Obédience : NC Loge : NC Date : NC


L’Acacia m’est connu
 
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« L’acacia m’est connu » est la réponse que donne le maître maçon lorsqu’on lui demande son grade.
Cette petite phrase du rituel sous-entend donc au prime abord deux sens :
Le premier est l’acquisition d’une connaissance.
Le second que l’acacia est un symbole fort qui supportera le chemin de cette connaissance.
Nous étudierons donc les deux aspects entremêlés de cette phrase à travers la légende d’Hiram et d’autres sources où l’acacia apparaît comme symbole déterminant d’un lien entre le maître cherchant et le divin.
 
Reprenons tout d’abord la légende d’Hiram lorsque le maître fait connaissance avec l’acacia.
Hiram  est frappé à mort  par trois mauvais compagnons poussés par l’ignorance, le fanatisme et l’envie. Ces trois coups sont portés à la gorge, au cœur et à la tête de ce grand architecte et représentent la triple mort, physique, passionnelle et intellectuelle  du maître.
L’assassin va ensuite camoufler la terre fraîchement retournée de la tombe d’Hiram en y plantant une branche d’acacia.
C’est pourtant cette branche qui permettra au maître cherchant de retrouver Hiram. 
On comprend clairement ici que l’acacia va symboliser le savoir, la tolérance et le détachement qui permettront au maître de ressusciter Hiram et de retrouver la parole perdue.
C’est ainsi que le maître a connu l’acacia.
Il est a souligner que c’est seulement dans ce grade que le franc maçon acquiert la connaissance.
Souvenons-nous : lorsqu’on lui pose la question de son appartenance à notre ordre, l’apprenti répond « mes frères me reconnaissent comme tel ».
L’apprenti est totalement passif et ne maîtrise rien de ce qui le fait maçon.
Si on pose la même question à un compagnon, celui-ci répondra « j’ai vu l’étoile flamboyante. » Cette fois, le compagnon prend une part plus active dans sa recherche. Il va se laisser guider par l’étoile flamboyante pour chercher la vérité.
Pour le maître il s’agit pour la première fois de connaissance : « l’acacia m’est connu », c’est par cette connaissance acquise que le maître pourra rechercher Hiram.
Car la connaissance élimine peu à peu les secrets et permet de sortir le maître maçon de l’ignorance .
  
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Mais jusqu’à quel point le maître doit-il connaître l’acacia ?
Dans la bible le mot « DAATH » signifie à la fois la connaissance et l’union entre un homme et une femme.
Pour parler de cet accouplement, les mots utilisés seront « hou yada otah » qui veut dire : « il l’a connue ».
L’union entre l’homme et la femme est plus qu’une simple connaissance ; il s’agit là d’une fusion, d’un embrassement des deux protagonistes pour qu’ils ne fassent plus qu’un.
C’est ainsi que la maître doit connaître l’acacia; Il doit s’approprier son symbolisme jusqu’à ce qu’il devienne partie intégrante de son être.
Il doit être maître de son savoir, de son  chemin, de sa quête, de son égo.
 
Mais pourquoi la franc maçonnerie a-t-elle comme porteur de ces symbole l’acacia ?
Tout d’abord, ce symbole est introduit par la maçonnerie spéculative. En effet, ce symbole ne figure pas au temps de la maçonnerie opérative.
Pourquoi donc avoir choisi cet arbre là ?
 
De façon matérielle, tout d’abord, l’acacia est un bois dur et imputrescible aux épines redoutables. Ce qui en fait un symbole d’immortalité.
 
Il y a fort à gager que quelques éléments de réponse se trouvent dans la bible.
Dès la genèse, Abraham en planta un bosquet à Beer-Sheba en invoquant le nom de Dieu.
Dans l’exode, l’arbre y est mentionné de nombreuses fois. Il servit notamment à construire l’Arche d’alliance (le coffre contenant les tables de la loi par Dieu à Moïse sur le mont SinaÏ).
« Tu feras des planches pour le tabernacle ; elles seront de bois d’acacia placées debout. » exo.26-15.
Ce tabernacle aurait été construit il y a 3000 ans  par les hébreux durant leur long périple à travers le désert et aurait été installé plus tard à Jérusalem dans le Temple de Salomon.
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La couronne d’épines du  Christ ensuite est également faite de bois d’acacia. On comprend facilement le lien entre sa couronne, c’est-à-dire le signe de la royauté fait en bois immortel et de son immortalité.
Puis le Christ ayant ressuscité, de la renaissance.
 
Le Coran aussi mentionne cet arbre :
« les gens de la droite seront parmi des jujubiers sans épines et des acacias alignés, sous d’amples ombrages, près d’une eau vive, avec une abondance de fruits, non encore cueillis mais non défendus ».
 
C’est donc un symbole de vie, d’immortalité, de renaissance mais aussi de mort, de deuil puisqu’il a servi avant la renaissance dans le passage à la mort.
Il sert donc à lier les hommes au divin.
Ne serait-ce pas ce même arbre qui serait planté dans le jardin d’Eden, représentant la Vie et la Mort ?
 
C’est aussi un symbole solaire.
C’est un parent du mimosa et selon des espèces, il peut être fleurit de fleurs blanches ou jaunes; il fleurit en hiver et peut être signe de printemps.
Mais aussi, les rayons de la couronne d’épines sont ceux d’un soleil.
Parce qu’il donne la vie, parce qu’il la perpétue parce qu’il répand la lumière du soleil, l’acacia rejoint l’idée de l’initiation et de la connaissance.
Ses feuilles rappellent le lotus de l’héliotrope qui s’ouvre aux rayons du soleil levant et se ferme à la nuit.
C’est l’incarnation du soleil sur la Terre.
D’ailleurs, la disposition des feuilles d’acacia sur une branche ressemble à nos place en loge, les frères et sœurs sur chaque colonne et le Vénérable Maître, face à eux.
 
Le symbole de l’acacia se retrouve également dans beaucoup de civilisations.
Pour les anciens égyptiens, l’acacia est la représentation du culte solaire, de la renaissance du jour, de l’immortalité. C’est la fleur de l’initiation, de l’innocence, l’emblème de Nith que les anciens grecs associaient à Athéna.
Notons également que  pour les tribus arabes, il est nommé le « rameau des initiés ».
En Afrique et en Inde, il sert de support divin dans certains rituels religieux.
Dans la chine ancienne, cet arbre est celui-ci du nord et de l’hiver.
 
Dans ce que nous avons étudié, l’acacia désigne tour à tour, la vie, la mort et le renouveau. Soit le cycle de la Vie car aucun des trois ne peut être pris isolement.
Comme dans chaque initiation, le maître doit apprendre à mourir pour mieux revivre et si les concepts acquis dans l’abandon de la matérialité sont dans l’esprit de la Connaissance, alors le maître trouvera dans sa résurrection une forme d’immortalité.
Car ce n’est qu’après avoir enterré  mon égo accablé par les trois mauvais compagnons que le maître qui est en chacun pourra revivre et se relier au divin.
C’est dans la connaissance intime de ce matériau sacré, dans son assimilation totale, que le maître pourra alors faire revivre et Hiram et tenter de retrouver la parole perdue.
Tel l’acacia, symbole solaire, le maître devra porter la lumière dans le désert en s’aidant de la connaissance acquise.
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J’ai dit. 

C\ L\

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