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Les Trois Mauvais Compagnons

Qui sont’ils, Pourquoi ?

La légende d’HIRAM étant étudiée lors du passage au grade de maître, je ne vais pas m’étendre sur le rituel.


Il ne faut pas oublier qu’une légende se rattache à une mythologie.
Cette légende peut avoir des significations différentes que l’on se place sur le plan religieux ou philosophique.
A l’origine, il s’agit d’un évènement  lié à la mémoire ancestrale d’un peuple, qui fait partie d’une tradition à laquelle sont liés des rites agricoles, de chasses, de guerres, funéraires etc…

Le mythe est une histoire de la nature, de la création de l’univers.
La légende d’HIRAM renvoie à celle d’HORUS, le fils d’ISIS et d’OSIRIS assassiné par son frère.

Les trois mauvais compagnons représentent les imperfections de l’être humain, imperfection qu’il faut neutraliser, extirpé de son soi.
En franc-maçonnerie ces imperfections sont parfois appelées : orgueil, ambition ou ignorance.
JOHABEN le justicier des maîtres représente le récipiendaire qui doit aller à la recherche de nos imperfections intérieures. Il possède malheureusement les mêmes défauts que les mauvais compagnons. Il est irréfléchi et agit par précipitation. Il manque de patience, de réflexion et de maîtrise de soi.
Il veut brûler les étapes et au lieu de faire justice il se transforme en meurtrier.
Ces sept péchés capitaux, l’orgueil, l’avarice, l’envie, la gourmandise, la luxure, la colère et la paresse que nous devons combattre tout au long de notre existence.
Ils sont la source, la cause, la condition des problèmes les plus graves de l’être humain.
Ils sont tous valorisés par notre société de consommation où les valeurs morales n’on plus courts, au point d’apparaître pour la plupart d’entre eux comme des vertus.

Chaque être humain qui veut s’améliorer doit essayer de  combattre et de supprimer ces péchés qui sont en lui.
Cela pourra lui permettre de maîtriser ses pulsions qui peuvent lui faire accomplir des gestes irréparables pour assouvir ces envies.
Il faut bien constater que ces trois compagnons ont un rôle de sacrificateur, car c’est par une mort et une  résurrection que le compagnon devient un nouveau maître.
Les forces négatives sont complémentaires des forces positives, la lutte entre le vice et la vertu s’avère difficile.

Dans LA REPUBLIQUE de PLATON si on prend le mythe de la caverne, on pourrait comparer ces prisonniers enchaînés dans l’obscurité à ces compagnons qui préfèrent  rester dans leurs défauts, car la caverne symbolise le monde sensible ou l’être est perfectible.
Le prisonnier qui réussit à se libérer de ses chaines symbolise le philosophe, et son ascension hors de la caverne la dialectique de l’être qui quitte le monde des apparences pour atteindre celui de la réalité. La lumière du jour, le soleil, symbolise ce qui pour PLATON représente la première des idées, la plus importante, l’idée du bien et de sa lutte intérieure contre le mal.
Nous possédons les propres germes de notre destruction, nous pouvons être notre propre ennemi, rappelons-nous l’illusion du miroir, si nous gardons nos pensées négatives.
Le message des trois compagnons c’est la revendication de l’imperfection présente en notre intérieur, mais nous ne pourrons pas la combattre si nous ne voulons pas évoluer et nous confiner dans notre EGO.

Connais-toi toi-même si tu veux évoluer, t’ouvrir aux autres et vaincre tes passions.
 Sans être un catholique convaincu  regardons SAINT  FRANCOIS D’ASSISES ET SAINT VINCENT DE PAUL qui après avoir  vécu dans l’opulence, l’orgueil, et l’avarice sont devenus des symboles d’amour, d’aide et d’assistance pour les autres, alors, il est toujours possible de changer.

Les défauts les plus souvent retenus par les philosophes sont l’orgueil, l’envie et l’avarice. Cela se constate dans le mauvais usage des outils symboliques, qui deviennent des armes.
Ils ont perdus leurs qualités symboliques  dans les mains de ces compagnons qui n’ont pas su en pénétrer le sens.
Ils ont oublié la patience, cette vertu qui nous permet de prendre conscience que la franc-maçonnerie nous révèle un enseignement destiné à modifier notre façon de vivre notre vie. 
  Je pense que le drame des trois compagnons c’est l’incompréhension entre le savoir du monde profane (le niveau d’érudition)  et la connaissance qui est un savoir que l’on acquière sous l’influence des travaux en loge. Car la connaissance du soi et des autres doit être intégrée  à l’individu et vécue au quotidien. L’humilité, la fraternité et la générosité sont la base de notre franc-maçonnerie.

Si cette connaissance reste purement discursive, c'est-à-dire repose uniquement sur ses idées personnelles, et  ne se manifeste pas  par une transformation profonde de l’initié, alors la pratique du rituel et la collation des grades sont non seulement une perte de temps, mais encore un jeu dangereux.

A  mon sens c’est une mise en garde contre ce danger qui peut prendre la forme de la suffisance et de la convoitise à l’égard des titres et des distinctions.
Il faut savoir se dégager de l’exotérisme des dogmes, qu’ils soient théosophiques ou de toutes sortes, qui sont très éloignés du véritable ésotérisme seul guide d’une lumière approchant la vérité.

J’ai dit            

G\ B\

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