GODF Loge : Les Amis Réunis des Ardennes - Orient de Charleville-Mézières Date : NC

Ne sommes-nous pas tôt ou tard

 les meurtriers d'Hiram ?


Depuis notre réception au grade d'apprenti, nous travaillons le symbolisme du nombre 3.

Nous avons été introduits en Loge par trois grands coups, trois voyages sous ce grand dais orné d'étoiles soutenu par trois colonnes formant le triangle Sagesse – Force – Beauté. Puis nous avons continué notre ascension vers la lumière, cette quête de l'Etoile, symbole de l'Homme illuminé, dans ce qu'il peut avoir de meilleur.

Actif au premier et au second grade, nous voici passif au troisième, à nouveau par trois grands coups mais qui viennent de nous être portés. Loin de la lumière du premier triangle Sagesse – Force – Beauté … de nouveau les ténèbres et des triangles à la connotation symbolique négative : Orgueil, Envie, Avarice ou encore Horreur, Deuil, Tristesse.

Pourquoi ces ténèbres retrouvés ?

Le Maître assassiné, l'idéal assassiné, le projet assassiné … mais par qui ?

Qui sont ces assassins décidés à vouer à la mort ce qui était prédestiné à la sublimation de leur vie, de la vie ?


Nous sommes au sein du pavé mosaïque, passant du blanc au noir, du bien au mal, du rôle de bon à celui de méchant.

Nous savons qu'ils étaient Compagnons, ni apprentis, ni profanes. Ils étaient donc reconnus pour leurs hautes qualifications.

Nous savons qu'ils étaient trois et qu'ils ont pris part à l'assassinat, chacun avec un outil particulier.

Le premier avec une règle, symbole de rectitude,

Le deuxième avec un levier, symbole de puissance,

Le troisième avec un maillet, symbole d'autorité.
Quelle autre déception ! Ces outils, symboles d'élévation intellectuelle, comportementale, révèle un double aspect c'est à dire que chaque instrument de travail peut conduire à la perdition tout dépend de l'utilisation que nous en faisons.
Pouvons-nous comprendre le mythe de l'assassinat d'Hiram, sans se demander ce que peut symboliser Hiram et les trois mauvais compagnons.

Si nous évoquons ces acteurs à la troisième personne, les considérons comme personnes étrangères alors la réflexion est brève.

Si nous nous identifions à chacun de ces acteurs alors l'analyse est beaucoup plus intéressante dans le sens où nous pouvons identifier chacun d'eux à une partie de nous même : personnalité, pulsions.

Dans notre rituel il est dit : « Les trois coups que vous avez reçu figurent ceux qui lui ont été portés. Ils doivent vous faire sentir le danger de trois passions funestes dont l’homme est souvent aveuglé : L’ORGUEIL, L’ENVIE et L’AVARICE »

Je vous propose de les désigner symboliquement par un autre ternaire d'une loge de la Grande Loge Traditionnelle et Symbolique Opéra comme étant l'Ignorance, le Fanatisme et l'Ambition.

L'Ignorance : Ce défaut général de connaissance, ce manque de savoir est redoutable quand l'homme s'y abandonne. Nous en connaissons, même parmi nos frères, ceux que je dénommerai « initiés ratés » ; ceux qui méconnaissent la valeur de la quête spirituelle personnelle et l'expérience commune en loge, qui vivent dans un demi-conscient ; ceux qui chipotent les rituels sans en voir fait une sérieuse étude ; ce qui amène parfois à remplacer des éléments essentiels par des phrases creuses.
Le Fanatisme : Il ne peut apporter que douleurs et peines dans la vie de celui qui est sous son emprise. Aveuglé par une passion qui le pousse à des excès, il sera sourd à tout appel de la raison. Le fanatisme dogmatique et le mensonge entrave la réalisation initiatique. Certains maçons peuvent se croire infaillibles.

L'Ambition : aspect négatif, borné, dangereux aussi lorsqu’il prend les formes les plus élaborées et les plus insidieuses. Cette forme virale bien parfaitement ridicule et révélatrice du manque de maturité et de réalisation de soi-même se rencontre également en Franc Maçonnerie, nous pourrions la nommer Cordonite. Certains ambitionnent des fonctions en Loge, au sein de l'Obédience ; encore faut-il en être apte. Il en est de même pour les affairistes.

Ces trois attitudes humaines, que nous cherchons à dominer, ont été et seront toujours nécessaire à l'Homme afin qu'il puisse apprendre à travers elles, à vaincre sa propre nature et avancer sur le chemin des mystères et la perfection.
Ces trois « défauts » sont à considérer comme un échantillon de l'arsenal des vices humains. Chaque être humain emporte ses défauts comme son ombre. Ils lui sont tout aussi indispensables.

Ghandi jugeait les conflits sur leur mérites constructifs.
Il faut savoir accepter qu'une part de vérité se trouve chez son adversaire.
Hiram est le symbole de l'homme de valeur qui, malgré les tentations et les persécutions, remporte la victoire sur ses faiblesses et ses passions et se rapproche de la perfection humaine. Les assassins d'Hiram sont les vices qui nous empêchent de parvenir à cet état : envie, avarice, vanité, vengeance, ambition, intolérance.

Hiram est aussi le symbole d'homme fidèle au devoir, du Franc Maçon qui préfère mourir plutôt que de faillir à sa tâche. Nul danger, nulle persécution, nulle vengeance ne l'intimide. Ses adversaires envieux, pourront certes lui porter des coups douloureux et lui faire beaucoup de tort dans l'opinion des hommes. Mais ils ne pourront rien contre le bien dont le Franc Maçon est le défenseur généreux.
Nous voici face à nous même ; blanc ou noir ?
Et si nous étions blanc et noir ?

Plus compliqué que le pavé mosaîque, le ying et le young → un point blanc dans le noir et vice versa.
Alors tels les outils qui peuvent aussi bien faire le mal que le bien, selon l'utilisation que nous en faisons ; ne sommes-nous pas des assassins d'Hiram, destructeurs de notre idéal. L'animal peut incarner le bien et l'homme le mal avec un lien qui serait l'outil. Stanley KUBRICK en fait la représentation dans 2001 Odyssée de l'Espace lorsque « Le monolithe noir apparaît comme un signe d'espoir au premier moment décisif de l'évolution humaine : le singe s'en approche avec respect, puis découvre peu après l'usage de l'os comme arme, premier pas d'une domination technique du monde. Cet os lancé en l'air par le singe devenu homme se transforme, à l'autre bout de la civilisation, dans une ellipse brutale et magnifique, en vaisseau spatial se dirigeant vers la lune. »

Notre rituel met en scène ces trois hommes qui à l'aide de leurs outils tuent le Maître. Le Maître Hiram, Hiram qui incarne notre idéal ; incarner, mettre en chair.
Profane nous sommes introduits dans le cabinet de réflexion, au sein de la terre. Nous vivons nos derniers instants ; nous mourons avant de renaître initié, Franc Maçon, passant des ténèbres à la lumière incarnant un idéal. Puis au cours de nos voyages la mort nous guette, notre projet va être assassiné – M\ B\ N\ - La Chair quitte les os ; la désincarnation.

Le F\ Cha\ RIT\, ex-pasteur géomètre, disait dans une de ses planches sur le mythe d'Hiram : « Au travers du chemin maçonnique, le mythe d'Hiram signifie en d'autres termes que :

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C'est à une 1ère manifestation du Maître Hiram intérieur, c'est-à-dire du « Fils » que nous portons en nous, que l'Apprenti doit de s'être tranché la gorge, la ré-instauration du « Cherchez et vous trouverez » dans sa personne, soit de son 1er degré de Lumière, lui valant à l'avenir de ne plus compter que sur lui-même et, s'ensuivant de perdre sa « Peau », de mettre fin à son état de dépendance à l'égard d'autrui et de ses point de vue (idées reçues, croyances),

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C'est à une 2ème manifestation du Maître en cause, de ce Fils intérieur, que le Comp.'. se doit d'avoir eu le coeur arraché, le « On vous donne » lui accordant son 2ème degré de Lumière, à savoir le caractère objectif que la perte de sa « Chair » de son ego intéressé, imprime aux vérités qu'il met au jour.

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C'est à une 3ème et dernière manifestation du Maître s'avérant dès lors le Fils aussi bien de l'homme que du GADLU, que le Compagnon élevé à la Maîtrise doit de s'être partagé en deux, de s'être séparé de son ego, l'autorité royale du Fils exigeant de qui veut l'exercer, et s'en adjoindre les informations des os « complètement secs » ».
Les messages profonds des mythes sont compréhensibles uniquement à ceux qui en ont la clé, à ceux qui sont aptes à capter le message que le mythe véhicule. C'est cela l'aspect initiatique du mythe, c'est-à-dire, l'accessibilité à une préparation intérieure.
Dès lors il faut relever l'idéal, si tu es capable alors on te relève et tu deviens Maître. Pour se faire un F.'. Maître Maçon va te redresser et te dire : « Ne savez-vous pas que seul vous ne pouvez rien mais qu'ensemble nous pouvons tout ».

Tu dois être capable d'incarner cet idéal.
C'est un des aspects fondamental du notre rite : l'homme est responsable de lui-même et de son projet.
Dès à présent, comment nous situons-nous ? Allons-nous au bout de notre idéal ?
Quotidiennement, nous devons respecter nos engagements par l'accomplissement de notre devoir ; descendre en soi-même (tel le cabinet de réflexion), douter, réfléchir sans cesse. Tant que nous nous rectifions, améliorons, nous gardons le cap sur le chemin vers la lumière, vers la vérité en s'écartant de l'orgueil, de l'envie, de l'avarice ou de l'ignorance, du fanatisme, de l'ambition ; par contre lorsque nous nous écartons de notre chemin nous devenons symboliquement les assassins d'Hiram.

Même dans les pires situations, des personnes ont trouvé la force de garder le cap. Dans un livre intitulé "le moine et le Vénérable", Christian Jacq, l'auteur, raconte l'opposition d'abord, l'union ensuite d'un moine et d'un vénérable dans un camp nazi. Au nom de leurs valeurs respectives, ils se combattent d'abord, chacun refusant la croyance de l'autre, ils finissent par se réunir pour triompher : ils s'aperçoivent qu'ils combattent en fait pour la même grande cause par des chemins séparés mais qui mènent au même but .

Je vous en lit un court passage :
« Le mal était dans l'ordre des choses. Le sol de la loge avait pour nom « pavé mosaïque », composé de carreaux noirs et blancs.
Caché dans le blanc, une parcelle de noir. Tapie dans le noir, une étincelle de blanc.
La forteresse nazie voulait être le mal absolu. Mais il y avait une parcelle de lumière dans cette obscurité là. Au vénérable de la discerner et de l'utiliser ... c'était son métier, après tout ! »

Comme nous y conduit l'étude du mythe d'Hiram, dans le chant des partisans est illustré la nécessaire transmission de l'idéal :
« Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe. Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place. Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute... »

L'idéal de la liberté continuera …
Ecoute de l'extrait musical ...

J'ai dit T
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P\ R\

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