous voyons donc que durant toute la durée de la tenue le maniement de l’épée est extrêmement codifié et celle-ci ne doit en aucun cas être sortie sans raison.
L : Pour la chaîne d'union, comme il ne peut pas y avoir de métal "à nu", l’épée doit rester dans le fourreau.
M : L’épée et sa garde forment une croix autre symbole qui ne surprendra personne dans un rite essentiellement Chrétien.

L : Ainsi la branche supérieure de la croix suggère l’espérance montant vers le ciel, la largeur de la croix la charité qui s’étend jusqu’aux ennemis et enfin sa longueur représente la persévérance. 
 
Conclusion M
Pour moi l’épée symbolise l’union des 3 éléments que le candidat découvre lors de son initiation :
1)                  La terre d’où est extrait le minerai de fer qui sert à sa fabrication.
2)                  Le feu qui sert à travailler et à donner une forme au métal en fusion
3)                  L’eau qui va transformer un acier encore malléable en acier trempé
pour éviter que l’épée ne se déforme ou ne casse lors des premiers chocs.

L’épée symbolise également la droiture de celui qui la porte. En effet contrairement au poignard qui symbolise traditionnellement l’arme des traîtres et des lâches (ne dit-on pas poignarder quelqu’un dans le dos).
L’épée est beaucoup plus difficile à dissimuler et la personne qui la porte avance en quelque sorte à visage découvert et ne faisant pas mystère de l’arme qu’il porte, ce qui en quelque que sorte, le rend plus vulnérable.

Par le passé l’épée était l’arme des duels par excellence, l’arme par laquelle les gentilshommes pouvaient laver leurs honneurs quand ils l’estimaient salit.
En cella l’épée était employée comme instrument de justice même si bien évidemment l’issue des duels n’était jamais connue d’avance.

Contrairement au revolver l’épée est une arme de proximité ainsi on peut voir le blanc de l’œil de l’homme avec qui on se bat et toute tricherie paraît donc beaucoup plus difficile à mettre en œuvre.

Comme arme l’épée se suffit également à elle-même, contrairement aux armes à feu, il n’est point besoin de se procurer des balles pour la rendre efficace et seul le bras de l’homme, dont elle est le prolongement naturel, est nécessaire pour la manier.
Néanmoins et même si elle peut dans certain cas l’épée peut servir la justice il faut toujours garder à l’esprit les paroles du Christ à son sujet  « Remet ton épée au fourreau, car quiconque se sert de l’épée périra par l’épée »

Enfin et pour conclure l’épée par son aspect double symbolise la dualité de personnalités présentes en chacun de nous, le bien et le mal ainsi les deux tranchants semblent représenter l’être humain dans toute sa contradiction.
Conclusion L :
·                    Enfant, assis à mon bureau, mon regard s’est souvent posé sur une statuette, offerte non sans raisons par mon père, et représentant un chevalier de l’ordre de Malte.
·                    L’attribut principal de ce chevalier, son épée, était une arme longue à lame effilée, avec une garde de poignée droite et munie d’un petit pommeau rond.
·                    Cet objet, fait à l’image de la croix, devint l’épée chevaleresque de mon imaginaire.
·                    Elle était l’instrument du noble chevalier qui protège la veuve et l’orphelin.
·                    A cette époque de ma vie, l'épée symbolisait pour moi l'honneur, la distinction, la bravoure, et le courage.

·                    Adolescent, l’étrange ressemblance qui existe entre l’épée du chevalier et la croix de notre seigneur, me troublait au plus haut point.
·                    Il suffit de visiter un cimetière militaire pour apercevoir sur chaque tombe, une croix, ou plutôt une épée en forme de croix, la lame plantée dans la terre, la poignée et la croisière constituant la partie supérieure.
·                    La croix devient alors manifestement une épée, et l’épée une croix.
·                    Des écrits ont immortalisé le mariage entre ces deux mots, si courts mais si énormes ; beaucoup ont joué avec eux, pour justifier les guerres et la violence.
·                    A cette époque de ma vie, l’épée symbolisait pour moi l’instrument de force et de mort par excellence.

·                    Adulte, l’épée exerce toujours autant de fascination sur moi.
·                    Cette épée, remise au chevalier lors de son adoubement, était le symbole de son rang, son bien le plus précieux, celui dont il ne se séparait jamais, même dans le tombeau.
·                    Les gisants des chevaliers les représentent tenant leurs épées comme des crucifix.
·                    Instrument de mort, l'épée était également objet de piété.
·                    Symbole de guerre mais aussi de paix, d'injustice mais surtout d'équité, les deux tranchants de l’épée semblent représenter l'Etre humain dans toute sa dualité.
·                    Aujourd’hui, l’épée symbolise pour moi la vaillance à devoir vivre sa vie ordinaire en tant que franc-maçon.
·                    Symbole de l’interminable ferraillement avec le réalisme et avec l’espérance…

Nous Avons dit Vénérable Maître. 

L\ B\ et M\ S\


Mon Epée

Tu n’as pas d’Ame
Tu ne sers que celui qui te maîtrise
A lui seul la responsabilité de tes actes
Illustre symbole de bravoure
Illustre symbole de puissance
           
Fier emblème des chevaliers croisés
Tu représente un fragment de la croix
Tu  exprimes le dualisme médiéval.

 Symbole de guerre
Symbole de paix,
D'injustice
Mais aussi d'équité,
           
Tes deux tranchants représentent
L'Etre  humain dans toute sa contradiction

Symbole alchimique
De pureté absolue
Instrument de vie
Instrument de mort
           
Tu as servie aux enchanteurs
Pour tracer le cercle magique
Tu as été idéalisée
Tu as été personnifiée
De Damoclès au Roi Arthur
Tu as été grandement respectée

Mon amie et fidèle conseillère
Tu resteras toujours à mes cotés
Et j'en fais en ce jour
Le serment.

"Parole donnée sur épée ne peut être rompue"

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