Obédience : NC Loge : NC 13/06/2011


La Laïcitude

 
 Ce néologisme est né d’un lapsus fait par un de nos F\ lors d’une réunion de délégués de la laïcité.

Pris par l’enthousiasme de son rôle de délégué à la laïcité de sa L\, son investissement à œuvrer pour la laïcité, valeur incontournable du G\O\, il se trouvait aussi confronté aux divers discours des autres FF\ de sa L\, des attaques de notre Président de la République à cette valeur fondamentale, aux discours surannés d’autres politiques…

Soyons honnêtes, qui d’entre nous, délégués à la laïcité, ne s’est pas confronté à certains de nos FF\, doutant sur une application sans faille de la loi de 1905, baissant parfois les bras face aux diverses demandes de « révision » de cette Loi, alimentés par le discours de ceux qui veulent effectivement que cette Loi soit revue à l’aune de l’évolution de notre société.

J’imagine fort bien que la difficulté de faire partager le « combat » pour le maintien de cette Loi, amène une lassitude certaine, et que notre F\ exprima cela par ce lapsus fort à propos.

Je ne lui jetterai pas la pierre, loin s’en faut, sa fougue verbale était là pour me rassurer sur sa détermination à poursuivre sa mission de délégué à la laïcité.

Pour autant MTCFF\, comment ne pas s’inscrire dans ce néologisme face aux attaques menées de concert par des personnes qui finalement ne respectent en rien l’histoire de notre société, par delà l’histoire de notre République dont la pierre angulaire est son principe de laïcité.

Comment se fait-il que nos concitoyens, nos politiques, dans leur grande majorité, soient aussi peu nombreux à spontanément mettre en avant leurs convictions en matière de laïcité ?

La laïcité, c’est la liberté d’opinion de chacun.
La laïcité, c’est l’égalité dans la sphère publique de chacun.
La laïcité, c’est la fraternité déclarée sur le vivre ensemble.
Qui peut douter de ce triptyque de notre République ?

Gardons-nous de cette lassitude évoquée inconsciemment par un de nos frères, et finalement ressentie sûrement par d’autres, qui peut encore plus s’ancrer avec les propos de personnes comme Noël Mamère et Éva Joly qui ont pu déclarer : « La laïcité et le républicanisme sont désormais des dogmes utilisés par des conservateurs »…s’enfermant, qu’ils le veuillent ou pas, dans leurs certitudes communautaristes, leur absence discursive d’universalité, les ramenant en cela à leur propre groupuscule de pensée politicienne, qui profite aujourd’hui de la valeur du combat écologique.

Mes FF, je ne me sens pas du tout conservateur lorsque je défends la Laïcité, lorsque je défends la République. Je me sens franchement à l’avant-garde du progrès politique.

Mais seul bémol : comment en est-on arrivé à préciser des valeurs politiques énoncées dans nos Lois, nos Constitutions, à les défendre aujourd’hui pour le présent et l’avenir ?

Qu’a-t’on laissé faire dans notre pays pour en arriver à ce stade, où des personnels politiques classés a priori comme modernes, mettent à bas ces valeurs au risque de laisser le terrain à d’autres qui eux sont des conservateurs liberticides.

Comment ne pas être las, nous, hommes de progrès, universalistes, humanistes, héritiers de ces hommes qui ont su mettre en avant la République, lui donner le socle laïque qui fait de la France une Terre de vie et d’Accueil démocratique dans ses fondements.

La lassitude est-elle celle de la laïcité ici ?

Je crois surtout mes FF\, s’il y a lassitude parmi nous, c’est celle née de parler entre convaincus, et de ne plus alimenter le monde profane de notre réflexion. Pourquoi continuer de parler de laïcité entre nous, puisque après tout cette valeur est rappelée comme fondamentale à chaque tenue ?

D’aucuns me diront qu’il peut y avoir une contradiction dans mes propos, puisque cette lassitude touche certains de nos FF\ : il faut d’abord en parler en L\, entre maçons et être convaincus !

Certes, mais c’est par l’échange avec les contradicteurs dans le monde profane que nous pourrons nous faire entendre. C’est parce que nous parlerons de laïcité et non de communautarisme, ou de religion, que cette valeur pourra s’inscrire ou réinscrire dans l’esprit de nos concitoyens.

Dans un monde de plus en plus individualiste, faisant de moins en moins de place à la valeur collective, l’individu réagit ou ne réagit pas (ce qui est encore plus opérant !) face à des situations qui ne semblent pas a priori le toucher. Et pour cause ! Son individualisme l’extrait du corpus social, et, pour lui, il semble que tout fonctionne.

A l’échelle du temps, imaginons ce qu’un corps humain va développer comme résistances ou démissions face à l’extraction d’un de ces éléments. Je n’imagine pas la comparaison avec ce que devient un corps sans certains organes, relayés par la machine…enfin si : il n’est que de relire 1984 de Georges Orwel.

La laïcité est une valeur, et à ce titre elle ne peut survivre au manque d’éthique. Notre démarche spéculative montre que partout où l’éthique fait défaut, la morale disparait et l’homme redevient un animal qui va se concentrer sur ses besoins primaires, laissant de côté une pensée qui se construirait autour du groupe, et donc tendant vers l’universalisme.

La lassitude accompagne l’homme qui ne pense pas, c'est-à-dire qui s’ennuie.

La laïcitude reste une contraction d’un ennui de la laïcité.

Mes FF.°., nous n’avons pas le droit de nous ennuyer ; à fortiori, il nous est interdit de nous ennuyer devant le devenir de la laïcité.

J'ai dit

C\ B\


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