GSA

Loge : Hathor - Orient de Saint Etienne

Date : NC

Les Nombres en Franc-Maçonnerie

Genèse et Alchimie -  Génération de l’Androgyne

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 Introduction

Par ce travail j’ai voulu retranscrire ma propre sensation sur les nombres. Certains points se dégagent de la littérature maçonnique car ils correspondent à ma propre perception, ma propre intuition. Ce sont ces intuitions qui m’ont permis de pénétrer le symbole et d’intégrer sa dynamique.

Le fait de passer 1er Mystagogue m'a donné la chance de franchir le pas de la pure spéculation intellectuelle à la compréhension interne. Cette compréhension intérieure est assimilable à une sensation et s’est produite la nuit après un travail conséquent sur du symbolisme. Cela a fonctionné de façon identique sur le symbolisme alchimique.

Nous savons que la clef de l’alchimie interne est la sensation, de même le symbole se trouve par la sensation. Il existe même parfois au cours de ce type de travail la sensation du " MAIS OUI ! C’EST CA ! ". Celle-ci, intranscriptible par des mots, est vive, brève et fondamentalement bouleversante. Elle perdure en s’atténuant pour souvent se noyer dans la vie quotidienne.

La symbolique des nombres m’a permis d’intégrer les outils Maçonniques. Sans l’aide des nombres les outils seraient toujours restés pour moi inertes, c’est à dire morts.

Au début je croyais que tout le problème résidait uniquement dans la retranscription de la sensation. En fait, dans une autre planche traitant de l’étude du fonctionnement du symbole, nous observerons que le problème est sensiblement différent. Mais cela n’enlève en rien la difficulté de retranscription c’est à dire le moyen de rendre accessible la compréhension interne.

Par des mots, souvent maladroits, par des dessins et des images, je vais essayer de faire naître en vous des sensations qui j’espère vous permettront de rentrer dans le symbole.

Après un premier travail sur les sept premiers nombres maçonniques, j’utiliserai les connaissances entrevues pour un décodage de l’image hermétique de l’androgyne alchimique.

Les Nombres en Franc-Maçonnerie

 Le Un

  1.  

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L’origine du monde est souvent représentée en alchimie par un arbre ayant les racines dans le ciel.

Il représente la force universelle qui se déploie dans la manifestation. Elle part des racines cachées, d’en haut et se manifeste dans le tronc, les branches, le feuillage et les fruits.

Ainsi les racines obscures contiennent potentiellement toutes les semences.

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Cette force universelle est personnifiée aussi par la femme divine.

Nous retrouvons ainsi l’idée de la nature féminine de la force universelle qui engendre le monde.

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Elle est comparée par sensation aux eaux féminines d’en haut.

Ce sont des eaux corrosives et avides qui détruisent les scories de l’être pour en laisser le noyau pur.

Considéré en tant qu'archétype l'arbre inversé se reflète sur la surface de ces eaux. L'image obtenue par réflexion est la création. C'est donc une image qui n'a pas d'existence propre contrairement à l'arbre et aux eaux !

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Voici la grande mer des philosophes dans laquelle se baigne la sirène (féminité divine) qui génère le monde à l'aide de deux courants dont nous allons parler dans le nombre deux.

Le Deux

·  Outre les outils maçonniques regroupés par deux (maillet et ciseau, compas et équerre, règle et levier, perpendiculaire et niveau) et le pavé mosaïque, le Soleil et la Lune sont aussi les représentants de cette dualité :

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Elle peut se comprendre à de nombreux niveaux. En voici quelques-uns classés du sens le plus commun au plus profond sont :

 Le rôle particulier des deux luminaires : Le soleil est le dispensateur de lumière dont les rayons sont reçus et renvoyés polarisés par la lune. Le cerveau est souvent considéré lunaire par rapport au centre cardiaque siège de la présence spirituelle.

  • Deux influences ou courants qui nourrissent le monde par :

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 Ces deux influences participent aussi à la transmutation de l'homme :

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Les deux luminaires nourrissent la base des serpents du caducée.

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Des deux courants lunaires et solaires prend naissance un troisième courant au milieu.

Le Trois

Le Trois est la manifestation du Un par le Deux c'est à dire par les deux forces vues auparavant.

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La génération des Deux par l'Un est identique à la parole qui crée simultanément le son et le souffle.

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C'est aussi la Sainte Trinité :

  • le Père (le dieu ténébreux c'est à dire incompréhensible de Jacob Boehme),
  • le Fils (aspect masculin, solaire, le Feu)
  • l'Esprit Saint (aspect féminin, lunaire, l'Eau).

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L'Un inconnaissable contient potentiellement en lui les Deux. Les Deux exprimés par le Un, c'est à dire issus du Un, sont de même nature que le Un. L'Un et les Deux sont ainsi consubstantiels.

 Le Quatre

Avec le Quatre nous pénétrons encore davantage dans la Création. Nous retrouvons les quatre éléments constituant la base de la matière et connus de tous les alchimistes :

Feu

Eau

Air

Terre

 Une clef de la compréhension alchimique du 1, 2, 3 et 4 est la suivante :

 

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Définissons :

  • La chaleur radicale est la force active représentée par le trait vertical.
  • Le feu et l’air sont des énergies actives ou de la remontée car issues de la chaleur radicale. C'est pourquoi ils sont représentés par un triangle la pointe en haut.
  • L’air est la syncope du feu. Une trait horizontal barre le triangle.
  • L'humidité radicale est la force passive représentés par le trait horizontal.
  • L’eau et la terre sont des énergies passives ou de la descente car issues de l'humidité radicale. C'est pourquoi ils sont représentés par un triangle la pointe en bas.
  • La terre est la syncope de l’eau. Une trait horizontal barre le triangle.

 Imaginons à présent la création du monde par les quatre éléments, base de la matière:

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Le Cinq

Le cinq est la Quintessence, le feu divin transmutateur de l'homme. C'est un feu dévorant qui jaillit dans l'homme pour le régénérer.

En Maçonnerie le cinq est représenté par l’Etoile Flamboyante :

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Nous retrouvons bien dans cette image la dynamique du feu transmutateur.

L'étoile représente aussi en maçonnerie l’homme réalisé et Dieu resplendissant et agissant dans le monde par l’intermédiaire de l’Adepte.

Le centre de l'étoile contient la quintessence, le feu, le cœur, la clef, l’état parfait. Dans le cœur de l’homme se trouve une échelle le liant au Divin et aux inspirations de l’Hermès. Il est le réceptacle du feu divin régénérateur. Il infuse la Paix dans l'homme et le régénère.

Dans notre cœur, par la prière et le feu dévorant, le germe d'immortalité (anatolé, l’astre levant) va se réveiller puis croître. Ainsi de la même façon que Marie, nous devons enfanter le Christ en nous :

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Le Six

Dans notre rite six officiers forment le Sceau de Salomon dont le centre est le naos :

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C'est le résultat de la régénération : les deux triangles sont replacés au centre de la croix.

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C’est pourquoi ce sceau en alchimie représente aussi la Pierre Philosophale dans sa perfection.

Le Sept

L'origine du sept remonte aux sept fonctions de Dieu émanées dans tout l’univers.

Le sept le plus connu est celui des jours de la Genèse.

En Franc-Maçonnerie, il correspond au chandelier à sept branches avec l’ordre d’allumage des bougies :

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Il représente ainsi la transmutation de l’homme qui part du cœur (soleil).

Cette idée est souvent retrouvée dans la théosophie chrétienne notamment dans la lignée de Jacob Boehme. Par exemple, dans la théosophia practica nous trouvons l'image suivante :

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Sur cette image on constate que le feu central immergé dans le cœur de l'homme est entouré d'un serpent qui ferme et empêche la propagation de la lumière. Une fois cet obstacle franchi le feu va pouvoir se propager dans tout le corps par sept centres qui sont eux-mêmes à déboucher.

 Application à l’Hermétisme : L’Androgyne

Le symbole de l’androgyne a beaucoup évolué au fil des siècles preuve de son immense succès auprès des hermétistes. En étudiant son évolution nous pouvons en tirer de nombreux enseignements.

 L’ancien androgyne

Un des premiers androgyne est le suivant :

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Le serpent noué tenu par l’androgyne rappelle l’ouroboros et représente l’Un ou le non manifesté.

Le calice contenant les trois serpents représente le monde ou le manifesté. Le manifesté est ainsi contenu, déposé dans un réceptacle. Le manifesté est donc de qualité lourde, tangible.

L'androgyne les tient de chaque mains, c’est à dire maîtrise à la fois le manifesté et le non manifesté. Il est l'intermédiaire entre les deux mondes.

De plus l'androgyne est Un et Double : Roi et Reine. Les deux natures Solaire et Lunaire sont en lui. Dans le sens de cette image les deux natures sont à nouveau réunis : c’est le sens de la réintégration.

L’androgyne a les pieds posés sur le lune (corps R ) qui est elle même posée sur la terre (corps W ).

L’androgyne est ailé, c’est à dire subtil, libre et affranchi (corps immortel).

Ainsi nous retrouvons la définition des quatre corps de Kremmerz très utilisée en Hermétisme :

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Ainsi l’androgyne représente le corps glorieux c’est à dire la partie immortelle qui correspond aux corps solaire et mercurien.

Il se situe au-dessus de la lune c’est à dire de l’astral et ainsi n’ait plus soumis à la mort et à la corruption.

Notons que la lune possède un visage et regarde l’androgyne. Cela signifie que l’androgyne est réalisable ici bas et qu’Hermès parle au corps Saturnien par l’intermédiaire du corps lunaire. De plus, par ce corps lunaire à été éveillé dans le sens où les sensations du monde ne sont plus ingérées (disons mal digérées) par l’intermédiaire du corps physique dans le corps lunaire (et retournées au corps saturnien) mais directement par le corps lunaire.

L’arbre et l’oiseau représentent les différentes phases du Grand Œuvre aboutissant à la naissance de l’androgyne.

L’androgyne " moderne "

Un nouveau type d’androgyne " Maçonnifié " très célèbre dans nos milieux est celui du Frère Basile Valentin :

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Nous remarquons que le compas remplace le serpent noué et que l’équerre remplace le calice contenant les trois serpents. Par cette " maçonnification " le symbolisme reste le même bien qu’il soit inversé dans les mains de l’androgyne.

De même l’arbre et l’oiseaux disparaissent au profit d’un symbolisme planétaire pour les phases du grand Œuvre.

Cependant une autre signification prend naissance avec la disparition de la lune au pied de l’androgyne remplacée par le dragon et le globe ailé.

Le dragon ténébreux ailé qui crache du feu en direction précise de l’androgyne, représente la découverte de la matière première, le Mercure des sages.

Le globe ailé scinde le dessin en deux parties :

  • Haut : pratique de l’Œuvre et sensation.
  • Bas : compréhension intellectuelle de la symbolique des nombres 1 (la ligne), 2 (la croix), 3 (le triangle), 4 (le carré).

L’idée est la suivante : la compréhension intellectuelle des nombres de la tétracyte amène par Labora et Ora à la germination, c’est à dire :

  • à la compréhension intérieure de l’Œuvre,
  • à la découverte de la matière première,
  • à la génération de l’androgyne.

Enfin tous ces symboles sont contenus dans l’œuf pointe en bas et rappelle le Saint Graal ou le Céryx creuset de l’Œuvre. Nous pouvons aussi retrouver dans cette œuf la fonction du Temple maçonnique qui est d’isoler du monde profane, c’est à dire de fermer son cercle intérieur.


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