GLDF Loge : Stella Maris - Orient de Marseille Date : NC

Sciences et voies de la Tradition

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Si oubliée qu’elle soit lorsque nous travaillons à la gloire du Grand Architecte de l’Univers et que notre « chaîne d’union » spirituelle nous rassemble en fervents apprentis de nos « Respectables Loges » respectives, cette question, que je viens d’énoncer et qui constitue le titre de la planche que j’ai l’honneur de présenter devant vous ce soir, cette question nous tourmente en secret.

Enfants et adolescents, dotés d’une éducation religieuse ou pas, à travers notre formation par l’école, le lycée ou l’université, nous avons pris nécessairement un bain de rationalisme, de ce rationalisme moderne dont Descartes, Newton, Spinoza, Leibniz, furent les initiateurs, et que le « siècle des Lumières » développa ensuite, tandis qu’émergeait la Franc-Maçonnerie spéculative dont nous sommes les actuels continuateurs. Peut-être les philosophes de ce temps, les Montesquieu ou les Voltaire (pour citer deux noms d’initiés de la franc-maçonnerie des Lumières) avaient-il compris que la complète émancipation de l’esprit humain (à l’égard du religieux) ne pouvait aller sans qu’on lui propose une religion de transfert sur le plan de l’humanité tout entière, celle-ci devenant par elle-même et par ses ouvriers symboliques - nous les francs-maçons - son propre chantier.

Lorsque nous avons frappé à la porte du Temple, c’était, dans beaucoup de cas, afin de ne pas périr – intellectuellement, affectivement – de ce qu’un auteur contemporain (Marcel Gauchet) a nommé « le désenchantement du monde », en décrivant notre condition d’humains qui ne peuvent plus croire à aucun mythe, mais ne sauraient probablement pas s’en passer.

Retrouvant dans nos Ateliers une sorte d’imprégnation mythique, dont notre baptême initiatique par les quatre éléments offre le premier contact, et le plus saisissant, nous voici sommés d’éclairer nos contradictions internes. C’est sous l’empire de la Raison que nous devons maîtriser nos passions dévorantes, en dignes émules du stoïcisme ancien, ou de l’épicurisme ataraxique, délesté au préalable de sa mauvaise réputation. Et néanmoins nous sommes amenés à laisser de côté, du moins quand nous sommes portés par la magie de nos tenues, une partie de ce qui donne à la raison son efficace, je veux dire « l’esprit critique », qui est le grand contempteur, l’opposant de toutes les croyances.

Notre bien aimée franc-maçonnerie a quelque chose d’évangélique : il nous faut y redevenir de « petits enfants ». C’est parce que nous avons « trois ans » que ce Royaume nous est rouvert, que l’univers des contes peut se redéployer, que le Mythe a repris pour nous des couleurs. S’il n’est pas question de s’en plaindre, puisque au contraire de degré en degré le mythe, en de changeants apprêts, soutient notre quête, il nous faut pourtant convenir qu’en pratiquant l’Art Royal nous en arrivons, selon les individus et les personnalités bien sûr, à nous intéresser à d’étranges choses (au regard des profanes) : l’alchimie, l’astrologie, la magie, le tarot, la géomancie et autres techniques de divination, comme le Yi-King, la numérologie, la science des lettres, la Kabbale juive ou chrétienne, les spéculations sur le nombre d’or, la musique des sphères, la théurgie, l’anthroposophie, la médecine homéopathique, l’acupuncture chinoise, et que sais-je encore !, ces « disciplines » si diverses, mais qui sont toutes considérées, à un titre ou à un autre, comme irrationnelles, ont pu capter tour à tour notre attention, et même si elles ne l’ont pas retenue, faute de temps,  d’aptitudes ou de goût pour les pratiquer, ont certainement changé, peut-être à notre insu, notre façon d’appréhender le réel. Je ne voudrais pas engendrer cependant par mon propos la moindre confusion : je ne suis pas en train de confondre ésotérisme et occultisme, mais je nous situe à un carrefour où notre pratique ésotérique nous rend capable de ne pas rejeter d’emblée ces matières à et ces manières de réfléchir que nous aurions jugées irrecevables du temps où notre intelligence se maintenait dans le cadre d’une pensée étroitement rationaliste.

Je reviens donc à la question posée en titre de ma planche : quel est le statut de telles connaissances traditionnelles devant le tribunal de notre raison ?
Plus exactement, sommes-nous prêts à envisager, à utiliser celles-ci comme des sciences au sens moderne du mot ? Certes les auteurs qui en ont écrit n’hésitent pas à employer ce terme : des expressions comme « sciences traditionnelles », « sciences sacrées », se rencontrent fréquemment dans les nombreux ouvrages que publient des collections spécialisées où s’alimente notre curiosité, parfois aussi notre dépit. Mais dans ces cas l’appellation de « science » recourt au sens ancien de la « sapience » encore invoquée chez Rabelais, c’est-à-dire de « sagesse », et cette acception, reconnaissons le, ne s’accorde pas vraiment avec l’évolution actuelle du mot.
 
En effet les protocoles scientifiques modernes n’ont rien à voir avec, par exemple, l’étroite personnalisation du labeur alchimique qui devenait d’ailleurs, chez ses adeptes, l’œuvre de toute une vie. Dans un tel domaine, l’expérimentateur ne peut être changé sans que le travail ne doive être recommencé à zéro, car l’approche du savoir y est corrélative d’une véritable transformation qualitative de l’apprenant lui-même. Tandis que la science contemporaine, dans sa démarche expérimentale, exclut l'homme singulier du champ des expériences pour le réduire à un statut d'observateur uniquement capable d'objectiver ce qu’il observe, dans le respect de procédures indéfiniment et universellement reproductibles, l’homme du savoir ancien qui en

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globe dans ses questions à la fois le « comment » et le « pourquoi » des choses,  qui s’interroge donc aussi sur leur finalité, sur leur sens, venant à parler de l'expérience qu’il effectue, raconte ce qu’il est, ou plutôt ce qu’il devient en son être propre, tout autant que ce qu’il fait. Il situe son action en lui-même : son travail porte sur un objet mais l’implique comme « sujet ». Son engagement personnel se traduit par une sorte de poétique, de création subjective originale, qui fait que, par exemple, aucun traité d’alchimie n’est semblable à un autre, chacun offrant l’approche d’un texte obscur et magnifique, inédit et mystérieux. Cette démarche est expérientielle ( comme nous disons « existentielle ») et non pas expérimentale. Insistons sur cet exemple : la méthode d’un chimiste se doit d’être expérimentale, la voie de l’alchimiste est poétiquement, et initiatiquement expérientielle, comme la nôtre dans la construction du « temple » intérieur.
 
Pascal, dans une page célèbre de sa Préface au Traité du Vide, qui date de 1651, définit ce que sera la science moderne : quand des sujets, dit-il, « tombent sous le sens ou sous le raisonnement, l'autorité y est inutile; la raison seule a lieu d'en connaître.[…] C'est ainsi que la géométrie, l'arithmétique, la musique, la physique, la médecine, l'architecture, et toutes les sciences qui sont soumises à l'expérience et au raisonnement, doivent être augmentées pour devenir parfaites. Les anciens les ont trouvées seulement ébauchées par ceux qui les ont précédés; et nous les laisserons à ceux qui viendront après nous en un état plus accompli que nous ne les avons reçues. […] Les secrets de la nature sont cachés; quoiqu'elle agisse toujours, on ne découvre pas toujours ses effets: le temps les révèle d'âge en âge, et quoique toujours égale en elle-même, elle n'est pas toujours également connue. […] Les premières connaissances [que les Anciens] nous ont données ont servi de degrés aux nôtres, et dans ces avantages nous leur sommes redevables de l'ascendant que nous avons sur eux; parce que, s'étant élevés jusqu'à un certain degré où ils nous ont portés, le moindre effort nous fait monter plus haut, et avec moins de peine et moins de gloire nous nous trouvons au-dessus d'eux. C'est de là que nous pouvons découvrir des choses qu'il leur était impossible d'apercevoir. Notre vue a plus d'étendue, et, quoiqu'ils connussent aussi bien que nous tout ce qu'ils pouvaient remarquer de la nature, ils n'en connaissaient pas tant néanmoins, et nous voyons plus qu'eux. »
 
Rien de plus éloigné de cette idée de « progrès », qui sous-tend la révolte de Pascal contre « l’autorité » en matière scientifique, que les « connaissances traditionnelles » auxquelles nous nous référons dans nos Loges. C’est là, me semble-t-il un de nos plus étonnants paradoxes. La construction du Temple, ce chantier indéfini promis à un perpétuel inachèvement, a beau nous le faire regarder comme « a work in progress », selon la fameuse locution anglaise, nous nous tournons toujours résolument vers l’Origine afin de préparer l’avenir, nous éclairons l’horizon qui est devant nous avec les clartés que nous apercevons derrière nous. Nous qui nous voulons tellement hommes « libres », (donc, en quelque sorte, non assujettis à un strict déterminisme), c’est pourtant à l’écoute du passé, à l’observation des conseils qui en émanent, que nous soumettons notre attention intellectuelle et spirituelle. S’il est arrivé, ou s’il advient (hypothèse projetée sur le présent ou sur le futur) que des Francs-Maçons fassent figure de  « révolutionnaires », ne doutons pas que ce soit selon l’idée de retour, à côté de celle de renouvellement qu’implique le terme (et la métaphysique de « l’éternel retour », qui est une hypothèse hindouiste et bouddhique avant son adoption par le sulfureux Nietzsche n’est en ce sens guère éloignée de notre conception effectivement paradoxale du « progrès » ).

Ainsi, la sagesse à laquelle prétend accéder l’alchimiste est-elle toujours très antique, tout comme certains d’entre nous font remonter la Franc-Maçonnerie, sinon tout à fait jusqu’à Adam et Eve, du moins jusqu’à ce premier « architecte naval » que fut Noé construisant l’Arche. Aussi des rites noachites ont-ils été pratiqués dans notre Ordre.
 
Il semble que le « grand arcane » ou le grand secret que nous poursuivons, bien que ce soit avec l’outillage conceptuel de nos mots substitués, comporte trois voies essentielles de recherche, complémentaires d’ailleurs, puisque aucune des trois ne peut se priver des ressources ou des procédés des deux autres. Ces trois voies sont l’Alchimie, l’Astrologie et la Magie. Deux autres « matières » constituent leurs adjuvants : l’une est le Symbolisme, dont nous apprenons, en loge d’apprentis, les rudiments (le symbolisme est indispensable à la compréhension de l’astrologie), l’autre est la Mythologie sur laquelle s’appuient maints rites magiques (qui présupposent un appel aux puissances spirituelles résidant dans les êtres inférieurs, voire dans les choses, dormantes mais point du tout inanimés (on se souvient de l’exclamation du poète : « Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? »). Si l’on me presse de dire où je situerais la Kabbale, j’en ferais un des outils majeurs du symbolisme : ses enseignements sont d’ailleurs à peine dissimulés dans nos Loges.
Pour deux d’entre ces voies auxquelles je me suis intéressé, l’Alchimie et l’Astrologie, je puis dire qu’elles reposent sur un vrai corpus organisé de connaissances, même si leurs dérives éventuelles les font regarder aussi comme des pratiques de superstition.
 
Je prendrai d’abord l’exemple de l’astrologie, puisque celle-ci conditionne l’approche de l’alchimie.
Doit-on rappeler que, de tout temps, l’homme a été attiré par la voûte céleste et que l’observation des astres lui a d’abord servi à évaluer le temps ? L’alternance des jours et des nuits, les changements dans les phases de la Lune et la position des planètes, ces astres errants selon l’étymologie du mot, retinrent son attention. Les Chaldéens, du haut de leurs ziggurats babyloniens, effectuèrent les premiers relevés précis de la position des luminaires mobiles par rapport aux constellations immuables : celles-ci sont si lointaines que leurs dispositions les unes par rapport aux autres ne varient pas. Lorsque le temps fut venu, par exemple dans la Grèce classique, de croire que la sphère terrestre était emboîtée dans les diverses sphères cristallines auxquelles paraissaient accrochés les objets du ciel, les constellations constituaient ce qu’un Aristote ou plus tard un Ptolémée appelèrent la sphère des étoiles fixes. Les anciens observateurs du ciel nocturne attribuèrent aux étoiles les noms de leurs divinités. On peut sans doute imaginer qu’ils créditèrent ces astres divinisés d’une influence surnaturelle sur leur propre existence: c’est de là que naquit probablement l’astrologie, à laquelle l’astronomie proprement dite doit beaucoup, tant il importait, pour les faiseurs d’horoscopes, de savoir où se trouvaient, avec exactitude, les bonnes ou les mauvaises étoiles de la destinée. De fait, jusqu’au XVIIe siècle, tous les grands astronomes furent aussi des  astrologues ; ainsi Johannes Kepler, pour ne citer que cet illustre exemple.

Les données astronomiques nécessaires sont plus ou moins nombreuses selon la pratique astrologique concernée. L'astrologie de la presse quotidienne, qui se plait à décrire le sort des natifs de tel ou tel signe zodiacal, n’exprime que de très vagues généralités à propos de millions d’individus, puisqu’elle ne s’intéresse qu’à la position du soleil dans les signes du zodiaque. Mais dès qu’il s’agit de « monter » un thème personnalisé, ou, corrélativement, sa « progression » annuelle, en comparant le ciel d’origine du natif avec les données d’un jour anniversaire de sa naissance, l’astrologue doit se livrer à de savants et minutieux calculs au bout desquels le thème de la personne apparaît comme strictement individuel et singulier, c’est-à-dire valable uniquement pour elle. Sauf dans le cas assez exceptionnel de ce que l’on appelle des « jumeaux astraux » : quand deux personnes sont nées au même endroit et au même moment. Telle anecdote fameuse nous apprend que le jumeau astral d’un prince d’Angleterre a hérité de l’affaire familiale la même semaine (l’un montant sur le trône, l’autre reprenant le commerce de son père décédé), s’est marié le même jour que lui, a eu le même nombre d’enfants, est mort le même jour à quelques minutes d’intervalle…

On peut considérer le « ciel de naissance » comme une sorte de formule chimique où les planètes et les autres facteurs représentent les éléments simples et fondamentaux qui, dans leurs combinaisons variées, constituent le sujet et la matière d’une « chimie » de la personnalité . Les mouvements observables dans le ciel ne peuvent être calculés et déterminés dans l'espace et dans le temps que lorsque les positions variables des corps célestes sont mesurées soit à partir de l'horizon et de la période journalière, soit d'après les positions équinoxiales du soleil à l'intérieur du cycle annuel, soit par les valeurs relatives des périodes planétaires. Ces trois cadres de référence principaux sont connus en astrologie comme le cercle des douze Maisons (par lequel le natif présente des différences avec ses congénères dans une rotation diurne de son horizon), le cercle des signes du Zodiaque (au nombre de douze également), et le schéma global du système solaire (d'où dérive la signification attribuée à chaque planète). Chacun de ces trois cadres de référence possède un caractère et une signification parfaitement déterminées, et leurs combinaisons constituent donc le thème astral, l'outil essentiel utilisé en astrologie.

On peut croire ou ne pas croire à celle-ci ; elle n’en est pas moins fondée sur la position des étoiles et des planètes que la science astronomique a su prévoir. L’astrologie comporte un code complexe de significations symboliques, qu'il faut admettre sans pouvoir les comprendre, avec la foi du charbonnier, ou bien les rejeter avec une foi toute contraire. Le débat entre croyant et non‑croyant ne peut absolument pas s'établir ici au niveau de la théorie qui, dans l'état actuel des connaissances, ne peut pas faire l'objet d'une discussion réelle. Ceci étant dit, quand un homme du Moyen Age laissait tomber un caillou, il pouvait constater, par l'expérience, que ce caillou allait toujours vers le sol. Il ignorait totalement la théorie de la gravitation, mais il en connaissait bien cet effet particulier qu'il pouvait même mesurer et prédire (et Newton lui‑même restait au niveau de l'expérimentation sans bien connaître les causes, sans invoquer, par exemple, la théorie des ondes gravitationnelles d’ailleurs encore mal connue de nos jours).
Toute la discussion actuelle de la connaissance astrologique passe par cette analogie. L'astrologue considère qu'il connaît les conséquences pratiques de « quelque chose », dont il ne s’explique cependant pas la cause, laquelle reste, jusqu’à la découverte d’une théorie scientifique adéquate,  du domaine de la métaphysique.

Et nous dans tout cela, à quoi pouvons-nous souscrire ou adhérer ? Comment concilier rationnellement les aspects qualitatifs de l’astrologie et ceux quantitatifs de l’astronomie ? Peut-être, sans être crédule, en songeant que la Franc-Maçonnerie nous a invités, dès le jour de notre naissance initiatique, à nous considérer comme un « microcosme » en relation avec le grand Tout qu’est le macrocosme. C’est pour en recevoir les influx symboliques que nous travaillons « sous la voûte étoilée ». « Connais-toi toi-même, et tu connaîtras l’univers et les dieux », prévient aussi un adage qui nous est familier. Même si les dieux ne sont plus ( le Grand Pan étant réputé disparu longtemps), même si « Dieu est mort » selon le bulletin nécrologique publié par Nietzsche, nous sommes invités à chercher sans répit, comme sans succès durable, la « parole perdue » et les plans du Grand Architecte. Notre philosophie n’est donc pas étrangère à l’univers analogique dans lequel se meut l’astrologue. En tout état de cause, il s’agit toujours, bien évidemment, d’éviter de sombrer dans un dogmatisme ridicule. Mais si les astres « inclinent sans nécessité » comme le prétendit le fameux Ptolémée, voilà sauvée, grâce à ce principe d’indétermination, comme on a dit au sujet des particules élémentaires étudiées par Heisenberg, voilà sauvée ou au moins encouragée la liberté que nous voulons opposer à tous les déterminismes comme à toutes les tyrannies.
 
J’examinerai plus brièvement les « problèmes » que nous pose l’alchimie, parce qu’elle nous est à la fois plus familière (sur le plan des symboles) et plus mystérieuse encore que l’astrologie. On a pu dire d’elle qu’elle est une physique couronnée par une métaphysique . Mais aussi bien peut-on considérer que la physique, c’est-à-dire la théorie de la nature sur les données de laquelle l’alchimiste travaille – et ce faisant cet opératif découvre maints corps et maintes recettes qui relèvent proprement de la chimie -, cette physique pourrait être déduite de la métaphysique qui sans doute la prolonge dans le sens ascendant et au contraire l’engendre dans le sens descendant. Tout comme de l’esprit émane la matière selon une vision spiritualiste de l’univers que j’entreprends de résumer maintenant, en termes tout à fait péremptoires, comme je les ai moi-même entendus. Je vais donc jouer pendant quelques instants au « gourou ».
 
L’ensemble de la création, disent les alchimistes en particulier ( et beaucoup d’ésotéristes en général) est la résultante d’une énergie subtile qui semble émaner du « néant », un terme ambigu auquel on doit préférer celui de « non manifesté ». L’énergie est dans l’univers : elle est manifestée ; l’énergie n’est pas dans l’univers : elle est dans le non manifesté, mais elle EST. Cette énergie peut être appréhendée comme l’essence de l’Un, de l’Etre absolu.
Une image de l'Inde traduirait cette idée : Brahma expire, le monde se manifeste, l'énergie apparaît. Brahma inspire, le monde disparaît peu à peu, l'énergie retourne au non manifesté. Cette gigantesque  respiration, d'une durée d'environ 12 milliards d'années, prétendent certains, est le gigantesque cycle fondamental de l'univers. C'est le rythme de la machine‑univers dans son travail de formation des "Dieux". Ce cycle conduit peu à peu le germe de l’Etre, le Zéro du départ, à l’ Infini du retour.

Il est difficile de donner une image de cette Energie Première, tout au plus pourrait‑on dire qu'il s'agit d'une pression d'être. Dès qu'elle est émanée, elle va tout d'abord subir une préparation densification, ou préparation coagulation selon le langage alchimique. C'est‑à‑dire que sa nature s'éloigne du "presque néant" de son origine. Cette densification de l'énergie n'est pas continue, elle se fait par paliers.
Il y a 10 paliers correspondant à 10 densités différentes, la plus dense, la 10e, étant celle de la matière de notre monde. Ces 10 paliers, vous l’avez compris, si vous êtes un peu avancés sur le chemin, correspondent aux 10 séphirots qui sont les « nombres » de la Kabbale.

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Seuls les trois premiers paliers sont concernés par la phase de la préparation‑densification. Dans l’arbre séphirotique des kabbalistes, le 2e palier porte le nom Hochmah, qui signifie la « Sagesse ». Au cours de cette descente en trois premiers paliers, l'énergie se "prépare" mais ne se réalise pas encore. Elle prépare la dualité et la forme qui se manifesteront à partir du 4ème palier. Dans la descente du palier 3 au palier 4, la Materia Prima fait son apparition. Elle est l’équivalent du Chaos biblique. L’Alchimiste, conduit par le souci du Grand Œuvre, se met d’abord en quête de la « materia prima », dans quelque grotte obscure, à l’intérieur de la terre, et s’arrange de cette manière pour susciter en lui, émotionnellement, une sorte de régression vers le Chaos primitif.

Au palier 4, la « materia prima » se divise ; la dualité potentielle de l'énergie se réalise par la différenciation de l’énergie en deux parties : l’une active, l'autre passive. Ces deux parties étant équivalentes forment ainsi la première symétrie de l’univers. Le fait remarquable est que les énergies résultant de cette division, seront plus denses, moins subtiles que l'Energie Première. Sur chacune des énergies résultant de cette divi­sion va se répéter cette différenciation et ainsi, peu à peu, l'énergie subtile va acquérir la densité grossière de la matière de notre monde. Mais il faut savoir que dans toutes les choses de notre monde (situé au palier 10, le Royaume ou Malkuth selon les kabbalistes), les 10 niveaux de densité sont présents, le 10e visible, les 9 autres étant du domaine de l'invisible. Entre parenthèses, les opérations de la magie consisteront souvent dans la matérialisation visuelle, c’est-à-dire dans les apparitions, spectrales, hallucinatoires, parfois délirantes, des niveaux devenus invisibles de l’énergie.

En même temps que la première différenciation est donc apparue la dualité, que nous représentons horizontalement sur le plan du pavé mosaïque et verticalement par les colonnes B et J, que je propose de regarder, du point de vue alchimique, comme des colonnes de distillation au travers desquelles nous ferions circuler nos propres énergies, dans la mesure où nous pratiquons souvent, et sans nous en douter, tel M. Jourdain faisant de la prose, une sorte d’ « alchimie spirituelle ». Ajoutons que la dualité a permis la différenciation sexuelle et que le passage d’une colonne à l’autre comporte les connotations de passivité et d’activité par lesquelles se distinguent traditionnellement les deux sexes.

L’espace-temps, création de l’Eternité, mais non identifiable à celle-ci, est lui aussi corrélatif de la première opération de dualité. Les « jours » de la création biblique, ce qui suppose aussi les nuits sans clarté qui les distinguent, peuvent alors commencer.

La dualité donne à l’énergie un double attribut : l'énergie active va constituer les éléments de la vie, l'énergie passive les éléments de la matière. L’énergie de la vie a pour nom le « Nitre », et l’énergie de la matière le « Sel » . Ensuite cette première énergie de la vie va elle-même se diviser pour donner les deux premiers éléments : le Feu à et l'Air, et la première énergie de la matière va se diviser pour donner les deux autres éléments : l'Eau et la Terre.

Il nous serait sans doute profitable de méditer sur l’ordre de ces éléments par rapport à nos propres épreuves initiatiques vécues dans l’ordre Terre-Air-Eau et Feu. 

Précisons néanmoins tout de suite que les éléments Feu et Air, Eau et Terre, qui sont des énergies, n'ont rien à voir avec les corps portant ces noms. Tout au Plus, ces corps peuvent‑ils être les porteurs de ces énergies. En fait, ces 4 éléments sont présents en toute chose et chacun d’eux possède en lui‑même les 10 niveaux énergétiques mentionnés plus haut. De sorte que dans toute chose faite de matière en notre monde, se trouvent 40 types d'énergie, et c'est la variation dans leurs rapports réciproques qui détermine la nature de la matière et son degré de vie et de conscience.

Ainsi dans le règne minéral, la matière aura peu d'éléments Feu et Air mais davantage d'éléments Eau et surtout d'éléments Terre ; dans le règne végétal, les plantes auront peu d'éléments Feu et Terre et beaucoup d'éléments Eau et Air ; dans le règne animal, il y aura beaucoup d'élément Feu ‑ le maximum chez l'homme ‑, l’élément Eau et l'élément Air seront très présents, mais il y aura peu d'élément Terre.

Dans les trois règnes, le degré de vie et le degré de conscience sont différents en puissance. En effet, la vie animatrice est régie par l'élément Feu. La combinaison Feu-Air constitue l'âme des choses, c'est‑à‑dire la vie capable d'animer la matière, car le Feu, seul, ne peut pas communiquer son énergie à la matière. Le règne animal étant celui qui a le plus de Feu est donc le plus "vivant" par opposition au règne minéral qui, lui, a peu de Feu et qui est donc le "moins vivant". La mort physique "animale" est le retrait des éléments Feu et Air, c’est-à-dire de l'âme qui animait le corps.

Enfin, les énergies des éléments se répartissent dans l'animation des règnes en trois groupes‑ principes.­ Le Feu ne peut s’unir directement aux éléments de la matière Eau et Terre, c'est la raison pour laquelle la présence de l'Air est nécessaire dans l'âme. Les alchimistes désignent le principe de l'âme sous le nom de Soufre. (Triangulation de l’âme : Feu/Soufre/Air)

Pour que les énergies de la vie puissent transmettre leurs influences à la matière, un second principe est nécessaire. Il comprend l'Air de la vie et l'Eau de la matière. Ce principe de jonction porte le nom d’Esprit et les alchimistes le désignent sous le nom de Mercure. Dans la mythologie, Mercure a pour fonction d’être le messager des dieux. C'est lui qui établit la liaison entre le monde spirituel et le monde matériel. Le symbole du caducée, les deux serpents entrecroisés, représente les points où les énergies vie et matière se rencontrent. (Triangulation de l’esprit : Air/Mercure/Eau).

Le troisième principe est le corps qui comprend les éléments Eau et Terre, mais la réception des influences de l'âme, transmises par l'esprit, se fait par l'élément Eau. Les alchimistes désignent les principes Eau‑Terre sous le nom de Sel. (Triangulation du « corps » : Eau/Sel/Terre).

Bien sûr, il en est de même dans l'homme où ces principes sont au plus haut niveau. A toutes fins utiles, précisons que les termes Soufre, Mercure et Sel n'ont rien à voir, non plus, avec les corps portant ces noms, mais qui ont été cependant placés à dessein dans le cabinet de réflexion où nous avons été laissés, seuls en face de nous-mêmes, lorsque nous subissions l’épreuve de la Terre. 

L'homme tient donc son origine de l'Absolu (Séphire 1 : en hébreu Kether ou « la Couronne », c’est-à-dire au fond, toutes les potentialités de l’Esprit – avec un E majuscule), mais « Adam » ou son archétype ne fut d'abord qu'un Zéro, un germe de vie qui a dû descendre les degrés séphirotiques, ou les niveaux de l’être, jusqu'à son incarnation. Selon cette vue spiritualiste, l'Être développe d'abord la conscience, puis la Conscience crée la Vie pour son besoin d'évolution, enfin la Vie fabrique la matière comme un champ de ses nécessaires expériences. La densification progressive, en dix paliers, de l'Énergie première émanée ou manifestée à partir du « Néant illimité » (Ayn Soph) ‑ ou du « non manifesté» qui est donc le potentiel de l’être ‑ va finir par créer la matière (qu'un regard profane tient pour inanimée) et l'ensemble de ce qu'il est convenu d'appeler le « Vivant ».

En réalité tout l'existant est vivant, et a dû premièrement se densifier en traversant les dix niveaux énergétiques de l’être que j’ai évoqués ci-dessus. « Tout est vivant et rien ne meurt » : c’est une phrase que nous faisons circuler dans la chaîne d’Union au cours de nos propres rites funèbres. Selon ce qu'en disent les ésotéristes, mais aussi les physiciens actuels dans un langage (quoique mathématisé) à peine différent, il faudrait imaginer une sorte de vibration primordiale, une onde devenant lumière, et cette lumière enfin matérialisée au terme des étapes que le « Vent Cosmique » l'a obligée à parcourir : de façon analogue, « Au commencement était le Verbe », proclame l'Evangile de Saint Jean (ouvert sur notre autel des serments), « et le Verbe était Dieu ( ... ), de tout être il était la vie, et la vie était la lumière des hommes. »

Le voyage Aller, cette descente d'Adam (et Eve) jusqu'en un corps animé, animal.... c'est ce que l'ésotériste nomme l'«involution ». Les nécessités de celle‑ci ont construit des barrières qui, en chaque être, séparent d'une manière plus ou moins étanche les divers niveaux de conscience allant du Moi Supérieur (sphères séphirotiques 1 à 9) à la conscience physique de l'homme terrestre. Toute initiation peut donc être entendue comme une mise en route sur le Sentier où, grâce au symbolisme, seul langage capable de faire la liaison entre le Conscient et l’Inconscient ‑ ou plutôt, selon ce qui vient d'être dit, entre « conscience physique » et «surconscience spirituelle » ‑ l'adepte se trouvera un jour en possession des « clés » qui ouvriront les barrières entre ses différents niveaux de conscience.

Si le voyage Aller de la Descente a été appelé Involution, celui du Retour sera donc normalement désigné comme une Evolution. Involution et Évolution concernent la Macrocosme et le Microcosme, c'est‑à‑dire le Monde et l'Homme. Entre ces deux phases, l'Homme, qui est le seul être parvenu à la « conscience de soi », connaît l'Initiation du Nadir qui est le terme extrême de sa « chute » dans la matière. L'Évolution va au contraire consister en une spiritualisation progressive d'un être qui est passé par l'Initiation du Nadir, dans «cette» vie ou une autre. A noter que pour une « âme » qui n'a pas subi totalement cette «noire» initiation du Nadir, de l’absence totale de lumière, le « bien » n'est pas de monter mais de continuer sans entraves à descendre, puisqu'une durable remontée est conditionnée par ce « virage » du Nadir où l'âme est d'ailleurs comme morte. Dans l'Homme Évolutif l'initiation assure donc un rétablissement du contact entre les divers plans de conscience. Dans I'œuvre au Noir, l'Alchimiste sait qu'il est passé par l'initiation du Nadir et qu'il a dissous la «terre noire » de sa conscience. L'œuvre au Blanc qui s'offre à son entreprise est alors la conquête de son propre corps spirituel « astral lunaire » (niveaux 9 à 7 en remontant vers le 1). Le 3e Œuvre, Œuvre au Rouge, correspondrait à la constitution d'un « corps glorieux » dans l'astral dit « solaire », avec le centrage sur la séphira Tipheret qui signifie splendeur, beauté et joie de la Résurrection. C'est pourquoi Tipheret se trouve au‑dessus du Voile de la Seconde Mort, que nous avons déjà nommé : il s'agit d'un risque de mort spirituelle et non plus physique, que n'évite d'ailleurs pas un ésotériste seulement capable de travailler dans  l’«astral lunaire ».
 
J’arrête ici mon exposé qui a pu vous paraître lassant. Je vous fais grâce des opérations qui conduisent l’alchimiste vers l’œuvre au Noir, au cours duquel l’ouvrier se mortifie autant que sa matière. Puis l’œuf philosophique, c’est ainsi que l’on désigne le produit métallique dans son vaisseau fermé, convenablement dissous et recomposé, acquiert le stade de la blancheur, revêt la tunique de Diane ; ensuite un long processus va mener l’alchimiste des espérances de l’œuvre au Blanc à la jubilation de l’œuvre au Rouge, lorsqu’est enfin découverte la fameuse « pierre philosophale ». N’insistons pas. Il me suffit d’avoir essayé de prouver que l’alchimiste obéit, tout comme l’astrologue, à une logique dont seules les prémisses font problème, puisqu’elles sont, du moins actuellement, indémontrables.
 
Ces connaissances sont-elles donc frappées d’inanité ? On est fortement tenté de le penser. Mais ne faut-il pas alors considérer notre démarche initiatique, si fortement (quoique discrètement) imprégnée d’astrologie et d’alchimie comme proprement infantile ?
Vous savez par avance, mes frères, que je vous répondrai NON.
 
Et c’est un physicien connu et apprécié du monde scientifique, Bernard d’Espagnat, qui m’aidera à formuler cette conclusion. Ce savant éminent dans le domaine de la physique nucléaire et dans l’étude des particules qui paraissent être les constituants ultimes de la matière, juge les philosophies historiques et contemporaines à l’aune de ses propres recherches sur la matière-énergie constitutive de notre monde. Il me faut simplifier beaucoup pour réduire un livre très dense, qui a pour titre A la recherche du Réel, en une courte page.
En bref, voici l’argument clé. Les recherches expérimentales et les équations de la physique quantique, indépassées même aujourd’hui quand on réfléchit à la texture de l’univers, rendent probable, en dépit d’Einstein qui avait des vues opposées en ce domaine, la thèse dite de la non-séparabilité des particules élémentaires. Expliquons-nous : des particules qui se sont connues dans le passé se conduisent dans leur devenir comme de vrais jumeaux qui éprouvent sans avoir à se les communiquer les mêmes émotions-idées-informations-événements à des milliers de kilomètres l’un de l’autre. En l’occurrence, ces particules infimes, que ne peuvent rendre manifestes que des appareils compliqués et coûteux manipulés par des scientifiques d’un très haut niveau, ces particules conserveraient l’information qui leur a été commune une fois. Or ces particules jumelles sont disséminées dans le vaste univers, se sont éloignées sans doute les unes des autres à des milliards d’années lumière depuis que l’actuelle « expiration de Brahma », dont nous supposons qu’elle est l’émanation d’un « Big Bang », a commencé. Ces particules bien sûr nous composent aussi, comme l’ensemble des choses. Elles pourraient se trouver en relation avec l’ensemble de l’univers par la rémanence ou le souvenir infiniment lointain de leurs associations premières (à supposer qu’elles aient toutes été concentrées, avant même de revêtir la moindre forme, et juste avant le Big Bang, en un point de dimension nulle et de densité infinie : on n’est pas loin ici de l’Ayn-Soph des kabbalistes).

La loi de causalité, qui repose essentiellement sur le postulat que rien ne peut aller plus vite que la lumière, ainsi que le prétend Einstein, et que nous vivons dans un espace-temps relatif où les données physiques concrètes changent selon la courbure que la lumière subit au gré de la densité des milieux stellaires à travers lesquels elle se déplace, cette loi peut se trouver subitement contredite – et des expériences le montrent - par des événements singuliers au niveau de ces particules élémentaires, tel que l’électron. En résumé, je pourrais dire : certains électrons que l’on fait passer dans des systèmes de diffraction (que je n’entreprendrai pas de décrire) se comportent comme si l’un « savait » ce que l’autre fait au même instant, et ce comportement contrarie la théorie qui les voudrait agissant selon une symétrie inverse : l’un devrait être négatif quand l’autre est positif ; il se trouve qu’en la circonstance ils sont tous deux positifs ou tous deux négatifs. La physique classique – aujourd’hui celle dérivée de la mécanique quantique combinée, d’ailleurs difficilement, avec les lois d’Einstein sur la relativité, est dépassée par ce type d’événements qu’elle ne parvient pas à prédire. Elle ne peut que constater ce paradoxe : des particules séparées se comportent comme si elles restaient jointes et ne formant qu’une. C’est pourquoi, selon Bernard d’Espagnat, le physicien ne peut pas dire qu’il travaille sur la réalité ultime de l’univers, car il lui faut accepter de voir battue en brèche la rationalité de toutes les déductions ou inductions causales antérieures.

La vulgarisation de la thèse de non-séparabilité génère les scénarios de science-fiction les plus fous : possibilité de voyager à des vitesses supérieures à celle de la lumière, « télétransport », existence de « mondes parallèles », « Quatrième dimension », épisodes récurrents de X-Files. Résistons à ces entraînements. Du coup néanmoins, l’idée, fondatrice de l’astrologie, que des planètes lointaines puissent être déterminantes, par leurs influx, sur le devenir d’un bébé qui absorbe pour la première fois leur mélange en poussant son premier cri, peut n’être pas – ou n’être plus – scientifiquement déraisonnable. D’autre part si nous songeons – comme tout dans notre ordre nous invite à le penser – à un Etre distinct de l’Univers créé, cet Etre étant le Principe, que nous appelons ici « le Grand Architecte de l’Univers » et l’Univers étant sa manifestation progressivement densifiée selon les paliers évoqués ci-dessus à propos de l’alchimie, la thèse de la non-séparabilité des particules élémentaires permet d’imaginer que nous sommes en résonance avec la totalité du cosmos et que nous détenons par les pouvoirs de l’esprit la capacité de voyager dans les archives de la nature, de vibrer aux différents niveaux de la manifestation et de découvrir à travers nous-mêmes, fût-ce très partiellement, quelque chose des plans du Grand Architecte.

Alchimie et astrologie, pour ne parler que ces deux formes de recherches, seraient alors comme les approches naïves d’une quête entièrement justifiée. Et du coup, comme nous venons de considérer l’influence de ces connaissances traditionnelles sur notre symbolisme, se trouve également validée la voie initiatique que nous avons choisie.
 
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