Obédience : NC Loge : NC Date : NC

 

Le Feu

En préambule

Pythagore disait :

« Alors que Dieu était seul dans le Principe, il créa une substance que nous appelons première matière : de cette substance il créa quatre autres choses : le Feu, l’Air, l’Eau et la Terre, desquels, il créa toute chose tant supérieure qu’inférieure et par ces quatre éléments il créa l’Homme. ».

Ainsi l’apprenti, au sortir de ces quatre épreuves, est-il  Créé. Dès lors, la loge deviendra l’Athanor dans lequel il évoluera et mûrira en quête de Connaissance, jusqu’à son plein épanouissement. Il parviendra à cette connaissance supérieure en ordonnant ses sentiments, ses pensées, comme la nature ordonne en lui, les fonctions corporelles, afin de lui permettre de voir, d’entendre, de respirer. Il apprend peu à peu à respirer et à voir par l’âme, à entendre et à parler par l’esprit.

Le nouvel initié se doit d’assimiler toutes les règles et principes qui lui auront été communiqués durant ces voyages, car s’il travaillait à sa formation sans en observer les préceptes, il risquerait de pénétrer des mondes supérieurs sans y voir clair ; au lieu de percevoir la réalité, il serait victime d’erreurs et d’illusions et risquerait de ne pouvoir distinguer le vrai du faux et perdre toute direction dans l’existence.

Le grand risque qui attend le nouvel initié est que, peu soucieux du véritable chemin de la Connaissance, il cherche à se frayer l’accès à des réalités supérieures fût-ce par des chemins tortueux. Les voyages pratiqués par le nouvel apprenti doivent lui faire prendre conscience que la route est longue et que rien n’est jamais acquis.

Il faut retenir que le voyage initiatique, permet à l’Etre entier de s’engager sur une voie, mais sans aucune assurance de parvenir jusqu’à son terme et obtenir ce qu’il cherche, car quoi de plus difficile que d’abandonner toute certitude, que de renoncer à  sa vanité et tenter de vivre en esprit et vérité. Pénétrer dans l’Univers initiatique c’est reconnaître son ignorance mais surtout désirer connaître.

Le voyage du Feu :

L’épreuve du Feu, dernier voyage, apparaît sans obstacles, la persévérance montrée au cours des épreuves précédentes nous mène vers une vie devenue calme et paisible mais qui doit amener chacun à la démonstration de la vérité qui se cache en soi en se confrontant aux flammes de ses passions.

Ce voyage est une naissance à l’esprit, ouverte sur la notion d’immortalité et active en nous cette fonction de Frère.

Selon Mircea Eliade, « traverser impunément le feu est signe qu’on a aboli la condition humaine », c’est par le Feu que s’opère le passage de la matière d’un état à un autre.

Le Feu rend à l’Eau ses vapeurs, à l’Air ses fumées, et à la Terre ses cendres.

Nous sommes sur le chemin du dépassement de soi et le Feu met à l’épreuve notre ardeur au travail et notre sens de l’effort. Il nous transcende en nous révélant ce qu’il y a au-delà de nous.

Le dernier voyage est le plus redoutable car l’impétrant se devra de trouver le courage d’affronter le dernier des éléments et non des moindres : Le Feu, carburant de tout ce qui est, il dérive de la nature spirituelle de la lumière il est le sens de l’ascension transformant son énergie en éveil de la piritualité.

C’est l’élément de la transmutation permettant l’accomplissement du grand Œuvre, mais attention à ne pas trop l’approcher tel Icare qui s’est brûlé les ailes au soleil de la Connaissance pour laquelle il n’était ni prêt ni initié.

Enfin, le voyage du feu est une épreuve qui doit amener chacun à la démonstration de la vérité qui se cache en soi en se confrontant aux flammes de ses passions.

Les quatre éléments ont une symbolique encore plus riche, puisqu’on les fait correspondre, notamment,  aux quatre périodes de la vie (enfance, adolescence, âge mûr et vieillesse), aux quatre saisons (printemps, été, automne, hivers), aux quatre points cardinaux (est, sud, nord, ouest), aux quatre âges du Monde (âge d’or, d’argent, d’airain et de fer), aux quatre animaux idéalisés de la création (le lion, le taureau, l’homme et l’aigle représentés par le Tétra morphe), ou encore aux quatre parties de l’Homme (Spiritus, Animus, Mens et Corpus).

Or, à ces quatre parties du corps correspond son pendant symbolique :

Feu                             Spiritus (esprit)                                 Initiation
Eau                             Animus (âme)                                   Religion
Air                              Mens (Mental)                                 Philosophie
Terre                          Corpus (corps)                                  Vie matérielle

A  l’élément Feu correspond l’ardeur et l’enthousiasme : Feu, Esprit et Initiation.

Cette symbolique est à rapprocher de celle de l’astrologie traditionnelle : à l’élément Feu correspond l’ardeur et l’enthousiasme ; à l’élément Eau, la sensibilité et l’émotivité ; à l’élément Air, l’intellectualité ; à l’élément Terre, la matérialité.

Dans l’initiation maçonnique, le récipiendaire sort d’abord de la terre.  Il est ensuite successivement, purifié par l’air, par l’eau et par le feu.  Il s’affranchit par paliers de la vie matérielle, de la philosophie et de la religion, afin de parvenir à l’initiation pure.

Et c’est sûrement à ce moment que naît la fraternité, car il convient de conserver au fond de son cœur un feu d'amour vivace pour ses semblables.

Si chacun s’accorde à dire que Le Feu, comme l’eau, est purificateur et source de régénérescence, qu’il symbolise l’amour et l’illumination, l’esprit et la transcendance, la doctrine hindoue, elle (dont Brahma, l’Esprit est identique au feu) offre à notre compréhension une ternarité dans sa représentation : Le feu ordinaire est Agni, la foudre est Indra et le soleil Sûrya. Au même titre que le nombre des 4 éléments fondateurs s’assimilent aux 4 saisons, aux points cardinaux ou aux dimensions du Nadir au Zénith, par une interprétation numérologique personnelle j’accorderais un nombre à chaque élément et ce dans l’ordre des voyages de l’apprenti. Un serait l’air (tel le logos du prologue de Jean), lien du ciel et de la terre; Deux, (à  l’instar de la “terre mosaïque”) serait l’eau dans sa séparation haute et basse; le feu serait Trinitaire... Le Tout se devant de retrouver en soi le Un (comme principe antérieur) dans l’ontogenèse vécue par l’apprenti lors de son initiation permanente.

Dans le Taoïsme, entrer dans le feu permet de se libérer du conditionnement humain comme à la Pentecôte l’esprit descend en langues de feu transcendant ainsi les messagers de La Bonne Nouvelle. Ainsi Le Feu est Révélateur et Vérité, Amour et Pureté (Pur et Feu s’accordent  dans leur prolongement, en répandant  la lumière, car s’il brûle, dévore et consume, il éclaire l’homme de son incandescence, l’illumine de compréhension intérieure: “ ...et le feu fut surpris en nous avant d’être arraché au ciel ”, comme l’écrivait Bachelard.

Mais le Feu ne se départit pas de sa propre antithèse à l’unisson de ses complémentaires, il offre la lumière mais peut être aveuglant: de la colère divine aux flammes de l’enfer jusqu’au pacte d’Amour des buissons ardents, tel celui passé avec Abraham, ou le feu sacré du Temple préservé de sa destruction à sa reconstruction; il demande l’apprivoisement à celui qui ne veut pas s’en faire dévorer. Il oblige l’apprenti forgeron, ainsi que l’initié, à le maintenir en braise, le calmant parfois d’aspersions maîtrisées, avant qu’un simple souffle d’air vienne à le ranimer. Enfin, on concevra que le feu de la terre et le feu du ciel se distinguent dans leurs connotations respectives tantôt Esprit et purificateur (percussion et éclair), ouranien illuminant, tantôt chtonien, intellectuel et procréateur (obtenu par frottement) et que cette opposition apparente s’avère enrichissante à l’homme nouveau qu’est l’initié. Car c’est à la maîtrise et la compréhension du feu complexe, telle la Salamandre qui s’en nourrit sans en mourir, que l’apprenti est appelé, afin d’en propager intra et extra templum l’Amour résiduel.

Ainsi l’apprenti perçoit-il les trois éléments de ses voyages qui ne font que commencer sous la course solaire de sa vraie vie, de l’orient à l’occident, de l’aube au coucher, avec Sagesse, Vertu et Persévérance par l’Amour révélés. Ainsi l’Apprenti subit-il l’ontogenèse par ces 4 épreuves, dont les 3 initiatiques qui le font passer d’un état à un autre et découvrir ses potentialités en se recréant, enfin, en conscience.

Voilà mon Très Cher Frère Georges de quoi terminer ta planche qui ne doit pas dépasser 10mn à la lecture (4pages simples)

B\P\


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