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Les Outils du Maître

L’Equerre, le Compas et la Planche à tracer sont les outils attachés au troisième degré. Sachant que pour avancer sur la voie il faut admettre que science n’est que nescience, que je ne sais ni lire ni écrire, que mon pseudo savoir doit être déposé sur les parvis, puis marchant  à reculons, je peux encore contempler l’étoile flamboyante. Il me parait évident que les outils des premier et second degrés sur lesquels je me dois de méditer me seront encore fort utiles pour faire la différence entre le savoir et la connaissance, entre le profane et le sacré, entre la conscience esprit et la matière, entre le relatif et l’absolu. La rétrogradation est nécessaire, pour méditer et intégrer les degrés précédents avec un niveau de conscience supérieur à celui que nous avons lorsque nous  les avons étudiés pour la première foi.

La Nature dit- on a horreur du vide, mais l’Esprit à horreur du plein. Pour être dans un état de réceptivité favorable il faut  abandonner ses métaux, il faut mourir d’un niveau de conscience à un autre, il faut passer pour se surpasser.

L’outil maçonnique par définition est nécessaire pour accomplir l’œuvre, pour tracer un plan de l’édifice pour vérifier et contrôler la qualité du travail accomplis. Pourtant le compagnon lors de son cinquième voyage initiatique circule les mains vides comme pour rappeler  peut-être que les mains de l’homme à elles seules sont les premiers outils qu’il a eus à sa disposition. Et quels outils peut-on dire ! Tant dans la perfection que dans la beauté.

Hercule, dans son cinquième travail, à déposés les armes que lui avaient données les Dieux pour étrangler de ses mains le Lion de Némée dans la caverne à deux issues.

Le cinquième voyage pourrait signifier que le Compagnon  à procédé à l’intégration puis à la sacralisation de  l’outillage symbolique, qu’il prend conscience par l’expérience qu’il devient lui-même les outils, la matière et l’œuvre à accomplir. Il se peut aussi qu’il découvre un nouvel outillage, un savoir faire né de l’expérience intérieure peut-être plus efficace et mieux adapté à sa nature. Il prend la liberté de s’écarter de la rectitude de la ligne droite pour explorer d’autres champs de conscience. Si les mains du Compagnon pouvait parvenir à tuer l’ego, elles  pourraient présenter cependant le grave défaut de vouloir saisir, de s’attacher à la matière. Nos actes souvent inconscients, sont des réactions et non pas des actes justes, des réactions de nos désirs inassouvis de nos émotions ou des fantaisies illusoires du mental égotique, des réactions aussi encore devant la dualité crée par l’ego. Dans ces conditions nous sommes nos propres assassins, nous sommes dans la dispersion.

ÊTRE c’est le devoir du Maître maçon pour cela il doit parfaire sa maîtrise de lui-même, parfaire sa maîtrise de l’ego, du mental et des émotions en réduisant la dualité par l’acceptation. C’est en somme le retour à l’unité constituant  le  mariage intérieur qui selon les cultures, fera naître l’enfant roi ou réalisera la rencontre intime avec ce que nous sommes par nature.

Si j’ai bien compris la légende d’Hiram, le Maître c’est mon être, mon essence sacré et divine que je dois dé-couvrir ; Enfant de la veuve, je suis aussi fils de lumière.

Le titre de Maître est réservé à un très petit nombre d’initiés qui ont atteint le but, je ne suis qu’un Maître de métier, l’équerre et le compas sont les outils du Maître, ce sont des outils de précision qui me sont indispensables pour que mon ascèse soit efficace, pour que mon chemin de vie soit dans la voie initiatique.

Le Soi ne peut-être atteint par le faible ni par la mollesse ni par une ascèse imprécise.

Peut-on lire dans les Upanishad.

Le Compas associé à l’équerre est un important symbole cosmologique en tant qu’il sert à mesurer et à tracer le cercle, tandis que l’équerre sert à tracer le carré.

Le Cercle est un symbole fondamental avec le centre, la croix et le carré.

C’est disent les Légistes dans l’équerre et le compas qu’est la perfection du Carré et du Rond. Ce symbole de la mesure ou détermination du ciel et de la terre évoque le rôle du G.A.D.L.U

Tu poses une limite que les eaux (inaccompli) ne doivent pas franchir pour ne pas venir recouvrir la terre (accompli)

Il est écrit dans le livre de la Genèse de la Bible que Dieu créa le monde selon l’ordre, le poids et la mesure.

Instrument mobile, il évoque l’attribut des activités créatrices et le symbole du dynamisme constructeur. Tournant sur sa pointe pour revenir au point de départ il trace le cycle d’une existence.

Le compas est aussi le symbole du ciel, l’équerre de la Terre. Entre eux le Maître est  le médiateur et le Roi centre dans sa fonction sacerdotale traditionnelle.

Masculin Solaire et Féminin Lunaire le Compas et l’équerre sont tenus séparément en main droite et gauche par le Rebis symbole alchimique de l’androgynat  primordial, de l’œuvre au Rouge et bien sur du mariage intérieur. L’androgynat est symbolisé par le cercle inscrit dans le carré.

Le compas est plus spécialement en rapport avec le temps. En pratique, il détermine le centre hors du temps (l’éternel, l’absolu) et le cycle. L’équerre est en rapport  avec l’espace.

Les degrés d’ouvertures du compas symbolisent dans la tradition maçonnique les possibilités et les degrés de la connaissance, ils peuvent symboliser également  les degrés d’ouverture de la conscience au fur et à mesure que l’on affine sa vigilance et la Maîtrise de soi. Le Compas est l’instrument de toutes les vertus fondées sur l’esprit de mesure. Attribut de Saturne dieu agraire et du temps, boiteux comme les forgerons mythiques  taciturne et méditatif à la recherche de l’inconnu, à la quête de la Pierre philosophale le compas est devenu un symbole de la mélancolie.

La Conscience est la mesure de l’Individualisation, rendant actuel ce qui est virtuel dans l’Harmonie Cosmique. L’homme est le microcosme, la Conscience est le Temple dans l’homme. Ecrit SCHWALLER de LUBICZ

L’équerre sert à mesurer la terre et elle symbolise la matière, elle a la forme de la lettre grecque Gamma d’où les figures antiques appelées gammadia : soit quatre équerres opposées par le sommet et délimitant entre elles une croix, soit quatre équerres formant un carré dont le centre est marqué par une croix. Dans les deux cas, la croix centrale pourrait  être un symbole du Christ et les quatre équerres celui des quatre évangélistes, ou le tétramorphe des  visions d’Ezéchiel et de Jean.

Indiquant plusieurs dimensions, l’horizontale et  la verticale, l’équerre rectifie et ordonne la matière. Le compas sur l’équerre ont me semble –t- il une interaction ; L’une soutient l’autre. L’Equerre pouvant représenter la morale, le respect des lois, les intérêts de l’ordre et  le Compas ; la conscience supérieure qui émane de l’être. Au 3°degré elles forment le carré de l’assise spirituelle du Maître et par le vide qu’elles suggèrent  m’indiquent l’unité et le centre absolu, hors du temps et de l’espace, qui se prolonge sur le livre de la loi sacré sur lequel elles sont disposées. Le Compas, l’Equerre et le volume de la Loi Sacré sont de nos jours les trois grandes lumières de la Franc-maçonnerie.

La liste des outils du Maître n’est certainement pas limitée à l’équerre et au compas ni à la planche à tracer qui sert de base aux tracé de l’œuvre d’un plan directeur précis vers la réalisation spirituelle.

Le rite, la fraternité, la méditation et le symbolisme sont aussi des outils majeurs pour accomplir son devoir d’être. Ne suis-je pas moi-même ; La Règle, l’Equerre et enfin le Compas dans la marche du Maître ?

En passant du Carré au Cercle le M\ maçon affirme sa détermination, son désir d’unité en soi pour atteindre le centre. Il tend vers la perfection du cercle. Nous passons, dans le sens de mourir, du savoir à la connaissance, vers la conscience unificatrice.

Marcel Speath écrit en effet que la perfection réside dans la mesure juste, la droiture incorruptible, la rectitude de l’angle de vision.

La vigilance que je considère comme l’outil fondamental de l’éveil et de la contemplation, permet  une ouverture consciente du cœur et de la vision. L’ego et le mental discriminent, comparent et séparent, résistent et refusent , ils jugent, critiques et tuent tout ce qui ne se rapproche pas du centre égotique, de notre petit moi illusoire et mortel ! Ils nous éloignent de l’unité, de l’être et de la vie elle-même. Si nous utilisons les outils dans ces conditions ils deviennent fatalement des armes redoutables.

La vision juste établie par la vigilance peut nous installer dans l’unité de l’instant présent et éternel, dans une totalité que nous pressentons en silence, qui ne s’exprime que par l’amour pour fusionner réellement avec le tout, avec l’être, avec la conscience . L’amour libéré, purifié de l’ego et du mental est la clé indispensable pour être capable de voir le Bar (Le grain de Blé, jeune fils), le Yod-germe contenant les quatre lettres couronnées du nom imprononçable déposé en nous. A ce niveau de ma méditation je retourne, une pointe du compas sur le cœur, dans le cabinet de réflexions ; dans la terre mère où le coq qui fut longtemps la signature des Maîtres maçons opératifs me parait plus resplendissant que jamais.

Résumé :

Le Maître maçon, est un Maître de métier, il possède les outils spécifiques à son degré : l’Equerre, le Compas et la planche à tracer. Il a la faculté d’utiliser ceux des degrés précédents avec une conscience plus élargie. Les victoires obtenues sur l’ego ne sont jamais définitives ; un vrais Maître observe la culture de l’humilité et du non savoir en analogie avec les rythmes de la nature.

Sachant que l’homme, l’univers , le temple en font qu’un, il devient évident que le Maître à son niveau doit avoir intégré qu’il est  a la fois la matière et l’outil, le sujet et l’objet. La marche du Maître est significative :  les degrés précédents me sont toujours indispensables pour  intégrer parfaitement le dernier.

Je forme la règle, puis l’équerre et enfin le compas dans la marche du maître. La main  en équerre tranchera et me séparera du vieil homme, pour faire de moi ce que je suis par nature ; Rien et Tout.

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