Obédience : NC Loge : NC 22/03/1996

 

La connaissance de Dieu, Grand Architecte de l’Univers au 1er grade

Le mot Dieu est composé de 4 lettres comme les 4 branches de la croix, le carré qui est la terre ou le double binaire.

La première lettre est la 4eme lettre de l’alphabet, Gamma chez les Grecs, juste après le Delta qui est 3.
4 encore comme les 4 points cardinaux et les 4 arts mathématiques : la géométrie, la musique, l’arithmétique et l’astronomie. 4 comme les 4 éléments physiques : l’eau, la terre, le feu et l’air, éléments que nous retrouvons dans nos voyages d’initiation : purifié par le feu, par l’air et par l’eau, l’initié étant partie intégrante de la terre à laquelle il doit rester lié durant son apprentissage, pour bien garder les pieds sur terre, comme le dit l’expression populaire.
Dieu est 1 et lui seul a crée le nombre 1, borné artificiellement par le nombre 2.

A ce niveau, et très tôt d’ailleurs, le nombre est présent, comme dans la globalité de notre démarche maçonnique. Le premier grade nous apprend que les mystères des trois premiers nombres sont les analogies qui se dégagent des propriétés métaphysiques des nombres.
La conception mathématique de l’univers nous oblige à nous poser la question du rapport entre un monde purement intelligible comme les idées abstraites, et le monde sensible comme le monde des formes et de l’expérience concrète.
« Il est facile et légitime, de marquer du sceau de l’absolu,
les notions et théories purement idéales » disait Platon.
                                                                                     
Selon nombre de théories, les mathématiques et le nombre seraient parties originelles de l’univers, et de l’homme. La démonstration mathématique ne serait qu’un artifice pour arriver à justifier la connaissance intuitive : la mathématique serait donc en chacun de nous et l’homme serait nombre !

Le nombre serait l’expression de la loi, comme celle ci est l’expression de l’harmonie universelle. Il peut donc régler les phénomènes naturels, mais aussi la destinée des hommes. La langue du nombre serait la langue de la connaissance, en complément à la langue des sentiments, laquelle ne peut s’exprimer, à priori, que par des mots, et en tout les cas difficilement par des nombres.

L’initié qui aurait approfondi la signification du nombre posséderait la clé de tous les secrets, c’est à dire la connaissance des outils lui permettant d’accéder à la compréhension des mystères de l’univers, du moins de ceux faisant l’objet de notre recherche. Le nombre reste donc à mon sens, la clé de la connaissance des lois naturelles et des enseignements initiatiques et religieux.
                                                                                    
Dans le domaine des nombres il existe un nombre qui est appelé nombre imaginaire « i » ; il est représenté par le symbole ž 1 (ce qui est mathématiquement impossible). Son nom est d’ailleurs mal choisi, car il est justement inimaginable, tout comme l’est Dieu. Pourtant on utilise ce nombre comme si sa réalité était établie alors qu’il ne correspond à rien, et qu’il n’est qu’une vue de l’esprit, et dans le domaine de l’esprit tout est possible.

Possible comme cette théorie d’un certain Gérald FEINBERG, qui avance l’hypothèse selon laquelle certaines particules appelées TACYONS (du grec rapide) pourraient être plus rapides que la lumière, donc invisibles à notre oeil. Lorsqu’on sait que l’homme n’est qu’un ensemble de particules, je laisse à chacun le soin d’imaginer une suite. Curieusement, l’unité de mesure de ces particules est encore i, également utilisé pour l’étude de l’antimatière :
« Cherchez et vous trouverez ».
                                                                                    
Ces éléments contribuent  à nous révéler l’existence de mondes analogues à ce que nous pourrions appeler « esprit ». Dieu pourrait être révélé par la physique, lui qui ne l’est justement pas.
« Il ne suffit pas à l’homme d’être mis en présence de la vérité pour qu’elle lui soit intelligible » dit notre rituel.
« La lumière n’éclaire l’esprit humain que lorsque rien ne s’oppose à son rayonnement et tant que l’illusion et les préjugés nous aveuglent, l’obscurité règne en nous et nous rend insensibles à la splendeur du vrai. »
                                                                                     
Les symboles interviennent pour nous rendre manifestes les vérités qui sont en nous.
Ils nous présentent l’image fidèle de ce que contient notre esprit et lorsque celui ci est vide, ils n’ont aucune signification. La faute n’en est pas aux symboles, mais à celui qui ne sait rien y voir, car on ne peut rien sortir d’une intelligence creuse.
Ainsi les nombres sont les enveloppes visibles des êtres : ils en règlent non seulement l’harmonie physique, les lois vitales, spatiales et temporelles, mais aussi les rapports avec le principe, ce principe 1 dont les hommes sont issus, hommes qui ne sont par conséquent que des nombres.
Pythagore concevait pour sa part un Dieu Géomètre : toute chose selon lui étaient nombres et tout nombre était divinité.

La nature elle même nous impose ce principe: par exemple la PHYLLOTAXIE qui est la science botanique consacrée à l’étude de la disposition des feuilles autour d’une tige nous apprend que pour un ensoleillement maximum, l’angle d’intervalle entre deux feuilles doit répondre à une formule mathématique bien précise que la nature sait répéter et respecter ; ou encore que le nombre d’or est utilisé spontanément par Dame nature dans le cycle foliaire de certains arbres ou espèces de coquillage qui ont une forme de spirale logarithmique, tournant toujours dans le sens du soleil: encore des nombres !
De tous temps donc, les hommes de science se sont accordés à dire qu’il régnait une cohérence certaine dans l’univers, et qu’elle était d’inspiration mathématique.
Ce Dieu est il donc architecte, géomètre, créateur, organisateur, ou magicien ? ou tout en même temps : il en est bien capable !
Serait il le maître du chantier de l’univers, celui qui dirige les ouvriers dans la construction de l’univers (ou du temple) où il insufflera cette étincelle de vie qui animera, ornera et donnera toute sa beauté au monde, telle une loge à qui nous donnons la vie par l’ouverture au temps sacré : « frappez et on vous ouvrira ».

A la base de tout raisonnement humain se trouve une idée à priori, et à la base de toute activité humaine individuelle ou collective, se trouve une croyance : elle est appelée évidence, certitude ou postulat de raison pratique pour certains.

Dieu est pour l’homme synonyme d’entité supérieure dont les attributions dans l’univers sont variables et diverses selon les religions. Dieu est pour l’homme un terme générique, représenté par diverses images ou symboles; Il a en général la nationalité de celui qui pense, parle sa langue et le soutient  dans ses actions, bonnes ou mauvaises. Une certaine forme d’instinct de propriété  plane même parfois dans les rapports entre l’homme et Dieu : « Mon Dieu »  dit l’expression courante. Et ceux qui ne croient pas en Dieu, croient parfois en son opposé, souvent trouvé dans l’image du mal ou du diable.
                                                                                    
A l’image de Dieu a toujours été associé, son opposé. C’est le pavé mosaïque, le noir et le blanc, le bien et le mal, la dualité permanente de la vie de l’homme à qui il ne reste qu’un moment de vie entre l’équerre et le compas, le premier étant la terre, le second les cieux. Chercher la vérité dans son contraire, et certains trouvent une vérité dans son contraire. Mais croire en l’esprit du mal est déjà le commencement de la foi en Dieu.
                                                                                    
A mon affirmation sur l’existence de Dieu, un frère me disait il y a quelques temps : « comment ton Dieu, laisse- t- Il faire sur la terre des hommes, autant de crimes, de catastrophes et d’horribles choses » ?
La question posée semble pertinente. L’homme y a trouvé des éléments de réponse. Il s’agit là de son karma, pour ceux qui admettent avoir pu être des salauds dans une autre existence, ou d’une épreuve, pour ceux qui ne veulent pas penser à ce qu’ils ont pu être un jour, ailleurs, on ne sait pas bien où, peut être dans la grotte symbolique où nous avons pris naissance.
                                                                                 
Faute de preuve, nous voilà bien obligé d’admettre certaines choses: cela se nomme une hypothèse ou plus simplement la foi !
Cette foi qui fait de l’incertitude de nos origines une force, cette foi qui nous rend à la fois forts et faibles ; cette foi qui nous permet de mettre notre confiance en un concept que nous avons toujours du mal à imaginer sans être figuratif, puisqu’il est totalement abstrait; cette foi, enfin, qui permet à l’homme de s’élever vers Dieu, vers la vérité, vers la connaissance.
Ainsi, tout est expliqué, et nous pouvons pardonner à Dieu, alors qu’habituellement c’est à lui que nous demandons pardon voire le remercier de nous infliger des épreuves... Dieu n’est il pas bonté ? D’ailleurs ne l’appelle-t-on pas « le Bon Dieu ».
C’est du moins une théorie admise, puisque beaucoup d’entre nous, mêmes ceux qui ne croient pas en Dieu ou se prétendent comme tels, vont implorer Dieu dans des situations extrêmes, en attendant beaucoup de sa bonté, de son amour, ou de son pardon.

Pourtant la Bible nous apprend que Dieu n’est pas bonté, mais vengeur, rancunier, et qu’il n’hésite pas à tuer pour se faire obéir ou obtenir la foi et la fidélité de ses créatures !!! C’est le Dieu dictateur.
Alors Dieu vertu ou Dieu vice ? Cette vertu à laquelle nous élevons des temples. Ou à l’opposé vice pour lequel nous creusons des cachots.

Que serait le mal si le bien n’existait pas ? N’exprime-t-on pas la lumière en pensant aux ténèbres, le bien en pensant au mal, et Dieu en pensant à l’homme ? Connaîtrions nous la lumière si nous n’avions pas conscience des ténèbres ?
De même connaîtrions nous Dieu, si nous n’étions pas homme ? Assurément et joliment absurde puisque sans homme, il n’y aurait personne pour croire en Dieu, et que de plus nous ne connaissons pas Dieu : le problème reste donc entier à ce stade de ma réflexion.
                                                                                
Certains affirment que le bonheur et l’abondance sont naturels, que l’homme est fait pour vivre dans le bonheur et non dans le malheur, que l’amour et le bonheur sont des choses normales pour l’homme, que les mauvaises choses sont crées par l’homme, qui en est à la fois l’instigateur ignoré, et la victime stupide.

Certains disent que Dieu est bon, et que l’homme est mauvais : le yin et le yang.
Certains disent que l’homme est à la fois le bon et le mauvais : le pavé mosaïque certains disent encore que Dieu est bon et que le diable est mauvais.
Certains disent que Dieu existe, d’autres qu’il n’existe pas, que le diable existe ou qu’il n’existe pas.
Diable ou Dieu, ils ont la même initiale !
                                                                                    
La seule certitude en ce monde est que l’homme existe, et lui seul a la liberté de penser que Dieu existe ou non, n’ayant aucune certitude tant qu’il n’aura pas dépassé le compas, l’exacte mesure de toute recherche demeurant l’homme et lui seul. La connaissance et la recherche de la vérité n’ont de valeur que pour l’homme, puisque c’est celui qui cherche. La connaissance de l’homme s’exprime donc par rapport à lui-même : c’est le retour à la terre, au physique, à la pierre brute que nous sommes, et c’est aussi le retour à l’unité, donc au principe créateur c’est à dire Dieu.

La pierre polie que nous deviendrons peut être, constituera une parcelle de l’édifice, qui nous guidera sur le chemin de la lumière et qui nous ramènera à Dieu. Cette édifice est t il Dieu, dont l’homme est un constituant, ou le Temple construit pierre par pierre, permettant à l’homme d’accéder à Dieu.
Pour l’homme les choses existent à partir du moment où elles commencent à lui ressembler.
Selon notre langue française exister signifie « avoir la vie », où « être actuellement ».Dieu a-t- il la vie ou est-il actuellement, au sens ou l’homme le définit ? oui puisqu’il est le créateur et non puisqu’il ne vit pas, n’est pas vivant.

Nous pourrions donc affirmer l’inexistence de Dieu, d’après notre interprétation humaine des mots.
La réponse serait simple si nous pouvions en rester là et la conclusion belle mais nous n’en serions ni content et encore moins satisfait.
Le drame de toute communication humaine, est que la plupart des hommes s’attachent aux mots plutôt qu’à la pensée qu’ils recouvrent, à telle enseigne qu’ils ne parviennent même plus à appréhender leur propre pensée sans l’exprimer en mots.

Pourtant il existe une magie des mots, tel ce nom secret de Dieu évoqué par l’histoire qui est encore prononcé dans le saint des saints dans les rituels du peuple juif, rappelant certains épisodes des écrits saints.
« au commencement était la parole, et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu.
Elle était au commencement avec Dieu.
Toutes choses ont été faites par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. »

Ainsi les écrits anciens nous révèlent une magie des mots, mots composés de lettres qui jonglent avec les nombres.                                                                                    
Les francs maçons des temps anciens ont donc agi avec sagesse en recourant au vocable symbolique du Grand Architecte de l’Univers, et en dépouillant l’idée de Dieu des visages et attributs divers dont les hommes l’avait affublé à travers les temps.

Cette foi maçonnique ne s’exprime pas en contrainte mais en liberté : des hommes libres et de bonnes mœurs...des hommes qui se libèrent de jour en jour sur le chemin de la connaissance.
                                                                                    
Pour nous Franc Maçons, fils de la lumière, le symbole de Dieu est le premier regard de l’initiation :
En qui mettez vous votre confiance demande t on au profane ? En Dieu répond-t-il.
Après le noir complet, est la renaissance accompagnée de la lumière de ce triangle qui nous regarde…et que nous regardons : mais qui regarde l’autre ? Qui est le créateur de l’autre ?…
« Demandez et vous recevrez ».
                                                                                    
Ces raisonnements qui peuvent paraître absurdes nous indiquent que la notion de Dieu passe par l’homme, sa compréhension et ses conventions. Il est difficilement concevable qu’il puisse y avoir Dieu sans homme puisqu’il est dit que Dieu a fait l’homme à son image donc inévitablement Dieu reste lié à l’homme et il n’existe qu’à travers lui.
Nous pouvons donc affirmer que l’homme est Dieu au sens où l’homme justifie l’existence d’une entité supérieure, ne serait ce que par simple humilité.

Et si tout cela n’était que le fruit de l’imagination de l’homme, de ce petit homme qui essaie de penser plus grand que lui: ce ne serait alors qu’orgueil puisque l’homme deviendrait alors « l’inventeur de Dieu », en quelque sorte son « créateur », et non plus sa créature. Une fois encore, chercher la vérité dans son contraire…
                                                                                     
La croyance en l’existence de la perfection, en la possibilité pour l’homme d’accéder à la connaissance de cette perfection par initiation, c’est-à-dire par participation, est la raison même de l’existence de notre démarche. Comment ce cheminement initiatique pourrait-il s’accomplir si le voyageur ne croyait pas en l’existence du havre vers lequel il progresse :
« Il est un, Il existe par lui-même ».

Que de contradictions mes frères ! mais ce sont ces contraires qui nous permettent d’avancer dans notre recherche et de devenir réellement des fils de la lumière c’est à dire des êtres véritablement lumineux.

Mais ne sommes nous pas tous devenus symboliquement lumineux, imprégnés par la lumière du Grand Architecte, lorsque nous sortons de tenue, que seul le blanc reste visible, laissant derrière nous les ténèbres dans lesquels nous avons travaillé, pour rejoindre le monde profane, inondé de lumière, artificielles, nous l’avions tousLa connaissance de Dieu, Grand Architecte de l’Univers au 1er grade compris, puisque la seule vraie lumière ne peut être qu’à l’intérieur :
« Visite l’intérieur de la terre, et en rectifiant tu trouveras la pierre occulte ».                                                                        

J’ai dit


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