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Le mariage de l’Economie et de la Solidarité : un pas vers Utopia !

Introduction

Musique : Chanson pour l’Auvergnat, d’après Brassens – Jazz Giants.
J’ai le très grand plaisir, l’honneur aussi dans sa nouveauté, de vous annoncer les fiançailles d’Economie et de Solidarité. Un couple moderne, neuf, qui s’apprête à signer un PACSS d’un nouveau type, le Pacte Alternatif de Coopération Sociale et Solidaire.
Pour comprendre cet engagement, pour concevoir la réalité possible de cette rencontre, je vais m’essayer à vous faire partager mon décodage de ce dont il s’agit. Une lecture un peu théorique – oserais-je dire symboliste ? – des concepts en présence.

Je suis loin d’être économiste, ni diplômée de quelque MBA que ce soit. C’est probablement ma formation de psy, mon intérêt pour le socio, l’exercice si fréquent de la méthode maçonnique et finalement mon idéal social qui ont aiguisé ce regard totalement subjectif. A vous d’en prendre ce qui peut vous interpeller, d’y puiser de quoi vous forger votre vision personnelle de notre monde, et de celui vers lequel nous pourrions tendre.
Mon propos ne sera ni économique ni psychologique ; c’est avec parcimonie que je l’ai ponctué de l’une ou l’autre référence incontournable. Il est tout simplement le reflet d’une préoccupation de Femme à propos du devenir de notre Humanité.

Et si on parlait d’abord  des gens et des situations…
Après avoir construit une carrière professionnelle dans le monde de la recherche, des médias et de la communication, je me suis retrouvée brutalement confrontée à moi-même, à qui j’étais, à ma solitude : j’étais licenciée à la veille de mes 49 ans, à la veille de mon initiation. Est-ce le hasard…ou la nécessité ? je ne le saurai jamais…qui me mit en contact avec l’Economie Sociale, à la faveur d’une perche qui me fut tendue dans ma quête de travail… ? Ma renaissance est en tous cas parallèle avec ma découverte d’un univers en création (même si quelques unes de ces entreprises existaient depuis près d’un demi-siècle, faisant de l’économie solidaire comme Mr Jourdain faisait de la prose…).
Et j’y ai rencontré des gens…

Céline
Elle a 23 ans. Aucun bagage scolaire, car elle n’arrivait pas à s’intégrer dans le système traditionnel d’enseignement, avec sa compétitivité et la nécessaire adaptation de l’élève au système. Elle est désoeuvrée, tourne en rond dans son appartement. Perd le respect d’elle-même et la considération des autres. Bref, elle est prête à basculer dans ce quart-monde des exclus.
Le CPAS lui « trouvé » un lieu où se reprendre, dans lequel se réadapter : la Ferme Bocace. Elle y apprend à s’occuper des petits animaux (nettoyage des cages, nourriture, hygiène…). Mais elle apprend aussi à se lever quand il le faut, et non tout simplement quand son corps n’a plus envie de dormir, à organiser ses journées, à s’imposer la discipline d’horaires, à gérer son budget… Malgré que cela n’était pas évident au commencement, avec l’aide bienveillante d’une assistante sociale, Céline se construit un « cadre ».
Aujourd’hui, elle est une Auxiliaire Professionnelle à la Province du Hainaut. Elle a retrouvé sa voie vers la liberté et surtout celle de la dignité. Epanouie et bien dans sa peau, Céline élève maintenant ses enfants grâce au fruit de son travail.

Une petite entreprise…Chantier
Il était prof d’histoire. Il aimait les jeunes. Il n’acceptait pas que ces enfants dont il avait la charge foncent droit dans le mur du non travail, du découragement, de la démotivation…
Il voulait que l’école soit ce tremplin vers demain, et que ces jeunes qui aspiraient au concret, à un enseignement dans la vie, trouvent une réponse à cette demande-là.
Il a créé Chantier, il y a 15 ans ! C’est une entreprise de Formation par le Travail. Chantier  preste des services payants et en parallèle, forme des jeunes et leur procure un métier assorti d’un diplôme. En même temps qu’un métier, ces garçons et filles s’implantent dans la vie, se confrontent à sa réalité pour apprendre à la gérer, ils ancrent leurs racines dans ces métiers artisanaux et manuels qu’on a tellement négligés au cours de ces dernières années.
Ces enfants ne courent plus les rues ; ils ne cherchent plus les bandes qui les rassurent, qui les asservissent... Ils deviennent des adultes responsables, fondent une famille, économisent pour acheter leur maison et vivre libres.

D’autres sont inadaptés…
Aux Ateliers Cambier, 200 handicapés mentaux et moteurs gagnent leur vie…fût-ce partiellement. Ces personnes y travaillent à leur rythme, moyennant un salaire adapté. Ils y produisent des caisses en bois, ils y emballent les magasines dans des blister, ils y encartent des annonces publicitaires... Bref, ils participent à la chaîne économique d’une production, et en tant que personnes, ils sont pris en compte et respectés. Ils existent, ont une occupation, ne se renferment pas dans leur univers différent, mais au contraire, ils s’enrichissent chaque jour au contact des autres, qu’ils soient « normaux » ou handicapés autrement... Ils ne se ressentent pas comme des exclus de la Vie, mais simplement comme des personnes n’ayant pas les mêmes possibilités que tout un chacun. Mais ils ont maintenu cette dignité qui nombre d’entre eux perdent, malgré l’inconscience qu’on leur prête trop facilement du fait de leurs handicaps.

Il y a donc espoir…
Et j’ai cherché à comprendre, à définir ce sur quoi pouvaient reposer ces initiatives prometteuses, en quoi elles pourraient réveiller notre désir que les hommes vivent mieux... Voici une réflexion qui est ressortie de ce moment de renouveau.

Quelles sont actuellement les valeurs économiques dominantes et les motivations de son activité.
Certains sociologues (1) occidentaux s’accordent à dire que les valeurs économiques ne se définissent pas de la même manière selon que l’on considère les populations comme un système social ou comme un système de personnes.

Selon le point de vue du système social, la rationalité économique et ses valeurs, sont un postulat dont la finalité serait la production de biens et de services. Toutes les activités du système social tournent autour de cette finalité. Cependant, lorsqu’on considère aujourd’hui la masse des mouvements de capitaux qui ne correspondent plus à aucun échange de produits, biens ou services mais qui sont la résultante de pures spéculations sur des potentialités virtuelles, on n’est plus certain, du point de vue de notre système social, de la véritable finalité de cette rationalité économique.
Pourtant, ces systèmes sociaux sont le fruit de l’homme, des hommes parmi lesquels de tout temps on a observé des pratiques d’organisation qui cherchent à prendre en compte la réalité des comportements individuels.

Mais l’organisation socio-économique du groupe est guidée par les plus forts, habilement dictée par les plus dominants. C’est au niveau du groupe que se définissent les trajectoires qu’il va suivre, mais l’organisation de ce rapport des forces est trop souvent le fait de démarches masquées, non dites, invisibles. Et dans cette dynamique, il est quasiment inévitable que les plus faibles soient laissés pour compte, ou ceux dont les désirs sont marginalisé, ou encore ceux qui proposent des voies alternatives plus difficiles à suivre… (voyez simplement comment se structurent les dynamiques des groupes humaines à partir de l’enfance, entre les plus jeunes, comment se créent les hiérarchies et donc les valeurs dominantes, et comment cela évolue...). La hiérarchie des rapports de force est inhérente à presque toute vie en société (voyez ce qu’en disent les éthologues qui observent les groupes d’animaux…), et l’attitude empathique, solidaire est bien souvent la béquille nécessaire pour que tous les individus du groupe puissent survivre, pour autant qu’elle ne soit pas tout simplement niée par le groupe (les animaux ne sont pas toujours solidaires des plus faibles – sauf des « jeunes » - loin s’en faut ! On laisse le malade à la traîne, comme appât, pour sauver la vie des plus forts).

Ceci a fonctionné de tous temps, en toutes sociétés. Est-ce une raison pour ne jamais l’entraver ? Est-ce une justification à se comporter répétitivement comme des moutons, sans remettre le système en question ? Je ne le pense pas. Nous y reviendrons.
Par contre, si on se place du point de vue d’un système de personnes, la rationalité économique est un « phénomène » sans plus, une des manifestations du système et de ses valeurs. Le système de personnes est un ensemble consommant, en relation interpersonnelle, qui doit se doter des moyens nécessaires à la consommation, c’est à dire de revenus leur assurant un niveau de vie autorisant une consommation « normale » de produits, biens et services. C’est un système où la relation des revenus avec le travail a celle des avoir avec la position sociale. Où la lutte a été âpre pour que l’Homme soit reconnu pour la qualité de sa contribution à la production. Où c’est par les vertus mêmes de son travail en tant que service à la collectivité que l’Homme s’est mis à Exister, qu’il a été reconnu. Le travail était devenu une valeur en soi.
Mais aujourd’hui, en 2001, les choses sont en profonde mutation.

Si on considère les groupes sociaux et leur dynamique, on observe un glissement d'une rapidité vertigineuse de la finalité « production » à celle du « productivisme », que l’on peut définir comme étant la maximisation du rapport entre les revenus de la production et son coût. D’autre part, la technologie a fait les bonds que l’on sait, et on observe une réduction dramatique de la nécessité d’employer l’homme au service de cette production, une production de plus en plus rationalisée (même dans le secteur des Services…), où l’Homme n’a pas encore  trouvé pas de rôle de rechange. Et les choses en deviennent à ce point paradoxales que moins on a besoin de main d’œuvre pour produire, pour « fonctionner », mieux on est coté en Bourse. Et moins on a besoin de produire « pour de vrai » plus hautes sont les valeurs boursières qu’on vous attribue. Sachez qu’en 1985, les transactions opérées sur les marchés des changes représentaient quelque 150 milliards de USD par jour, et qu’elles frôlent aujourd’hui les 2000 milliards, c’est-à-dire un accroissement de 1350 % ! (2)

Par ailleurs, il y a les pauvres, ceux dont le revenu monétaire net est inférieur à 50% du revenu moyen national par habitant. Et es taux de pauvreté (3) aussi ne cessent de croître, liés (entre autres) à l’augmentation du chômage et à la précarisation du travail. Ou encore à l’incapacité créatrice du groupe pour se doter d’autres voies de valorisation des ressources humaines dans des activités nouvelles, davantage ancrées dans un réseau social déficitaire.  En Europe, le taux moyen de pauvreté est de 17% !  Près d’une personne sur 5, en Europe, vit en dessous de la moitié de sa moyenne nationale (de 5 à 6% dans le Nord contre 20% dans le Sud). L’évolution en 15 ans est terrifiante : en Europe, il y a eu plus de 5 millions de personnes qui ont franchi vers le bas le seuil de la pauvreté ! 

On observe donc d’une part un accroissement du mouvement des capitaux avec une concentration croissante des avoir financiers entre un nombre de plus en plus restreint d’entreprises, et d’autre part, un accroissement encore plus effrayant de la pauvreté des individus les isolant de plus en plus des groupes sociaux en survie...
Ces deux dynamiques sont donc diamétralement opposées.

Une des grandes caractéristiques de l’activité économique actuelle est sa mondialisation, conséquence d’un libéralisme paroxystique et d’un développement technologique qui a presque dépassé la maîtrise que l’homme pouvait en avoir ; la liberté individuelle d’entreprendre est devenue la liberté des groupes en tant qu’entités économiques de se développer en dehors de toute balise, de tout système…bref en dehors de toute    régulation !

La valeurs sur lesquelles s’appuie cette dynamique sont la combativité, la volonté de vaincre, celle de devenir n°1…bref, d’être le plus beau, le plus fort, le plus riche…le plus puissant.
L’activité économique en est arrivée à s’organiser d’une telle manière que ce ne sont presque plus les systèmes politiques des peuples qui organisent la vie sociale et les échanges entre les personnes et entre les sociétés, mais bien les grands maîtres du monde économique supranational, réunis dans une série de groupements aux sigles plus hermétiques les uns que les autres, à savoir :
l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce),
la Banque Mondiale,
l’OCDE (Organisation pour la  Coopération et le Développement Economique),
le FMI (Fonds Monétaire International),
…pour produire des accords aussi inacceptables que l’AMI (Accord Multilatéral sur les Investissements – j’y reviendrai).

Cette constellation d’associations – dont je ne vous ai cité que 4 des exemples majeurs - constitue en quelque sorte les appareils d’une Association Supranationale, s’appuyant sur ses réseaux d’influence, ayant ses moyens d’action propres. Et elles parlent pratiquement d’une seule voix, relayée d’abondance par les médias ; elles distillent des valeurs nouvelles dans l’inconscient collectif, substituant aux anciennes valeurs traditionnelles et plus humaines celles des entreprises qu’ils ont créées. En fin de parcours, l’homme aura totalement intégré ce discours économique et les valeurs dominantes du système seront effectivement devenues siennes. Enfin, cette constellation participe à la vie politique de tous les états, d’une manière plus ou moins apparente selon les cas, mais de manière parfois particulièrement efficace (Dois-je rappeler le rôle de certaines multinationales dans le maintien de régimes anti-démocratiques… ?).

Les valeurs sociales ont donc été intériorisée et sont devenues des valeurs individuelles.
Un nouvel ordre naturel des choses est en train de s’installer, émanant des valeurs qui fondent les dynamiques des puissances économiques.

Aujourd’hui, on trouve tout à fait normal qu’une personne de 45 ans soit licenciée tout simplement parce qu’elle coût cher. On trouve tout naturel que cette même personne ne retrouve plus aucune possibilité d’embauche et soit réduite à vivre de l’assistance publique… Le jeune qui postule se doit de paraître volontaire, dynamique, agressif…aux dents longues. A 23 ou 25 ans, on attend de vous que vous ayez déjà vaincu pour dominer d’autres personnes, que vous les ayez déjà battues dans la course vers le statut de chef ou de manager.

Et puis, il y a eu Vilvoorde, mais aussi Volkswagen en Allemagne où l’unité d’assemblage des Polos a été purement et simplement fermée au profit de l’ouverture en Chine d’un clône, où la production équivalente allait coûter beaucoup moins cher ; Michelin à Clermont-Ferrand… toutes entités hautement profitables, mais qui l’étaient devenues insuffisamment pour permettre de demeurer dans la ronde des super-puissances économiques.
Et pourtant ce sont des hommes qui ont choisi de prendre ces décisions, ce sont des hommes comme vous et moi qui ont provoqué ce virage étourdissant à notre route dans ce monde.

L’homme a perdu sa pudeur naturelle pour exposer sa vie privée aux yeux de millions de téléspectateurs…pour gagner reconnaissance de tous, titre de star, et…beaucoup d’argent. Aujourd’hui, ce sont eux qui  font rêver Margot.
Martin Luther King disait : « Nous avons volé dans l’air comme des oiseaux, et nous avons nagé dans l’eau comme des poissons, mais nous n’avons toujours pas appris à marcher sur la terre comme des frères ».

On a tellement intériorisé le besoin de victoire, et le prix que les entreprises nous ont fait payer pour l’atteindre, qu’on a peur. Les hommes sont en train de se méfier les uns des autres. Il n’y a pratiquement plus de solidarité intellectuelle dans les entreprises. On attend que l’autre tombe pour avoir sa place, ou tout simplement pour se doter d’une petite assurance complémentaire de tenir quelques mois de plus.

Et, chose absolument aberrante, les licenciements massifs dont sont victimes les salariés font bondir les cotations boursières à des niveaux totalement imprévisibles alors qu’ils devraient au contraire signifier l’émergence de difficultés majeures !
Et Riccardo Petrella d’affirmer « Je suis en contestation avec le modèle économique dominant. Je constate que le système économique actuel est moins inspiré par les principes de justice sociale, de solidarité, de démocratie et de fraternité, mais par les principes de performance, de productivité, de rentabilité et de compétition ».

Car la finalité de profit financier est un véritable totalitarism.
J’ai pointé jusqu’à maintenant ce qui me semblait caractériser l’évolution des valeurs du système économique.
Par des raccourcis (peut-être un peu audacieux, mais le temps me rappelle à l’ordre…) je vous ai montré à quel point le profit financier est devenu une sorte de Dieu du nouveau millénaire. Cette finalité a effectivement poussé les entreprises à détruire les barrières entre les nations, mais ce faisant, elles ont également introduit un lissage des cultures et des valeurs qui en arrive à balayer tout particularisme, toute spécificité, et donc toute richesse humaine.
Ignacio Ramonet, éditorialiste du Monde Diplomatique et fondateur de l’association Attac (Association pour la taxation des transactions financières pour l’aide au citoyen) tire une sonnette d’alarme en 1997, dans son éditorial devenu célèbre du Monde Diplomatique du mois de Décembre. Et il s’en suit la reprise d’une appellation originale, qui illustre si bien l’horreur qu’elle recouvre : la Pensée Unique.

Ce concept recouvre l’idée que la mondialisation de l’économie ne peut tenir qu’à la stricte condition que les marchés puissent se développer en dehors de tout particularisme, de toute individualité, de toute contestation et donc par la force des choses, de toute démocratie.
Cette pensée unique, Ignacio Ramonet la définit comme ceci :
« Dans les démocraties actuelles de plus en plus de citoyens libres se sentent englués, poissés par une sorte de visqueuse doctrine qui, sensiblement, enveloppe tout raisonnement rebelle, l’inhibe, le trouble, le paralyse et finit par l’étouffer. Cette doctrine, c’est la « pensée unique ».
Et Gaston Bachelard disait déjà, il y a plusieurs dizaines d’années : « La pensée unique est le reflet d’une société qui perd conscience du tout vivant de sa culture. »
Et soyons attentifs à cette pensée d’Avelange qui dit que « La pensée unique est un état qui consiste à faire admettre que la société responsable ne peut plus se passer de la dynamique de la concurrence offerte par le marché. Cet état d’esprit généralisé facilitera l’alliance stratégique entre le libéralisme et la social-démocratie et débouchera aussi sur la relégation de la solidarité dans les fonds de tiroirs des pouvoirs publics ».

Poussons le bouchon encore plus loin. Rappelons-nous les attitudes indignes qui consistent à faire travailler des immigrés clandestins à des conditions inhumaines (Etam les paie 50 BEF de l’heure, en Belgique), à tirer du profit de la misère des hommes (vous connaissez les conditions de travail des fabricants des vêtements de H & M, celles de Nike et des sous-traitants de Adidas, la manière totalement inéquitable dont les grands Chiquita traite les producteurs de ses bananes). Et les pouvoirs publics des pays concernés sont muselés…seuls les hommes sur le terrain pourraient, s’ils arrivaient à coopérer, se relever contre de tels agissements. Soyons donc particulièrement attentifs à ceci : l’Accord Multilatéral sur les Investissements : l’AMI.
Le nom est sympathique, mais le concept ne l’est pas du tout ! 
Il pose comme principe que rien ne peut empêcher une entreprise d’investir à l’étranger. Aucune restriction ne peut être mise à la libre concurrence.
Les signataires de cet accord font pression sur les Etats afin d’en obtenir des conditions privilégiées si lesdites entreprises venaient à s’implanter sur leurs territoires.

En d’autres termes, nous bénéficions en Belgique de certaines protections sociales. Mais des groupes internationaux signataires de l’AMI ont fait pression sur notre gouvernement, sachant que la Belgique est confrontée au problème du chômage galopant. Le chantage consiste à obtenir de l’Etat – par exemple – des levées de l’obligation de la couverture sociale des travailleurs, ou encore la faculté de licenciement en dehors des normes édictées par nos nouvelles lois, ou encore l’autorisation de faire fi des obligations du respect de l’environnement et donc l’interdiction de polluer…à ces seules conditions, ils étaient prêts à investir en Belgique, à s’y implanter.
C’est par un minuscule, fin et tout petit entrefilet dans Le Soir que la population a été mise au courant que cet accord allait être soumis à l'approbation de nos parlementaires. Des associations attentives se sont immédiatement érigées contre cette signature, et ont sensibilisé la population et ses parlementaires à ce grave problème. Pour le moment, le projet est au frigo…mais pour combien de temps ? 

Cette mondialisation dont nous avons évoqué la nécessité pour le maintien du totalitarisme financier dans lequel nous avons progressivement basculé, presque à notre corps défendant, il ne tient qu’à nous d’en provoquer la déstabilisation. Je ne pense pas que nous pourrons totalement revenir en arrière. Ne nous berçons pas d’une utopie à ce point inaccessible. Mais pourrions-nous seulement rêver à un monde où l’Homme aurait retrouvé sa place centrale que nous seront capables de construire cette utopie d’une Humanité meilleure pour l’Homme.
Avec le risque de la signature par les Etats des Accords Multilatéraux sur l’Investissement, il y a donc environ deux ans que les consciences se sont éveillées – ou l’ont été par des utopistes…fous ?, qui voulaient empêcher la progression soi-disant irréversible du courant mondial de l’organisation de nos économies. La Folie est sagesse, car il a suffi d’un tout petit grain de sable pour enrayer cette machine parfaitement huilée de la mondialisation systématique, et du déni progressif de l’importance de l’Homme sur notre planète.

Des consciences se sont exprimées, les personnes se sont rassemblées, se sont organisées en contre-pouvoir à la Pensée Unique et à ses conséquences…bref, il n’y a plus de réunion de l’OMC, de l’OCDE, de la Banque Mondiale ou du FMI sans que des citoyens libres expriment en même temps, et dans les mêmes lieux, les dangers que l’on nous y prépare.
Et puis, il y a quand même eu Seattle, Nice…et José Bové. D’aucuns en rient, mais avec ses amis du Larzac (vous savez, cette région des Cévennes qui dit NON à l’écrasement par le pouvoir et l’autorité totalitaire) associés en coopérative de production, il fait campagne pour réveiller les consciences des hommes, et leur rappelle qu’ils sont avant tout des personnes libres dans un monde qui doit rester libre, où les grands principes démocratiques du débat et de la contestation constructive doivent être préservés, sous peine d’écrasement de l’homme par les machines qu’il a lui-même construites.

Musique : Rock’n Roll Dollars – William Scheller
Quels sont ces grans de sables capables d’enrayer la machine ?
Nous en avons déjà évoqué quelques uns, ces manifestations qui produisent des prises de conscience, des sensibilisation à la condition humaine, aboutissant à des comportement économiques alternatifs.
Et une de ces voies est celle de l’Economie Sociale. Car une entreprise d’économie sociale …
Crée des emplois durables
Répond à des besoins sociaux
Produit des biens et services
Est viable financièrement
Améliore la qualité de vie de son personnel
...Mais de très nombreuses entreprises répondent à de tels critères (eh oui, il en existe quand même encore quelques unes...)

Le Conseil Wallon de l’Economie Sociale a proposé une définition « politique » des Entreprises d’Economie Sociale qui en définit assez clairement les caractéristiques majeures :
Finalité de service aux membres et à la collectivité, plutôt que finalité de profit
Autonomie de gestion
Processus de décision démocratique avec le grand principe : 1 homme = 1 voix (quel que soit le nombre de ses participations dans l’entreprise)
Primauté des personnes et du travail sur le capital

Un des objectifs de la plupart des entreprises que j’ai rencontrées, était de permettre à chacun de participer à sa direction, c’est à dire à la définition de ce que l’on souhaite que l’entreprise devienne, vers où on souhaite l’orienter... Il n’y a pas de Conseils d’Administrations au 26e étage, entre Messieurs Compassés (je sais, c’est une caricature)... Mais des réunions hebdomadaire ou bimensuelles, où chaque travailleur est invité à participer, à émettre ses avis, à se faire entendre, et où chacun a une voix délibérative, où aucune voix ne compte plus qu’une autre.

« Terre » est une entreprise de ce type. Elle a engagé des exclus, des chômeurs non qualifiés... Leur a appris à conduire un camion, à trier des vêtements... Bref à faire quelque chose. Ils sont maintenant plus de 200 en Région Wallonne à sillonner les rues pour collecter les sacs jaunes remplis de vieux vêtements, de vieux tissus... Et chacun se retrouve le vendredi entre 8h00 et 10h00 à la réunion hebdomadaire décisionnaire. On y discute par exemple avec force et conviction des projets du tiers monde que l’on va soutenir avec les fonds rassemblés. Tout le monde questionne, s’informe, s’ouvre ainsi à l’autre… ; et tend la main, même ceux qui, auparavant, se la voyaient refusée par leurs concitoyens. Et tous affirment qu’ils ont enfin retrouvé une raison d’être, qu’ils ont enfin retrouvé le sourire. J’ai parlé avec eux, et j’ai vu l’étincelle de bonheur qui brille au fond de leurs yeux quand ils évoquent leur arrivée à Terre, et le sentiment qu’ils ont d’aider en cela de plus malheureux qu’eux. Ces sourires, cette étincelle dans l’œil, n’est-ce pas un important salaire pour celui qui le découvre, qui le reçoit ?

Dans le secteur de l’Economie Sociale, le profit n’est pas une finalité en soi. Bien sûr, l’entreprise va rechercher une forme de profit dans la mesure où elle souhaite ne pas devoir solliciter les aides publiques pour se maintenir en vie, et le bénéfice d’une année de travail est en général réinjecté dans le développement de l’entreprise (achat de matériel informatique, amélioration d’un terrain, création d’un emploi…).

En d’autres termes, les entreprises d’Economie Sociale font du commerce, vendent des produits, des biens, des services…au bénéfice d’une collectivité qui est d’abord son personnel, mais indirectement aussi les clients privilégiés (des personnes handicapées que l’on va systématiquement aider, les plus démunis qui viennent se fournir dans la boutique à des prix dérisoires (mais ils paient ce qui leur préserve une certaine dignité), Lorsqu’on achète quelque chose aux Petits Riens, cet argent participe au salaire d’un exclus, d’une personne dont la société ne veut plus parce qu’elle a par exemple fait de la prison, pris de la drogue... Mais si on ne lui donne pas les moyens de s’en sortir dignement, comment voulez-vous qu’elle ne rebascule pas ? C’est l’Hospitalier qui devrait sommeiller en chacun de nous qui est ainsi sollicité à longueur de journée, et à qui cela peut vraiment ne pas coûter grand chose de permettre à un homme de retrouver le sourire, la force de vivre.

Certaines de ces entreprises sont des émanations de CPAS, dont la vocation première était la réinsertion sociale. Elles sont devenues des Entreprises de Formation par le Travail (j’ai cité tout à l’heure la Ferme Bocace, Chantier), mais il y a aussi Trans’Form qui reprend les appareils électroménagers, les retapent et les revendent à ceux qui ne pourraient s’offrir du neuf.
Il existe aussi des banques alternatives, où l’argent est solidaire. Le Crédal, une banque de Louvain la Neuve, finance des projets d’Economie Sociale et si elle n’y prend pas de part, elle leur accorde des prêts à des taux particulièrement bas ; elle rémunère l’argent qui lui est confié au taux de l’inflation...

Il est des entreprises de quelques personnes qui font les courses et livrent à domicile, moyennant une surfacturation de 3% du prix catalogue des produits commandés, telle autre a recueilli des chevaux destinés à la boucherie, les a soignés, et les propose en manège à des jeunes défavorisés, mais aussi à Mr et Mme tout le monde, mais à un tarif normal ; telle autre s’est spécialisée dans le pré-press et la reliure d’art ; telle autre encore associe du personnel médical pour proposer un ensemble de soins comme une petite polyclinique ; telle autre propose une alternative à la psychiatrisation de personnes en troubles mentaux…

Et il est si important le visage serein de celui qui retrouve un sens à sa vie par l’hypothérapie dont il a pu bénéficier en plein Brabant Wallon, dans le cadre d’une entreprise où l’Economie a rendu sa place au Social, au Solidaire.
Mais il est aussi essentiel, parfois, de se préoccuper du mal que nous faisons à notre environnement, et qu’un recyclage – fût-il industrialisé - est nettement plus important que la facilité du tout venant dans le grand sac-poubelle ?

La liste est assez longue, car il s’en crée presque tous les jours. Il en meurt aussi trop souvent.
Et il en est qui nous viennent du passé, tels Terre, l’Ilôt, la Source, les Compagnons d’Emmaüs, Les Petits Riens...
Alors, en quoi ces fiançailles sont prometteuses ?
D’abord parce qu’elles indiquent qu’une alternative réaliste existe à l’économie qui asservit l’homme sous ses lois de marché (d’ailleurs, qui les a édictées, ces lois qui ne sont écrites nulle part ? ).
Ensuite, parce qu’elles ne se limitent pas à quelques initiatives locales de doux illuminés : des Ministères ont l’Economie Sociale dans leurs attributions (Serge Kubla est entre autres Ministre Wallon de l’Economie Sociale, la Région Bruxelloise à son propre Ministre de l’Economie Sociale en Eric Thomas, la France a nommé un Délégué Interministériel à l’Economie sociale et aux Coopératives.

Et l’Europe a dégagé des fonds relativement limités, mais considérables en valeur absolue, destinés à améliorer la cohésion sociale dans l’Union, en soutenant les projets d’entreprises alternatives répondant aux critères de l’Economie Sociale.
Ensuite, parce qu’elle sont porteuse de ces espoirs que nous recherchons par tous nos moyens. Elles sont cette lumière qui brille, que l’on aperçoit même au travers des ténèbres. Il nous faut maintenant faire connaître leur existence.
Enfin, le Franc Maçon ne peut qu’y voir le reflet de la résurgence des valeurs qu’il défend envers et contre tout. La transparence de la gestion, le centrage sur l’Homme, la valorisation de l’altérité, l’Egalité, la Fraternité, la Liberté.

La pensée maçonnique et l’Economie Solidaire
Je ne vais évidemment pas vous faire l’injure de vous rappeler les valeurs sur lesquelles sont fondées notre Ordre. Ni celles que nous chérissons par dessus tout. Ni celles qui parfois nous divisent. Mais je vais quand même en évoquer quelques unes, tant elles me paraissent le contrepoison de ce que notre monde risque de devenir.

Et nous verrons enfin si Economie et Solidarité en fiançailles peut y faire quelque chose.
Le Franc Maçon a pour vocation première de combattre l’obscurantisme, le dogmatisme, le totalitarisme…incompatibles avec l’ouverture de notre compas. Et nous avons vu combien la pensée unique est globalisante, niante, totalitaire à l’inverse de nos valeurs fondamentales. Il est donc vital de participer à la reconstruction de ces espaces de liberté, où chacun peut avoir la parole, quoi qu’il ait à dire…dans le respect des personnes.

Notre travail en Loge est un cheminement individuel, au contact des autres certes, avec une méthode où chacun participe, mais qui émarge à nos projets personnels, individuels. C’est l’individu qui se forge et qui participe avec sa pierre à l’édification du temple. Ce sont donc les particularismes que nous devrions favoriser au détriment de leur négation par l’engluage dans des valeurs qui ne sont pas les nôtres. La France se bat pour que vive l’exception culturelle. Et elle a raison qui refuse la facilité de l’embrigadement dans la masse.

Lorsque nous travaillons en Loge, nous respectons les contributions de chacun, même si nous sommes parfois loin d’en approuver le contenu. Car c’est de la différence et à son contact que l’homme devient plus riche en humanité. Alors, pourquoi favorisons-nous l’uniformisation de l’offre du marché ? Pourquoi ne privilégions-nous pas l’existence de l’artisan, du commerçant… de la troupe de théâtre local...

Je déteste la dynamique profane constituant à ne plus se soucier des cadavres qui tombent comme des mouche dans la course à l’emploi, à l’absence totale de solidarité entre les personnes au travail, et le Franc Maçon que je suis ne peut accepter le vocable de « charrette » que l’on utilise « pudiquement » pour évoquer les licenciements collectifs. Et j’en connais des Directeurs d’Entreprises qui, sous prétexte de la perte de l’un ou l’autre gros client – sont pratiquement contraints par les Super Présidents de « virer » à tout va, à qui on demande pratiquement tous les jours combien de personnes on a pu licencier, pour maintenir le profit financier de l’entité, se fichant complètement du sort des personnes...et je connais de ces Directeurs qui luttent pour ne pas céder, et qui ne cèderont pas, parce qu’il est des valeurs plus importantes que le profit financier local d’un groupe international fort et prospère. Et ce qui me révolte le plus dans l’expression de l’absence absolue d’empathie que peuvent avoir certains hommes pour d’autres, c’est le mépris que d’aucuns affichent si péremptoirement devant la misère du chômeur qui chôme depuis longtemps ! « Il n’a qu’à trouver du travail ! A son âge, c’est pas difficile ! »
Et on oublie son environnement, sa détresse de personne, le désarroi de la non-dignité dans laquelle il est tombé. Et ceci n’est pas du Zola, je ne joue pas à la Cour des Miracles. J’ai vu ces hommes et ces femmes désespérés, ayant complètement perdu la notion du temps, car plus rien ne vient rythmer les jours et les semaines. J’en ai presque fait partie. Allons-nous les exclure de notre chaîne d’union ? Seraient-ils indignes de nos excellences ?

Le rayonnement des Francs Maçon me semble pouvoir s’exercer de manière douce, discrète mais efficace dans un véritable quotidien : la prise en compte des personnes en détresse. C’est un enrichissement de notre Chaîne d’Union qui lui donne tout son sens.
Pour ma part, la Franc Maçonnerie n’a de sens que si elle peut devenir quelque part un laboratoire d’idées pourvoyeuse d’actions concrètes, permettant d’enrayer la fuite en avant de la négation des individus.

Nous n’avons ni Dieu ni Maîtres : nous sommes probes et libres. Souhaitons-nous conforter l’aliénation de notre société au pouvoir et au totalitarisme dogmatique de la valorisation par la finance ?
Ne nous invite-t-on pas à laisser nos métaux à la porte du Temple ? C’est qu’ils entravent la réflexion, la santé mentale de notre travail en commun. Alors, allons-nous rapidement nous en revêtir aussitôt nos tabliers rangés dans nos petites serviettes ?
L’asservissement de l’Homme a de tous temps été combattue par nous. Nous avons favorisé la percée du flamingantisme à Bruxelles au siècle dernier, au bénéfice du respect de la culture de l’autre. Nous avons activement œuvré à rédaction des Droits Universels de L’homme (et j’ai toujours envie d’ajouter : de ses devoirs). Nous avons créé Amnesty international pour qu’il n’y ait plus d’homme libre asservi derrière les barreaux. Est-ce pour oublier tout cela en ce commencement de millénaire ? Allons-nous nous accrocher encore longtemps aux oeillères qui ne nous permettent que de voir devant nous ce qu’on veut bien nous montrer, sitôt quitté le parvis de notre temple ?

Nos piliers sont l’équerre et le compas : l’ouverture et la droiture. C’est aussi la lumière éternelle, celle de notre Utopie. Auraient-ils encore une place dans un monde dévolu à l’hégémonie de quelques multinationales ?
Lorsque nous invitons nos compagnons à voyager, est-ce pour qu’ils rencontrent d’autres métiers, d’autres artisans, d’autres hommes libres, ou est-ce pour aller s’engluer dans la facilité du troupeau ? Notre niveau n’est-il destiné à ne devenir qu’un simple décor sur la gigantesque poutre des certitudes macro-économiques, ou préférons-nous lui maintenir sa fonction de vérificateur de nos horizontalités, de garant de la bonne insertion d’une pierre de couleur toute particulière dans l’édifice global que chacun construit avec les autres ?
Et le levier, comment lui assigner encore ce rôle majeur d’aide à l’insertion de notre pierre dans ce tout en construction, de notre singularité à côté de toutes les autres ?

Et enfin, notre fil à plomb nous serait-il encore de quelque utilité si tout ce qui est à croire et à penser nous est révélé par le dogme de l’économie triomphante, par les certitudes des marchés triomphants ? C’est en nous que se trouve notre vérité. C’est en l’homme que je veux croire. C’est en moi que je puiserai l’énergie de construire mon Utopie.
Le Franc-Maçon que je suis souhaite que vous partagiez mon désir : transmettre à nos enfants le flambeau de la liberté d’être tels qu’en nous-mêmes, respectueux de chacun dans chacune de ses différences. Et respectueux de nos environnements, car – ne l’oublions jamais – c’est à nos enfants que nous avons emprunté la planète. Veillons à ne pas la leur rendre complètement bousillée par nos mal-soins.

Bien sûr, comme je l’ai déjà dit tout à l’heure, nous n’allons pas provoquer un retournement des valeurs macro-économiques. Nous n’empêcherons jamais Unilever de fonctionner, ni Vivendi d’exister. Mais on peut participer à des empêchements de fusions humainement inutiles. On peut resserrer les freins que certaines associations organisent pour éviter que l’Humanité ne s’autodétruise.
Les Francs Maçons ont un rôle privilégié à jouer dans cette dynamique de la prise de conscience. Non, bien sûr, je ne demande pas que les obédiences s’expriment…loin de là. Mais si tous les maçons du monde pouvaient donner la main à quelqu’un sui travaille à revaloriser la place de l’Homme et donc à recentrer ce Temple de l’Humanité que nous construisons sans cesse, alors nous aurons un peu plus servi notre cause.

C’est dans nos comportements quotidiens que nous pouvons favoriser ces épousailles, leur donner force et vigueur, comme dans le Temple, lorsque les travaux reprennent. A nous de participer activement à la notoriété de ces moyens de consommer alternatifs : de Max Havelaer aux vêtements Made in Dignity, des Petits Riens à Oxfam – Magasins du Monde, de participer aux fêtes locales, de se retrouver e, ces lieux qui sont encore le reflet de la vie des Hommes.
Liberté, Egalité, Fraternité sont des composants essentiels de Solidarité. Notre batterie les vante, notre travail en est imprégné, que notre rayonnement en soit enrichi.

Et j’en terminerai avec cette citation d’Albert Jacquard :
« Aujourd’hui plus que jamais au cours de notre Histoire, nous sommes face à une bifurcation : d’un côté la voie facile de la domination de quelques uns sur la multitude des démunis, une société fondamentalement esclavagiste, efficace, ordonnée, mais où la presque totalité des hommes vivront sans espoir, ou de l’autre, le chemin escarpé, périlleux d’une recherche de l’égalité entre tous les membres de l’espèce, la construction jamais achevée d’une société où tous les hommes se sentiront chez eux partout sur la Terre des Hommes. La barbarie ou la Démocratie, il faut en décider aujourd’hui. »
Musique : L’arbre est tombé – Francis Cabrel.

J’ai dit, V\ M\

Notes :

1) In Psychologie Sociale : textes fondamentaux de André LEVY / Institutionnalisation des Valeurs Economiques et les motivations de l’Activité Economique (Talcott Parson).
2) Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUSED).
3) Norme CEE : Est considéré comme « pauvre » celui dont le revenu monétaire net est inférieur à 50% du revenu moyen national par habitant.


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