Liberté, Égalité, Fraternité
La
Devise républicaine
et la Franc-Maçonnerie
La
légende :
Louis Claude de Saint Martin (1743) n'a pas forgé la devise «
Liberté,
Egalité, Fraternité ».Ce
n'est donc pas de lui que la franc-maçonnerie
aurait pu la recevoir avant que de l'offrir, ou de l'imposer
à la révolution.
Le malheur veut qu'il n'en soit rien ; malheur du moins pour les
iconolâtres de
l'historiographie.
La vérité, c'est que la devise «
liberté, Egalité, Fraternité
» n'est au siècle
des lumières et de l'illuminisme, ni maçonnique
ni révolutionnaire ;
Sur l'histoire de la devise, cette phrase a été
la devise de plus d'une
république. En vérité elle
représente davantage qu'une devise c'est le credo
d'une religion.
L'origine maçonnique de la devise, écrivait
Lantoine « est une légende devenue
tellement vivace qu'elle est acceptée par d'excellentes gens
qui ne font
profession, ni de maçonnisme ni d'antimaçonnisme
».
La devise naquit pas en loge. Mais « Liberté,
Egalité, Fraternité » est devenue
la devise d'une très grande partie de la
franc-maçonnerie latine, en Europe et
en Amérique, et belge qui y a mis le meilleur de sa
tradition et le meilleur de
son espoir.
La patente de la loge « La bonne foy »,
constituée à l'orient de Saint
–Germain-en-Laye, en 1688, aurait porté la devise
: « Liberté, Egalité,
Fraternité » mais toutes les copies produites car
il n'y a pas d'original ont été reconnues
apocryphes.
La devise et la révolution :
En effet, aucune assemblée législative (dans
l'acception la plus large du
terme), aucun gouvernement n'a jamais décidé,
avant 1848, (date de la
proclamation de la deuxième république), que
Liberté, Egalité, Fraternité
serait la devise de l'Etat français.
Dès 1790, à la fête de la
Fédération, le 14 juillet, notre devise aurait
orné
certains drapeaux, notamment ceux des fédérations
du Dauphiné et de la
franche-Comté.
En 1791, le 29 mai, le marquis de Girardin avait prononcé un
discours où il
affirmait que le peuple français voulait « pour
base de sa constitution »,la
justice et l'universelle fraternité.
C'était au club des Cordeliers, qui dans une opinion
subséquente, corrigea la
formule et souhaita qu'elle figurât sur une plaque
accrochée à l'uniforme
national, sous la forme : Liberté, Egalité,
fraternité. Mais la proposition ne
fut pas retenue et, pour tout dire, on l'oublia.
En 1793 le 29 juin, « le Directoire du
Département, sur la proposition du
citoyen Momoro, demande que dans le courant du mois de juillet, les
propriétaires ou principaux locataires seront
invités au nom du patriotisme, au
nom de la liberté, de faire peindre sur la façade
de leurs maison, en gros
caractère, ces mots : Unité,
individualité de la république.
Liberté, Egalité, Fraternité ou la
mort. Momoro, imprimeur et membre des
Cordeliers, s'était peut-être rappelé
l'opinion émise par le Club en 1790.
Un régime maçonnique, avant 1789 arbora une
devise ternaire « Liberté, Egalité,
Indépendance ».
D'autre part, J.J. Mounier déclare : Je ne crois pas que
dans les loges on
parlât jamais de liberté. Si ce mot
était prononcé quelquefois, c'était
comme
celui d'égalité dans un sens étranger
à la politique et purement moral.
Un seul texte, fait de la liberté, de
légalité, et de la fraternité les
trois
vertus cardinales à la foi révolutionnaire, et de
la maçonnerie, et déclare de
l'antériorité, dans la pratique, de cette
dernière société. C'est une planche
de Saint-Jean d'Ecosse du Contrat social, en date du 20 janvier 1791.
« Bien des siècles avant que Rousseau, Mably,
Raynal eussent écrit sur les
droits des hommes, et eussent jeté dans l'Europe la masse de
lumière qui
caractérise leurs ouvrages, nous pratiquions dans nos loges
tous les principes
de la sociabilité ».
Le F\ Charles Blanc
éclate : « Qu'est-ce que
cette devise, liberté, Egalité,
Fraternité, adopté par l'Assemblé
nationale et placé au frontispice de la
Convention, sinon le mot d'ordre séculaire, le
véritable mot sacré de la
maçonnerie ?
Devant ces textes, l'historien, sauf à bafouer toute
logique, et toute
objectivité historique, les philosophes, les
francs-maçons, puis les
révolutionnaires avaient connu, en des sens divers et
diversement apparentés,
les mots de « liberté »,
égalité », fraternité
».
Au XIXe siècle, « Liberté,
Egalité, fraternité » va devenir en
France, la
devise officielle de l'Etat et la devise officielle de la
franc-maçonnerie.
de
Robert Amadou - Renaissance
Traditionnelle N°17/18 - Janvier/Avril 1974 - p 1
– Tome V
Résumé
par Alain G. - Posté
le jeudi 09 novembre 2006 et Modifié
le mardi 03 juillet 2007 |