Obédience : NC Loge : NP Date : NC


Quel sens donner au grade de Maître ?

Notre rituel nous apprend que le Maître Maçon est toujours sur le chemin du Devoir (Equerre) et de la Raison ou de l’intelligence (Compas).

J’interprète le devoir de notre rituel,  non pas par ce dont on est obligé par la loi (respect purement formel), mais surtout par ce que nous dicte notre morale.
En cela l’acte, la rectitude morale doit se situer sur le plan de la recherche d’un bien universel et non d’une satisfaction personnelle. Agir par devoir, c’est agir non pas en prenant en compte ses propres intérêts, mais en voyant à chaque fois ses actes sur un plan universel.

Avoir le sens du grade de Maître, c’est posséder cette rigueur que nécessite la  représentation du devoir.
Par ailleurs, il va de soi que l’obligation morale n’est pas en contradiction avec notre liberté, bien au contraire, elle exprime notre liberté. C’est parce que l’homme est doué d’une conscience morale qu’il est capable de dépasser le conditionnement animal du besoin.

C’est en cela que nous sommes libres et de bonnes mœurs.

La raison quant à elle est présente tout entière en chaque homme dans l’intelligence auquel chacun d’entre eux à accès.
La raison que j’invoque ici, n’est ni plus ni moins que le bon sens.
Cependant, c’est une chose que de disposer d’une capacité de bon sens, c’en est une autre que de l’exercer avec méthode. Et l’exercice méthodique est la raison elle-même. Elle est la conduite ordonnée de la pensée.

Le Maître maçon n’a pas plus de raison que le compagnon, l’apprenti ou le néophyte. Non, la raison est entière en chacun de nous, mais il peut la conduire par des voies très différentes au rythme de ses pas…
En loge comme dans la cité, le Maître Maçon doit avoir la clairvoyance  nécessaire dans ses actes, ses paroles, ses pensées.
Il doit pouvoir observer l’état de fait, l’évaluer correctement et prendre une décision correcte.
Une mauvaise évaluation, une décision incorrecte manquent de tout bon sens.

En bref, le bon sens que doit avoir le Maître Maçon fait appel à l’expérience sur laquelle il appuie une conduite prudente et mesurée. L’idée de bon sens rejoint celle du raisonnable. Brunschwicg dit en ce sens : « L’être raisonnable par excellence est l’homme d’expérience, que l’on sait de conduite prudente et de bon conseil, ce paysan familier avec le rythme des saisons, l’alternance des vents, la brusquerie des orages, ce médecin qu’une curiosité avisée a rendu sensible au tempérament des malades, à la gravité des symptômes, à l’opportunité des remèdes, art tout individuel et qui bien souvent serait difficile à justifier de façon explicite ».

Le Maître Maçon, a le devoir d’agir auprès des membres de son atelier et de ses semblables  comme le Maître d’école qui saurait donner l’élan qui permet d’écarter les obstacles, qui saurait lever un voile pour apporter la lumière.
Ce travail n’est pas simple, mais en principe, le Maître Maçon à reçu une « instruction » qui va à l’encontre de l’inertie que l’esprit pourrait conserver en lui et qui risque d’occulter tout bon sens.

C’est en maîtrisant donc son devoir et sa raison que le Maître Maçon peut justifier tout le sens de son grade. A savoir :
   -       se conduire honorablement et honnêtement et à suivre consciencieusement les lois de la moral,
   -       éviter les brouilleries et les querelles et se prémunir contre l’intempérance et les excès,
   -       être prudent et convenable dans son comportement et sa conduite,
   -       contribuer au bien général de l’Ordre, de la loge et de la société,
   -       cultiver les vertus sociales et propager la connaissance autant que son influence et ses capacités le lui permettront.

J’ai dit.
C\L\

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