Obédience : NC Loge : Les Disciples Ecossais de saint jean Date : NC

Moabon

Les maîtres maçons s’identifient symboliquement au maître Hiram lors de la cérémonie d’élévation à ce grade qui rappelle que l’état de Maîtrise ne peut avoir d’existence que dans le cadre d’un cycle. Nous sommes maîtres ici mais nous avons été apprenti ailleurs. Tout aussi, nous sommes toujours apprentis puisque nous sommes le débutant de l’étape suivante.

On sait par la pratique du rituel, que le maître fut ressuscité par l’accolade et particulièrement par le « mot de maître »... On pense alors aux rituels de mort et de résurrection pratiqués par la plupart des peuples et à l’issu desquels le « Maître » est censé laisser la place à son élève, ressusciter dans son disciple par la transmission du souffle porteur de vie…

Alors le maître ressuscité matérialise l’égrégore du groupe, met des énergies en mouvement et ces énergies font acte. C’est alors que le franc maçon devient, par le fait de sa réception au 3 « me degré, le fils et le successeur d’Hiram ».

Moabon est bien connu de tous les maîtres maçons du REAA. Ce mot peut avoir plusieurs significations et l’une d’entre elles est « le fils du père ». Pas questions ici d’en faire le tour, mais de souligner un petit élément qui peut être intéressant.

On sait que « Moabon » est donné en substitution du Mot perdu et que les instants durant lesquels il est prononcé sont particulièrement importants dans la cérémonie dans la mesure où il est admis que sa prononciation est liée et conditionne la re-lévation. Dans la légende d’Hiram, on sait que celui-ci vient de la tribu des Nephtalis, forgerons Moabites et qu’il est le fils d’une veuve.

Voyons et décortiquons des informations et surtout replaçons les dans le contexte dont on connaît l’importance dans nos rituel…

« Ab » (aleph-Beth) signifie « Père » dans le sens de qui détient la source patrimoniale. C’est ce mot qui devient Abi pour désigner Hiram… Moab est une forme prolongée d’Abi par l’adjonction du préfixe « M » qui ajoute une conception qui signifie « issu du propre père de sa mère ». De fait cela se rapporte bien a l’acte qui est a l’origine de cette naissance ; le rapport incestueux des filles de Loth d’où est né Moab…il est bon, aussi, de noter que Loth, qui a fuit Sodome avant sa destruction avec ses filles, se sont exilés dans une grotte et qu’il disparaît après l’acte incestueux avec ses deux filles ou il est dit que l’une donnera naissance a Moabon (père des Moabites) et l’autre à Ben-Ammi (père des Ammonites) (gn 19). Ce qui laisse à penser qu’il aurait sans doute terminé sa vie dans cette grotte, oublié de tous et des dieux… Le texte Biblique laisse entendre laisse entendre que la fuite de Sodome n’aurait pas été salvatrice, son conflit avec Dieu s’est aggravé… La punition de l’Eternel n’est pas le mot mais l’ignorance ; l’abandon de l’âme. Cette ignorance de l’Eternel a un objet précis, la continuité de l’histoire. Loth ne sert plus les desseins de l’Eternel, ce sera sa descendance qui portera le massage du divin malgré lui. Contrairement à son épouse, Loth n’est pas torturé par son passé au point de s’en sentir prisonnier, il ne s’est pas retourné pour faire fasse a une destinée écrite, comme s’il subissait par sa part la plus grande culpabilité muée en individualisme. Sa mort, son abandon fait en quelque sorte de ses enfants des fils de veuves.

La punition est d’ailleurs ambiguë car elle s’adresse à Moab, le fils de l’aînée qui devient le « fils de sa mère issu du père », c'est-à-dire l’enfant de l’inceste. L’autre fils Ben-ammi, « le fils de mon peuple », père des Ammonites qui ne sera pas de la même manière infâmante, comme si l’acte d’inceste n’était condamnable que pour la fille aînée, un peu comme si on considérait que d’avoir imité sa sœur dédouanait la plus jeune de sa faute. C’est sur cette faute que s’appuie l’interdit formel d’Israël d’épouser un Moabite en expiation à l’époque ou ils habitaient dans la vallée des acacias et adoptèrent le culte de Baal-peor (divinité licencieuse a tête de bouc, adorée sur une montagne au pays de Moab) ainsi que des pratiques impures auxquelles se livrèrent les filles du pays (Nb 25 ; 1-3). Sur la colère de l’Eternel et de ses conséquences, l’écriture est quelque peu ambiguë. Il semble bien que nous soyons en présence d’au moins deux éléments qui permettent de penser à une certaine mansuétude de l’Eternel dans la mesure où contrairement aux interdits formulés, Ruth, Moabite, offre de par son mariage avec Boaz, un élément de la lignée de David, donc de Jésus « il naîtra un fils « Obed » père de Jessé, grand père du Roi David ». Et, second élément, celui de la tribu des Nephtalis, forgerons, Moabites d’où est issu « Hiram Abi »…

La colère et l’abandon sont donc deux éléments de cette histoire.

Le pays de Moab est donc, pour la genèse, d’une part un pays né de l’inceste, mais aussi par extension, celui où les femmes mauvaises dominent. Il y a ici un lien symbolique très fort : l’Acacia. En effet l’écriture s’attarde sur les débauches du peuple d’Israël au pays Moab, dans la vallée de Cithim qui est le nom de l’acacia. On notera au passage que ce mot, Cithim est d’orthographe hébraïque identique à Sithim, qui lui aussi signifie acacia…

Si les descendants « Hiram Abi » viennent de la vallée du Shitim, alors, il est naturel que cet arbre soit celui qui ait fourni la branche posée sur sa tombe, et il n’est pas surprenant que celui qui est né à Moab soit aussi celui qui bâtit le temple de l’Eternel et pour les mêmes raisons l’Eternel exige que l’acacia serve a bâtir les hôtels du Veau d’Or dans le Sinaï et ceux de Baal des filles de Moab.

« Moabon » est de ce fait, lié à l’Acacia par l’étymologie du nom et indiquerait au moment où il est prononcé dans le rituel, c'est-à-dire au moment ou « Hiram » est relevé par les cinq points parfaits de la maîtrise.

L’acacia protège la loi conservée dans l’arche de l’alliance, loi qui est la source du message. L’acacia comme Moabon est donc en quelque sorte, l’image du libre choix de la connaissance, du libre arbitre de l’homme, le « connais-toi toi même » qu’il y a lieu de protéger.

« La parole sacrée est celle que je vous ai donnée en vous relevant, On la donne en recevant et donnant l’accolade en trois temps, Une syllabe a chaque temps, Elle signifie la chair qui les os ».

J\M\ M\


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