Obédience : NC Loge : NC 05/2013

 

Tubalcain

TUBALCAIN est affilié aux forgerons mythiques, dans la caverne où, sa forge crée les premiers instruments d'agriculture qui faciliteront la germination et la récolte. Il devient ainsi maître du feu et fondateur d'une civilisation génératrice de progrès.

- LE NOM BIBLIQUE

Dans la Genèse, chapitre 4, versets 1 et 2, il est dit : Or l'homme s'était uni à Eve, sa femme. Elle conçut et enfanta Caïn et dit : « j'ai fait naître un homme, conjointement avec l'Eternel ». Elle enfanta ensuite Abel. Caïn cultiva la terre et Abel devint berger. Caïn donne en offrande au Seigneur des produits de la terre. Abel offre les premiers nés de son bétail. Dieu semble apprécier beaucoup plus l'offrande d'Abel, ce qui excite la jalousie de Caïn.

Caïn, enfant né après la Chute qui a séparé l'homme de Dieu, ne comprend pas pourquoi l'offrande qu'il fait à Dieu parait être dédaignée de Lui. Il se révolte parce que Dieu préfère l'offrande de son frère Abel, plus humble et donc plus digne de sa miséricorde. Il se sent mal-aimé, le feu de la jalousie l'embrase, et il tue celui pour qui il ne devrait avoir qu'amour, son frère, son autre lui-même.

Toujours selon la Bible, le premier crime de sang de l'humanité a pour cause la jalousie religieuse ; le premier sang versé par l'homme l'est à cause de l'interprétation du comportement divin.

Caïn et Abel sont représentatifs de l'humanité toute entière, ils figurent les engendrements de la nature humaine, (dont la descendance est rapportée dans les versets 17 à 22 du chapitre IV de la Genèse), jusqu'à l'enfantement de Tubalcain et de sa sœur Nahama. A la sixième génération, le nom de Caïn revient, associé au nom de Tubal.

En Tubal-Caïn, on assiste à une réconciliation des deux frères, Abel et Caïn, sous le signe de la lettre hébraïque Tav, dont Dieu avait marqué Caïn après son meurtre.

Tav, que l'on retrouve dans le tau grec, minuscule puis majuscule, pour devenir la croix latine et nourrir tous les symbolismes des nombreuses croix, du carré au cercle créateur du feu. Après les enfants de Lémekh, A / C de Tubalcaïn, la Genèse ne parle plus de la descendance de Caïn, qui amorce donc un changement dans l'humanité souffrante qui a subi la malédiction de Caïn. Tubal-Caïn marque un premier pas vers la réconciliation. Il annonce une évolution essentielle de l'humanité, meurtrie dès son origine par la mort d'ABEL. Il est le forgeron, maître du feu, celui qui connaît le secret de l'alliance avec Dieu, celui qui peut faire que le monde se transforme, et que des ténèbres jaillisse la Lumière.

Tubal-Caïn est fondeur de métaux, qu'il transforme de la manière la plus radicale, par l'épreuve du feu ; il travaille l'alchimie de l'être jusqu'à son accomplissement. Dans le verset 23 de la Genèse, le père de Tubal-Caïn annonce la régénérescence de l'homme, qui doit venir du travail du forgeron.

Tubal-Caïn fut l'inventeur de l'art du forgeron et des autres arts des métaux, c'est-à-dire, du fer, de l'acier, de l'or et de l'argent. Tubal-Caïn, descendant de Caïn est l’ancêtre des forgerons En effet, dans certaines langues sémites, Caïn signifie « forgeron » ; Caïn eut pour descendants Mathusalem, inventeur de l'écriture ; Tubal-Caïn, habile à travailler les métaux, et Jubal, inventeur de la musique. Bref, les Fils de Caïn sont les auteurs des arts et des métiers. En conséquence, quand le créateur choisit Salomon pour construire une demeure en l'honneur de son nom, la sublime spiritualité d'une longue lignée d'ancêtres, divinement guidés, s'épanouit dans la conception d’un temple magnifique appelé temple de Salomon, bien que Salomon ait été simplement l'instrument chargé d'exécuter le plan divin révélé par Jéhovah à David.

Mais Salomon était incapable de réaliser en forme concrète le dessein divin. En conséquence, il s'est vu obligé de s'adresser au Roi Hiram de Tyr, le descendant de Caïn, qui choisit Hiram Abiff, le fils de la veuve. Hiram Abiff est donc devenu le Grand Maître d'une armée de bâtisseurs. En lui, les arts et les métiers de tous les Fils de Caïn qui avaient vécu jusqu'alors avaient atteint leur pleine floraison. Il était plus habile que tous les autres dans le travail matériel sans lequel le plan du créateur serait toujours demeuré un rêve divin, sans réalité concrète.

Partant de Tubalcaïn, nous aurons recours à la Mythologie, puis à la symbolique des métaux, puis à la représentation du forgeron, ensuite se présentera Hiram et la transformation alchimique et enfin le travail du F\ M\.

1) Tubalcaïn signifie « Maître du Monde ».

Il est dans la Bible un descendant direct de Caïn. Sa fonction était de travailler la terre.

La Loi Mosaïque n’étant pas encore née, Caïn ne fut pas tué après son crime fratricide, il se trouva symboliquement exilé de la terre sacrée. Il fut envoyé de l’Orient vers le Nord. Après que Caïn eut bâti la première ville, nommée Henoch, il devint le premier d’une lignée de créateurs. Chaque descendant de Caïn est décrit par son activité : Jubal sera nomade et berger, Dubal sera musicien… Tubal-Caïn s’occupera des métaux et des instruments.

La postérité de Caïn fonde la civilisation, le progrès de la technique, des sciences et des arts.

Tubal-Caïn appartenait à la 7ème descendance de Caïn. 7 indique que Tubal-Caïn avait évolué par rapport à son ancêtre, qu’il avait exploré sa terre, découvert des métaux et qu’il savait les utiliser. Ainsi, le 7 indique aussi la fin d’un cycle. C’est pourquoi on peut dire : « J’ai 7 ans et plus », car il y a d’autres cycles à réaliser.

Le 7, c’est encore le 4 du carré de la terre, associé au 3 du triangle de la divinité. Tubal-Caïn est identifié par ces 2 nombres de par son activité de terrien et de par sa relation avec le divin (Adam, création de Dieu). Dans l’imagerie populaire, Tubal-Caïn est représenté comme un forgeron trapu, tassé comme une pierre.

2) Dans la mythologie, Tubal-Caïn est assimilé à Vulcain pour les Romains et à Héphaïstos pour des Grecs, forgerons officiels des dieux. Maître du Feu, Héphaïstos forgea l’armure magique d’Achille, le trident de Poséidon, le sceptre de Zeus ou bien encore la colonnade de bronze du T\ de Delphes. « Il » découvrit les secrets du feu et des métaux qui peuvent être solides, ou liquides, purs ou alliés entre eux. Il se fait créateur de formes nouvelles et il paie le prix de ses découvertes par un signe visible et permanent dans son aspect physique. On présente souvent le forgeron soit boiteux, soit unijambiste ou nain.

En effet, Héphaïstos fils unique de Junon, reine de l’Olympe et de Zeus ne fut pas reconnu par son père qui le jeta du haut de la montagne. Cela le rapproche des fils de veuves célèbres, et de la marche initiatique

3) Les métaux sont extraits de la terre.

La symbolique des métaux comporte un double aspect : opposé et complémentaire. Les métaux passent d’un état brut à un autre état purifié, dans une forme renouvelée traversant la souffrance, la mort et la renaissance symbolique. Avant de commencer à forer le sol, le chaman ou le forgeron sorcier procédait selon des rituels bien précis à une cérémonie secrète, prenant des précautions indispensables pour rassurer et perturber le moins possible les esprits souterrains.

L'épreuve de la Terre peut nous rappeler le symbolisme du cabinet de réflexion dans la descente de la profondeur de soi, et d'une confrontation avec son obscurité intérieure, avant les épreuves de l'Air, de l'Eau, et du Feu, vécues par le profane lors de son initiation, avant de recevoir la Lumière.

Le forgeron est cet initié qui réunit deux éléments antagonistes, l'eau et le feu ; il est celui qui réconcilie ces deux éléments contradictoires pour réaliser son œuvre, celui qui sépare le pur de l'impur par le feu.

Revenons au travail des métaux :

Quand le minerai était découvert et extrait, il était dirigé vers les fourneaux. Puis, le forgeron se substituait à la Terre-Mère pour accélérer et parfaire « la croissance » et la maturité du minerai. Il collaborait en quelque sorte à l’œuvre de la nature, intermédiaire entre Dieu et les Hommes, il fabriquait l’outillage en fer dont les cultivateurs et les chasseurs avaient besoin. Il sculptait les images des ancêtres et des génies qui servaient de support aux cultes.

La fusion des métaux est considérée comme une mort. Le soufre extrait représente la vertu, c’est à dire le noyau ou l’esprit de métal. Rappelez-vous le dépouillement des métaux avant l’Initiation.

Un système de correspondance a été établi entre les métaux, les planètes ou étoiles, (qui seraient des énergies cosmique solidifiées et condensées), suivant un ordre ascendant dans la hiérarchie des métaux : plomb /Saturne, étain/Jupiter, fer/mars, cuivre/Vénus, mercure/Mercure, argent/ Lune, or/Soleil.

L’alliage est alliance. La symbolique connaît aussi les alliages :

- le bronze = ambivalence qui concerne le canon et la cloche ! avec la sonorité particulière des cloches qui annoncent les joies mais aussi les malheurs.
- le serpent d’airain : chez les hébreux préserve de la mort.
- la voûte d’airain du ciel chez les Egyptiens, avait le sens de l’impénétrable, comme le métal.
- les vases d’airain qui tintaient dans le bois sacré de Zeus.
- la mer d’airain fondue par Hiram, installée devant le T\ de Salomon servait à étudier l’astrologie.

4) Tubalcaïn, le forgeron, travaille les métaux et s’inscrit spirituellement comme continuateur de la lignée caïnite. Le forgeron fait partie des bâtisseurs et apprend à être par le moyen de la création. Il a la connaissance des 4 éléments : le métal est extrait de la terre, il est transfiguré par le feu, lui-même attisé par l’air puis trempé par l’eau afin de devenir l’instrument utile aux laboureurs ou aux guerriers. Il forge des épées, œuvre d’initié car elles sont parfois dotées d’un pouvoir magique, qui demande de connaître et maîtriser les forces contenues dans ces éléments.

Le travail de la forge signifie la constitution de l’être à partir du non-être. La forge est l’allégorie du cœur et les soufflets représentent les poumons.

Fondre le métal et le reformer correspond à l’alchimie hermétique, travail créateur par excellence, car créer c’est recréer.

5) Tubalcaïn, le « forgeron de l’Univers » annonce Hiram.

Hiram est avant tout un métallurgiste - c’est la Bible qui le dit (Genèse 4-2.22). Il exécuta les travaux du T\ de Salomon, à savoir les 2 colonnes et leurs ornements dont les grenades, la mer d’airain et les taureaux de sa base ainsi que le petit mobilier rituel.

Hiram est né de Caïn, qui le premier a travaillé la terre, dont la lignée s’est réfugiée dans un monde souterrain et a secrètement survécu au déluge.

Hiram est un être sombre, éclairé par un feu intérieur et totalement voué au travail.

En nous faisant rencontrer le Maître, le rituel nous relie à cette grande chaîne humaine qui n’a cessé, au travers de diverses spiritualités, d’affirmer la grandeur et l’originalité de l’humanité. Le 2nd degré, qui proclame la Glorification du Travail, voit cette dimension enrichie au 3ème degré où le travail désormais signifie le travail à faire sur soi-même et le travail fourni dans le monde. L’un ne peut aller sans l’autre, tout interagit.

Il ne s’agit pas seulement de discourir, de séparer, de manipuler les outils, mais il est nécessaire de savoir ce que l’on fait, de connaître la signification des symboles et de les rendre dynamiques grâce à l’intelligence, à la sagesse, c’est à dire de travailler et de penser. Hiram était maître d’œuvre, il était surtout maître de lui, de sa manière de vivre, de son sens du devoir et de la pleine conscience de ses responsabilités.

Dans l’évolution du monde, tout est transformation perpétuelle.

Qu’il s’agisse de la transmutation des métaux ou de celle du corps humain, on peut évoquer les 3 étapes distinctes de l’alchimie et de ce qui se passe dans l’athanor :

- C’est d’abord l’œuvre au Noir du métal brut, de la mort apparente de la matière.

- Puis, c’est l’œuvre au Rouge, résultant de l’action du feu sur les métaux ou de l’embrasement des passions humaines.

- Enfin, c’est l’œuvre au Blanc, du métal purifié, unifié, transmué en sa forme nouvelle.

On ne doit progresser que dans le sens de la nature, le respect des lois et l’intérêt de tous.

Les forgerons-sorciers de l’Antiquité étaient appelés Vénérables ou Respectables, selon leur âge. Ils étaient itinérants sur les territoires, toujours à la recherche de nouvelles mines, de nouveaux métaux. Ils étaient fondeurs et créateurs de formes nouvelles, tout comme le V\ M\ de notre L\ qui « crée, reçoit et constitue » le nouvel App\ qui viendra enrichir la L\ de ses qualités personnelles. Il est nécessaire de se rappeler ces données symboliques riches de sens, qui nous aident à comprendre.

Le forgeron TUBALCAIN nous aide à rompre les chaînes qui ligaturent notre esprit, à ouvrir les maillons qui bloquent nos réflexions, qui paralysent notre sensibilité. Pour avancer sur le chemin de la Connaissance, l'initié doit posséder l'Espérance qui le fortifie et qui dissout la peur, et surtout la volonté de travail pour transcender les épreuves et accomplir les efforts nécessaires. C’est le message que nous transmet le mot sacré « TUBALCAIN - POSSESSION DU MONDE », c'est à dire parvenir à créer un homme nouveau, qui se forge lui-même, après avoir pris conscience des potentialités de sa véritable nature, du besoin de réalisation que tout homme porte en germe en lui. Car bien sûr ce MONDE qu'il est ici question de posséder, c'est l'homme lui-même, qui réunit en lui tous les possibles, le meilleur comme le pire.

Alors ce F\ M\, maître de lui-même, conscient et vigilant, peut avoir les pieds sur terre, le cœur avec les hommes, et la tête dans les étoiles. Le F\ M\ s'assimile souvent à une pierre qu'il essaie patiemment de dégrossir, de tailler et polir, pour l'intégrer à une construction d'ensemble. Il se défie des métaux qu'on lui a demandé de laisser à la porte du Temple. Mais la parole est d'argent, et le silence est d'or. Le métal n'est ni bon ni mauvais, à charge pour celui qui le travail d'en faire un anneau de pur métal qui s'intégrera harmonieusement dans la solide chaîne de notre fraternité.

Grâce à l'introspection, il extrait les dogmes des profondeurs de son inconscient, pour se libérer des tabous, des excès, des aliénations de la vie profane.

J’ai dit !


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