Obédience : NC Loge : NC Date : NC


Symbolisme des Nombres au Grade de Maître


Depuis mon entrée en FM, la démarche initiatique que j’ai effectuée m’a permis de comprendre qu’il m’était difficile d’atteindre directement mon processus de « transformation » : pour progresser dans le sens d’une meilleure connaissance de moi-même, pour changer, j’ai besoin de médiations et de médiateurs. Tout naturellement, au cours de ce parcours, ceux-ci m’ont été procurés par les symboles, les récits, les légendes et les mythes proposés par notre rite.

Je me suis aussi rendu compte que les mots, seuls, ne peuvent exprimer tout le contenu d’un symbole ; les nombres font également partie de notre « outillage ». Ils nous parlent et je me suis efforcé, mais avec plus de difficulté, de les entendre.
Je dois en effet vous avouer TRM et vous tous mes SS et FF VM que le symbolisme des outils ou de la légende et du mythe d’Hiram ont été, pour moi, d’un abord plus facile que la signification des nombres ; je me considère donc peu doué en « philosophie » numérique !
Aux 1er et 2ème degrés, j’ai dû m’approprier et approfondir la signification du 3 et du 5.
Parvenu à la Maîtrise, j’ai constaté que la « série » des nombres du grade «oscillait» entre le 5 et le 9.
Je vais donc tenter de vous exposer ce que le rite, au troisième degré,  m’a révélé du nombre 5 au nombre 9.

LE CINQ

Ce nombre est plus généralement associé au grade de Compagnon.
Il est néanmoins massivement présent et important au grade de Maître.
·                    l’étoile à 5 branches, symbole du grade précédent, est également un symbole actif qui brille à l’Orient en chambre du milieu ; sans développer ce sujet, plus généralement abordé au 2ème degré, je rappellerai que ce pentagramme représente l’harmonie, l’Homme dans sa plénitude et son humanité. Je garde de manière permanente en moi, d’ailleurs, l’impact de cette Etoile qui fut mon guide lors de mon entrée à reculons en chambre du milieu.
·                    les cinq points parfaits de la maîtrise, autre symbolique spécifique au grade de Maître, grâce auxquels nous nous sommes relevés du plan horizontal au plan vertical. 
Avant d’en donner une explication, je rappellerai ces cinq points :
·                    Pied droit contre pied droit
·                    Genou droit contre genou droit légèrement fléchis
·                    Se prendre mutuellement la main droite en formant la griffe du Maître
·                    Poitrine contre poitrine
·                    Placer réciproquement le bras gauche autour du cou.
 
Plusieurs interprétations peuvent être données à ces signes, personnellement, je vois à travers eux, l’union, la communion et la fraternité des SS et des FF, qui par leur puissance ont permis mon relèvement. En détaillant un peu mon ressenti,
·                    le rapprochement des pieds droits indique que les MM. sont prêts à marcher sans hésiter au secours les uns des autres,
·                    L’inflexion des genoux renforce également cette idée et peut être considérée comme une promesse de défense réciproque ; en revanche, elle peut également avoir une signification d’humilité en nous mettant en garde contre toute ambition démesurée.
·                    La jonction des deux mains confirme la notion de solidarité et de fraternité
·                    Le rapprochement des poitrines est également celui des cœurs ; il promet la communion, la volonté de compréhension, l’amour mais également la tolérance comme nous le suggère la fin du  rituel d’élévation :
« Soyez juste, combattez l’ignorance, pratiquez la solidarité, donnez l’exemple de la Tolérance, vertu maçonnique essentielle. »
·                    Enfin le cinquième point, bras passés autour du cou et main droite sur l’épaule, n’est pas seulement une marque de protection mais également de l’affection qui se manifeste entre les SS et les FF.
Si je peux donner un résumé du symbolisme que me renvoient ces cinq points parfaits de la Maîtrise, je dirai simplement qu’il s’agit de l’harmonie des cœurs et des pensées.
 
Par ailleurs, une lecture attentive du rituel du 3ème degré m’a fait prendre conscience que, dans la Légende d’Hiram, il y a également cinq substitutions :
·                    Le VM et les deux Surveillants se substituent aux 3 mauvais compagnons
·                    Les outils utilisés (règle, levier et maillet) ne sont plus des instruments de construction mais des armes : il y a donc eu substitution des outils
·                    Le Compagnon récipiendaire se substitue à Hiram, assassiné
·                    Le mot de Maître réclamé par les 3 Compagnons est perdu lorsqu’Hiram jette le bijou ; un nouveau mot sacré est donc substitué,
·                    Enfin, lors du relèvement, je suis substitué au Maître Hiram qui renait en moi.
·                    Ce nombre, que j’ai découvert au deuxième degré à travers les voyages qui m’ont permis de me construire comme compagnon, prend une force supplémentaire au troisième degré en me permettant de franchir les épreuves, lorsque les Surv \ Et le TRM, à tour de rôle, abattent Hiram. Cette force va me également me permettre d’accéder à la Lumière lors de mon relèvement par les trois mêmes Officiers et les cinq points.

LE SIX
 
Il me paraît utile de ne pas négliger le nombre 6 qui n’est pas un nombre symbolique apparent. Néanmoins, si nous revenons à l’Etoile Flamboyante qui brille en chambre du milieu, outre les 5 branches largement développées, je remarque un sixième élément en son centre, représenté par la lettre  « G » ; élément auquel, l’instruction du grade précédent propose 5 sens :
·        Géométrie
·        Gravitation
·        Génération
·        Génie
·        Gnose
Au cours de la cérémonie d’élévation à la maîtrise, la position du TRM, des deux Surv\  et des trois experts autour du corps avant le relèvemet dessine une étoile à 6 branches ; on passe donc à ce moment de l‘étoile à cinq branches où l’Homme s’inscrit dans sa force à celle à six branches permettant au cadavre d’être relevé et d’appréhender la dimension spirituelle à laquelle va accéder dorénavant le futur Maître.
Cette étoile à six branches, formée de deux triangles équilatéraux ayant le même centre, l’un avec la pointe dirigée vers le haut et l’autre la pointe dirigée vers le bas, peut exprimer la conjonction des deux opposés en état de complémentarité. Cette figure géométrique symbolise également le sceau de Salomon qui, selon le dictionnaire des symboles, résume la totalité du ciel.
J’ajouterai que le six symbolise également la croix cosmique qui relie l’Orient à l’Occident, le Nadir au Zénith et le septentrion au midi.
 
Il me semble que je peux avancer que ce chiffre 6 est un nombre de transition entre le 2ème et le 3ème degré en passant du 5 au 7 ; mais également la jonction nécessaire entre l’intellect ou la faculté de comprendre et l’esprit qui est le rassemblement de mes pensées et de mes connaissances.

LE SEPT
 
Les contes et légendes foisonnent du nombre 7. Ragon cite à ce sujet près de 144 symboles se rattachant au 7. On retrouve régulièrement  le nombre 7 dans la vie profane :
·     les sept jours de la semaine,
·     les 7 péchés capitaux,
·     les 7 arts libéraux 
·     les sept couleurs de l’arc en ciel, etc…….
Par ailleurs, ne dit-on pas communément qu’à sept ans nous atteignons l’âge de raison ?
 
Ce nombre est toutefois, l’un des nombres clé du grade de Maître. Il marque le palier d’accès au troisième ternaire c’est à dire au développement sur les trois plans :
Physique et moral, abordés au cours des deux grades précédents auquel s’ajoute le plan spirituel acquis par la maîtrise.
 
Devenir Maître m’a permis de prendre conscience qu’en passant du plan horizontal essentiellement vécu lors des deux premiers degrés, au plan\ vertical dès la fin de ma cérémonie d’élévation, mon esprit devient le moteur de mon être.  Le 7 est l’union du quaternaire, que sont les quatre éléments qui m’ont constitués, et du ternaire montrant la capacité du maître à spiritualiser la matière.  
 
Une particularité a retenu mon attention, le jour de mon élévation à la Maîtrise lorsque le VM Gd Expert me communiqua mon âge = 7ans et plus ! que peut bien vouloir dire ce « et plus » ? Pourquoi, cette subtilité par rapport aux autres degrés précédents où l’âge correspond au nombre le plus élevé du grade !
Je pense qu’arrivé au grade ultime d’une Loge bleue, ce « + » précise que toute la réflexion est permise au Maître, il ne peut arrêter là sa quête : sa recherche devient désormais sans limite. Ce « plus » témoigne donc d’une dynamique qui permettra d’aller plus loin comme le précise le rituel d’élévation : «Le Maître pourra d’ailleurs, accéder aux autres degrés de la FM Ecossaise s’il en fait l’effort et en est jugé digne ». Cette phrase symbolise la dynamique de la continuité initiatique propre à notre Ordre dans laquelle je suis entré aujourd’hui, en espérant poursuivre mon chemin au delà des trois premiers degrés.
 
LE HUIT
 
le Huit correspond au nombre de pas de la marche du Maître :
Lors de ma cérémonie d’élévation, je suis arrivé devant le cadavre par un cinquième pas correspondant aux 5 pas de la marche de l’Apprenti et du Compagnon. Ces 5 pas correspondent aux acquis des 2 premiers grades, ils indiquent la constitution de l’Homme dans son état physique et moral. Ensuite, par un sixième pas en un léger arc de cercle, je me suis dirigé vers la droite. Le septième pas, me fait lever verticalement, et pour la première fois, la jambe gauche en exécutant un arc de cercle complet afin d’enjamber le cadavre, traversant ainsi le domaine de la mort, me faisant ainsi prendre conscience de moi-même, avant de me retrouver, par le 8ème pas, diamétralement opposé au 5ème pas initial, c’est à dire au pied du corps. Cet ultime pas, me permet de comprendre que la marche du Maître s’effectue sur un axe, me montrant une continuité dans la progression vers la lumière. Autrement dit, cette marche en traçant des demi cercles, m’a fait passer du carré au cercle, elle témoigne de l’exploration des trois dimensions que sont la ligne, le plan et le volume ; elle me fait prendre conscience d’une évolution sur moi-même.
 
LE NEUF
 
Dernier de la série des chiffres, le nombre 9 est également une référence du grade de Maître.
Le rituel me dit :
·     neuf MM\ qui partent à la recherche du corps d’Hiram
·                    la batterie d’acclamation est constituée de 9 coups réguliers, tout comme l’entrée en chambre du milieu est demandée par 9 coups également.
Le neuf est généralement perçu comme une totalité ou plutôt comme un accomplissement dans le temps. A travers ce nombre je pourrais penser que le cycle est terminé et que le F\M\ a atteint « sa perfection » . En revanche, si je relie le nombre 9 à l’âge du F\M\ 7 ans et « + », je constate, comme je l’ai dit précédemment, que grâce à ce « + », rien n’est jamais fini et que je ne pourrai me perfectionner toujours et toujours sans atteindre de limite. C’est précisément cette absence de limite qui rend nécessaire ce qui m’est proposé pour continuer mon chemin.
La Franc-maçonnerie agit comme un guide : dans un même temps elle me dit que tout est ouvert, ce qui pour moi peut paraître vertigineux, tout en me proposant néanmoins des repères dans le cadre d’autres passages et d’autres rituels afin de continuer ma progression.
 
En conclusion T\R\M\ et vous tous mes SS\ et FF\ V\M\,  jusqu’à ce travail que vous m’avez demandé, j’avais fait, comme disent les potaches, «l’impasse » sur la symbolique des nombres.
J’ai essayé tant bien que mal de m’atteler à combler mes lacunes et voudrais vous faire part de ce que m’a fait découvrir le symboliste Raoul Berteaux sur ce sujet :
Il y a, de fait, une différence de sens entre les nombres :
·    soit ils ont une valeur « quantitative » et relèvent dans ce cas des règles arithmétiques ce sont alors des nombres naturels qui confèrent une signification
·    soit ils ont une valeur « qualitative » et ils relèvent alors des lois de la symbolique. Ils sont dans ce cas des nombres archétypes qui confèrent une force.
C’est donc à ce sens qualitatif des nombres que je dois dorénavant m’intéresser. Je m’aperçois qu’il ne s’agit pas d’une création de l’intellect, que cela ne relève pas de ma conscience mais qu’il s’agit bien de ma psyché profonde ou plus simplement de mon MOI profond.
Pour illustrer mon propos, je citerai Raoul Berteaux qui écrit : « Il y a un mystère des nombres qui concerne le plus profond de l’Etre ».
Ma démarche initiatique, et ce travail en particulier, m’ont mis face à un univers jusque là méconnu en faisant émerger un symbolisme  certainement acquis à mon insu pour certains nombres tels que le 3 et le 7 mais difficilement verbalisé.
 
T\R\M\ J’ai dit.

P\ H\

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