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Le statut de l’Embryon et de la Procréation

Introduction

 « Les utopies apparaissent comme bien plus réalisables qu'on ne le croyait autrefois et nous nous trouvons devant une question bien autrement angoissante : comment éviter leur réalisation définitive ? Peut-être un siècle nouveau commence-t-il, un siècle où les intellectuels et la classe cultivée rêveront un moyen d'éviter les utopies et de retourner à une société moins parfaite et plus libre ? »

Dans notre monde en pleine effervescence où les illusions côtoient les désillusions, où les espoirs de tous ordres sont à la mesure (ou plutôt à la démesure) des désespoirs, où plus rien ne nous semble impossible, il me semblait intéressant de débuter ce travail sur le statut de la procréation et de l'embryon par cet avis d'Aldous HUXLEY extrait de son Meilleur des mondes. Malgré le risque que cela représente.
Pourquoi un risque ? Pour la bonne et simple raison que cet ouvrage universellement connu est inéluctablement remis sur le devant de la scène dès que l'on aborde l'épineux problème que nous posent aujourd'hui l'évolution des connaissances et des techniques relatives à la procréation.

Référence toujours d'actualité, prête à bondir et à sortir son arme la plus redoutable si besoin est : le terrible terme « eugénisme ». Association malheureusement trop simpliste qui témoigne simplement de la peur suscitée par le bouleversement engendré par l'évolution exponentielle des connaissances scientifiques notamment dans les domaines du vivant.
Rappelons-nous par exemple des réactions des médias le lendemain de l'annonce du clonage de Dolly.
Il est pourtant aujourd'hui important de casser cette relation exclusive procréation assistée - eugénisme. Aucun progrès humain ne saura sortir si nous ne faisons pas l'effort de mettre de côté cette angoisse incontrôlable que nous dissimulons derrière le mot eugénisme.
Nous allons donc commencer par voir comment la procréation et l'embryon ont été appréhendés au cours de l'évolution de l'Homme. Car il est bien évident que notre approche actuelle s'inscrit dans une dynamique liée non seulement à l'évolution des connaissances scientifiques, mais également à l'évolution du statut « métaphysique » et social que nous les sociétés ont accordée à la procréation et à l'embryon. Pour être plus précis, ce questionnement nous renvoie immanquablement à une série d'interrogations qui hantaient déjà les hommes du Paléolithique : d'où venons-nous ? Où allons-nous ? Qu'est-ce que la vie ? Quand est-elle apparue ? Comment ? Qu'y a-t-il après la mort ?

Un rapide inventaire des différentes techniques actuelles liées à la procréation nous permettra ensuite d'aborder les problèmes éthiques. Nous essaieront alors de définir l'eugénisme, ou plus exactement les eugénismes car, derrière ce mot si fréquemment employé, existent bien différents aspects.

L'embryon est selon le dictionnaire Robert de la langue française un « Organisme en voie de développement, ce qui commence d'être mais n'est pas achevé ». Un embryon a la potentialité de se développer en un organisme complet, contribuant à la formation de toutes ses parties. Comment aurait-on pu imaginer qu'un si petit paquet de cellules, invisibles à l'oeil nu, fasse un jour couler autant d'encre ? Sous la trop vive lumière des projecteurs, le voilà au milieu de toutes les réflexions, de toutes les observations, de tous les commentaires, jugé, évalué. Chacun y va de son refrain : entre la religion, la science, la morale, le voici, tout penaud, à attendre que l'on statue sur lui. Un peu comme le petit écolier qui attend, anxieux, le résultat du conseil des professeurs...

A la fois objet de tous les espoirs, de toutes les craintes, des fantasmes des plus extravagants aux plus dangereux, il attend de savoir ce qu'il va devenir : va-t-on pouvoir l'utiliser, dans quelles mesures, pourquoi et comment doit-on le protéger ? Les conséquences de ces réponses sur la société sont importantes : les techniques de PMA, la politique de contraception ou encore le recours à l'IVG en dépendent.
Comme l'élève, il est là, immobile, silencieux, forcément silencieux. Et si mystérieux. Tellement mystérieux que toute personne qui prétend le connaître, qui affirme tout savoir sur lui ne peut être que suspecte...
Entre chose et personne, qui est-il vraiment ? Cette réponse conditionnera son avenir. Selon décision, en caricaturant, on pourrait dire qu'il rentrera soit au couvent...soit dans un laboratoire de recherche...

HISTORIQUE DES CONCEPTIONS SUR LA CONCEPTION...

A l'aube de l'Humanité

Les témoignages de l'archéologie, comme les Vénus préhistoriques, nous montrent la vénération mêlée de crainte qu'éprouvaient les hommes de cette époque envers la femme. Parce qu'ils n'avaient pas encore établi de relation directe entre l'acte de reproduction et la naissance d'un enfant, les femmes étaient considérées comme des Déesses, symboles de la fécondité.
La sédentarisation des hommes du Néolithique marque la fin de cet état. Parce qu'il cultive, parce qu'il commence à domestiquer et à élever des animaux, parce qu'il observe et fait des analogies, l'homme prend conscience du rôle qu'il a dans la procréation. Mais de même qu'ils ont pu considérer la moisson comme un bienfait de la Terre Déesse-Mère en réponse à des offrandes de graines ensemencées, ils ont peut-être vu dans l'acte sexuel un rite conjuratoire destiné à leur attirer la bienveillance des divinités de la fertilité. Rapidement cependant, la femme n'est plus cet être si inquiétant et fascinant, maître de la vie. L'homme devient prédominant : si la femme était porteuse intrinsèquement d'un principe de vie, elle pourrait concevoir sans copulation.

Les séministes

C'est ainsi qu'après avoir éprouvé l'honneur d'être traitée de Déesse, la pauvre femme se voit affligée le rôle unique de « nourricière », de « four » dans lequel les semences masculines et féminines cuisent, l'embryon n'étant que l'aboutissement du développement du sperme de l'homme. Voici ce qui marque l'émergence d'une première grande conception, appelée « séministe » (car relative aux semences),  représentée par les Présocratiques comme Hippocrate (IVème siècle avant JC). Il faut cependant noter que son origine est lointaine : le sperme est citée comme étant source de la vie dans un papyrus égyptien datant de -2 000 !

Parmi les fervents défenseurs du courant séministe, on retrouvera Pythagore, qui considère que la semence masculine est « l'écume du meilleur sang » et Démocrite, pour qui le sperme est « une abstraction de toutes les parties du corps », ce qui explique « l'étourdissement de courte durée » qui accompagne le commerce charnel. Une mention spéciale doit être décernée à Platon qui, en -400 explique dans le Timée que la semence masculine contient des petits êtres vivants destinés à être déposés dans la matrice féminine pour s'y développer.
La nécessaire semence féminine, quant à elle, offre plus à discussion. Hippocrate et Galien l'identifient aux sécrétions émises lors de l'acte sexuel, mais dont la plus grande partie resterait dans la matrice. « La femme aussi éjacule, écrit Hippocrate, tantôt dans la matrice, tantôt en dehors si la matrice est plus béante qu'il ne convient ».

L'origine de la semence prête également à discussion : certains comme Platon la voit provenant de la moelle, et d'autres, comme Alcméon et Hippocrate, profèrent qu'elle vient du cerveau. Ce dernier suppose que les deux semences se mélangent à part égale et prennent vie en s'épaississant, sous les influences contraires d'un esprit chaud venant de la moiteur utérine et d'un esprit froid provenant de la respiration maternelle. Jusqu'à cette époque, si le couple est stérile, c'est assurément que la matrice de la femme est inadéquate, son utérus étant trop humide ou trop froid...

Cette conception se retrouvera, à quelques nuances près, jusqu'au XVIIème siècle. Le Moyen-Age exacerbera, à quelques exceptions près, le rôle prédominant de l'homme dans la procréation. Durant le XVIIème siècle, les débats concernant la procréation et l'embryon se multiplient à coup d'arguments idéologiques, d'explications dogmatiques et fantasques. La découverte des gamètes mâles complique considérablement le problème et, ce, malgré des découvertes fondamentales. Tel Antony Van Leeuwenhok qui, en découvrant les spermatozoïdes, croyait observer de véritables familles  d'animalcules. Observant la semence masculine, il écrit : « J'ai vu une telle quantité d'animalcules vermiformes y vivant que plus de mille se mouvaient dans l'espace d'un grain de sable. Ces animalcules étaient plus petits que les globules rouges du sang. Ils avaient des corps arrondis, mousses en avant, terminés en pointe en arrière, et étaient munis d'une queue ayant cinq ou six fois la longueur du corps. Ils progressaient par un mouvement serpentiforme de la queue, en nageant à la façon d'une anguille ». D'autres théories apparaissent. Les « moléculistes » comme Maupertuis considèrent que chaque partie du corps de l'homme et de la femme participe à l'élaboration de la semence. Lors de la fécondation, les molécules s'apparient par genre (visage avec visage, bras avec bras...), selon un phénomène d'attraction qui n'est pas sans rappeler celui de Newton.

Les ovistes

Mais la fin du XVIIème siècle marquera la lente disparition de la théorie séministe au profit de la mouvance « oviste ». De nouvelles recherches faites en particulier en 1651 par Harvey mettent en évidence la présence de petites « verrues » dans « la matrice d'animaux en rut ayant reçu le mâle », dont la taille augmente progressivement jusqu'à former le fotus. En 1667, Nicolas Sténon met en évidence l'ovule. D'autres découvertes, par De Graaf, Van Horme, Malpighi complètent cette théorie. Fontenelle la résumera clairement : « Tous les animaux ovipares doivent constamment leur naissance à des oufs que les femelles ont jetés hors d'elles ; et il y a bien de l'apparence que le vivipares ne diffèrent des ovipares qu'en ce que leurs femelles ont couvé et fait éclore leurs oufs en dedans d'elles-mêmes ». Quant à la prétendue semence féminine, Bartholin la jettera aux oubliettes : c'est « une substance glanduleuse, presque analogue ou même tout à fait semblable à celle de la prostate des hommes ».

Cette énigme fondamentale résolue grâce des siècles de recherche, on aurait pu être droit d'attendre une sorte de pause des esprits. Mais comme souvent en sciences, une réponse donnée appelle dix nouvelles questions. Dans le cas de la procréation, la réponse biologique appela immédiatement un questionnement d'ordre métaphysique.

QUESTIONNEMENTS METAPHYSIQUES

Historique des réponses

De même qu'il est impossible de déterminer le premier être vivant apparu sur Terre, il est impossible de définir à quel moment de la grossesse se fait le passage à l'être humain. En effet, à quel moment doit-on parler d'être humain, de personne humaine, d'individu ? A-t-il une âme ? Si oui, apparaît-elle dès la conception ou en est-elle différée ? Et comment l'animation se produit-elle ?

La connaissance que nous avons aujourd'hui de toute la physiologie de la procréation ne saurait occulter ces interrogations incessantes relatives au sens de la vie, à la question des origines, questionnement métaphysique s'il en est, qui nous renvoie obligatoirement à la notion de sacré et, pour certains, à la religion. Claude Humeau écrit ainsi : « Comment les premiers agriculteurs, constatant que les graines ensemencées renaissaient indéfiniment, n'auraient-ils pas imaginé les rites funéraires dans l'espoir d'une vie après la mort, soit un éventuel retour, soit la survie dans un monde où demeurent les dieux ? Comme il est clair que le corps retourné à la terre disparaît, il fallait bien imaginer une entité immortelle, enfermée dans la coquille du corps, qui nous console d'être mortel. Depuis les temps immémoriaux la vie est sacrée, elle nous est donnée par les dieux qui en connaissent la destinée et dont ils coupent le fil selon leur bon vouloir. C'est la mort qui a donné un sens sacré à la vie et spécialement à ses débuts, car l'angoisse viscérale de la fin n'est que l'expression paroxystique de l'interrogation académique sur les commencements ». Et évidemment, plus nous allons vers de « début de la vie », vers le minuscule, plus les interrogations appellent des débats passionnés.

Partant de cette constatation, les hommes croyants, athées, agnostiques, indifférentistes, etc. ont tous cherché des réponses à ces questions : qu'est-ce que la vie ? où et quand commence-t-elle ? où finit-elle ? ou, comme le demandait Liebniz : « Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? » A propos de la notion de vie, André Pichot, paraphrasant Saint-Augustin, écrivait : « Si personne ne me demande ce que c'est, je le sais, mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne sais plus ». Beaucoup de scientifiques s'accordent à dire que la vie ne « commencerait pas » à la fusion de l'ovule avec le spermatozoïde, mais qu'elle « continuerait », passant de deux cellules vivantes à un organisme vivant se développant.
Certains rajouteront l'épineux problème de l'animation de l'embryon, c'est-à-dire de l'apparition de l'âme (problème complexifié déjà par l'impossible définition consensuelle de l'âme) : Quand apparaît-elle ? D'où vient-elle ? Certains pensent que l'animation est immédiate, dès la conception, tel Tertullien qui soutenait que « la réunion du corps et de l'âme a lieu dès l'agglomération des semences ». D'autres, comme Hippocrate, pensent que le passage se fait progressivement. Ici, nous retrouverons également les points de vues relatifs à la place des femmes dans la procréation et dans la société. Aristote, ainsi, pensera que l'animation du mâle s'achève au 40ème jour et celle de la femme au 90ème jour. Peut-être pourrait-on expliquer ainsi la différence d'espérance de vie entre les hommes et les femmes ? Certains encore ont des avis plus nuancés, tels Grégoire de Nysse, Saint-Augustin, Saint-Thomas ou encore Saint-Jérôme pour qui « les semences prennent forme graduellement et qu'il n'y a pas d'homicide tant que les différents éléments n'ont pas reçu leur apparence et leur forme ».

La réponse apportée par les différents acteurs de ces débats aura bien évidemment des répercussions juridiques, législatives, sociales sur les sociétés et ce quelque soit l'époque à laquelle nous nous référons. Au cours de la Monarchie Absolue, par exemple, l'Eglise Catholique prédominante prononcera un arrêt définitif en 1588, par l'intermédiaire de Sixte Quint : « Par notre constitution valable à perpétuité, nous décidons et ordonnons que tous ceux qui ont provoqué des avortements d'un fœtus immature aussi bien inanimé qu'animé encourent des peines établies tant selon le droit divin qu'humain...à l'encontre des meurtriers ». Il est inutile de préciser que cette fameuse peine encourue n'était autre que la peine capitale (avec plus ou moins de tortures préalable) et la promesse de l'enfer...
Mais trois ans plus tard, en 1591, Grégoire XIV prend une position radicalement inverse : « Nous révoquons à perpétuité la constitution précitée comme si cette constitution n'avait jamais été publiée ».

Trois siècles plus tard, en 1903, le dictionnaire de théologie catholique exprime toujours la perplexité des spécialistes : « Dans l'état actuel de la question, il semble qu'il n'y ait ni dans la sainte-Ecriture, ni dans la tradition, ni dans les documents pontificaux, ni dans la théologie, ni dans la philosophie, ni enfin dans la biologie aucun argument décisif en faveur de l'une ou l'autre animation, immédiate ou tardive ; la question reste donc libre ». Si bien qu'aujourd'hui, l'église catholique, apostolique et romaine s'en tire en adoptant une thèse probabiliste selon laquelle, dans le doute et à tout hasard, on doit faire comme si l'âme humaine était infuse dès sa conception.
En résumé, selon ce courant dogmatique, la vie humaine commence à la conception et elle est sacrée puisque créée par Dieu. C'est sur cette interprétation fondamentaliste du christianisme que les traditionalistes se basent pour s'opposer aujourd'hui à la contraception (qui est un péché dans la mesure où elle limite le nombre d'enfant prévu par Dieu), mais également l'éducation sexuelle, l'IVG et ITG, les techniques des PMA puisque toute intervention humaine dans le déroulement du cycle de la vie est une profanation. L'embryon est considéré comme une personne, un individu, dès sa conception car, dès la fécondation, il possède tout le potentiel génétique lui permettant de se développer.

Jérôme Lejeune, généticien et leader idéologique des anti-IVG, s'adressait le 23 avril 1981 devant la commission du Sénat des Etats-Unis sur le projet de loi disant que la vie humaine doit être tenue pour existante depuis la conception en ces termes : « si un étudiant regardant la première cellule du fœtus sous un microscope était incapable de reconnaître le nombre, la forme et l'aspect des bandes de ses chromosomes, s'il ne pouvait pas dire avec certitude si cette cellule provient d'un être simien ou d'un être humain, il serait refusé à son examen car accepter le fait qu'après la fécondation un nouvel être humain est parvenu à l'être n'est plus une question de goût ou d'opinion. La nature humaine de l'être humain, depuis la conception jusqu'à la vieillesse, n'est pas une hypothèse métaphysique, mais bien une évidence expérimentale ».
Opinion qui pourrait être respectable si elle n'était suivie d'actions violentes à l'encontre de ceux qui ne partagent pas son point de vue. En imposant leur vision de l'humain, ils veulent se placer en sauveurs d'une société qu'ils considèrent comme décadente, comme « Missionnaires des temps modernes » dixit Xavier Dor.
La position sur la sexualité (sans faire de mauvais jeu de mots) extrémiste de ces intégristes nous permet d'élargir le débat : comment considérer l'embryon ? comme un être humain, comme personne humaine ou comme individu ?
Là encore, les réponses varient selon les courants philosophiques et/ou religieux.

De la métaphysique à la législation : l'origine d'un débat insoluble...

Le législateur a un rôle difficile : non seulement le sujet à traiter est extrêmement complexe de par les questions posées, mais les évolutions rapides des connaissances et des techniques l'obligent à réactualiser sans cesse ses positions. En prenant soin de respecter les différentes convictions sur ce sujet, il doit essayer d'aboutir à un consensus non seulement au niveau national, mais maintenant au niveau européen et même au niveau mondial.
Ce n'est bien sûr pas le cas : « l'éthique d'aujourd'hui est donc infiniment plus complexe que celle d'hier. Il n'y a plus de questions, ni de réponses simples et c'est sans doute ce qui choque nos contemporains.
Chaque cas est un cas litigieux dans lequel il faut peser le pour et le contre » (René Frydman).

Considérés aujourd'hui dans notre société comme apprentis sorciers, jouant avec l'alphabet de l'ADN, jonglant avec les gènes, tel un nouveau Maharal de Prague, mais dépourvu de sagesse, ou étiqueté « créateurs à la place de Dieu » par certains, le biologiste et le médecin sont appelés à la rescousse pour répondre à ces questions.
Situation extraordinairement paradoxale, qui n'est pas sans révéler la confusion qui règne actuellement dans nos sociétés.

Le statut actuel : la recherche d'un consensus

La complexité des questions posées et la pluralité légitime des conceptions philosophiques a poussé le législateur ou les membres du Comité Consultatif National d'Ethique, par exemple, à prendre des mesures contradictoires.
Alors qu'il met en avant le principe intangible de « dignité de l'embryon », il admet, dans le même temps, certaines recherches sur celui-ci, qui aboutiront obligatoirement à sa destruction.
Certaines autres déclarations ont, au contraire, montré la recherche d'un consensus prenant en compte les différentes conceptions idéologiques de ses membres. Ainsi, lorsque le Comité Consultatif National d'Ethique définit l'embryon en « personne humaine potentielle », définition qui n'éclaire que partiellement le débat.

L'APRES DOLLY, « ARRETEZ VOS CLONNERIES » OU « L'EXPERIENCE INTERDITE » ?

Quand la réalité rejoint la fiction

Et puis un jour, comme le début d'une nouvelle histoire, on pourrait dire, à la manière de Daniel Rocher : « Ca a commencé par des moutons. Les moutons, c'est bien commode : ça se ressemble déjà avant d'être cloné. Et puis, ça belle à l'unisson. L'homme, lui, hurle avec les loups. » Nous sommes début 1997 ; alors que, comme le soulignait Axel Kahn, « l'humanité conservait un reliquat d'insouciance qui la tenait éloignée des perspectives les plus tragiques de sa condition », un homme réussissait ce que l'on pensait impossible. Dans un laboratoire écossais spécialisé en agro-alimentaire, l'équipe du Professeur Wilmut réussissait à cloner une brebis adulte à partir d'une cellule « spécialisée ». Oh ! Ce genre de scénario catastrophe, tout le monde y pensait depuis longtemps. Il est tellement simple d'imaginer un de ces « savants fous » à la Tournesol enfermé, la nuit (de préférence), dans un laboratoire caché et essayant de mettre au monde des hommes à plusieurs têtes ou, pire encore, des chimères homme-animal...
Ca y était ! Malgré les conseils de sagesse émanant de certains (reste à savoir de qui ?) ces irresponsables avaient dépassé la limite de ce qu'il ne fallait surtout pas dépasser... Cette fois-ci, l'homme allait, comme le disait certaines personnes, « contre-nature ». Seulement voilà : quand on guérit des maladies, quand on prend des médicaments, ne va-t-on pas contre-nature ? Quand on pallie à des insuffisances, quand on remplace des organes touchés, ne va-t-on pas contre-nature ? Quand on effectue une césarienne, ne va-t-on pas encore contre-nature ? Ce faux argument, avancé afin de condamner un progrès scientifique, ne saurait sûrement être retenu lors d'une réflexion sérieuse sur ce sujet.

Le spectre de l'eugénisme

LA CRAINTE D'UN EUGENISME SOUS-JACENT

D'ailleurs, on peut penser que ce qui fait le plus peur au bon citoyen que nous sommes était ailleurs : ce prestigieux développement des techniques de PMA et le clonage récent de la brebis Dolly ajoutaient une nouvelle crainte qui n'était cette fois-ci pas relative à une conception métaphysique de l'être humain, mais qui concernait les conséquences sur notre société de l'utilisation de ces techniques.
« Cela fait plus d'une semaine que Dolly, l'agnelle-clone, écrivait Pierre-Yves Frei à ce sujet, tient le haut de l'affiche. Elle n'est pas la seule. Depuis le début, un indésirable intrus la parasite, un dictateur hypothétique que le futur ne saurait manquer de créer, un despote annoncé technophile et féru de génétique dont le seul rêve prendrait la forme d'une armée composée de surhommes clonés ».

A l'annonce de la naissance de Dolly, les esprits s'échauffèrent. Les médias aussi d'ailleurs. Le nécessaire débat finit par ne plus porter sur les véritables problèmes, mais sur les réalisations hypothétiques. Et s'il est un mot qui revint incessamment dans toutes les pensées, et sur toutes les lèvres, sur toutes les lignes pendant cette période troublée, c'est bien le mot « eugénisme », sans que ceux qui l'utilisaient puissent clairement le définir. « La menace de l'eugénisme tient lieu d'argument à ceux qui sont hostiles à une technique sans parvenir à formuler les raisons de leur répugnance. Aussi ce mot de passe circule-t-il beaucoup. Mais sait-on seulement de quoi on parle ? » s'interroge Jean-Paul Thomas.

Le mot est pourtant banal à l'origine : « l'eugénisme », c'est simplement, étymologiquement, l'art des « bonnes naissances ». Et quoi de plus légitime que de souhaiter des enfants en bonne santé ? Mais les perversions de l'eugénisme ont jeté l'opprobre sur le terme. Au lendemain de l'horreur nazie, « l'eugénisme » porte le sceau de l'infamie. On peut le définir aujourd'hui comme « l'ensemble des méthodes qui visent à améliorer le patrimoine génétique d'un groupe humain, en limitant la reproduction des individus porteurs de caractères jugés défavorables ou en encourageant celle des individus porteurs de caractères jugés favorables » (Petit Larousse 1997). Même si il peut impliquer le corps médical (par l'utilisation de la stérilisation, comme aux USA en 1907, en Suisse et au Canada en 1908), on oublie trop souvent que l'eugénisme est avant tout politique (purification de la race), social, économique...

« Le mot fascine autant qu'il angoisse » écrivait René Frydman, avant d'ajouter : « Cette fascination-répulsion se retrouve jusqu'au sein du Comité Consultatif National d'Ethique ». Du Diagnostic PréNatal (DPN) à la thérapie génique somative, en passant par les interruptions thérapeutiques de grossesse et le Diagnostic Préimplantatoire (DPI), beaucoup de pratiques médicales relatives à la Procréation Médicalement Assistée (PMA) sont accusées de favoriser l'eugénisme. Tout se passe comme si le génome humain était sacralisé, y compris dans ses gènes les plus défectueux. Car n'oublions pas que ces techniques s'adressent à des couples présentant des pathologies liées à la procréation (soit des problèmes de stérilité, soit un risque de transmettre une maladie grave).
La science semble aller trop vite. Ses progrès inquiètent. Est-ce une raison pour caricaturer ses objectifs ? « A l'innocence de la recherche scientifique, écrit Jean-Paul Thomas, on a substitué un peu vivement la thèse d'une sorte de péché originel de la biologie moléculaire. [...] Au consensus des esprits éclairés ont succédé l'émergence d'une réflexion éthique, puis la crispation sur des positions de repli, comme si les problèmes éthiques posés dépassaient de loin la réflexion humaine ».

LE PROGRES DES TECHNIQUES SCIENTIFIQUES FAVORISE-T-IL L'EUGENISME ?


Mais posons-nous la question : le progrès des techniques scientifiques favorise-t-il l'eugénisme ?
Avant de répondre, notons déjà que Dame Nature est déjà eugénique dans la mesure où une fécondation sur trois aboutit à une expulsion de l'ouf pour cause de malformation. Pour ce qui est des autres techniques, on pourrait évidemment aboutir à un eugénisme si :
· ces techniques étaient détournées de leur sens premier : celui d'épargner la souffrance de parents et/ou d'enfants ;
· ces techniques devaient être généralisées et imposées à l'ensemble de la population, conduisant systématiquement à l'élimination ou à la modification génétique d'embryons porteurs de gènes dits « défectueux ».

Mais la bataille serait perdue d'avance pour un Hitler-bis qui chercherait à purifier le patrimoine génétique de la population en supprimant ces embryons. La magie de l'évolution humaine et l'extraordinaire complexité de notre ADN font que nous sommes tous porteurs d'une demi-douzaine au moins de gènes « défectueux » qui ne s'expriment pas forcément, mais qui sont transmis au hasard à nos descendants. Une lutte systématique contre ces gènes impliquerait la destruction de quasiment tous les embryons. D'autant plus que notre génome subit continuellement des mutations qui, si elles touchent les cellules germinales, peuvent être transmises à nos enfants... Cependant, des dérives ont eu lieu et il serait malhonnête de le cacher. Pensons simplement à la ridicule affaire des banques de spermes pour les lauréats du prix Nobel, chargée de recueillir la précieuse semence de donneurs pourvus de « qualités exceptionnelles ». Près de deux cents enfants auraient ainsi vu le jour chez lesquels il est fort à parier qu'il y a la même proportion d'imbéciles que dans la population.

Le clonage humain

D'autres dérives, plus dangereuses, ont eu et auront lieu. Et l'avenir proche du clonage humain, même si il se heurte aujourd'hui à des obstacles techniques difficiles à surmonter (nombre d'embryons à reconstituer afin d'aboutir à une naissance viable, différence physiologiques entre la brebis et l'homme...), ont mis à jour d'horribles intentions. On a entendu parler de clones qui deviendraient une réserve d'organes en cas de problèmes survenant à l'original. Le vieux mythe de l'immortalité et de l'éternelle jeunesse a resurgi : il suffirait de se cloner à la veille de notre mort pour renaître neuf mois plus tard, etc.
A l'instar de la secte Raël qui, dans un communiqué officiel datant du 4 mars 1997 (10 jours après Dolly), annonçait :

Mardi 4 mars 1997 
COMMUNIQUE * COMMUNIQUE * COMMUNIQUE *
 LE CLONAGE D'UN MOUTON: UNE NOUVELLE CONFIRMATION DES MESSAGES TRANSMIS PAR
 RAEL
Le récent clonage d'un mouton par le Dr Wilmut, embryologiste écossais désormais passé à la postérité, est une nouvelle confirmation des messages des ELOHIM transmis par RAEL. Lorsque RAEL voilà maintenant 23 ans apportait un message des ELOHIM, ces extraterrestres qui ont créé toute vie terrestre scientifiquement en laboratoire par une parfaite maîtrise de l'ADN, et qu'il précisait entre autre que le mystère de la résurrection de Jésus était en fait un clonage réalisé à cette époque par les ELOHIM, nombreux sont ceux qui disaient que cela était impossible. Maintenant, les recherches pouvant aboutir au clonage d'un être humain sont interdites en Angleterre et dans de nombreux autres pays et Bill Clinton vient de demander à un comité d'éthique d'étudier si cela devait être également interdit aux USA. Cela prouve à quel point cette technologie, jugée impossible lors des révélations de RAEL, sont maintenant parfaitement réalisables. 

UN PREMIER PAS VERS L'ETERNITE POUR LES HUMAINS !  Mieux, malgré les interdictions dictées par des pouvoirs obscurantistes influencées par des églises moyenâgeuses, le clonage d'êtres humains va heureusement être réalisé prochainement et deviendra comme sur la planète des ELOHIM, un moyen pour les humains d'atteindre la vie éternelle, la prochaine étape étant le transfert d'information et de personnalité d'un individu vieillissant à son propre clone encore jeune. Aucun comité d'éthique au monde ne pourra empêcher les être humains de vouloir acquérir l'éternité. Les lois humaines devront simplement comme chez les ELOHIM, définir des critères pour savoir qui aura droit à bénéficier de ces technologies et limiter le nombre de clones à un par personne et après sa disparition. Nous sommes à votre disposition pour tout complément d'information que vous souhaiteriez obtenir, et pour cela il vous faut contacter : (téléphone: 021/943 60 66)

Intentions suivies de fait puisque, une semaine plus tard, la « religion raëlienne », comme elle se définit elle-même, créait « Valiant Venture Ltd » une compagnie dont un de ses services, baptisé « Clonaid » permet « d'offrir l'assistance aux parents potentiels désirant avoir un enfant qui serait le clone de l'un d'eux », moyennant tout de même la somme de 200 000 $.
Et le Docteur Brigitte Boisselier, scientifique française et directeur scientifique de Clonaid d'ajouter « Les parents ont le droit de décider d'avoir un enfant qui aura le même bagage génétique que l'un d'eux. Il est maintenant courant de voir un homme décédé être le père d'un enfant grâce au procédé de l'implantation de spermatozoïdes congelés. Imaginez la joie d'une veuve élevant un enfant ressemblant parfaitement à son époux décédé ».
Inutile, je suppose, d'épiloguer sur l'ineptie d'un tel programme ; même si Raël a trouvé un soutien de taille en la personne du Professeur américain Richard Seed, spécialiste de physique, quelque peu givré, qui souhaite se lancer corps et âme dans l'aventure du clonage humain (avec le soutien financier de Raël), rien ne justifie, aujourd'hui, le clonage complet d'humains. Les quelques intérêts qu'il pourrait montrer se heurtent aussitôt à la barrière inaliénable du respect de la dignité humaine et de l'individualité de l'être humain.

Conclusions

Dans les 2,5 millions d'années de son existence, l'espèce animale Homo n'a cessé de progresser dans ses connaissances et ses techniques, repoussant régulièrement les limites qu'il avait crues impossible à franchir. Rien ne semble arrêter cette soif de connaissances et ce besoin irrépressif qui pousse notre espèce à vouloir modeler son environnement à ses désirs. Et cette alternance connaissances/techniques n'a cessé de s'accélérer. Mais aujourd'hui, la vertigineuse explosion des connaissances et des techniques scientifiques ne doit pas nous laisser béats d'admiration. D'autant plus que nous sommes en train de vivre une des plus grandes révolutions scientifiques de tous les temps : l'homme savait déjà domestiquer la vie : il a depuis longtemps éradiqué des maladies, pallié à des insuffisances, favorisé le développement d'espèces animales et végétales pour des caractères précis. Mais il peut maintenant déchiffrer (et modifier !) le code secret de la vie.
Oh ! bien sûr, il reste encore beaucoup de zones d'ombres. Mais les progrès accomplis au cours de ces cinquante dernières années nous montrent bien l'étendue des connaissances acquises dans ce domaine, qui n'est pas sans poser d'énormes problèmes éthiques.
Deux points méritent alors d'être abordés :

La science doit-elle être morale ?

La science doit-elle être morale ? A mon avis (et à celui, entre autres, d'Hubert Reeves), ce n'est pas son rôle d'être bonne ou mauvaise, d'êtremorale ou amorale. La science (génétique, biologie évidemment incluses) doit permettre de dire ce qu'il est possible de faire et ce qu'il n'est pas actuellement possible de faire. Ce qui peut être amoral, c'est l'utilisation de ces techniques dans une société.

Mais alors, doit-on ralentir les recherches scientifiques afin de permettre une réflexion plus approfondie, à l'instar de Jacques Testart (père du premier bébé-éprouvette) qui prônait une « éthique de la non recherche » ?
Non, je ne le pense pas. D'autant plus que, comme le souligne Claude Humeau, « l'incitation à l'abstinence cognitive est une utopie. Il est patent que rien n'a jamais pu arrêter le progrès des connaissances, qui a pourtant été freiné ou enrayé par des puissances régnantes [...] Mais l'indiscrétion de l'esprit humain est insatiable, poursuivant même les chimères que sont selon Maupertuis la recherche de la pierre philosophale, la quadrature du cercle et le mouvement perpétuel ». Et il en est de même pour ceux qui préconisent « l'apnée technique », c'est-à-dire le ralentissement des applications des connaissances. Il est probable que la pulsion de maîtriser la nature est le moteur de la connaissance.

Préconiser qu'il faut définir les objectifs bons pour l'humanité, selon des critères qui restent à préciser, et orienter ensuite le savoir dans ces directions est une chimère ; toutes les innovations ont eu leurs deux volets, le vital et le mortifère selon Claude Humeau, ou la pulsion de vie et la pulsion de mort selon Hubert Reeves.
Quant aux opinions « irrationnelles », les décréter hors-la-loi est tout aussi utopique, surtout en ce qui concerne la procréation. Leur poid est trop lourd, les fantasmes habitent nos consciences, même celles des plus éclairés. Et puis, aucun d'entre nous n'est plus avancé qu'un autre en matière d'angoisses existentielles, ni même plus avancé que l'homme du Néolithique. Certes, nous avons des explications pour beaucoup de choses.
Mais l'angoisse d'exister est la même : les questions existentielles sur nos origines, notre fin et le sens de ce passage demeurent sans réponses.
Quelles réponses peut-on apporter en matière de législation ?
En matière de procréation, tous nos problèmes de bioéthique viendront de la discordance entre le savoir, le pouvoir et le croire. Et c'est l'arrivée des techniques de PMA qui a déclenché ces problèmes.

Mais,  nous ne devons pas oublier que le droit à la famille (et donc à avoir un enfant) est un des droits de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme ratifiée par la France en 1948 et que la recherche de réponses thérapeutiques à des problèmes de stérilité ou de difficultés à concevoir un enfant en « bonne santé » est tout à fait justifié. 
Alors, quelles réponses apporter ? A mon humble avis, pour qu'une technique de PMA soit utilisée en médecine, et donc théoriquement par des médecins, je pense qu'il faut qu'elle respecte au moins deux critères (j'insiste sur le mot médecine, qui est « l'ensemble des connaissances scientifiques et des moyens mis en ouvre pour la prévention, la guérison ou le soulagement des blessures, maladies ou infirmités » (Petit Larousse 1997)) :
Est-elle utilisée pour venir en aide à une situation de détresse ou de pathologie pour un couple ? (stérilité, risque de transmettre une maladie, etc.). Déjà, nous pouvons dire qu'utiliser une technique X ou Y afin de choisir la couleur des yeux ou le sexe de son enfant ne peut pas être accepté (c'est pourtant ce qui se passe en Inde...) sauf, peut-être, si une maladie grave liée au sexe risque d'être transmise. En dehors de ce cas particulier, il est difficile de trouver une justification médicale... Deux autres exemples : « l'exploit » réalisé par cet obstétricien italien qui, il y a 4 ans, a permis à une femme ménopausée d'avoir un enfant. Là encore, on ne peut pas dire qu'il ait répondu à une situation de détresse ou de pathologie. Et dans le cas d'une femme qui souhaiterait un enfant sans avoir de relations sexuelles, idem.

Assure-t-on la dignité du futur enfant à venir ? Si cet enfant est attendu, est désiré par ses parents, si il est considéré comme individu à venir rien ne pourrait s'opposer à l'utilisation des techniques. Ce qui n'est évidemment pas le cas dans le cas de clonage humain, et ce dans n'importe quel cas. Car nous savons bien, intuitivement même, que nous touchons ici à quelque chose de tabou, à ce qui fonde toute notre civilisation : l'unicité de l'être.
Il est évident que certains cas ne sont pas si simples. Restera alors la nécessaire discussion, réflexion, confrontation d'arguments que chacun doit mener dans la sérénité, en essayant de toujours avoir pour préoccupation la compréhension face à des situations quelquefois complexes. Aucune réponse définitive ne pourra être donnée, dans la mesure où, comme écrit René Frydman, « toute réponse totalisante qui prétendrait réduire l'homme à une définition simple serait, par essence, totalitaire ».

Indubitablement, aucun consensus ne pourra être trouvé. Mais grâce à la réflexion de chacun sur ce sujet, chacun pourra apporter une pierre afin de bâtir une société liant progrès et humanisme.  Il me reste à vous faire part d'une de mes craintes qui, malheureusement, ne fait qu'augmenter : c'est celle relative à la puissance trop importante de l'argent-roi dans notre société. Pour quelques dollars, euros, ou francs alignés devant eux, des hommes sont capables de tout transgresser et d'oublier en toute conscience l'essence même de toute éthique : le respect de l'être humain.
A nous d'être vigilants, toujours sur le qui-vive, toujours prêts à nous battre pour ce monde utopique nous espérons tous : un monde meilleur (et non pas le meilleur des mondes...), plus juste et plus fraternel, avec toujours moins de misère et de souffrance.

O\ B\

BIBLIOGRAPHIE
FRYDMAN René Dieu, la médecine et l'embryon Editions Odile Jacob 1997
BERNARD Jean La bioéthique Dominos Flammarion 1994
DEBRE Patrice La maîtrise du vivant Dominos Flammarion 1998
HUMEAU Claude Procréer - Histoire et représentations Editions Odile Jacob 1999
KAHN Axel Copies conformes- Le clonage en question Nil Editions 1997
VENNER Fiammetta L'opposition à l'avortement Berg International 1995

Comité Consultatif National d'Ethique
Comité International de Bioéthique
Dossier de l'Express sur le clonage
Dossier de Libération sur le clonage
Secte Raël


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