GLDF Loge : NP 20/12/2005

L'Univers est-il infini dans l'espace ?

La planche que m'a confiée notre vénérable maître porte sur un des sujets les plus passionnants les plus envoûtants, que les hommes aient étudiés depuis que leur intelligence leur permet de passer de la simple observation de leur environnement à l'abstraction.

Les plus grands esprits qui ont marqué l'histoire de la pensée humaine, ont eu une opinion sur le sujet de l'univers : sur son périmètre, son organisation, la place de la terre et du soleil donc de l'homme dans cet univers. Les avis, les doctrines ont changé catégoriquement au fil des temps et souvent les intuitions géniales ont été contrariées et les progrès de la connaissance de ce fait ralentis, pour des raisons parfois d'obscurantisme, de sectarisme mais aussi d'intérêts et de pouvoir.

Rien n'a donc été simple dans cette quête de la connaissance de l'univers duquel l'homme est indissociable et parfaitement solidaire quelqu’en soit la réalité ou la perception qu'il en a eue à travers les âges.

 Le sujet que je dois traiter ce soir est bien précis : il s'agit de savoir si l'univers est infini dans l'espace.

Intitulé quelque peu paradoxal à plus d'un titre. L'Univers n'est il pas un synonyme de l'espace? Sans aucun doute dans l'inconscient populaire.

Où pourrait être l'univers si ce n'est dans l'espace et réciproquement. Aujourd'hui l'infinitude de l'univers est communément acceptée après que celui-ci, à l'inverse, eut été considéré comme fini pendant des siècles depuis l'antiquité. Et paradoxe encore, aujourd'hui les choses se compliquent puisque nous verrons que l'hypothèse d'un univers fini, redevient d'actualité grâce à la science mathématique et plus particulièrement aux géométries non euclidiennes qui pourraient en régir les lois. Remettant au passage en cause les grandes théories du XXème siècle et notamment la vision einsteinienne du monde et de la mécanique. Peut-être le XXI ème siècle sera-t-il celui de la  synthèse des grandes théories du XXème : la relativité générale expliquant l'infiniment grand et la théorie quantique l'infiniment petit. Espérons qu’une synthèse mettra tout le monde d'accord et qu'enfin nous saurons si notre univers est infini ou fini.

Voilà posé le sujet. J'ai conscience que je pourrais en rester là et vous laisser par vos interventions approfondir la question.

Mais nous sommes aux prémices de nos travaux sur l'univers et une petite histoire de la perception de l'univers par les hommes va nous permettre de suivre au fil des temps, cette vision de l'univers et peu à peu, de nous faire une idée sur sa finitude ou son infinitude.

Enfin nous regarderons dans ces histoires de la pensée qu'elle peut-être pour le franc-maçon l'apport dans sa propre quête, de ces réflexions sur la nature de l'univers.

L'histoire de la connaissance de l'univers : une suite de confrontations entre des génies et des imbéciles ou des pervers !

La perception de l'univers son explication et son rôle dans l'histoire des hommes, sont le reflet d'une culture, d'une société, même d'une civilisation. Il est, en tout les cas le reflet de la connaissance et des capacités d'abstraction des hommes au moment où les hypothèses sont émises. Ainsi l'homme est ce qu'il sait. L'univers qu'il crée n'est pas unique mais multiple. Il change selon les  époques et les cultures. Il a une vie et une histoire qui lui sont propres et qui le plus souvent, évoluent parallèlement à la vie et à la société qui l'a créé. "Un univers est comme un être humain, nous dit Trinh XuanThuan dans La mélodie secrète, il naît, atteint son apogée, entame son déclin et puis disparaît, remplacé par un autre univers. Le plus souvent c’est l'émergence de nouvelles idées qui remet en cause l'univers du moment. » Tout au long de la longue histoire des hommes, on le verra, une représentation de l'univers a toujours accompagné une époque. C'est la progression de la connaissance, le travail de réflexion et d'observation de grands intellectuels qui à chaque époque a fait progresser la connaissance sur et de l'univers. On rendra plus bas, hommage à quelques uns de ses visionnaires géniaux qui peu à peu on construit notre vision actuelle de l'univers. Malheureusement les visions successives étaient utilisées, lorsqu'elles étaient notamment en accord avec les textes saints des grandes religions, pour asseoir le pouvoir des religieux. Alors souvent et ce fut le cas dans toutes les époques, une nouvelle découverte révolutionnaire remettant en cause par des explications puissantes les précédentes théories confortables et installées, étaient combattues par les tenants de la "vérité" précédente et entraînait le bannissement, souvent la mort, de l'audacieux qui avait osé enfreindre l'ordre établi. Les senseurs avaient de nombreuses raisons : leurs croyances pour les plus honnêtes, leurs intérêts, le plus souvent allant de pair avec le maintien de leurs pouvoirs. Ils ont souvent fait reculer la connaissance et probablement retardé sensiblement la science expérimentale et théorique dans ce merveilleux domaine de la cosmogonie.

Ainsi en est allé l'histoire des hommes et de leur univers fini ou infini que je vais vous tracer maintenant à grands traits.

2. L'histoire de l'univers.

Une approche complète de chacune des visions qui se sont succédé, serait beaucoup trop fastidieuse et surtout beaucoup trop longue. Aussi je me contenterai de vous donner quelques repères qui permettront à ceux qui le souhaitent d’approfondir le sujet.

L'univers magique des premiers hommes.

Le premier univers perçu a dû apparaître avec le langage.  Dans les cavernes de Lascaux ou d'ailleurs. L'univers magique est peuplé d'esprit : esprit du soleil, de la Lune,  des arbres, des forêts et de toutes les créatures de la nature dont l’homme constate l'existence sans en connaître autre chose que leur apparence et leur utilité pour lui. Il invoque leurs esprits pour garder leur faveur. Ce sont sans doute le temps des premiers sacrifices, mais tout est au premier degré, pas d’abstraction et bien sûr la finitude ou l'infinitude de l'univers ne sont pas des questions d'actualité. C'était simple, familier, à la mesure de l'homme. Puis les religions s'installant dans une certaines complexité, cet univers magique devint…

L'univers mystique.

Avec le savoir qui se développe, l’innocence disparaît au moins chez les « élites ». L’homme commence à percevoir son insignifiance devant l’univers immense. Pour gérer cette complexité qui lui apparaît, il fallait certainement des êtres aux pouvoirs bien plus grands que celui des hommes.

Aussi il y a environ 10 000 ans l’univers devient un univers mythique et surhumain. L’univers est régit par des Dieux vivant dans un lointain au-delà.

Dieu soleil, Dieu Lune, Dieux planètes, Dieux étoiles etc… La cosmologie qui naît alors consiste en des mythes qui racontent l’histoire de ces dieux, leur naissance, leurs amours, leurs haines et leurs guerres. Tout est conséquence de l’intervention des dieux : la naissance de l’univers dont du ciel et de la terre, des mouvements constatés dans le ciel. La religion apparaît, les prêtres sont les intermédiaires entre ces dieux lointains et surhumain et les hommes faibles et devenus conscients de cette faiblesse.

Toutes les grandes civilisations ont développées des univers mythiques : les Sumer de Babylone et l’Egypte bien sûr en sont des exemples les plus connus.

Vers 2000 ans avant JC, les chinois compliquèrent un peu le schéma en organisant le fonctionnement des dieux à l’image de leur bureaucratie déjà très élaborée. En 500 avant JC enfin, Confucius introduisit la notion des pôles opposés, le YIN et le YANG qui permettait de tout classer et de tout organiser et notamment tous les objets célestes.

Ce que l’on peut retenir de ces époques reculées, c’est une recherche de repérage des corps célestes visibles les uns par rapport aux autres, sans une véritable science de l’astronomie. L’examen des astres permet de prédire l’avenir de l’homme. Les prêtres sont plus des astrologues que des astronomes. Les distances dans l’univers n’ont pas une réelle importance et la aussi, la finitude ou l’infinitude de l’univers n’est pas une préoccupation première.

Mais nous approchons de la période grecque et là tout va définitivement changer.

L'univers génial des grecs.

Le miracle grec commence au VI ème siècle avant JC. Cela va durer plus de huit siècles.

Une poignée d’hommes géniaux vont semer les germes de l’univers scientifique qui est encore le notre. Les grecs eurent l’intuition que l’univers pouvait être étudié dans ses diverses composantes et que la raison humaine était capable d’appréhender les lois qui le régissent et les différentes interactions entre elles. La compréhension des lois naturelles, auparavant apanage des dieux, pouvait désormais être partagée par les hommes.

Les grecs travaillèrent !

Leucippe et Démocrite morcelèrent la matière en atomes invisibles, vision toujours d’actualité ! Pythagore fonda les mathématiques et Euclide une géométrie qui est encore aujourd’hui un édifice intellectuel incontestable. De cette immense créativité va naître un univers qui prit vite ses distances avec tous les univers précédents.

Thalès et Anaximandre firent avancer même si les hypothèses étaient fausses : une terre plate flottant sur un océan primordial, un ciel d’eau !

Puis l’univers géocentrique fut évoqué avec des corps célestes, soleil, lunes, planètes, étoiles qui s’encastrent dans des sphères solides en mouvement autour de la terre.

L'univers mathématique de Pythagore

Pythagore, le mathématicien, considérait que l’univers avait une géométrie harmonieuse, gouvernée par les mathématiques et les chiffres. Pour lui les nombres étaient le principe et la source de toutes choses, le reflet de la perfection de dieu. La Terre prit la forme parfaite d’une sphère, et Pythagore imagina un ballet très ordonné des corps célestes autour de ce qu’il appela le Feu central. Les étoiles étaient sur une sphère lointaine qui constituait les confins d’un univers fini.

L'univers Géocentrique

Avec Pythagore, tout bougeait, Platon quelques siècles plus tard, repris le modèle de Pythagore et le simplifia. La Terre était au centre d’une sphère extérieure qui contenait les planètes et les étoiles. L’univers de Platon était fini et limité par cette sphère. Mais ce modèle posait quelques questions épineuse : en particulier il ne pouvait expliquer le mouvement apparent des planètes dont certaines avaient parfois des mouvements rétrogrades troublants !

L'univers scientifique

Alors soucieux de comprendre d’autres philosophes grecs, comme Eudoxe, compliquèrent le modèle de Platon et introduirent des sphères multiples sur lesquelles se déplaçaient les corps célestes et expliquaient mieux les mouvements constatés. Aristote, fixa à 55 le nombre de sphères célestes. La Terre était au centre et immobile. Il y avait le monde manifesté, changeant et imparfait, auquel appartenait la Terre et La Lune, et le monde parfait des autres corps célestes avec le Soleil, les planètes et les étoiles. Ce monde tournait autour de la Terre dans un Ether.

Enfin, vint l’univers de PTOLEMEE (vers 140 av JC) qui allait régner sans partage sur les 2000 suivantes années. Les principes de cet univers de Ptolémée étaient simples :

L’univers était Géocentrique ;

La Terre est sphérique et au centre de tout ;

Les mouvements des planètes sont circulaires et uniformes.

Il s’efforça de corriger quelques lacunes de l’univers d’Aristote : les mouvements anormaux des planètes et la variation de la distance entre la Terre et la Lune. Pour ce faire il détacha les planètes de leurs sphères célestes et les plaça sur de petits cercles, les épicycles, qui lui permirent d’expliquer toutes les questions restées en suspens dans l’univers d’Aristote. Il rédigea l’ALMAGESTE qui donnait les positions des planètes et les calculs nécessaires pour les déterminer.  Ce livre, au nom arabe, fit autorité jusqu’au XVI ème siècle et constitua la base de la connaissance astronomique de la civilisation arabe.

L'univers médiéval

Ce monument de la pensée étant posé, il faut attendre le monde médiéval pour voir changer l’image de l’univers. En effet le monde romain n’a rien apporté à la connaissance de l’univers, il s’est contenté de la vision de PTOLEMEE. La religion a utilisé les sphères de Ptolémée pour positionner les lieux sacrés des grands textes. Le purgatoire est entre la Terre et la Lune, c’est dans les hautes sphères que réside Dieu et où le rejoignent les bienheureux. Ce lieu de résidence de Dieu c’est l’Empyrée, au-delà de la sphère cristalline des étoiles. La question qui se posait était de savoir faire cohabiter l’univers grec avec un univers chrétien. Pour les chrétiens l’univers avait été créé. Il avait donc un début. C’est SAINT THOMAS D’AQUIN qui fit la synthèse. Il introduisit Dieu dans la conception aristotélicienne. L’univers était toujours géocentrique. Au-delà de la sphère des étoiles, une sphère primaire délimite l’empyrée, la résidence de dieu. L’empyrée est à distance finie de la sphère primaire, l’univers est fini. Tout est bien installé : Dieu et les siens dans l’empyrée, le purgatoire entre la Terre et la Lune et l’enfer et les damnés dans les entrailles de la Terre.

Et si la Terre bougeait?

Cette réintroduction de la religion dans la cosmologie allait permettre, paradoxalement, de grandes avancées. Première contradiction qui nous ramène à notre sujet ; Dieu est infini omniprésent c’est ce qu’enseigne la théologie. Si Dieu est infini pourquoi l’univers ne serait-il pas lui aussi infini ? Pourquoi Dieu qui est partout ne serait-il pas au centre de l’univers qui serait alors partout ? Donc l’univers est infini CQFD. Cela remettait même en cause le principe géocentrique de l’univers ! Pourquoi la terre ne bougerait-elle pas puisque Dieu tout puissant pouvait le décider s’il le souhaitait.

L'univers héliocentrique de Copernic

Vint alors COPERNIC, le chanoine polonais. Il délogea définitivement la Terre du centre de l’univers et introduisit une vraie révolution dans la perception de l’univers qui se fait encore sentir aujourd’hui. Le soleil devint le centre de l’univers. Les planètes dont la terre tournaient autour du soleil.

La Terre donc l’homme avait perdu sa place centrale dans l’univers.

L'univers infini

De ce fait l’univers, avait considérablement grandi. Pour expliquer sa thèse et notamment les mouvements des planètes et des étoiles, Copernic repoussa considérablement la sphère extérieure des étoiles. Il réduisit la taille relative du système solaire dans l’univers.

On aurait pu imaginé que Copernic s’attira les foudres de l’Eglise, il n’en fut rien car il publia son livre que quelques temps avant sa mort et la préface indiquait qu’il s’agissait d’une hypothèse  et un simple modèle mathématique.

 Ces successeurs devaient encore ajuster la vision de Copernic. L’anglais, Thomas DIGGES proposa de supprimer la sphère extérieure des étoiles en 1576. L’univers devenait infini dans le domaine illimité de Dieu. Giordano Bruno un moine italien voulu lui peupler d’une infinité de formes de vie cet univers infini. C’en était trop pour l’église et lui le paya de sa vie en 1600.

Les cieux sont imparfaits

Les astronomes suivants s’attaquèrent au concept de perfection des cieux. Ainsi Tycho BRAHE mit en évidence des étoiles nouvelles ou en mutation. Notamment il identifia en 1572 la première supernova sans savoir qu’il avait assisté à la mort d’une étoile. Il démontra aussi que les comètes ne sont pas des phénomènes atmosphériques mais cosmiques. Il y avait donc des objets qui apparaissaient et disparaissaient dans l’univers qui n’était plus immuable.

Galilée

C’est à cette époque qu’apparaît Galilée. Il voulait comprendre le mouvement des corps célestes. Il eu l’intuition géniale d’étudier d’abord les mouvements des corps sur la terre pour réussir à comprendre ce qui se passait dans le cosmos. Il détermina notamment que tous les corps qui tombent sur la terre ont la même accélération. Un astronaute américain lui rendra hommage 300 ans plus tard en faisant l’expérience sur la lune, sans atmosphère, de faire tomber ensemble une plume et une balle de golf qui bien sûr, touchèrent le sol lunaire en même temps ! Galilée commença ensuite ses observations avec une lunette, améliorée d’un télescope anglais. Il fit des découvertes fabuleuses repoussant les limites de l’univers comme chaque fois que depuis on pointe vers le ciel un nouvel instrument d’observation. Il se fit le champion de l’univers héliocentrique et brocarda fortement les tenants de l’univers géocentrique.

Cela lui valu une mise en résidence surveillée jusqu’à sa mort en 1642. Son livre resta à l’index jusqu’en 1835 !!

Le mouvement des planètes

Cette réaction de l’église déplaça la recherche vers le nord de l’Europe. L’assistant allemand de Tycho BRAHE, Johannes KEPLER, dépouilla les observations de son maître, persuadé qu’il y trouverait les lois des mouvements des planètes.

Il était convaincu que les sphères cristallines célestes n’étaient que le fruit de l’imagination humaine.

KEPLER pensait que l’univers était gouverné par les mathématiques et que Dieu était géomètre. Il découvrit notamment que les orbites étaient elliptiques et que le soleil occupait un foyer. Il mettait fin à un univers parfait de sphères et de cercles. Il lui restait à démontrer pourquoi les planètes et les corps célestes ne tombaient pas et tournaient éternellement sur leurs orbites.

C’est évidemment l’anglais Isaac NEWTON qui le démontra. Il théorisa les intuitions de ses prédécesseurs et établi la théorie de la gravitation universelle qui expliquait enfin l’essentiel des interrogations des hommes depuis plusieurs millénaires. Peu d’homme si ce n’est peut être Einstein en 1905, découvrirent autant de choses aussi importantes en si peu de temps.

L'univers mécanique

L’univers était donc mécanique. Plus besoin d’intervention divine permanente. Il suffisait de lancer la mécanique et elle fonctionnait toute seule. Dieu de ce fait découvrait le temps libre !!!

La théorie de NEWTON permit de vérifier un nombre incalculable des intuitions de ses prédécesseurs.

L'univers déterministe

Ainsi grâce au travail de tous ces génies l’homme du XVII ème siècle voyait dans le ciel un univers infini, rempli uniformément d’étoiles et dont il n’était plus le centre. Dieu était toujours là, infini mais très distant.

Et Dieu dans tout ça?

C’est Napoléon qui me fournit la  transition avec la vision maçonnique de l'univers s'il en existe un !

Après sa lecture de La Mécanique Céleste de Laplace, l’Empereur lui reproche de ne pas avoir mentionné une seule fois Le Grand Architecte de l’Univers. Laplace lui a sèchement répondu qu’il n’avait pas besoin de cette hypothèse ! La confiance en la raison humaine est à ce moment illimitée.

3. Alors : fini ou infini dans l'espace.

Comment répondre après tout ce que l’on vient de voir ?

 Au fil du temps l’univers a été tour à tour fini ou infini. Par ce choix soit on magnifie Dieu, l’infini absolu, dont la création devait être elle aussi infinie ou on explique certaines théories qui ne se conçoivent que dans l’une ou l’autre des hypothèses.

Ainsi certains ont même démontré que l’univers ne pouvait pas être  infini. Le paradoxe d’Olbers mérite que l’on s’y arrête un peu. Si l’univers est infini les étoiles sont uniformément réparties dans toutes les directions et elles doivent nous éclairer uniformément. Le ciel nocturne doit être aussi brillant que le ciel diurne. Comme ce n’est pas le cas, certains y voient donc la certitude d’un univers fini et des étoiles réparties sur une sphère comme exposé dès l’antiquité.

Plusieurs s’essayent à expliquer le paradoxe en maintenant la thèse de l’infinitude. Ce n’est pas simple. Une notion manque, le temps et bien sûr la vitesse de la lumière. On sait cependant déjà au XIXème siècle que la lumière se propage à 300 000Km à la seconde.

Edgar POE l’écrivain donnera la solution du paradoxe. Beaucoup d’étoiles sont si éloignées de nous que leur lumière ne nous est pas encore parvenue. De ce fait le ciel ne peut pas être uniformément brillant.

La fin du XIX ème siècle et le début du XXème Siècle sont l’époque des grandes découvertes scientifiques : relativité générale mécanique quantique. Le temps fait son entrée en force dans l’espace, si j’ose dire. La finitude et l’infinitude de l’univers deviennent une affaire à quatre dimensions. Je vais laisser à ceux qui me succèderont à ce plateau le plaisir de prolonger tout cela et de vous en donner la vision scientifique mais aussi spirituelle actuelle.

Ce que je peux vous dire c’est qu’aujourd’hui la finitude ou l’infinitude de l’univers dépend de la géométrie avec laquelle on le regarde. Suivant la courbure de cette géométrie l’univers sera fini ou infini. Ce qui rend vous en conviendrez un peu aléatoire la réponse à la question qui m’a été posée. Et encore je vous fais grâce de la topologie !

4. La vision maçonnique de l'univers au travers de la diversité de la pensée et des croyances : ce que nous avons en commun c'est l'existence du Grand Architecte de l'Univers.

Je crois que chacun d’entre nous maçon pouvons avoir de l’univers une représentation qui nous soit propre. Les lectures des derniers développements de la science nous donnerons une tendance peut être des convictions mais probablement de grands doutes.

Je retiens que nous partageons ici une vérité : l’existence du Grand Architecte de l’Univers, que nous considérons que nous ne sommes pas dans un univers, seul fruit du hasard mais résultat d’une organisation et d’une volonté qui nous dépasse. Cette force peut être a-t-elle voulu un univers fini, un univers infini, un univers en extension, un univers en contraction, voire un univers qui n’existe pas… Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que cela est passionnant et que j’écouterai avec beaucoup d’attention les autres orateurs pour progresser encore dans mes interrogations et peut être parfois lever quelques voiles.

Cela étant que l’univers soit infini ou pas, quelle importance pour nous, petite fourmi, sur notre terre, planète moyenne, éclairée par une étoile des plus banale dans une galaxie ordinaire dans un coin reculé de l’univers.  Et de plus, avec bien peu de chance de sortir de la très proche banlieue de notre terre dans le temps sans doute bien limité qui sera celui de l’existence de l’espèce humaine sur la terre, rapportée au temps cosmique.

J’ai dit V\M\

G\ R\

Principales sources utilisées :
La mélodie secrète de Trinh Xuan Thuan (Fayard)
DE L’INFINI de Jean-Pierre LUMINET et Marc LACHIEZE-REY (Dunod)
L’Univers dans une coquille de noix de Stephan HOWKINGS  (Dunod)
L’encyclopedia Universalis  édition 2006
Nombreuses recherches sur des sites internet

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