Obédience : NC Loge : NC Date : NC

Tradition - Initiation - Transmission


           
La légende d’Hiram constitue la partie essentielle du Rituel du 3ème degré, et c’est la mort de l’architecte du Temple de Salomon qui sert de thème à la cérémonie de l’initiation, laquelle comprend d’abord la reconstitution de la triple agression dont Hiram fut victime avant de succomber, puis la recherche des enseignements philosophiques que l’on peut tirer de cette mort.

La mise en scène, le rituel, surtout quand ils sont bien appliqués produisent toujours une vive impression et interpellent.
Le meurtre d’Hiram n’est pas un forfait ordinaire :
-   de par la personnalité de la victime : le récit mythique le dépeint comme un grand initié, un être humain arrivé au stade du polissage de sa pierre, c’est-à-dire à la perfection morale et spirituelle
-    de par les emplacements où le Maître se trouve quand il est frappé : à l’ouest qui représente la frontière, le passage du sacré au profane – et inversement – par sa porte concrète et symbolique, image du monde profane des connaissances intellectuelles, parmi lesquelles figure l’architecture. Le Nord représente la porte symbolique communiquant avec les principes moraux, images du psychisme. L’EST représente la proximité de l’Orient, porte symbolique s’ouvrant sur la lumière, image de la spiritualité, de la perfection humaine.
-   Enfin les trois coups portés à des endroits précis sont des blessures rituelles : le premier à la gorge, siège de la motricité et de la cérébralité, le second au sein gauche, siège de l’affectivité et de l’intuition, le troisième au front, siège de la spiritualité.

Après la découverte du cadavre de l’architecte qui est la deuxième partie du drame, la fin de la troisième et dernière partie, la marche du Maître Maçon oblige le F\ ou la S\nouvellement élevés à enjamber trois fois le cercueil. Ces pas sont des passages au-dessus de l’emblème de la mort physique.
Une attention particulière doit être portée sur le dernier pas exécuté devant le cercueil, face à l’Orient.
Ce pas est en effet le 8ème à partir du premier pas d’apprenti (3+2+3 = 8).
De même que les marches de l’apprenti et du compagnon sont en concordance avec l’âge symbolique de chacun d’eux, les huit pas du Maître déterminent son âge : sept ans et +. Ce « plus » figuré par le huitième pas symbolise le supplément de connaissance initiatique à acquérir par tout Maître Maçon
Ainsi Hiram : les circonstances font qu’il préfère mourir et laisser se perdre les secrets par la parole, plutôt que de les donner et divulguer à qui ne les mérite pas.
« Ce n’est pas ainsi que je les ai reçus, et que je puis vous les donner. Travaillez et soyez ».
Pour Jules Boucher « la légende d’Hiram vécue par le récipiendaire, qui représente Hiram, est un drame philosophique qui fait de la Maçonnerie actuelle non pas une survivance des mystères de l’Antiquité, mais une continuation des dits mystères ».
L’initiation qui s’adresse au plus profond élan du cœur ne peut s’accomplir sans un retour sur soi ; sans un questionnement, sans la recherche de sens ou de spiritualité ; la Franc-maçonnerie est une méthode de pédagogie de la transmission de la connaissance : elle transmet une initiation véritable et véhicule par ses Rituels et ses Symboles un héritage spirituel, une connaissance, résultats de démarches personnelles faites à partir d’une interrogation sur le sens profond de ces symboles et ces rites proposés à la réflexion.

La chaîne d’union résume parfaitement, pour moi, la transmission quand tous les S\ et F\de la Loge sont unis, et évoquent « nos Maîtres Vénérés qui la formaient hier ». C’est donc un bonheur mais aussi une responsabilité : comment « bien » transmettre ?

En Maçonnerie la Vérité seule doit régner. Il faut vouloir « penser » d’une manière autonome, vraiment par soi-même ; laisser à la porte du Temple les idées toutes faites, les préjugés, et essayer de raisonner avec exactitude.

Il convient de travailler avec beaucoup de rigueur et de sérieux le déroulement des cérémonies d’initiation ou d’augmentation de salaire de façon à laisser un souvenir indélébile aux nouveaux initiés, et les enrichir.
La transmission impose le devoir de maintenir la tradition dont on a été instruits lors des initiations ou élévations.
C’est par  une préalable amélioration personnelle, une instruction bien adaptée qu’un F\M\ peut ensuite procéder à l’Enseignement, basé sur le symbolisme maç\. et ordonné par un Rituel. Cet enseignement a pour but l’augmentation des possibilités intellectuelles et morales des F\ M\            Mais rien n’est inculqué, au contraire, cet enseignement sert à penser par soi-même, à éclairer, à acquérir un esprit libéré des contraintes du monde profane ; il est philosophique, spirituel et teinté d’une charge émotionnelle qui ne s’explique pas mais qui se vit.

Comment fonctionne t’il ? Par imprégnation de l’ambiance ritualiser, les efforts d’attention et d’écoute des travaux réalisés, les efforts de recherches et de connaissances des symboles maçonniques, par des lectures et par l’imitation du comportement des M\ Maç\ les plus valeureux.

Je vous invite à ressentir avec moi ce beau dialogue, datant du Moyen Age, et écrit par le Compagnon  La-Gaieté-de-Ville bois :

« Compagnon sur le Tour

D’où viens-tu jour après jour ? »
« Je viens des ténèbres profondes
Où se débat notre vieux monde
Où tout est froid, hostile et noir »

« Compagnon sur le Tour
Que vois-tu jour après jour ? »
« Je vois les chefs d’œuvre sublimes
Des grands ouvriers anonymes
Les bons compagnons d’autrefois.
Ceux qui travaillaient dans la joie
Et ceux qui nous ont frayé la Voie
Parce qu’ils possédaient la foi. »

« Compagnon sur le Tour
Que fais-tu jour après jour ? »
« Je prends dans la nature entière
L’innombrable et rude matière,
Et par mon cœur et par mes mains,
Serrant l’outil qui chante et sonne,
Je la transforme et la façonne
Et j’œuvre pour tous les humains ».
J’ai dit

R\ R\


7052-8 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \