Obédience : NC Loge : NC 09/06/2009
 

L’Epée

Vénérable maître, mes frères, je n’épiloguerai pas sur les origines de l’épée, seulement que celle-ci est apparue dans la période de la protohistoire, l’âge de bronze .
           
Je vous parlerai plutôt de l’Arme du Chrétien, la prière, l’épée de l’Esprit.
           
Ces Armes sont bien sur des armes spirituelles. Paul ne dit pas de se servir d’un bouclier mais d’utiliser la foi comme bouclier. Il dit de servir d’une épée mais entendons par là la Parole de Dieu.

Quand une petite voix vient nous persuader, que tout est dans tout, que tout ce vaut, que toutes les religions mènent à Dieu, saisissons nous de l’épée et tranchons : « Jésus, la Parole de Dieu sur la Terre à dit (Jean 14,6), je suis le chemin, la vérité, la vie, nul ne peut venir au Père sinon par moi. Demeurez dans mon Amour ».

D’après Gandy, la doctrine de l’épée dit : «  le culte de la non violence n’est pas pour les sages et les saints. Il est aussi pour le vulgaire. La non violence est la Loi de l’Esprit humaine comme la violence est celle de la       brute. L’esprit  sommeille chez la brute et celle-ci ne connaît d’autre loi que la force physique. La dignité de l’homme réclame de lui, obéissance à une Loi supérieure à la puissance de l’Esprit ».

La Bible, source et base constante de Foi, affirme des faits passés, présents ou futurs, nous les croyons, même si nous ne pouvons l’expliquer, sur l’autorité de cette Parole.

L’épée illustre le symbole de bravoure, de puissance et représente comme fragment de la croix de Lumière, le dualisme.

En utilisant l’épée de l’Esprit qui nous permet de trancher dans le vif de ces contrefaçons diaboliques, nous sommes là dans le monde pour faire connaître la sentence du juge de Golgotha. Nous ne nous agitons pas pour obtenir une victoire qui dépendrait de notre force ou de notre ruse, mais nous manifestons paisiblement une victoire déjà obtenue à la croix par le Christ. Notre foi et notre combat sont simplement d’annoncer une parole dite pour le monde entier, et d’appliquer une peine puissante et fine à la fois : un amour sans mesure pour les humains, et une lutte résolue contre ce qui le détruit.
Que Dieu nous donne de marcher courageusement dans la liberté.
Amen

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Elle est également symbole de guerre mais aussi de Paix, d’injustice et d’équité ; les deux tranchants semblent représenter l’Etre humain.

La Parole de Dieu est vivante et efficace, plus acérée qu’une épée à deux tranchants. Associé à la balance, l’épée sépare le bien du mal. Tout se rapporte à la justice.

L’épée est aussi la lumière et l’éclair. Les croisés disaient qu’elle était un fragment de la croix de lumière.

L’épée des philosophes est le feu du creuset.

L’apocalypse nous parle du lumineux Fils de l’homme  « dans sa main droite, il a sept étoiles, et de sa bouche sort une épée acérée, à double tranchant ; et son visage, c’est comme le soleil qui brille dans tout son éclat (apocalypse 1,16). Puis, plus loin, la bouche du Fidèle et vrai de laquelle sort une épée acérée pour frapper les païens, c’est lui qui mènera avec un spectre de feu, c’est lui qui foule dans la cuve du vin, l’ardente colère de dieu, le Maître de tout (apocalypse 19,15). Pouvoir créateur et destructeur du verbe qui profane la Parole de Vie ; rédemption pour ceux qui s’y confortent, chute pour ceux qui s’en excluent. Ces deux notions de rédemption et de chute, nous amènent au souvenir du paradis terrestre, état parfait de l’unité primordiale ; Adam goutte le fruit de l’Arbre de la science et ses yeux s’ouvrent sur la dualité du bien et du mal (génèse 3,24) ».

Chu dans la dualité, découvert de son état primordial, l’homme n’aura sans cesse de recouvrer son unité perdu. Mais l’épée est à l’Orient, interdisant toute réintégration par le même chemin. Aux réalités célestes de la Génèse, il fallait une correspondance terrestre pour se retrouver à l’Unité. Et Le Grand Architecte de l’Univers planta ici bas l’Arbre de la Croix, arbre de Vie.« O croix , arbre de salut, qu’une source d’eau vive arrose, ta fleur est un parfum, son fruit l’objet de nos désirs (Saint Bonaventure) ». La fleur éclos à l’intersection du ciel et de la terre. N’est elle pas figurée par les rosaces de nos églises et cathédrales. Au cœur de celles-ci le Christ ou un de ses symboles.

Tous cherchent le Paradis perdu, et si dans nos actions, nous sommes stoppés, nous nous bornons et nous disons : »Le Grand Architecte de l’Univers  nous en interdit le chemin. Ou bien nous le croyons comme un signe, qui nous envoie vers autre direction. Le Grand Architecte de l’univers vient cheminer avec nous sur nos chemins.

L’annonce dans ce monde des oppositions ont énormément endommagé la personnalité, mais ce nouveau pouvoir nous permet de redevenir enfant de Dieu. Le pouvoir du Cœur est appelé le bouclier du Saint Graal et le deuxième pouvoir l’épée du Saint Graal ou la Parole du Grand Architecte de l’univers.

D’un point de vue physiologique, ce sont les trois chakras de la tête qui jouent le rôle d’intermédiaires pour ce deuxième pouvoir.
-         La Pinéale (troisième œil) , chakra d’entrée par lequel s’accompli la descente de l’Esprit.
-         Le chakra du front, d’où disparaît le moi né de la nature et ou l’Ame trône de nouveau.
-         Le troisième chakra est celui du larynx, qui libère le pouvoir supérieur.

Et lorsque cette animation a effectivement lieu dans l’homme qui s ‘est entièrement ouvert à ce processus, une force divine absolument nouvelle est mise à sa disposition, (Mausolée).                 
-         Pour conclure ce chapitre, je me pose la question ; «  n’ai je pas l’épée de Damoclès sur ma tête ? » .

Sur l’autel du Vénérable Maître, nous voyons le chandelier à trois branches représentant le Ternaire Divin.

Devant le Vénérable Maître, dirigé vers l’occident, la Bible ouverte au Prologue de Saint Jean. « Au commencement était le verbe et le verbe c’est fait chair……….et la lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l’ont pas saisie. »

On remarque bien cette dernière phrase du prologue sur le triangle à l’orient au dessus du Vénérable Maître. Ce triangle à une hauteur de deux mètres, soit six pieds, que les fondateurs ont voulu garder et ce, faisant allusion au nombre de six, symbole de la transformation, passage d’un état inférieur à un état supérieur.

Dans la symbolique maçonnique, les symboles sont souvent associés, ils se complètent, se réfléchissent tels des miroirs pour renvoyer leurs vraies images et composent l’œuvre.

Equerre et compas sont la traduction du passage de la matière à l’esprit lorsqu’ils s’entrelacent et leur position varie au fur et à mesure que l’on monte en grade et ainsi s’élève la construction de soi et la réalisation de son œuvre. Ainsi au grade d’apprenti, l’équerre est sur le compas à celui de compagnon, le compas est sur l’équerre. Ce cheminement va donc d’un esprit dominé par la chair à celui d’un esprit dominant la chair.

Cette position du compas et de l’équerre est appelé Shékina (principe féminin de Dieu). On voit bien pourquoi, il est primordial que l’épée du Vénérable Maître ; pommeau venant du Père, la lame sur la Bible, la pointe dans le prolongement de la Shékina. (sans la toucher). (ou  inverse pointe venant du Père…..)Ainsi est respecté le processus qui amène à l’Unité, le Père, la Parole, l’œuvre.

Au rite écossais rectifié, l’épée sur la Bible ouverte est gardienne de la loi comme l’épée des chérubins garde l’Arbre de vie. Ainsi la Bible sur l’épée constitue la Rose, très vieux symbole alchimique, représentant la connaissance des mystères du Grand Œuvre.

Aluah est la Voix de l’Esprit Saint infini et éternel. Maître de Lumière, troisième rayon de l’Esprit Saint est relié à la Shékina. Il est l’une des manifestations du Saint Esprit, un de ses portes Paroles dans tout l’univers. Travailler avec Aluah, c’est aussi travailler à l’Esprit Divin en soi et l’ancrer dans notre intérieur, afin de devenir fils de Lumière.
           
Inspirés par les symboles de la Shékina, les constructeurs des cathédrales ont souvent sculpté sur les piliers, la feuille de sole qui représente l’immortalité et la Lumière Divine. Dans les mystères antiques, cette feuille était le rameau d’or, qui devient l’acacia dans la Franc Maçonnerie et deux significations, innocence et pureté. Lorsque les Maîtres marquèrent l’emplacement du corps d’Hiram, ils plantèrent une tige d’acacia. Arbre funéraire, où Isis retrouva le coffre dans lequel se trouvaient les restes d’Osiris.

Cette présence de l’acacia rappelle les vertus du Fondateur et est de plus censé d’immortaliser celui qui est pourvu de tous mérites. Certains initiés portaient un rameau d’acacia qu’ils nommaient Houzza.

Lors de réception ou d’élévation, les frères se mettent à l’ordre, l’épée tenu de la main droite, pointe en haut, à la prestation de serment.
                       
Lors des voyages aux trois grades, le candidat tient avec sa main gauche ; l’épée, la pointe sur son cœur. Ces voyages figure la carrière pénible que l’homme doit parcourir, les travaux continuels, qu’il a à faire sur son esprit et son cœur.

L’épée sur le cœur désigne le danger des illusions auxquelles les passions l’exposent, illusions qu’il ne peut repousser qu’en veillant et en épurant continuellement ses désirs. Les ténèbres qui nous environnent, vous représentent l’état de privation où l’homme se trouve lorsqu’il est abandonné à ses propres lumières.

Lorsque le Vénérable maître rend l’épée à l’apprenti, il dit : « je vous rends votre épée, ne vous en servez désormais que pour le salut de la Patrie et de vos Frères, et pour la défense de la Religion. ».  Le Franc maçon est, par nature, respectueux des lois de son pays dans lequel il vit.

De même, au grade compagnon, il rend l’épée et qu’elle soit désormais, le signe de votre Vigilance pour pousser loin de vous tout désir injuste et dangereux. Le mot Vigilance, écrit avec une majuscule, est là clé fondamentale de tout ce travail et l’arrêt de toute pensée qui fait découvrir une autre façon d’entrevoir la vie.

Je me souviens qu’au premier grade, le Vénérable Maître me promettait un vrai bonheur. Ce bonheur, que j’ai connu au deuxième grade, a été un vrai désir, celui d’apprendre à se connaître de soi même. On voit bien que cette recherche au deuxième grade semble importante. Nous devons parvenir à cette connaissance avec courage et intelligence afin de nous garantir de l’erreur. D’où l’épée qui rectifie notre cœur afin de poursuivre notre chemin.          Cette  vertu qui m’a été donné lors de mon élévation au deuxième grade est la tempérance  c’est le don de crainte et s’obtiennent par la pratique de la solitude.

Il n’est point rare de voir les hommes chercher et persévérer dans leurs désirs, la curiosité seule peut être le mobile, et la plupart des hommes font illusion sur les motifs de leurs recherches. Mais ceux qui sont chargés de les guider ne partagent cette illusion, attendent pour les satisfaire de distinguer en eux le signe caractéristique de la sincérité et de la pureté de leur désir. Il en est peu qui consiste à souffrir volontairement, à faire tous les sacrifices de l’Amour propre, des préjugés. Voilà pourquoi, nous sommes cherchant, persévérant et souffrant.

Au troisième grade, il rend l ‘épée, emblème parfait du pouvoir que tout Maître doit exercer contre le vice pour faire régner la Paix et la Vertu.

A mon élévation à la maîtrise, on m’a placé devant un objet. Un Mausolée de forme triangulaire, placé à l’Occident, lieu de dualité fondamentale du monde matériel symbolisé par les deux surveillants. Ce Mausolée  représente le candidat lui même, qui doit distinguer ce qui doit périr d’avec ce qui est indestructible. Et les maximes que j’ai reçu lors des voyages m’ont appris ce que doit faire celui qui a eu le bonheur  de connaître cette distinction. Se corriger soi même de toutes passions vicieuses consiste à donner de la droiture à son âme.    Le monde illusoire représenté par le Mausolée est formé par le Ternaire et est dissout par le novénaire. (fin du cycle). Ce Mausolée, monument funéraire, me fait penser que lorsque j’aurais détruit mon égo, je pourrai cheminer dans ce nouveau monde atteindre les neufs degrés de la Sagesse, et retourner à l’Unité.

Lors de l’élévation au troisième grade, quand le compagnon est sous le drap mortuaire, le frère introducteur, qui n’a pas quitter le candidat jusque là,  va se placer à l’occident et reste debout, l’épée à la main . Cette position du Frère introducteur fait pensée que, à quelques centimètres de sa tête, il intervient en tant que gardien ou symboliquement ange gardien.

A ce passage du monde nouveau, six frères ainsi que le deux surveillants et le maître de cérémonie, préparés à la garde du tombeau, pointent leur épée vers le candidat. Ainsi le nombre neuf est respecté. Cette scène rituelle semble faire allusion aux premiers membres du Temple , composé de neuf chevaliers, qui se sont rendus en terre Sainte pour assuré la protection des Chrétiens. Ils se seraient présentés au roi de Jérusalem, lequel accepta que les neuf chevaliers s’installent dans l’ancienne écurie du Temple qui pouvait accueillir mille chevaux. Aucune réponse fut trouvé quant à l’installation dans un endroit aussi vaste. Un doute subsiste lorsqu’en 1990 des archéologues Israéliens découvrent dans les écuries du Temple de Salomon, des vestiges de fouilles anciennes qui auraient pu être réalisés par les Templiers. Apres neuf ans passés en Terre Sainte ces chevaliers sont rentrés en France (Bernard de Clairvaux).

A l’intérieur du temple, à l’ouverture et à la fermeture de chaque grade, les Frères tiennent leur épée, pointe en bas. Cette scène semblerai évoquer  la terminaison de la canalisation de la Lumière venant du ciel vers la Terre, et ainsi la symbolique de l ‘épée perce le cœur du Frère . Ce fluide de Lumière émanant de l’Orient que répand le Vénérable Maître, tenant le pommeau de l’épée sur l’autel, canalise tout l’Esprit de la loge.

Vénérable Maître, mes frères,  pour terminer cette planche je vous conte ce poème en offrande de votre écoute :

Frères, unis par le Grand Architecte de l’Univers
Rien ni personne ne pourra jamais nous séparer
Attaches à la même Foi, marchant dans le même sens
Triste ou heureux, nous nous soutenons à chaque instants
Et un jour, au repas du roi des rois, nous irons en chantant
Rejetons les disputes, qui glorifient guère le Seigneur
Nous attendons pas que les querelles qui ne font que déchirer
Il faut qu’à chaque instant à notre prochain on pense
Tenez, en signe de Paix, je vous fait un présent
Emmenez ces lignes remplies d’espérance, dès maintenant.

J’ai dit Vénérable Maître         

P\ C\

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