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Un regard sur l’alchimie spirituelle avec Robert Ambelain

Etudier cette phrase à travers les écrits de notre Frère, c’est aussi et surtout s’approprier le Rite de Memphis-Misraïm, mieux l’embrasser, en comprendre sa nature profonde et intime, pour s’élever vers un idéal transcendant voire divin.

Etudier l’un, c’est aussi comprendre l’autre, car l’un éclaire l’autre, et inversement, jusqu'à l’infini.

De cette merveilleuse et harmonieuse réciprocité, résultera une praxis, dont la finalité est d’opérer en nous, une véritable métanoïa. Cette épreuve, que les anciens Grecs appelaient la « katharsis », Platon comme Pythagore nous en parlent en ces termes : « la conversion détourne l’âme du mal, la purification la tourne vers le bien et l’union intime permet la vision directe des vertus de Dieu ».

Il convient de retenir le concept de Dieu, dans son acception déiste. L’alchimie, tant par sa philosophie, que par sa mystique, prône l’unité de la Nature, et se retrouve donc, dans toutes les Traditions.

Toutefois, au regard des différentes voies et des différentes démarches que nous pouvons rencontrer dans la Tradition alchimique il convient de préciser que notre Rite s’inscrit exclusivement dans une voie sèche, laquelle est basée sur le Feu, afin que ce dernier renouvelle notre nature toute entière, comme nous confirme le vieil adage rosicrucien.

Comme l’un, éclaire l’autre, l’alchimie spirituelle à laquelle nous convie notre Frère, est de même nature, il ne s’agit point de faire de l’or avec du plomb, quoique le processus aurifère reste le même. L’essentiel est que nous réveillons en nous le Feu, qui nous permettra de donner vie à l’homme nouveau que nous souhaitons voir naître.

Pour cela, il convient de partir d’un constat, lequel stipule que l’âme est enfermée, tant dans la matière que dans le corps.

La Tradition souligne qu’un principe lumineux s’est séparé de son habitat ontologique initial, il s’est ensuivi une mystérieuse descente en des plans successifs. Certains parleront d’une chute, d’un bannissement des mondes spirituels, qui fait que l’homme est condamné à la souffrance par un Dieu courroucé et vengeur.

D’autres en revanche verront une incarnation, d’une descente de l’âme, de la psyché dans une enveloppe physique pour en faire une expérience.

Le résultat de cette mystérieuse descente est que l’âme se trouve désormais, en exil. L’obscurcissement du corps de lumière à entrainé plusieurs conséquences : la souffrance, la limitation de la conscience, et la perte de mémoire de sa vie prénatale.

Pour les uns, il ne s’agit d’une malédiction, pour les autres, un état de l’être.

Quoiqu’il en soit, nous pouvons observer que l’âme à la nostalgie, et garde le souvenir de ses origines. Il appartient alors au chercheur sincère, par le truchement des saintes initiations, d’entreprendre le chemin sacré du retour.

De même, l’alchimie spirituelle illustrée par notre F\, repose à partir d’une approche spécifique de l’incorporation de l’âme humaine, du parcours qu’elle emprunte, de sa descente dans la matière puis de sa remontée en vue de sa délivrance de la génération et du partage avec les Dieux, du gouvernement de l’univers comme le soutenaient Platon, Pythagore, Porphyre et autre Jamblique. Cette idée de la descente de l’âme et de sa remontée trouve son origine chez les Mésopotamiens dans l’orphisme puis dans le Pythagorisme, le Platonisme, l’hermétisme, et la doctrine Néoplatonicienne de la Renaissance.

Prisonnier ici-bas sous l’écorce de la matérialité, nous sommes esclaves de nos pulsions, de nos pensées, de nos désirs, et de tous les caprices du moi égotique.

Afin de la libérer de cette gangue, notre F\ R\ A\, s’appuie conjointement sur deux piliers, la Philosophie et le Rituel, lesquels sont d’égales importances.

Pour ce qui est de la Philosophie, notre F\, nous livre le principe de correspondance, qui se manifeste et s’applique partout dans l’Univers, et cela sur ces divers plans, à savoir, celui du matériel, du mental, et enfin du spirituel.

Le principe de correspondance, tel qu’il le développe, trouve son écho dans la Trétraktys de la Rose-Croix d’Orient, à partir duquel une  transposition est possible dans une dimension philosophique, chevaleresque et théurgique.

Le propre du sens analogique, donc du symbolisme, est de permettre à l’initié de ne pas pendre les mots pour les idées. Il permet d’exprimer et de comprendre toute forme, figure ou nature ineffable, innommée, inconnue, indéfinissable, insondable tout ce qui est hors du temps et invisible à notre regard rationnel.

Sa clef réside dans l’idée d’une ascension spirituelle, dont le mot n’a pas d’importance dans sa forme courante, seul les sens que nous lui donnons et surtout la fonction archétypale auquel il est relié son signifiant.

Il permet ainsi de relier la terre au ciel, le connu de l’inconnu, les formes aux semences, le corps à l’esprit, les parties au tout, l’humain au divin, le macrocosme au microcosme.

Pour ce qui du Rituel, l’œuvre de notre F\ R\ A\ nous permet d’intégrer que la pratique de la Raison, de la vertu, associée à une ouverture de la conscience au sacré par l’intermédiaire du rituel nous détachent des passions, permettant alors la pleine manifestation de notre humanité.

En effet les passions emprisonnent l’âme, la partie spirituelle du corps. Véritable maladie de l’âme, car elle exclut la maîtrise de la raison. C’est un violent déséquilibre qui fait que l’on ne s’appartient plus.

L’étymologie du mot va aussi dans le même sens. C’est un état dans lequel le sujet est sous la dépendance d’un agent extérieur, e se trouve dans l’incapacité d’agir normalement, c'est-à-dire sans sa raison et sans sa volonté.

En définitive, elle interdit à l’homme de connaître la sagesse et l’oppose à toute évolution naturelle vers le monde de Dieu ou le monde des Idées.

En revanche la Raison associé à la vertu, permettront de développer en nous ce qui est essentiel et de débuter cette ascension spirituelle.

Toutefois, ces conditions sont nécessaires, mais demeurent insuffisantes.

Il appartient donc, aux cérémonies rituelles, associées à la pratique de la Raison et de la vertu, de permettre à l’esprit de se purifier, de se détacher des passions afin de développer les qualités propres à l’être que sont l’amour et la fraternité.

Sa puissance s’appuie sur une alternance d’évocation et d’invocation pour s’ouvrir au Sacré. Une réalité vibratoire, lumineuse et pulsante est ainsi construite, dans laquelle la psyché se trouve immergée pour opérer un rééquilibrage des différents niveaux de l’être afin de gagner en sérénité et en sagesse.

Cette technique révélée par notre F\ R\ A\, repose essentiellement sur une alliance entre l’intellect, le cœur et l’action.

Louis Claude de St Martin disait à propos, qu’elle permet à l’homme d’entrer dans le cœur du Divin et en retour permet au Divin d’entrer dans le cœur de l’homme.

Gloire, Honneur et Fidélité au Travail.

J’ai dit.

J\ M\ A\


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