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Y a t'il identité entre science et connaissance ?


« Que l’avenir et la chose la plus lointaine soient la cause de ton aujourd’hui ! »
Nietzsche
 
 
 
L’initié est un homme de rupture. Le doute est la condition « sine qua non » de son progrès spirituel. On juge un homme à la qualité de ses refus. Il a le pouvoir, si ce n’est le devoir de dire non!
 
Au XIXème siècle, la science portait en elle toutes les promesses de bonheur: l’homme ne travaillerait plus que pour son plaisir, les maladies seraient supprimées, la paix et l’harmonie régneraient sur terre. L’espace de la science fascine: il est riche de tous les possibles, de tous les fantasmes.
La science n’évolue que par rapport au passé, donc à la mémoire; elle est réaction par rapport à un état, à une situation.
 
Quel en est le constat en ce début de XXIème siècle?
Micro-conflits dissimulant les visées expansionnistes religieuses, politiques, économiques; prolifération des sectes, déprime, lassitude, individualisme. Internet vous rend la vie meilleure!!
 
Tout progrès scientifique semble avoir un effet boomerang. Les radiographies au rayon X seraient la cause de 75% des cancers du sein; Tchernobyl nous à légué plus de 400000 cancers en Europe; les « accros » au téléphone portable risqueraient des lésions des cellules cérébrales; les prothèses mammaires explosent, les OGM menacent etc.…..
Tous ont l’oreillette et le taux de surdité des jeunes sera un record. Trafic d’organes, acharnement thérapeutique, les vieux ça peut rapporter gros!
Nos ancêtres chassaient le mammouth, nous chassons le prion; Les clones feront rire nos enfants dans le beau cirque que nous leur construisons!
La liste ne saurait être exhaustive; certes, ce n’est pas la science qui est condamnable, mais ce que nous en faisons. Après les pures intentions, le désir de profit et de pouvoir est toujours dans l’ombre de ce qui devait éclairer notre condition.
 
Du char à bœufs au robot sur Mars, d’Hippocrate au scanner, les progrès sont stupéfiants, mais l’homme n’a pas évolué! Les derniers faits montrent que la barbarie et la haine sont hélas pérennes.
Psychologiquement, l’homme est le même, ses peurs ont changé de masques mais sa peur essentielle, mourir, est toujours tapie au fond de lui.

« Les gens en savent déjà trop pour leur ignorance. »
 
J.Rostand


La science crée des artifices sensés cacher nos peurs. La mythologie n’était que l’expression de la psyché; les étoiles racontaient les combats et les amours de nos dieux et démons internes; la poésie et le rêve ont disparu: Râ est devenu la naine jaune proche de sa nova, la lueur NGC 1036 ne fait partie d’aucune légende mais est l’expression d’une nouvelle et indéfinissable peur.
Les structures sociales extérieures sont les résultantes de nos structures intérieures.
Chacun est le gardien de l’entrepôt du passé, entrepôt dont nous avons perdu la clé!
Nous nous faisons alimenter par nos « Maîtres », nos livres, nos autorités, nos saints: St Pierre ou Paul, St Jean ou St Nobel, St Dollar et St Média, St Thétique et St Terloppe. Nous jouons une «sainte-phobie » en « do-magogique » majeur!
La langue se conserve dans les dictionnaires, le savoir dans les encyclopédies, l’argent dans les coffres-forts; les musées congèlent l’art, tout est en boite, bien classé, prêt à servir, prêt à penser.
La nouvelle collection du « prêt à déporter » est arrivée!
La cause fondamentale du désordre en nous-mêmes est la recherche d’une réalité promise par autrui.
Lorsque le masque remplace le visage, la parole substituée étouffe le message vivant. Nous sommes devenus des créatures du savoir, des «Golem»!
 
L’aruspice, autrefois, découpait le terrain sacré: voici le profane, voilà le sacré. Mais les frontières du savoir changent, de nouvelles découvertes rendant caduques les connaissances actuelles.
La science est un mouvement qui se nourrit de ses avatars.
 
« Notre temps n’a pas pris encore une distance froide à l’égard de la science, non encore laïcisé par rapport à elle. » (Michel Serres.)
Celui qui demande comment faire pour progresser est en réalité en recherche d’une soumission à une autorité dont elle espère qu’elle remettra de l’ordre dans sa vie en lui donnant du sens. Mais l’ordre imposé provoque un désordre en soi.
Je disais souvent à mes élèves que je n’étais pas là pour donner des réponses mais pour faire naître des questions!
Une recherche sans conscience de cet état d’asservissement n’aboutit qu’à la découverte de l’image de sa propre déformation.
 
« L'humanité n'est pas un état à subir. C'est une dignité à conquérir. »
Vercors

 
L’humanité est encore bien jeune, elle n’a que quelques centaines de milliers d’années et vit sa période de puberté, et c’est ce qui me donne espoir.
Nos sociétés basées sur la violence et la compétition ne seront pas éternelles, du moins j’ose l’espérer.
Se demander si l’on réussira est déjà une faiblesse. Fais ce que doit……….
 
L’homme est une évolution inachevée, qui ne le sera peut-être jamais. Il est dépositaire d’une richesse unique : son imagination, son pouvoir de création avec le droit à l’erreur qu’il sous-tend.
Défendre le goût contre le « bon goût », insipide camaïeu sans contrastes. « Le goût, nec plus ultra de l’intelligence » déclarait Lautréamont.
La création se nourrit de ce que le bon goût condamne.

« Le courage c’est de ne pas subir la loi du mensonge qui passe »
Jaurès

 
A suivre…
J\ N\

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