Obédience : NC Site : http://aprt.skyrock.com 03/07/2007


Liberté, Égalité, Fraternité

La Devise républicaine et la Franc-Maçonnerie 

La légende :

Louis Claude de Saint Martin (1743) n'a pas forgé la devise « Liberté, Egalité, Fraternité ».Ce n'est donc pas de lui que la franc-maçonnerie aurait pu la recevoir avant que de l'offrir, ou de l'imposer à la révolution. Le malheur veut qu'il n'en soit rien ; malheur du moins pour les iconolâtres de l'historiographie.

La vérité, c'est que la devise « liberté, Egalité, Fraternité » n'est au siècle des lumières et de l'illuminisme, ni maçonnique ni révolutionnaire ;

Sur l'histoire de la devise, cette phrase a été la devise de plus d'une république. En vérité elle représente davantage qu'une devise c'est le credo d'une religion.

L'origine maçonnique de la devise, écrivait Lantoine « est une légende devenue tellement vivace qu'elle est acceptée par d'excellentes gens qui ne font profession, ni de maçonnisme ni d'antimaçonnisme ».

La devise naquit pas en loge. Mais « Liberté, Egalité, Fraternité » est devenue la devise d'une très grande partie de la franc-maçonnerie latine, en Europe et en Amérique, et belge qui y a mis le meilleur de sa tradition et le meilleur de son espoir.

La patente de la loge « La bonne foy », constituée à l'orient de Saint –Germain-en-Laye, en 1688, aurait porté la devise : « Liberté, Egalité, Fraternité » mais toutes les copies produites car il n'y a pas d'original ont été reconnues apocryphes.

La devise et la révolution :

En effet, aucune assemblée législative (dans l'acception la plus large du terme), aucun gouvernement n'a jamais décidé, avant 1848, (date de la proclamation de la deuxième république), que Liberté, Egalité, Fraternité serait la devise de l'Etat français.

Dès 1790, à la fête de la Fédération, le 14 juillet, notre devise aurait orné certains drapeaux, notamment ceux des fédérations du Dauphiné et de la franche-Comté.
En 1791, le 29 mai, le marquis de Girardin avait prononcé un discours où il affirmait que le peuple français voulait « pour base de sa constitution »,la justice et l'universelle fraternité.
C'était au club des Cordeliers, qui dans une opinion subséquente, corrigea la formule et souhaita qu'elle figurât sur une plaque accrochée à l'uniforme national, sous la forme : Liberté, Egalité, fraternité. Mais la proposition ne fut pas retenue et, pour tout dire, on l'oublia.

En 1793 le 29 juin, « le Directoire du Département, sur la proposition du citoyen Momoro, demande que dans le courant du mois de juillet, les propriétaires ou principaux locataires seront invités au nom du patriotisme, au nom de la liberté, de faire peindre sur la façade de leurs maison, en gros caractère, ces mots : Unité, individualité de la république.

Liberté, Egalité, Fraternité ou la mort. Momoro, imprimeur et membre des Cordeliers, s'était peut-être rappelé l'opinion émise par le Club en 1790.

Un régime maçonnique, avant 1789 arbora une devise ternaire « Liberté, Egalité, Indépendance ».

D'autre part, J.J. Mounier déclare : Je ne crois pas que dans les loges on parlât jamais de liberté. Si ce mot était prononcé quelquefois, c'était comme celui d'égalité dans un sens étranger à la politique et purement moral.

Un seul texte, fait de la liberté, de légalité, et de la fraternité les trois vertus cardinales à la foi révolutionnaire, et de la maçonnerie, et déclare de l'antériorité, dans la pratique, de cette dernière société. C'est une planche de Saint-Jean d'Ecosse du Contrat social, en date du 20 janvier 1791.

« Bien des siècles avant que Rousseau, Mably, Raynal eussent écrit sur les droits des hommes, et eussent jeté dans l'Europe la masse de lumière qui caractérise leurs ouvrages, nous pratiquions dans nos loges tous les principes de la sociabilité ».

Le F
\ Charles Blanc éclate : « Qu'est-ce que cette devise, liberté, Egalité, Fraternité, adopté par l'Assemblé nationale et placé au frontispice de la Convention, sinon le mot d'ordre séculaire, le véritable mot sacré de la maçonnerie ?

Devant ces textes, l'historien, sauf à bafouer toute logique, et toute objectivité historique, les philosophes, les francs-maçons, puis les révolutionnaires avaient connu, en des sens divers et diversement apparentés, les mots de « liberté », égalité », fraternité ».

Au XIXe siècle, « Liberté, Egalité, fraternité » va devenir en France, la devise officielle de l'Etat et la devise officielle de la franc-maçonnerie.


de Robert Amadou - Renaissance Traditionnelle N°17/18 - Janvier/Avril 1974 - p 1 – Tome V 
Résumé par Alain G. - Posté le jeudi 09 novembre 2006 et Modifié le mardi 03 juillet 2007

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