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A\ L\ G\ D\ G\ A\ D\ L\ U\
Deus Meumque Jus
RITE ÉCOSSAIS ANCIEN ET ACCEPTÉ
Ordo ab Chao
SUPRÊME CONSEIL DE FRANCE

Les nombreux obstacles entre l’homme et la Vérité

Lors de l’Initiation, au quatrième degré, le T\ F\ P\ M\ dit au nouveau M\ La Leçon de l'Égyptien : L'écoulement des Nombres dans l'UniversS\ « Les préjugés, les passions et l’erreur placent de nombreux obstacles entre l’homme et la Vérité ; mais il n’est point de difficultés que l’énergie, la persévérance et l’intention droite ne puissent surmonter ».

Je vais donc essayer de démontrer quels sont ces « obstacles » et quelle peut être ma « Vérité ».

Le Larousse nous dit :

OBSTACLE : (du latin obstaculum, de obstare, se tenir devant). Ce qui empêche d’avancer, s’oppose à la marche. Ce qui empêche ou retarde une action, une progression.

VERITE : (du latin veritas). Caractère de ce qui est vrai ; adéquation entre la réalité et l’homme qui la pense.

La vérité dans le quotidien exprime la qualité de ce qui est vrai, c'est la conformité de ce que l'on dit avec ce qui est réel. Dans notre perception de la Vérité ne sommes- nous pas limités ? Nos sens, sollicités pour nous décrire le monde, sont- ils vraiment fidèles dans leur transmission des informations ?

Nos certitudes, nos habitudes, nos préjugés, Notre imagination, nos rêves, notre ego ne s'infiltrent- ils pas bien souvent entre les faits et ce que nous enregistrons comme message ? Notre fatigue, nos mensonges, notre manque d'intérêt ou de concentration ne nous amènent- ils pas aussi à quitter la Vérité ?

Parmi ces obstacles, il y a nos certitudes, elles s’infiltrent en nous dès notre enfance. L'enfance c’est notre capacité de nous émerveiller, de questionner et d'être curieux. Mais notre faiblesse en tant qu'enfant, c’est de faire confiance aux réponses que les parents, les adultes, les maîtres apportent à nos questions. Notre réceptivité exclut la remise en question des significations et des valeurs transmises. Nous sommes déterminés à notre insu à nous représenter le réel, les conduites souhaitables conformément à la manière dont nous sommes éduqués et si certaines éducations sont libérales, ce n’est pas l'éducation la plus souvent donnée. On ne surmonte jamais totalement l'enfant qui est en soi mais on peut se disposer courageusement à redresser les erreurs premières.

L'habitude est une manière d'être (manière d'agir ou de penser) acquise par répétition et confinant au mécanisme. Elle est tellement incorporée en nous qu'elle détermine l'action ou la pensée et leur ôte toute capacité de se mettre en question et de s'étonner...

L'imagination. Il n'y a pas de pensée sans images or l'imagination n'est pas une faculté inoffensive. Pascal l'accuse d'être une « maîtresse d'erreurs et de fausseté ». Elle est une puissance capable de circonvenir les sens, le cœur ou la raison en brouillant la frontière entre le réel et l'imaginaire. Il en est ainsi parce qu'en elle l'esprit ne s'exerce pas au service de la vérité et de la valeur, il s'exerce au service des divers désirs oeuvrant dans la nature humaine.

La représentation est donc soumise au principe du plaisir et à la jouissance immédiate du sensible. Par là, elle est une grande pourvoyeuse d'illusions. Mais sa force étant de rendre les hommes heureux même si c'est d'un bonheur inconsistant et vain, son hégémonie dans l'existence humaine est sans limite. Même celui qui s'efforce de raisonner avec rectitude comme le Franc-Maçon, subit son empire.

La raison a beau me montrer que je ne risque rien sur une planche solidement arrimée au-dessus du vide, l'imagination a tôt fait de prendre le dessus et de susciter en moi le vertige. Elle fait passer l'apparence des choses pour les choses elles-mêmes et sa puissance est telle que même si la raison peut dénoncer ses ruses, elle est sans force de conviction par rapport à ses séductions.

Par paresse il est difficile de s'arracher au confort de l'enfance, à l'inertie de l'habitude ou aux prestiges des sens et de l'imagination. La conquête de la rectitude du raisonnement, de la majorité intellectuelle et morale requiert des efforts et suppose du courage. On comprend que peu d'hommes en assument le prix. Ceux-ci préfèrent d'ordinaire se complaire dans les faux savoirs qui ménagent leurs intérêts et leur tranquillité.

La Vérité

Rechercher la Vérité nécessite l'hypothèse qu'elle existe. En entrant en Maçonnerie, en prenant un chemin d'initiation nous ressentons qu'il existe un lien entre notre monde intérieur et le cosmos, entre ce que l’on peut appeler notre « âme », l'élément le plus intime, le plus enfoui dans notre cœur et le Grand Architecte de L'Univers. Cette relation, cette connaissance de l'absolu est l'objet de notre quête de Vérité. Le mensonge est le premier obstacle pour atteindre la Vérité, il ne faut pas se bercer de mots, mais véritablement ressentir chacun de nos pas. Comme nos sens nous amènent à percevoir le monde extérieur, la Vérité ne peut être approchée que par une démarche intérieure sincère. Certains peuvent ressentir spontanément cette dimension, d'autres doivent plus souvent redescendre au cabinet de réflexion pour retrouver la lumière enfouie sous la terre...

Si nous étions capables de tourner nos sens vers l'intérieur de nous-même, ne serions-nous pas capables de trouver une autre Vérité ? Une Vérité où le vrai et le faux feraient écho à ce qui est juste et à ce qui ne 'est pas. Une Vérité qui nous permettrait de répondre à la question : Qu'elle est notre place dans ce cosmos où nous nous heurtons à l'inconnu d'un monde infini ? Quel est notre lien avec notre histoire d'homme ? Quelle est notre espérance ?

Accéder à notre Vérité nécessite de penser par soi-même. Depuis notre naissance, nous prenons possession d’un savoir que nous remettons rarement en cause. La démarche maçonnique, c’est justement de rechercher sa propre Vérité. Elle n’est pas enseignée, tout au contraire, à l’abri de tout maître à penser, gourous ou directeur de conscience, nous sommes invités à la découvrir en nous même, par nous même. Cette quête, si elle nécessite une acceptation de notre condition d’homme, est une remise en cause continue de nos à priori. C’est la connaissance de soi « connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux » disait Socrate...

Ce chemin vers nous-même, hors de toutes certitudes, se passe par tâtonnement, par petits pas d’une Vérité moindre à une Vérité plus grande, par pallier et souvent grâce à nos frères. Nos faux pas comme nos progrès accueillis en toute fraternité nous sont autant de sources de compréhension et d’avancement.
  
La démarche maçonnique est à la fois une initiation de nous-même, par nous-même qui ne pourrait se faire sans l’autre, notre frère.

Mais utiliserions-nous différents noms pour la même quête ? Vérité, Lumière… Ne sommes-nous pas à la frontière de l’indicible et du difficilement communicable ? Nous nous méfions des mots pour découvrir ou retrouver le sens véritable, le mot secret, le mot imprononçable. Notre chemin est long, plein d’embûches, et ne peut se faire sans un travail continu associé à une grande disponibilité.

Le Maître Secret porte constamment sur lui le bijou du grade, La Clé d'ivoire, elle est accrochée à son sautoir. Porter ainsi une clé incite évidemment à se demander quelle serrure elle ouvre et, pour trouver la réponse, à l'examiner.

 Le panneton porte la lettre Z, creusé dans un bloc d’ivoire, ce qui à mon avis, ne pourrait ouvrir aucune serrure, aucun modèle compatible ne pouvant être conçu.

Je suis donc en possession d'une clé qui ne peut ouvrir aucune porte matérielle, ce qui restreint le champ de mes investigations. Le Z va peut-être m’aider à progresser. Le mot Ziza, dont il est l'initiale, signifie « resplendeur » et également « balustrade ». Balustrade… ! Encore un obstacle. Le Maître Secret, bien qu'ayant pénétré dans le Temple de Salomon, ne peut évidemment pas accéder au Saint des Saints. Or, ne serait-ce pas là que se situe la « resplendeur », cette Lumière, cette Vérité qui nous attire et dont nous cherchons la source ?

Je ne puis y pénétrer mais j’ai la clé et je pourrai, un jour, si mes F\ m’en juge digne, franchir la barrière, « la balustrade » qui m’en sépare.

J’ai dit T\ F\ P\ M\

M\ D\


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