GMLMI Loge : NC 04/04/2011

Mémoire d’une vie ou l’album photos à souvenir

La cour d’une existence est comme la course du soleil sur l’horizon de la vie. Il nait à l’est et va s’éteindre a l’ouest. Entre les deux, il est passé par une phase ascendante et une phase descendante. Comme l’est la monté d’une vie d’un homme de sa naissance, en passant par l’adolescence, puis à sa majorité d’homme et à sa pleine force de l’âge, suivi ensuite de son déclin par la retraite, le troisième âge, la plénitude de l’âge et la vieillesse qui finit par la mort. L’Orient Eternel.

Nous sommes tout au long de notre vie à courir après le temps. Au début c’est pour le rattraper ensuite avec l’âge, c’est pour le ralentir. Il y a qu’un seul moment ou nous arrivons à prisonnier le temps qui passe inexorablement, à le figer. C’est quand nous prenons une photo ou que nous faisons une vidéo. Mais je parlerais plus volontiers des photos car c’est mon univers.
Chaque photo que nous faisons, c’est immortalisé un moment de temps avec les émotions qui vont avec. Et ce qu’il y a de fabuleux c’est que pour la même image avec les mêmes personnages dessus, les émotions et les souvenirs qui remontent à la surface de notre mémoire sont différent d’une personne à une autre.

Certes il y a en a de communs qui font appel à l’inconscience collectif, mais la majorité sera plus personnelle et fera appel à une foule de petit souvenir qui comme les pièces d’un puzzle s’assembleront avec les une image mental et émotive commune. Et pendant toute notre vie nous allons collectionner et alimenter cette fabuleuse et gigantesque base de données, qui fera au final et au bout du chemin les souvenirs d’une vie. Et ces images souvenirs nous les léguons à la génération future comme témoignage d’un temps révolu mais pas perdu. Ces images sont la mémoire collective d‘une famille et même allons plus loin de l’humanité. Les photos servent de support à nos émotions et sans elles nous serions comme amputé d’une partie de notre mémoire.

Généralement nous faisons des photos des moments importants et marquants de notre vie. Naissance, anniversaire, communion, mariage, fête de Noël et que j’ai-je encore ?

De toujours l’homme a voulu mettre en image son univers dans lequel il vivait. Des hommes de Neandertal avec leur peinture rupestre comme à la grotte de Lascaux, aux hiéroglyphes égyptiens, puis au tableau des de tous les peintres connus ou inconnus de l’histoire. Avec l’arrivé de la photo et sa démocratisation nous sommes tous devenu des petits Van Gogh, Cézanne, Rembrandt, Michel Ange et même Picasso pour certain. Avec l’arrivé de l’ère du numérique, nous sommes tombés dans l’excès des photos.

La photo n’est plus l’immortalisation d’un souvenir que l’on veut garder et entretenir dans sa mémoire au fil du temps et avoir le plaisir et l’émotion de la redécouvrir beaucoup plus tard car palus le temps passe plus la photo acquière une valeur sentimental.

On photographie maintenant tout et n’importe quoi, c’est la photo gadget, la photo fastfood à consommer immédiatement et qu’on oublie aussitôt faite. Et pas de risque que ces photos atteignent une date de péremption, elle seront détruite et perdu dans les méandres d’un ordinateur bien avant. Et c’est comme cela que toute la mémoire, je vais dire génétique d’une famille et d’une génération va disparaitre. C’est comme si on supprimait un pan entier de notre histoire, une sorte d’amnésie complète d’une période de notre vie.

Et les traditionnelles photos de classes à la photo de groupe lors du mariage du cousin Albert, tomberont dans les oubliettes informatiques de notre disque dur ou sur un CD rom perdu dans un grenier poussiéreux. Mais consolons-nous il nous restera quand même les photos sur nos papier d’identité, les plus belles qui puisse exister vous en conviendrez volontiers. Pour nous autres Francs-maçons qui ont frappé en profane à la porte du Temple, la course de notre vie a pris une autre tournure, un autre chemin.

Nous qui sommes les gardiens d’une tradition et d’un héritage plus que centenaire avons quand même réussi à garder intact l’émotion de notre initiation. Et je ne parlerai que de cette cérémonie pour l’instant. Cette naissance, cette maternité des loges n’est pourtant pas photographiée ni filmée. Et de plus le futur maçon en devenir a les yeux bandés. Et pourtant !
Qui n’a pas le souvenir et même des images gravées au fond de son être de cet instant unique ?
D’avoir les yeux bandés a exacerbé nos autres sens les maintenant en éveille contrairement au dans le monde profane ou les photos ne sollicite en priorité que l’organe de la vue pour mémoriser.

Dans notre cérémonie c’est tout notre être qui est en éveille et ceci est normal pour des gens qui sensé devenir des éveillés en puissance et qui reçoivent donc les informations et qui les décodes. Nous donnant au final une image virtuel et vivante de notre initiation. Pendant un instant nous avons la vision que peuvent avoir les aveugles de leur monde dans lequel il évolue et qui n’est qu’une représentation imaginative de leur esprit. Et la Franc-maçonnerie et ces traditions sont tellement encrées au fond de nous pour les avoir vécu avec le cœur et l’esprit à l’unisson qu’aucune photo n’est utile pour se rappeler ce que nous avons vécu ce jour là. Ce patrimoine génétique maçonnique que nous nous transmettons de génération en génération n’a besoin que du rituel et cœur de ces participants pour se propager. Et comme dans la vie profane ou un vieillard se rappellera de ces jeunes années en regardant ses photos. Un vieux Franc-maçon n’aura qu’a fermer les yeux pour revivre avec émotions toutes les étapes de sa vie et de son parcourt maçonnique.

Essayer fermer les yeux ne pensé plus à rien jusque au moment présent et vous verrez qu’une phrase du rituel, un coup de maillet, une musique de la colonne d’harmonie, une planche d’un frère ou tous simplement le silence de la loge suffiront à vous replonger dans ces souvenirs.
Ils sont notre personnel et à la fois collectif car vécu au sein d’atelier parmi tous ses frères.
C’est un héritage commun que nul profane ne peut comprendre et ressentir. Et au soir de notre vie, quand nous gravirons une dernières fois les marches du Temples celle qui nous conduirons vers l’Orient Eternel, nous saurons que nous ne partirons pas seul car tous l’amour que l’on a reçu, nous l’emmenons avec nous. Et tous les frères qui resteront sur le parvis de cette Orient, garderont au fond de leur cœur une parcelle de lumière du frère défunt et cette lumière resplendira dans notre voute étoilé et à nouveau et perdurera à chaque chaine d’union. De la même façon que nous faisons revivre nos ancêtres à chaque fois que nous feuilletons les pages racornies de notre vielle album aux photos jaunies par le temps. Plus que les écrits, les films et les photos, la mémoire est le dernier rempart contre l’oublie et le début de l’immortalité.

Très Vénérable Maitre, J’ai dit.

W\ L\


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