Obédience : NC Loge : NC Date : NC

De la lumière à la vie

Un jour, le Père me dit : 
« Il faut que tu aies confiance 
Confiance pour frapper à la porte du temple.
Car ceux qui te recevront et te feront Frère,
Témoignent en toi une grande confiance… »

Nous sommes sortis d'une matière dense et en avons rejoint une autre, un peu plus éthérée.
Les Travaux sont ouverts,
Mes frères, nous ne sommes plus dans le monde profane.
Nous avons laisse nos métaux a la porte du Temple,
Elevons nos Coeurs en Fraternité,
Et que nos regards se tournent vers la Lumière !
De la lumière à la vie, car à la lumière qu'il a reçue du Vénérable Maître, l'apprenti devra donner la vie. Il pourrait appréhender cela par la conscience de l'endroit dans lequel il prête serment. A ce jour, je comprends l'apprenti comme symbolisant la prise de conscience, en quelque sorte l'ouverture à la Lumière, le compagnon lui, représente La Conscience de l'homme puis finalement la Maîtrise consacrée à l'ouverture sur l'Ame des choses et des êtres. Le Vénérable Maître donne, et aide à maintenir la vie.

Nous venons du monde de la subsistance, et entrons dans celui de la Connaissance. Pour ma part, j'ai pris conscience de cela quand j'étais dans le Temple, j'ai pris conscience de deux mondes. Le monde profane nous enseigne la maîtrise de notre corps physique et de la matière dense.
Le jeune initie apprend, avec l'aide de ses frères, à sentir le vrai du faux. Par cela, les ennemis de l'initié entrent avec lui dans le temple, se dévêtissent, se démunissent de leur corps physique et montrent leurs vrais visages au fur et à mesure du temps passe dans son temple intérieur. Il devient réceptif aux émotions, passions, et apprend à les connaître. Il comprend leur origine et leur fonctionnement. C'est, je crois la première étape, le début de son cheminement. Je crois avoir appris que la Maçonnerie n'est pas là pour apporter le pouvoir, mais pour faire jaillir le Coeur. Peut-être ce Coeur dont parlent encore tous ceux qui sont passés, avant nous, sur l'autre versant. Rien n'est plus illusoire que de vouloir dominer. Ce n'est, en tout cas, pas l'objectif que je me suis donné.

Je pense à celui qui, sincère et vrai dans son coeur, celui qui a frappé et à qui nous avons ouvert. J'ai envie de lui dire, qu'au travers de la vie, rien n'est plus important que d'avoir été initié.

A La Gloire Du Grand Architecte De l'Univers.

« Learning to fly ». Apprendre à voler et prendre de la hauteur.
Apprendre aussi à voler en évitant de se brûler les ailes. Le mythe d'Icare, voulant voler trop haut, espérant  toucher le soleil, se brûle finalement les ailes et trouve la mort. Quoi que je pense que le soleil ne soit pas inatteignable, Icare peut être considéré comme une sentinelle à celui qui est à la recherche du pourquoi.
Je crois que, voyant le but à atteindre, le soleil, il en a oublié le comment. La lumière est aussi un Etre qui brûle. Pour ce qui est de notre cas, ce feu peut jaillir et grandir de jour en jour, de manière progressive, mais peut aussi nous consumer de l'intérieur. Nous pouvons y perdre la raison et notre âme. Cette lumière est un être impitoyable qui ne demande que de l'ouverture pour être reçu par des contenants de plus en plus nobles.

Cependant, ne confondons pas noblesse et austérité.
Le savoir, mais les mots ne sont pas une fin en soi, ils peuvent être un outil qui permet de conquérir cette part de nous même jusque là inconnue. Par cela, il donne un nouveau sens à la vie. Ce sens ne pouvant s'acquérir par les Mots, mais seulement parce que ceux-ci ont a faire Vivre. La solution n'est pas dans les livres mais dans ce que l'on vit. Un vrai maçon, pour moi, n'est pas l'érudit se suffisant de son savoir, mais celui qui doit sa Connaissance à ce qu'il a vécu et non le contraire. L'illusion serait de croire qu'il peut, mais il ne peut faire le contraire. Il ne peut réinventer les règles en fonction de ses imperfections, limites et surtout de ce qui le gène dans cette règle, tout ceci du au fait de son manque de compréhension.
Krishnamurti le disait bien : « Brûlez moi tous ces livres », dans le sens ou les livres ne sont rien, si ceux qui les lisent n'en font que des lettres mortes.

La seule façon de les faire mourir, c'est de les prendre pour la finalité alors qu'ils ne sont que les moyens. Mais alors, me direz-vous, qu'est ce que Vivre ? C'est peut-être faire mourir, ou ne plus donner prise a tous ce qui nous encombre.
C'est sûrement admettre que l'on ne maîtrise que peu de choses.
Que nous sommes les intermédiaires, les outils ou les mediums d'un être plus grand que nous, qui a besoin de nous, et dont nous faisons tous, initiés ou non, partie intégrante.
Que l'on ne peut pas grand-chose en restant seul, et que l'isolement psychologique et physique sont des ennemis de l'initié.
Que l'analyse et le savoir, s'ils n'apportent pas le bien-être deviennent un enfer, une prison des mots.
 
Apprendre à voler, c'est je crois, redonner leur valeur réelle aux choses. La place des outils dans la société qui permettent ensuite une réelle amélioration de l'homme. Les mots ne sont que le véhicule de la pensée, et la pensée, celui de la Conscience. Cependant, nous pouvons avoir une grande érudition au sujet de vastes sujets, sans jamais en avoir conscience. La conscience, devenant, elle, le véhicule de ce que l'on peut appeler la Vérité, si tant est qu'elle existe. La conscience se vit de l'intérieur, passant par le ressenti, elle nous donne des « Flash » qui sont des lumières à jamais allumées dans notre Ame. Je crois que ces flashs sont comme un champ électrique produit par deux fréquences qui se rejoignent en certaines circonstances.

Le plus important pour moi, n'est pas la Loi ou le texte, mais bien son esprit. A mes yeux, l'auteur utilise les mots pour retranscrire un esprit, ou un état d'être. La difficulté, c'est que nous croyons retrouver ceux-la au travers du texte, c'est encore souvent mon erreur. En fait, Il faut peut-être se servir du texte pour pouvoir chercher à l'intérieur. La clarté de la Connaissance, la Connaissance étant là pour éclairer. Pour ce qui est de mon cas, j'ai bien évidemment lu des choses, et j'aime beaucoup ça. Mais je sais aujourd'hui que ces choses lues ne me sont d'aucune aide tant qu'elles ne sont pas claires dans ma tête. J'entrevois certains concepts, mais le savoir ne suffit pas, et c'est très bien qu'il ne doive pas suffire de savoir pour connaître. Le temps et la réflexion font que ce savoir passe au stade de ce que l'on peut appeler la Connaissance, par la prise de conscience des réalités que cachent ces concepts. Je crois que la chose la plus dure à accepter en tant que Franc-maçon, c'est que la Connaissance de Soi ne découle que de la Vie en Soi. « La Connaissance immédiate, qui est lumière Solaire, s'oppose à la lumière lunaire qui, étant réfléchie, figure la connaissance discursive et rationnelle. »
« Cette lumière, à laquelle se réfèrent tous les rites, n'est autre que la connaissance transfigurante, que les maçons ont pour devoir d'acquérir. » (Dictionnaire des symboles)

Nous savons tous cela, mais ce qui est aussi paradoxale, c'est que nous nous évertuons à chercher à l'extérieur ce qui ne peut se trouver qu'à l'intérieur. Héritage cultuel, peut-être. Ou tout simplement qu'au fur et à mesure que le temps passe, le profane entre doucement, sournoisement dans nos temples et permet ainsi une perte de conscience, puis l'oubli progressif de l'endroit dans le quel nous avons nos travaux. Cela engendre aussi parfois la perte et la séparation de membres de la grande famille à laquelle nous appartenons.

Si je puis me permettre, l'on ressent le GADLU par la conscience et non par l'érudition, quoique l'érudition reste une base de données, pour reprendre un terme a la mode, incontournable. Car sans érudition, point de transmission du savoir et sans recherche de la connaissance apportant une certaine érudition, point d'éléments à transmettre.
Nous sommes dans un ordre initiatique traditionnel basé sur la Fraternité. Traditionnel, Fraternel. La tradition est une science qui s'apprend et se transmet. La Fraternité est un état d'être autant qu'une obligation envers nos Fr\ et nos S\, Hommes et Femmes, tant qu'il sont vertueux. Nous avons donc là un échange, une transmission.

Le Comp\ s'étant démuni du non essentiel peut maintenant mettre dans sa besace les connaissances qu'il aura acquises lors de ses rencontres et voyages autour du monde. Il s'enrichira de ce que lui enseigneront les M\ au travers de son périple. Mais dans quel but ?
La question peut se poser. Est-ce pour s'enrichir soi-même, pour soi-même ? Certes oui ! Mais c'est aussi et surtout dans l'esprit qui nous anime, dans le but de ramener au sein de la loge des connaissances accrues quant aux secrets du métier. De façon à embellir l'édifice et transmettre à son tour, une fois passé a la Maîtrise ces dits secrets.
Car le rôle et les devoirs du M\, restent bien de transmettre et d'entourer les Comp\ sur le chantier, afin que l'édifice continue à s'élever vers le haut, sans cesse et sans cesse depuis le commencement des temps jusqu'a la fin, si tente qu'il y ait une fin un jour.
Gloire à ceux qui persévèrent pour Connaître et voir…

L'édifice est un être fragile. Il faut beaucoup d'énergie pour l'élever et très peu pour ruiner sa santé, à nous d'être vigilants.
Comme tout enfant, l'initié aura ses joies émerveillées, ses caprices et ses colères. Dans deux ans, il aura l'age de raison. Demain, il sera grand, parce qu'il aura aussi écouté les héritiers des fondateurs qui les auront remplacés et par ceux qui sont venus les rejoindre.
Alors, demain nous serons adultes, dans la joie et la sérénité, travaillerons à la Gloire Du Grand Architecte De l'Univers.

Nous avons demande la Lumière, elle nous a été donnée.
A nous d'en faire bon usage.

« Demandez et vous recevrez
Frappez, et l'on vous ouvrira ».

J'ai dit.

V\ R\


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