GLNF Loge : NP Date : NC


Réponse : L'écriture

La planche de notre frère Alain est remarquable de précision et parfaitement documentée. En abordant la lecture de cet écrit, au fil des les lignes, des paragraphes et des pages, je me disais que faire l'apologie de l’écriture pour un maçon qui a prêté serment de ne jamais burine le moindre mot sur nos secrets et paradoxale et bien ambiguë.

Bien évidemment ce travail étant complet, cette ambiguïté soulevée n'a pas échappé notre Frère Alain qui le souligne dans sa conclusion. Il est vrai que dans la culture maçonnique il n'y a que peu de place pour l’écrit, en particulier dans les temps anciens, mais comme le précise le travail de notre Frère Alain, il en a fallu des étapes pour rendre accessible l’écrit au commun des mortels.

Autre difficulté, par principe rituélique le Maçon ne sait ni lire ni écrire, et la transmission de son savoir ne se fait que par signes, mots et attouchements. Alors que faire de l’écrit, qui prend de plus en plus de place dans notre quête de fraternité, les rayons des librairies, virtuelles ou non n'ont jamais aussi été achalandées, mais plus encore, les Cédéroms commencent à envahir les rayonnages maçonniques de nos bibliothèques privées.

Analyses, compilations de rituels, images symboliques sont pléthores, et il n'est pas rare de voir un apprenti, encore tout auréolé de la lumière qu'il vient pourtant a peine d'entrevoir de venir à la première séance d'instruction avec une documentation a faire pâlir le plus vieux des maçons.
Comme le dit notre frère Alain, l’écrit c'est la connaissance, le savoir. Mais trop d’écrits ne risquent ils pas de dévier le travail du maçon, en l’éloignant de l’expérience personnelle indispensable a mes yeux pour pouvoir rayonner vers l’extérieur ? Les écrits ne se substituent-ils pas à ce travail personnel ?

Note que jusqu’à présent je n'ai parle que d’écrits et non pas d’écriture. Car je rejoins totalement notre frère sur sa perception de l’écriture. Et si tous les écrits ne se ressemblent pas et non pas la même valeur, je ne pourrais me passer de l’écriture d'un René Guenon, ou de bien d'autres, mais je n’hésite jamais à poser mon livre pour aller sur les colonnes de mon Temple pour y vivre mon expérience.

Enfin, il reste les écritures des frères qui ont planché avant nous sur notre symbolisme, écrits qui en vérité ne devraient pas sortir de la loge, tout au plus ils peuvent être consultés ou discutés en d'autres lieux sacres, mais toujours dans une ambiance ou l'égrégore se ressent. En ce sens les colonnes virtuelles de Mosaïques peuvent être considérées comme un de ces lieux. Toujours est-il que j'ai pris grand plaisir cet après-midi (nous avons douze heures de décalage avec la métropole ici a Tahiti) pour lire l’écrit et l’écriture de notre frère Alain, le lagon m'offrait pourtant ces bras, mais j'ai préféré l'ambiance de sa planche. Et puisque je parle de Tahiti, une vie peut aussi être changée par l’écriture, voir par la peinture. C'est ainsi qu'avec Pierre Loti, la chanson de Jacques Brel sur les Marquises et les peintures de Gauguin, de mon Nord (Dunkerque) natal, il m'est apparu impératif de venir vivre ici.

Merci à A\ pour ce beau morceau d'architecture.

En te/vous souhaitant une bonne réception à ce message. « Comme Voltaire, j'ai fait un peu de bien et c'est la en toute vérité mon meilleur ouvrage ».

P\ S\


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