Obédience : NC Loge : NC 25/10/1000


La Loi des Cycles

Cette Loi que nous ignorons et qui pourtant imprègne non seulement nos vies et qui conditionne notre existence, et même toutes les Emanations du Principe premier, régit le fonctionnement de l’Univers. Nous la subissons et ce n’est que très rarement que nous la dominons. Sans vouloir d’ailleurs exercer une domination quelconque, il n’est pas inutile d’en comprendre la portée où tout en moins de tenter d’en saisir les implications aussi bien dans la vie profane que dans la vie spirituelle, afin de ne point s’égarer.

Les philosophes grecques parlent du pneuma de l’univers, aspiration, pose, expiration, de même que l’on retrouve dans pratiquement toutes les traditions humaines la notion et l’explication des cycles de la manifestation, en particulier la plus connue, la tradition hindoue qui mentionne quatre Ages pour l’humanité l’âge d’or, l’âge d’argent, l’âge d’airain et l’âge de fer, qui est notre période actuelle, chaque âge possédant des qualités allant, du bonheur de l’humanité ,pour reprendre une terminologie chrétienne, à l’enfer des passions humaines avec le matérialisme le plus prononcé, ou encore comme autre explication, l’humanité partant de la plus pure Lumière, pour sombrer dans les ténèbres les plus profonds et l’obscurantisme. Partant d’une plénitude spirituelle, l’Humanité, perd à chaque Age, un quart de sa spiritualité pour arriver à l’obscurantisme le plus décadent.

A l’intérieur de ces quatre séquences, il y a aussi un autre cycle faisant appel à la Durée, comme le temps, le voici en ordre décroissant selon la tradition hindoue :
partant de l’Age d’Or qui a duré 1 728000 années, puis l’Age d’argent avec 1 266000 ensuite l’Age d’Airain et ses 864000 ans et pour clore cette séquence de l’Emanation, l’Age de Fer et les 432000 années ; comme on le constate, il y a une accélération de la Durée, pour ne pas dire une précipitation, vers le non existence ou encore vers le retour dans le principe premier.

Ce n’est pas la fin du monde mais la fin d’un monde, qui repartira suivant le principe de création/destruction, à ce moment l’Unité Principielle, émanera d’autres formes, d’autres univers et une autre vie.
Cette explication est un élément de ce que l’on appelle, la Tradition Primordiale, tradition qui ne vient pas de l’imaginaire de l’homme, ni de son intellect mais de l’Unité Principielle.
Après avoir exploré une des arcanes de la Tradition Primordiale, on va revenir au monde terrestre, puisque tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.

Dans la Genèse, le monde est créé en 6 jours ou 6 étapes, ensuite rupture d’activité de Yahvé, le septième jour est celui du repos, c’est une des preuves que l’univers est soumis à la Loi des Cycles. Depuis la Genèse, l’Homme vit de la même façon que ce que l’on peut lire dans la Genèse, avec une période d’activité longue et un période de repos plus courte. Notez que cette période varie en fonction des Religions du Livre, pour le Judaïsme la période de repos commence le vendredi au coucher du soleil et ce termine le samedi soir, pour les chrétiens le jour du seigneur est fixé au dimanche et pour l’Islam c’est le vendredi. Mais la durée reste quand même de six jours.

La loi de Cycles est présente dans toute la Création, mais pour l’Homme, elle imprègne tellement, nos vie de tous les jours, que nous finissons par croire que le déroulement de notre vie est linéaire, avec quelquefois des conséquences désastreuses.
Paul Valéry disait ceci, après la Grande Guerre : « maintenant nous savons que nos sociétés sont mortelles ! » Effectivement les différentes sciences concernées, se penchent sur les civilisations disparues, même la médecine moderne découvre que le corps humain fonctionne suivant des cycles biologiques bien précis et que cela détermine la prise de médicament au bon moment, pour une meilleure efficacité.
La prétention de l’Homme moderne coupé du Sacré, est de penser que toute l’activité humaine se déroule suivant un tracé linéaire ; il n’en est rien ! Mais il me semble inutile de multiplier les exemples profanes, car tous les jours, ils cohabitent avec nous.

Revenons au Symbolisme le plus simple, en Maçonnerie, nous vivons avec la Loi des Cycles, les deux Saint Jean, les deux Equinoxes, nos dates de Tenues et surtout l’ouverture et la fermeture des travaux, avec dans le déroulement des travaux, des séquences intermédiaires, qui font que le déroulement de la Tenue n’est pas uniforme, mais comme dans la Loi des Cycles, il y un point de départ, un apogée, puis un périgée et une fin, en ce qui nous concerne, nous retournons au monde profane, la question pour moi est de savoir à quel moment nous plaçons l’apogée de nos Tenues. Je suis tenté de le situer lors de la chaine d’union et de l’invocation à El Shaddaï.

Il n’est pas impossible qu’un jour le Buisson disparaisse de l’espace maçonnique, et le dire est simplement une prise de conscience que l’Initié doit avoir sur l’aspect éphémère de l’activité humaine, tout comme la mort marque la fin d’une vie, pour une autre chose, différent suivant les croyances ou les perceptions philosophiques des uns et des autres, cela fait partie entre autre du plan divin. De même il est probable que la Maçonnerie, elle aussi disparaisse, ce n’est qu’une question de temps, cela d’ailleurs peut s’accélérer dans la mesure où la Maçonnerie contemporaine, a perdu le sens du sacré et c’est écartée de sa mission initiale. En fait la question que l’on doit se poser est la suivante : la maçonnerie d’obédience a t- elle encore un rôle à jouer dans notre monde ?

Je reviens un instant sur la notion de respiration de l’Univers, pour dire que cette respiration, est reprise en compte par différentes société initiatiques, le Soufisme utilise la technique du souffle, dans sa pratique initiatique. Je dirais même que nos tenues obéissent aussi à cette pratique, simplement car ce qui est en haut est comme ce qui est en bas.

Pour terminer ce bref exposé, et pour faire simple sur un sujet complexe, il convient de dire avec René Guénon que cette notion de Cycles , fait partie du fonds commun de la Tradition Primordiale, on le retrouve par exemple chez les Dogons comme dans une région très éloignée de l’Afrique, chez les Aborigènes d’Australie, à contrario il me semble que cette notion de cycles ne concerne pas les Chrétiens, alors que la messe est une illustration de cette loi, tout comme sont point culminant est le moment de la transsubentation des espèces, en corps et sang du Christ .

On pourrait croire que la fin d’un cycle, est une forme de destruction, je dirais que c’est plutôt, une phase de transformation, et même d’adaptation pour une autre forme, sachant que l’émanation, elle peut disparaître mais que le Principe premier, lui ne le peut pas. Transformation, pour une nouvelle étape, censée ramener sur le chemin de l’Unité principielle, tout ce qui est émanée par le Principe, car à la dégradation succède un retour progressif vers la Perfection de l’Unité

J’ai dit 

P\ L\


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